Dijon, Grenoble, Tours.
Surprise hier à la Mutualité, et heureuse surprise en ce qui me concerne: la présence de DSK au forum de la rénovation. Mais quelle surprise? DSK a toujours dit qu'il resterait présent, même au loin, dans le débat politique français. Et pour tous mes camarades strauss-kahniens, le meilleur candidat pour 2012, c'est encore lui. Nicolas Sarkozy doit faire un peu la gueule. Il pensait se débarrasser de son adversaire politique le plus dangereux , le plus menaçant, le plus crédible. Mais en proposant sa nomination au FMI, il n'a fait que renforcer la stature d'homme d'Etat de Strauss. La politique est ainsi: on croit jouer un bon coup qui se révèle finalement mauvais.
Passons à autre chose, les alliances avec le MoDem. Elles se multiplient en vue des municipales, en dehors de tout accord national, mais il est intéressant de constater le phénomène, dont il faudra faire en mars le bilan et en tirer les leçons. D'importantes villes socialistes ont fait le pas: Dijon avec François Rebsamen, tout de même n°2 du PS, Grenoble avec Michel Destot, un strauss-kahnien, Tours avec Jean Germain. Trois remarques à propos de ces alliances:
1- Elles se concluent dès le premier tour, autour d'un programme négocié. C'est la bonne méthode: clarté autour d'un projet local, et pas de tractations dans le cadre d'un rapport de forces au second tour.
2- Les centristes font le premier pas (c'est toujours celui qui coûte, en amour comme en politique!). Les socialistes ne sont pas demandeurs. Il faut laisser venir à nous les centristes, éprouver ainsi leur motivation, ne pas prendre les devants. Pour le moment, Bruno Leroux, notre spécialiste élections, fait un constat réjouissant, dans Le Monde du 14 janvier: "Le MoDem est plus demandeur d'alliances avec les socialistes qu'avec l'UMP,alors que nous pensions qu'il pencherait nettement à droite." Affaire à suivre.
3- A Dijon et à Grenoble, ce rapprochement des centristes n'a pas fait fuir les communistes. Car il ne s'agit évidemment pas d'accueillir les uns et de perdre les autres. Là encore, nous prenons la bonne voie, celle que nous indique nos camarades italiens.
Derrière le débat sur nos alliances, qui ne pourra être mené en toute clarté qu'après les élections municipales, il doit y avoir une réflexion sur notre base sociologique, que j'avais amorcé sur ce blog durant cet été. A Saint-Quentin, sous influence lambertiste, nous commettons une grave erreur, politique et stratégique. Nous parions sur un front "ouvrier", une sorte de front beaucoup plus syndical que politique, une démarche "tribunicienne" où la liste en préparation serait chargée de représenter les intérêts et les revendications de la classe ouvrière. C'est ce que Daniel Huriez expliquait dans L'Union d'hier. Du point de vue lambertiste, défenseur du dogme prolétarien, je comprends. Du point de vue socialiste, je ne comprends pas.
La classe ouvrière n'est plus ce qu'elle était, sauf dans les schémas du PT, qui ne sont pas les nôtres. A Saint-Quentin, une bonne partie des classes populaires ont rallié la droite, du moins dans les scrutins purement locaux, parce que la gauche socialiste n'a pas fait la preuve de sa crédibilité. Elle n'y parviendra que par une approche sociologique ouverte, englobant les classes moyennes, et non pas en se focalisant exclusivement sur les classes populaires. Car la clé du scrutin municipal, ce sont ces classes moyennes, qui ne se reconnaitront pas dans le "front ouvrier", qui soutiendront Pierre André alors qu'elles auraient vocation à nous rejoindre, comme dans beaucoup de grandes ou de moyennes villes. Ce ne sera pas pour cette fois-là, avec cette liste-là.
Bonne soirée.
Passons à autre chose, les alliances avec le MoDem. Elles se multiplient en vue des municipales, en dehors de tout accord national, mais il est intéressant de constater le phénomène, dont il faudra faire en mars le bilan et en tirer les leçons. D'importantes villes socialistes ont fait le pas: Dijon avec François Rebsamen, tout de même n°2 du PS, Grenoble avec Michel Destot, un strauss-kahnien, Tours avec Jean Germain. Trois remarques à propos de ces alliances:
1- Elles se concluent dès le premier tour, autour d'un programme négocié. C'est la bonne méthode: clarté autour d'un projet local, et pas de tractations dans le cadre d'un rapport de forces au second tour.
2- Les centristes font le premier pas (c'est toujours celui qui coûte, en amour comme en politique!). Les socialistes ne sont pas demandeurs. Il faut laisser venir à nous les centristes, éprouver ainsi leur motivation, ne pas prendre les devants. Pour le moment, Bruno Leroux, notre spécialiste élections, fait un constat réjouissant, dans Le Monde du 14 janvier: "Le MoDem est plus demandeur d'alliances avec les socialistes qu'avec l'UMP,alors que nous pensions qu'il pencherait nettement à droite." Affaire à suivre.
