L'idéologie de la mort.
Bonjour à toutes et à tous.
Les FARC annoncent la libération de trois otages, mais pas d'Ingrid Betrancourt. Quand on parle de ces FARC, Forces armées révolutionnaires colombiennes, on a en tête d'odieux terroristes, de lâches preneurs d'otages, à la limite des délinquants, trafiquants de drogue. On les condamne et on a bien sûr raison mais, ce faisant, on oublie d'analyser ce que sont les FARC, scandalisés que nous sommes par ce qu'elles font. Cette analyse, quelqu'un s'y est essayé: Philippe Val, dans Charlie-Hebdo du 5 décembre. Car les FARC ne sont pas de simples délinquants, ce sont surtout des militants, vecteur d'une idéologie qui a enthousiasmé le XIXème siècle et ensanglanté le XXème siècle: le communisme. Voilà ce que dit Val des FARC:
"Plus purs que Castro et Chavez, ils sont les derniers avatars du poster de Che Guevara qui surplombe encore quelques chiottes d'idéalistes constipés (...) Il s'agit de ce qui reste de l'idéologie communiste radicale. Ils en sont les derniers représentants."
Bien sûr, beaucoup de communistes, notamment ceux qui en France ont la chance de vivre dans un régime démocratique, vous expliqueront laborieusement que la réalité communiste a été un détournement, une perversion de l'idéologie communiste, généreuse, pacifique et émancipatrice. Philippe Val récuse ce raisonnement qui ressemble à une excuse:
"Si le communisme, le fascisme, et même le nazisme, ont été disqualifiés par l'histoire, ce n'est pas parce qu'ils étaient injustes, imbéciles, brutaux, transgressifs de leurs propres Constitutions, incarnés par des gangsters sans foi ni loi, et gouvernés par des mégalomanes sadiques, non ... Après tout, bien des régimes d'avant et d'après la guerre, sur tous ces points, ne valent guère mieux. S'ils ont été mis au ban de l'humanité, c'est parce qu'ils ont en commun d'avoir mis en place un système permettant l'exclusion - quels qu'en soient les critères aberrants - d'une partie de l'humanité. Les camps de concentration et d'extermination chez les nazis, le goulag russe, le laogaï chinois, etc (...) Ce n'est pas la machine administrative qui produit l'horreur. C'est la cause elle-même, l'idéologie."
C'est pourquoi les trotskystes, eux aussi, se trompent. Antistaliniens, il leur faudrait être anticommunistes pour devenir cohérents et aller au bout de leur critique du système. S'arrêter à dénoncer la "bureaucratisation", c'est faire à peine la moitié du chemin, c'est ne rien comprendre à l'essence du système, au coeur de son idéologie. En avoir été victimes et même martyrs ne vous donne pas pour autant raison. Je retiendrai cette dernière phrase de Val:
"Ingrid Betrancourt est une victime du dernier goulag à l'ouest de Berlin. Un goulag misérable, qui erre dans la jungle, encadré de kapos sadiques, comme le sont tous les kapos du monde, communistes ou non."
Tous ceux qui prétendre faire de la politique devraient réfléchir à ces choses-là et en tirer les conclusions qui s'imposent. Je sais bien, à trois mois des élections municipales, que les élus et les candidats se passionnent pour les ronds points dangereux, les lampadaires défaillants et les trous à reboucher dans la chaussée. Et c'est très bien comme ça. Mais il n'y a pas que ça. Ou alors, cessons de faire de la politique, remplaçons les élus par des techniciens qui sauront fort bien aménager les ronds points, changer les lampadaires et réparer le bitume.
Bon après-midi.
Les FARC annoncent la libération de trois otages, mais pas d'Ingrid Betrancourt. Quand on parle de ces FARC, Forces armées révolutionnaires colombiennes, on a en tête d'odieux terroristes, de lâches preneurs d'otages, à la limite des délinquants, trafiquants de drogue. On les condamne et on a bien sûr raison mais, ce faisant, on oublie d'analyser ce que sont les FARC, scandalisés que nous sommes par ce qu'elles font. Cette analyse, quelqu'un s'y est essayé: Philippe Val, dans Charlie-Hebdo du 5 décembre. Car les FARC ne sont pas de simples délinquants, ce sont surtout des militants, vecteur d'une idéologie qui a enthousiasmé le XIXème siècle et ensanglanté le XXème siècle: le communisme. Voilà ce que dit Val des FARC:
"Plus purs que Castro et Chavez, ils sont les derniers avatars du poster de Che Guevara qui surplombe encore quelques chiottes d'idéalistes constipés (...) Il s'agit de ce qui reste de l'idéologie communiste radicale. Ils en sont les derniers représentants."
Bien sûr, beaucoup de communistes, notamment ceux qui en France ont la chance de vivre dans un régime démocratique, vous expliqueront laborieusement que la réalité communiste a été un détournement, une perversion de l'idéologie communiste, généreuse, pacifique et émancipatrice. Philippe Val récuse ce raisonnement qui ressemble à une excuse:
"Si le communisme, le fascisme, et même le nazisme, ont été disqualifiés par l'histoire, ce n'est pas parce qu'ils étaient injustes, imbéciles, brutaux, transgressifs de leurs propres Constitutions, incarnés par des gangsters sans foi ni loi, et gouvernés par des mégalomanes sadiques, non ... Après tout, bien des régimes d'avant et d'après la guerre, sur tous ces points, ne valent guère mieux. S'ils ont été mis au ban de l'humanité, c'est parce qu'ils ont en commun d'avoir mis en place un système permettant l'exclusion - quels qu'en soient les critères aberrants - d'une partie de l'humanité. Les camps de concentration et d'extermination chez les nazis, le goulag russe, le laogaï chinois, etc (...) Ce n'est pas la machine administrative qui produit l'horreur. C'est la cause elle-même, l'idéologie."
C'est pourquoi les trotskystes, eux aussi, se trompent. Antistaliniens, il leur faudrait être anticommunistes pour devenir cohérents et aller au bout de leur critique du système. S'arrêter à dénoncer la "bureaucratisation", c'est faire à peine la moitié du chemin, c'est ne rien comprendre à l'essence du système, au coeur de son idéologie. En avoir été victimes et même martyrs ne vous donne pas pour autant raison. Je retiendrai cette dernière phrase de Val:
"Ingrid Betrancourt est une victime du dernier goulag à l'ouest de Berlin. Un goulag misérable, qui erre dans la jungle, encadré de kapos sadiques, comme le sont tous les kapos du monde, communistes ou non."
Tous ceux qui prétendre faire de la politique devraient réfléchir à ces choses-là et en tirer les conclusions qui s'imposent. Je sais bien, à trois mois des élections municipales, que les élus et les candidats se passionnent pour les ronds points dangereux, les lampadaires défaillants et les trous à reboucher dans la chaussée. Et c'est très bien comme ça. Mais il n'y a pas que ça. Ou alors, cessons de faire de la politique, remplaçons les élus par des techniciens qui sauront fort bien aménager les ronds points, changer les lampadaires et réparer le bitume.
Bon après-midi.
1 Comments:
C'est effectivement quand une idéologie définit une partie de l'humanité comme éléments à exclure pour assurer sa propre pérennité que tous les crimes sont possibles. L'enfer est pavé de bonnes intentions. Ensuite la complicité lie les militants criminels qui s'auto-excusent et se justifient des actes accomplis avec des formules globalisant l'action menée comme positive.
By jpbb, at 6:51 PM
Enregistrer un commentaire
<< Home