L'Aisne avec DSK

07 janvier 2008

La guerre des voeux.

Bonsoir à toutes et à tous.

Jour de rentrée! Mais la droite saint-quentinoise, comme je l'avais annoncé il y a quinze jours, n'est pas partie en vacances. Au contraire, elle a profité de la période pour occuper le terrain et les journaux. Et elle est la seule. Au niveau national, pas mal non plus! Nicolas Sarkozy a terminé en beauté, si j'ose dire, en rappelant qu'il souhaitait sanctionner les chômeurs après le refus de deux offres "acceptables". Xavier Bertrand a beaucoup donné, lui aussi, de sa personne dans la presse, qui en dit généralement le plus grand bien.

Dimanche matin, un bruit dans mon couloir a attiré mon attention. C'était Xavier Bertrand! Même présent dans ma maison? Mais oui, sous forme d'un joli petit calendrier qu'il fait distribuer dans chaque foyer. Effet garanti et efficacité redoutable: le petit calendrier, très maniable, très utilisé, plaît beaucoup et passe de mains en mains. Chaque année, Bertrand s'offre un moyen de promotion hors pair et pourtant tout simple. Je n'ai jamais compris pourquoi les élus de gauche ne faisaient pas de même, au lieu de nous envoyer des pensums laborieux que personne ne lit.

Dans mon courrier, en ce moment, une autre forme de guerre politique est menée: celle des cartes de voeux. Chaque élu, chaque collectivité y vont de leur "bonne année". Il y en a pour tous les goûts, même le mauvais goût. Je vous parlais à midi de la "France enguirlandée". C'est un peu ça aussi avec les cartes de voeux: c'est à celui qui aura la plus grande, la plus belle, la plus clinquante, la plus impressionnante. Il faut croire que ça marche puisque la sobriété, la retenue, l'élégance ne sont guère au rendez-vous. L'Aisne Nouvelle de samedi a classé ces cartes selon ses préférences et jugements: là aussi, la politique s'en mêle, là aussi, la gauche locale n'est pas épargnée. La plus belle? Celle de la municipalité UMP. La plus moche? Celle du conseil régional PS!

Derrière les cartes de voeux se profilent, comme si cela ne suffisait pas, les cérémonies des voeux. Vendredi prochain, il y aura un tir croisé: municipalité de Saint-Quentin et conseil général de l'Aisne ont choisi le même jour, la même heure. Dilemme cornélien: où aller, que faire? A Saint-Quentin, comme chaque année, mais plus encore cette année d'élection municipale, ce sera du grand art, Pierre André en triomphateur, flanqué du possible futur premier ministre, Xavier Bertrand. Ce sera la foule des grands jours, des avant-veilles de victoire, c'est certain. J'y serai, bien sûr, comme chaque année: pour montrer que la gauche est là, qu'elle existe, qu'elle ne baisse pas la tête, même si, de fait, elle rase les murs.

Dans la presse, je l'ai dit, la campagne municipale de la droite se poursuit. Dans un numéro de L'Union de la semaine dernière, un article est consacré aux efforts de la Ville en matière d'accessibilité pour les personnes handicapées. Depuis des années, ce thème est exploité par mon copain Lionel Josse, responsable du Téléthon, très actif, très militant et ... homme de gauche qui ne s'en cache pas. Je ne veux pas avoir mauvais esprit, mais j'ai l'impression que la droite a refilé le bébé à Gérard Léger, membre de la commission locale d'accessibilité, qui dit dans les colonnes du journal tout le bien qu'il pense de la politique de la municipalité en la matière. Un futur postulant pour la liste municipale? L'article rappelle ce que la Ville a fait pour l'accès des lieux publics aux personnes handicapées.

Une dernière chose, toujours à propos de Saint-Quentin: j'avais craint, il y a quelques jours, que l'interdiction de fumer dans les cafés ne favorise la privatisation de l'espace public et de la convivialité sociale. Je ne croyais pas si bien dire: Dans L'Union d'il y a quelque jours, j'apprends que le bar à chicha rue Raspail est provisoirement fermé, jusqu'à rouvrir sous forme de club privé. Voilà vers quoi nous risquons d'aller.


Bonne soirée.