35 h: stop ou encore?
Bonsoir à toutes et à tous.
Qu'est-ce que je retiens de cette journée? La jubilation de la droite à l'annonce de la fin des 35 heures. C'est leur contre-révolution, la fin des 35 heures, qu'elle attendait depuis longtemps. Hélas, une partie des français se satisfont de cette nouvelle, j'ai encore pu le constater ce soir, lors d'une rencontre où une personne, de gauche disait-elle, a critiqué les 35 heures, mais d'une manière détournée (comme souvent chez ceux qui attaquent les 35 heures): la mesure était bonne mais son application était mauvaise. Le problème, c'est qu'une réforme n'est pas dissociable de son application, et les socialistes n'ont pas été à ce point idiots de pondre une réforme dont l'application aurait été mauvaise.
Non, l'explication est ailleurs, et je l'ai rappelée lors de cette réunion: la société est entrée, pour de nombreuses catégories, dans l'âge de l'hyperconsommation. Et pour consommer, il faut de l'argent. Sarkozy a bien compris ça, en focalisant sa campagne sur le pouvoir d'achat (même s'il fait marche arrière aujourd'hui). Sa popularité, son élection viennent de là. La réduction du temps de travail, revendication majeure de la gauche pendant un siècle et demi, ne fonctionne plus du tout dans la société contemporaine. J'ai encore pu le vérifier ce soir.
La déclaration de Nicolas Sarkozy lors de ses voeux aux parlementaires a confirmé cette fin des 35 heures, mais en adoptant cette manière détournée qui, au fond, n'est pas très éloignée de ce que j'ai entendu ce soir dans la bouche de la sympathisante de gauche: on ne touche pas à la durée légale du travail ( donc aux 35 heures!), mais on autorise les entreprises et les branches à signer des accords majoritaires qui contournent cette durée légale (donc les 35 heures!). Bref, on respecte le principe, et dans son application, on le vide de sa réalité. Sarkozy a été franc sur les 35 heures une seule journée, celle d'hier, où il avait répondu "oui" à la question de savoir si 2008 verrait la fin des 35 heures. Et puis, il y a eu le rectificatif du soir d'Henri Guaino sur RTL, et aujourd'hui sa reprise par Sarkozy, c'est-à-dire l'ambivalence quant à sa condamnation des 35 heures.
Il y en a un qui a parfaitement dénoncé cette imposture de Sarkozy sur les 35 heures et sur tout le reste, c'est François Bayrou. Une fois de plus (l'autre fois, c'était dans sa forte critique du discours de Latran remettant en cause la laïcité), le leader du MoDem trouve les mots justes, ces mots qu'on aimerait entendre plus souvent dans la bouche de la gauche. Car comme je l'ai encore dit ce soir, le problème de la gauche, ce n'est pas Sarkozy, c'est elle-même. Nous devons repenser, rénover notre projet, revoir nos alliances, ne plus se contenter d'un compagnonnage parfois difficile avec le PCF mais nous ouvrir à tout ce que la société engendre de neuf, et je crois que le MoDem, avec toutes les ambiguïtés attachées à ce mouvement, avec la nécessaire clarification qui préludera à une alliance en bonne et due forme, est un courant qui fait partie de cette intéressante nouveauté. D'ailleurs, le sondage paru hier dans Libération montre que l'électorat de gauche est favorable à une ouverture au centre.
Bonne soirée.
Qu'est-ce que je retiens de cette journée? La jubilation de la droite à l'annonce de la fin des 35 heures. C'est leur contre-révolution, la fin des 35 heures, qu'elle attendait depuis longtemps. Hélas, une partie des français se satisfont de cette nouvelle, j'ai encore pu le constater ce soir, lors d'une rencontre où une personne, de gauche disait-elle, a critiqué les 35 heures, mais d'une manière détournée (comme souvent chez ceux qui attaquent les 35 heures): la mesure était bonne mais son application était mauvaise. Le problème, c'est qu'une réforme n'est pas dissociable de son application, et les socialistes n'ont pas été à ce point idiots de pondre une réforme dont l'application aurait été mauvaise.
