Attali président?
Bonjour à toutes et à tous.
Quelques mots avant d'aller manifester à Laon. Nicolas Sarkozy, mardi à Pau, a tenu ce propos: "Je n'ai pas à me mêler de la campagne municipale ...". Le 8 février, lors de sa conférence de presse, il avait dit pratiquement le contraire: "Je m'engagerai, parce que le concept même d'élection dépolitisée est absurde." Sur ce dernier point, il a raison. Mais il a tort de varier.
La question est récurrente, lors de chaque élection cantonale, municipale ou régionale: locale ou nationale? La réponse est pourtant évidente: les deux à la fois! Les candidats ont un bilan local, sur lequel les électeurs se prononcent, et une étiquette partisane, politique, qui guide aussi le choix des citoyens. S'interroger encore là-dessus, c'est alimenter un faux débat.
Que penser du rapport Attali (que je n'ai pas encore parcouru)? 300 propositions, il y a de quoi faire, lire et réfléchir. Ce foisonnement implique qu'il faut en prendre et en laisser. Sarkozy veut tout prendre, sauf trois propositions: là, je suis un peu inquiet. Mais globalement, je me range derrière Ségolène Royal, qui a eu la bonne réaction: ce travail est une base de discussion qu'on ne peut pas rejeter d'un bloc. D'autant que la cohérence d'ensemble, l'architecture générale nous échappent un peu. L'objectif assigné est la relance de la croissance. Très bien. Cela suffit-il à donner une philosophie et une unité à toutes ces propositions? Pas sûr. Ses adversaires dénoncent un projet "libéral", Attali le présente comme un rapport "libre". Ce n'est pas avec ce type d'échanges qu'on y voit plus clair. Bref, il faudra que j'y regarde d'un peu plus près.
On ne peut pas non plus juger le rapport sans dire un mot sur le rapporteur. Jacques Attali est un curieux personnage: éminence grise de François Mitterrand mais pas membre du PS, homme incontestablement de gauche mais complètement atypique, intellectuel et penseur sans être réellement philosophe, écrivain et banquier, ... Son col Mao et ses propos lui donnent un aspect futuriste. A l'entendre, il va changer la France, comme Mitterrand en 1981 voulait changer la vie. Mais pourquoi Attali ne fait-il pas de politique? Pourquoi ne se présente-t-il pas aux élections?
Bonne journée de grève et de manifestation.
Quelques mots avant d'aller manifester à Laon. Nicolas Sarkozy, mardi à Pau, a tenu ce propos: "Je n'ai pas à me mêler de la campagne municipale ...". Le 8 février, lors de sa conférence de presse, il avait dit pratiquement le contraire: "Je m'engagerai, parce que le concept même d'élection dépolitisée est absurde." Sur ce dernier point, il a raison. Mais il a tort de varier.
La question est récurrente, lors de chaque élection cantonale, municipale ou régionale: locale ou nationale? La réponse est pourtant évidente: les deux à la fois! Les candidats ont un bilan local, sur lequel les électeurs se prononcent, et une étiquette partisane, politique, qui guide aussi le choix des citoyens. S'interroger encore là-dessus, c'est alimenter un faux débat.
Que penser du rapport Attali (que je n'ai pas encore parcouru)? 300 propositions, il y a de quoi faire, lire et réfléchir. Ce foisonnement implique qu'il faut en prendre et en laisser. Sarkozy veut tout prendre, sauf trois propositions: là, je suis un peu inquiet. Mais globalement, je me range derrière Ségolène Royal, qui a eu la bonne réaction: ce travail est une base de discussion qu'on ne peut pas rejeter d'un bloc. D'autant que la cohérence d'ensemble, l'architecture générale nous échappent un peu. L'objectif assigné est la relance de la croissance. Très bien. Cela suffit-il à donner une philosophie et une unité à toutes ces propositions? Pas sûr. Ses adversaires dénoncent un projet "libéral", Attali le présente comme un rapport "libre". Ce n'est pas avec ce type d'échanges qu'on y voit plus clair. Bref, il faudra que j'y regarde d'un peu plus près.
On ne peut pas non plus juger le rapport sans dire un mot sur le rapporteur. Jacques Attali est un curieux personnage: éminence grise de François Mitterrand mais pas membre du PS, homme incontestablement de gauche mais complètement atypique, intellectuel et penseur sans être réellement philosophe, écrivain et banquier, ... Son col Mao et ses propos lui donnent un aspect futuriste. A l'entendre, il va changer la France, comme Mitterrand en 1981 voulait changer la vie. Mais pourquoi Attali ne fait-il pas de politique? Pourquoi ne se présente-t-il pas aux élections?
Bonne journée de grève et de manifestation.
5 Comments:
Il n'a pas le désir de manipuler, mais le désir de conseiller. Quel que soit le prince du moment, il lui faut des conseiller. La tête proche des étoiles, l'esprit pour moitié dans le présent, pour moitié dans le futur. C'est un esprit libre, avec une culture formidable. J'éprouve une très grande sympathie pour lui, et suis presque d'accord sur l'ensemble de ses vues. Il est un peu moins novateur que moi sur certaines propositions... c'est son seul défaut. ;-)
By jpbb, at 12:01 PM
Tout de même, le conseiller de Mitterrand devenu conseiller de Sarkozy, est-ce défendable, même au nom de la liberté?
By Emmanuel Mousset, at 1:33 PM
C'est une bonne question politique. Derrière le prince, il y a l'intérêt du peuple. En conseillant utilement le prince, il en va de de la survie du peuple. Quelque soit le pouvoir en place, nous devons en tant que réformistes aider le peuple. Nous ne devons pas céder à la politique du pire sous le prétexte que le prince ne sort pas de nos rangs. Nous placerions alors nos propres intérêts avant ceux du peuple. Le peuple ayant choisi, nous sommes bien obligés de suivre son désir. En fait c'est la peuple qui est souverain. Certains à gauche, pour dépasser ce fait tentent d'instaurer le concept d'un « peuple de gauche » qui aurait une légitimité supérieure à un sous-entendu « peuple de droite », selon la bonne vieille méthode du clivage-opposition chère à notre vieux Karl Marx. Nous ne devons pas tomber dans cette erreur, il n'y a qu'un peuple, et il n'est ni de gauche ni de droite.
By jpbb, at 1:50 PM
Ce petit texte est issu de la commission Attali, je vous laisse juge de son travail
DÉCISION 5
Évaluer les professeurs sur leur capacité à faire progresser
tous les élèves.
Chaque école devra faire l’objet d’une évaluation par une autorité
administrative spécialisée et indépendante du ministère, tenant
compte de l’avis des usagers, de leurs résultats, de leurs évolutions
à moyen terme. Ces évaluations devront être rendues publiques.
L’évaluation des professeurs ne peut pas reposer uniquement sur
les notes qu’obtiennent leurs meilleurs élèves ni sur l’examen
d’inspecteurs. Elle doit aussi reposer sur une évaluation de leur pédagogie
par leurs élèves, sur leur capacité à faire progresser chacun et
sur la prise en compte des résultats scolaires ultérieurs.
By Anonyme, at 3:19 PM
Et toi Sylvain, tu en penses quoi? J'ai entendu dire, à la radio, que les élèves noteraient les enseignants. Loufoquerie ou pas?
By Emmanuel Mousset, at 3:36 PM
Enregistrer un commentaire
<< Home