Les bonnes questions.

Bonjour à toutes et à tous.

Se poser des questions est une bonne chose. Mais il ne suffit pas de se poser des questions. Encore faut-il se poser les bonnes questions. En lisant la presse locale de lundi et mardi, je me suis posé une question: Xavier Bertrand est-il vraiment ministre du Travail? Reconnaissez que la question est idiote! Et pourquoi me la suis-je posé? Parce que Bertrand est de (presque) toutes les grandes (et parfois moins grandes) manifestations du saint-quentinois. Je l'ai vu à Estrées, à Rouvroy, sur la place de l'Hôtel de Ville de Saint-Quentin, distribuant les couronnes des rois. Mais qui était le roi? (bonne question, réponse évidente!). Sans parler des lieux où il est présent sans qu'on le sache. Pourtant, je le vois à la télé, je l'entends à la radio. Donc, il est bien ministre! Un camarade socialiste me pose une question, qui est plutôt l'expression d'un dépit: "Comment fait-il pour être partout?" Encore une mauvaise question ! La bonne est la suivante: pourquoi la gauche est-elle nulle part?

Autre exemple de mauvaise question: la gauche va-t-elle gagner dans l'Aisne les élections cantonales? Mauvaise question parce qu'il n'y a pas de question à se poser: la gauche devrait garder la majorité au Conseil général, si j'en crois Le Courrier Picard d'hier. Bonne question: quels cantons la droite peut-elle espérer conquérir? De son propre aveu (mais en politique, il faut distinguer les désirs et les réalités), elle vise les cantons de Charly-sur-Marne, Le Catelet, Guise, Coucy-le-Château, Laon-Sud, Rozoy-sur-Serre, Saint-Quentin-Sud. Elle ne les aura pas tous, mais elle pourrait l'emporter dans trois ou quatre cantons.

Ma préoccupation, c'est Saint-Quentin-Sud. Le conseiller sortant, Serge Montfourny, a annoncé hier, lors de sa présentation des voeux, qu'il ne sera pas à nouveau candidat (ni pour les municipales). Dans ces circonstances, la droite saint-quentinoise va trouver une occasion supplémentaire de renforcer son pouvoir. Avec Alain Gibout, candidat possible (je ne crois pas trop à l'hypothèse Grandin, mais comme tout est possible en politique ...), la gauche aura fort à faire. Il faudra que Montfourny adoube très vite son successeur, sinon ... D'autant que les socialistes, comme il se doit, partent divisés, avec deux candidats à la candidature.

Je vous en ai déjà parlé, les néofabiusiens, poursuivant leur tactique préférée, jouent le rapport de force en présentant leur propre candidate, alors qu'ils sont minoritaires. Le but n'est pas de gagner mais de peser, et d'obtenir au bout de compte la place de suppléant, puisque c'est la nouveauté du scrutin: la désignation d'un suppléant et la parité. C'est comme au jeu de dames: si tu prends les blancs, je prends les noirs. Un courant présente un homme, l'autre courant présente une femme. Mais l'essentiel n'est pas dans ces petits jeux. Il faudra trouver un "ticket" qui soit à la hauteur de ce qu'a été le "règne" de Serge Montfourny. Et là, mes camarades, il faut s'accrocher ...

Finalement, je me demande si la bonne question ne serait pas la suivante: Quand la gauche saint-quentinoise va-t-elle cesser de se diviser et de perdre?


Bonne journée.