Non, l'explication est ailleurs, et je l'ai rappelée lors de cette réunion: la société est entrée, pour de nombreuses catégories, dans l'âge de l'hyperconsommation. Et pour consommer, il faut de l'argent. Sarkozy a bien compris ça, en focalisant sa campagne sur le pouvoir d'achat (même s'il fait marche arrière aujourd'hui). Sa popularité, son élection viennent de là. La réduction du temps de travail, revendication majeure de la gauche pendant un siècle et demi, ne fonctionne plus du tout dans la société contemporaine. J'ai encore pu le vérifier ce soir.
La déclaration de Nicolas Sarkozy lors de ses voeux aux parlementaires a confirmé cette fin des 35 heures, mais en adoptant cette manière détournée qui, au fond, n'est pas très éloignée de ce que j'ai entendu ce soir dans la bouche de la sympathisante de gauche: on ne touche pas à la durée légale du travail ( donc aux 35 heures!), mais on autorise les entreprises et les branches à signer des accords majoritaires qui contournent cette durée légale (donc les 35 heures!). Bref, on respecte le principe, et dans son application, on le vide de sa réalité. Sarkozy a été franc sur les 35 heures une seule journée, celle d'hier, où il avait répondu "oui" à la question de savoir si 2008 verrait la fin des 35 heures. Et puis, il y a eu le rectificatif du soir d'Henri Guaino sur RTL, et aujourd'hui sa reprise par Sarkozy, c'est-à-dire l'ambivalence quant à sa condamnation des 35 heures.
Il y en a un qui a parfaitement dénoncé cette imposture de Sarkozy sur les 35 heures et sur tout le reste, c'est François Bayrou. Une fois de plus (l'autre fois, c'était dans sa forte critique du discours de Latran remettant en cause la laïcité), le leader du MoDem trouve les mots justes, ces mots qu'on aimerait entendre plus souvent dans la bouche de la gauche. Car comme je l'ai encore dit ce soir, le problème de la gauche, ce n'est pas Sarkozy, c'est elle-même. Nous devons repenser, rénover notre projet, revoir nos alliances, ne plus se contenter d'un compagnonnage parfois difficile avec le PCF mais nous ouvrir à tout ce que la société engendre de neuf, et je crois que le MoDem, avec toutes les ambiguïtés attachées à ce mouvement, avec la nécessaire clarification qui préludera à une alliance en bonne et due forme, est un courant qui fait partie de cette intéressante nouveauté. D'ailleurs, le sondage paru hier dans Libération montre que l'électorat de gauche est favorable à une ouverture au centre.
Bonne soirée.
2 Comments:
J'ai entendu Bayrou sur Itele ce soir, c'est vrai qu'il est parfois bluffant. Y a pas, il est bon.
Un accord avec le MODEM un jour? Ce serait bien mais impossible. Bayrou et le MODEM n'ont qu'une raison d'être : Etre présent en 2012 et si posible gagné. Si le MODEM est présent en 2012, et comme j'imagine que le PS aussi, je ne vois pas comment un accord sera possible...
Ou alors, à partir du 2° tour et aux législatives dans la foulée...A voir
By Anonyme, at 11:07 PM
Je n'ignore pas les intentions et la stratégie du MoDem, qui veut tout simplement prendre la place du PS et construire une alternative de centre gauche face à l'UMP. Mais les communistes, en signant le Programme commun, voulaient eux aussi nous faire la peau (maintenant, ils viennent mendier quelques places). C'est la politique!
Donc, la stratégie du MoDem n'est pas fondamentalement un obstacle à un accord avec lui. Ce parti ne pourra pas très longtemps rester dans un positionnement "ni droite ni gauche", qui ne conduit à rien, et surtout pas à la victoire.
Non, ce qui pose plutôt problème, c'est la ligne politique des centristes, qui n'est pas encore clarifiée. C'est l'accord programmatique qui me préoccupe. Bayrou fait de beaux discours, des analyses remarquables, des propositions parfois intéressantes. Cela suffit-il à faire un projet commun entre PS et MoDem? Toute la question est là.
By Emmanuel Mousset, at 8:18 AM
Enregistrer un commentaire
<< Home