D'abord et ensuite.
Libération de ce matin titre en première page: "Royal-Delanoë: le duel". La quasi déclaration de candidature, hier, de Ségolène Royal au poste de premier secrétaire a échauffé les esprits, c'était inévitable. Analyse de Libé: Royal profite du passage à vide que traverse le PS pour partir à sa conquête, sachant que son seul rival actuellement crédible, Bertrand Delanoë, est bloqué jusqu'en mars par les municipales et ne peut donc pas se prononcer sur le sujet. Prendre le parti et préparer la présidentielle, telle serait la stratégie de Ségolène. Je pense en effet qu'elle a ce projet en tête, que la déclaration d'hier va manifestement dans ce sens. Mais à quel prix,avec quelles conséquences! Incontestablement la division.
Voilà notre problème, voilà quel devrait être notre premier souci, à Saint-Quentin comme partout ailleurs: l'unité des socialistes. Combien de fois l'ai-je dit et écrit! C'est un préalable, un impératif, tout doit commencer par là. Au niveau local, c'est très compromis, mais j'agirai jusqu'au bout pour que la situation présente ne se prolonge pas, car l'aboutissement, ce ne sera pas l'échec, ce sera le désastre! Au niveau national, paradoxalement, et malgré cet article de Libé, les choses sont plus simples: il faut renoncer à ce que le congrès désigne un secrétaire et une majorité pour les présidentielles. Cela, il faut le réserver au congrès d'après, en 2010, où il sera temps alors, mais seulement alors, de choisir parmi les socialistes le meilleur pour affronter Sarkozy en 2012, Ségolène, Bertrand, Dominique ou un autre. Si nous ne le faisons pas, ce sera la guerre entre nous, et les guerres qu'on mène entre soi, on les perd nécessairement.
Libération, en page trois, présente "une troisième force de neutralisation", qui réunirait les amis de DSK, Aubry, Fabius, Montebourg et Hamon, pour contrer le possible duel Royal-Delanoë. Je ne dis pas que tout est faux dans cet article, mais je ne me reconnais pas dans son idée générale. Certes, depuis quelques mois, les strauss-kahniens ont pris des contacts avec d'autres sensibilités, et c'est ce que je m'efforce de faire dans l'Aisne avec la réunion du 19 janvier à laquelle plusieurs camarades de toutes tendances ont répondu positivement. Mais l'objectif n'est pas de faire barrage à quiconque. L'objectif est de réfléchir à l'indispensable rénovation de notre projet et de nos pratiques, avec une conscience aigüe que si les choses restent en l'état, nous aurons Sarkozy pour dix ans. C'est tout, c'est clair.
Je rappelle à tous mes camarades ce qui s'est passé à droite, que décrit fort bien Bruno Le Maire dans un ouvrage qui vient de paraître chez Grasset, "Des hommes d'Etat". Obnubilés que nous sommes par le personnage de Sarkozy, nous commettons l'erreur de reconstruire rétrospectivement son ascension à la tête de l'Etat. Ce dont il faut se souvenir, et c'est l'objet de cet ouvrage, c'est la lutte impitoyable entre Villepin et Sarkozy, via Chirac, qui durera jusqu'à un an avant la présidentielle. Ce qui a vraiment "tué" Villepin, c'est le CPE. Sans cette faute politique, il aurait peut-être été le candidat de la droite, d'autant qu'à l'époque, automne 2006, Ségolène est au plus haut dans les sondages. Tout ça pour vous rappeler qu'avant de choisir son candidat, la droite s'est forgée un projet durant plusieurs années, et que c'est cette voie que la gauche doit emprunter: d'abord le projet, ensuite le candidat, et pas l'inverse.
Bonne soirée.
Voilà notre problème, voilà quel devrait être notre premier souci, à Saint-Quentin comme partout ailleurs: l'unité des socialistes. Combien de fois l'ai-je dit et écrit! C'est un préalable, un impératif, tout doit commencer par là. Au niveau local, c'est très compromis, mais j'agirai jusqu'au bout pour que la situation présente ne se prolonge pas, car l'aboutissement, ce ne sera pas l'échec, ce sera le désastre! Au niveau national, paradoxalement, et malgré cet article de Libé, les choses sont plus simples: il faut renoncer à ce que le congrès désigne un secrétaire et une majorité pour les présidentielles. Cela, il faut le réserver au congrès d'après, en 2010, où il sera temps alors, mais seulement alors, de choisir parmi les socialistes le meilleur pour affronter Sarkozy en 2012, Ségolène, Bertrand, Dominique ou un autre. Si nous ne le faisons pas, ce sera la guerre entre nous, et les guerres qu'on mène entre soi, on les perd nécessairement.
Libération, en page trois, présente "une troisième force de neutralisation", qui réunirait les amis de DSK, Aubry, Fabius, Montebourg et Hamon, pour contrer le possible duel Royal-Delanoë. Je ne dis pas que tout est faux dans cet article, mais je ne me reconnais pas dans son idée générale. Certes, depuis quelques mois, les strauss-kahniens ont pris des contacts avec d'autres sensibilités, et c'est ce que je m'efforce de faire dans l'Aisne avec la réunion du 19 janvier à laquelle plusieurs camarades de toutes tendances ont répondu positivement. Mais l'objectif n'est pas de faire barrage à quiconque. L'objectif est de réfléchir à l'indispensable rénovation de notre projet et de nos pratiques, avec une conscience aigüe que si les choses restent en l'état, nous aurons Sarkozy pour dix ans. C'est tout, c'est clair.
Je rappelle à tous mes camarades ce qui s'est passé à droite, que décrit fort bien Bruno Le Maire dans un ouvrage qui vient de paraître chez Grasset, "Des hommes d'Etat". Obnubilés que nous sommes par le personnage de Sarkozy, nous commettons l'erreur de reconstruire rétrospectivement son ascension à la tête de l'Etat. Ce dont il faut se souvenir, et c'est l'objet de cet ouvrage, c'est la lutte impitoyable entre Villepin et Sarkozy, via Chirac, qui durera jusqu'à un an avant la présidentielle. Ce qui a vraiment "tué" Villepin, c'est le CPE. Sans cette faute politique, il aurait peut-être été le candidat de la droite, d'autant qu'à l'époque, automne 2006, Ségolène est au plus haut dans les sondages. Tout ça pour vous rappeler qu'avant de choisir son candidat, la droite s'est forgée un projet durant plusieurs années, et que c'est cette voie que la gauche doit emprunter: d'abord le projet, ensuite le candidat, et pas l'inverse.
Bonne soirée.
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