3- A Dijon et à Grenoble, ce rapprochement des centristes n'a pas fait fuir les communistes. Car il ne s'agit évidemment pas d'accueillir les uns et de perdre les autres. Là encore, nous prenons la bonne voie, celle que nous indique nos camarades italiens.
Derrière le débat sur nos alliances, qui ne pourra être mené en toute clarté qu'après les élections municipales, il doit y avoir une réflexion sur notre base sociologique, que j'avais amorcé sur ce blog durant cet été. A Saint-Quentin, sous influence lambertiste, nous commettons une grave erreur, politique et stratégique. Nous parions sur un front "ouvrier", une sorte de front beaucoup plus syndical que politique, une démarche "tribunicienne" où la liste en préparation serait chargée de représenter les intérêts et les revendications de la classe ouvrière. C'est ce que Daniel Huriez expliquait dans L'Union d'hier. Du point de vue lambertiste, défenseur du dogme prolétarien, je comprends. Du point de vue socialiste, je ne comprends pas.
La classe ouvrière n'est plus ce qu'elle était, sauf dans les schémas du PT, qui ne sont pas les nôtres. A Saint-Quentin, une bonne partie des classes populaires ont rallié la droite, du moins dans les scrutins purement locaux, parce que la gauche socialiste n'a pas fait la preuve de sa crédibilité. Elle n'y parviendra que par une approche sociologique ouverte, englobant les classes moyennes, et non pas en se focalisant exclusivement sur les classes populaires. Car la clé du scrutin municipal, ce sont ces classes moyennes, qui ne se reconnaitront pas dans le "front ouvrier", qui soutiendront Pierre André alors qu'elles auraient vocation à nous rejoindre, comme dans beaucoup de grandes ou de moyennes villes. Ce ne sera pas pour cette fois-là, avec cette liste-là.
Bonne soirée.
7 Comments:
DSK hier au forum du PS a dit que le gouvernement avait de bonnes raisons d'etre sanctionné. Très bien. Mais un rapport du FMI dont il est le Président, daté de fin 2007, nous dit que la France et son nouveau gouvernement ont enfin opéré les changements et les réformes nécessaires pour rechercher la croissance dans une économie mondialisée.
Question: est-ce que les socialistes s'y retrouvent dans tout cela? pour beaucoup non je crois.
By Anonyme, at 8:37 PM
peut etre que la gauche et en particulier le ps s'est coupé de la base et des masses laborieuses
ouvriers, employés
parce que le ps est un parti de cadres et de notables
vous en etes vous meme l'exemple
un enseignant n'est il pas un cadre du secteur public ?
heureusement pour nous vous ne payer pas l'isf et donc vous n'appartenez pas au comité central de votre parti
tout cela me rappelle bcp le clergé sous l'ancien régime
d'un coté les petits curés dans leur paroisses au contact du peuple avec peu de moyens et de richesses
et de l'autre les dignitaire qui croulaient sous l'argent et les richesses totalement déconnectés de la réalité
pensant d'abord à leurs interets personnels avant de penser à l'intéret du plus grand nombre.
L'alliance avec le modem est somme toute assez naturelle,
le modem et le ps sont des partis de notables.
By grandourscharmant, at 8:55 PM
A AB:
Ce rapport du FMI, je n'en ai pas entendu parler. DSK en est-il le rédacteur? Il n'est directeur du FMI que depuis peu. Donnez moi les références ou votre source, ça m'intéresse et m'intrigue. Dans l'attente, j'en reste à ce que j'ai entendu de la bouche de DSK dimanche.
A Grandours:
Je ne partage pas votre vision du PS. Parti de notables? Ce n'est pas complètement faux, mais je dirais plutôt: parti d'élus. Un conseiller municipal n'est pas vraiment un notable. La comparaison avec le clergé sous l'Ancien Régime est totalement fausse. Nos dirigeants ne "croulent" pas sous "l'argent et les richesse"! C'est une vision polémique, d'ailleurs très ancienne: on disait de Léon blum qu'il déjeunait dans de la vaisselle d'or!
Bonne journée à vous deux.
By Emmanuel Mousset, at 8:26 AM
Les références peuvent etre trouvées sur internet ou sur l'émission de RTL d'hier soir entre 7h15 et 8h ( telle est ma source d'ailleurs)
By Anonyme, at 12:41 PM
Je ne veux pas chipoter, mais c'est une source indirecte. Dans l'émission de RTL "On refait le monde", les journalistes expriment leur opinion personnelle. Si DSK avait signé un document dans lequel il soutient la politique Sarkozy, je crois que ça se saurait.
By Emmanuel Mousset, at 1:59 PM
Vous ne voulez pas chipoter mais vous chipoter qd meme.Lorsqu'un journaliste cite un rapport du FMI il n'exprime pas une opinion personnelle.
By Anonyme, at 10:46 PM
C'est vrai, je chipote. Disons que je veux des précisions, car à vous entendre, on a l'impression que DSK aurait rallié Sarkozy, ce qui n'est absolument pas le cas.
By Emmanuel Mousset, at 12:18 AM
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