Camarades bloggeurs.
Sandrine Azoulay, dans L'Aisne Nouvelle de mardi, a eu une idée originale d'article: aller voir la campagne des municipales sur le net, recenser les blogs des candidats. Bonne idée, mais la matière fait un peu défaut, d'où le titre "La campagne démarre doucement sur Internet". Il y a une raison de fond à cela. Un blog, ça ne s'improvise pas. Le scrutin est dans deux mois. C'est trop court pour mettre en place un dispositif sérieux. Je vous explique pourquoi, d'expérience:
1- Un blog a besoin de la durée pour s'installer, plusieurs mois et pas plusieurs semaines. Pour que la consultation commence à devenir intéressante et significative, il faut du temps. Sans frimer, je peux dire que mon blog est énormément visité, mais il m'a fallu attendre 6 ou 7 mois pour en arriver là.
2- Un blog ne doit pas se contenter d'exister, il doit intéresser (c'est la condition d'un bon taux de consultations). Il faut donc avoir des choses à dire, ce qui n'est pas évident, ce qui demande un entraînement et une certaine habitude. Rédiger un blog n'est pas une mince affaire ou une simple formalité. Sur beaucoup de blogs, il n'y a pas grand chose et c'est plutôt le règne du copier coller.
3- Un blog doit éviter le côté défouloir. Il faut être actif et pas réactif. De nombreux blogs entretiennent des polémiques assez artificielles et superficielles, qui n'apportent rien à personne. J'ai réussi à préserver mon blog de cette tendance pourtant fréquente, en imposant un style qui dissuade la polémique. Ceux qui s'y sont essayés ont vite lâché prise, parce que mes réponses (je réponds toujours aux commentaires, ce qui est assez rare dans les blogs) découragent les polémiques et recadrent le débat dans une perspective rationnelle, et pas émotionnelle ou parfois hystérique, comme on le constate dans certains blogs.
4- Un blog ne doit pas faire illusion. On ne touche pas nécessairement les gens auxquels on voudrait en priorité s'adresser. Il y a une mode des blogs dont il faut se méfier. Mon anti-sarkozysme me fait souhaiter convaincre ceux qui ont voté pour lui. Mais je constate, subjectivement bien sûr, n'ayant pas de statistiques certaines, que la grande majorité de mes lecteurs sont de gauche. Je n'ai pratiquement jamais rencontré quelqu'un de droite me parler de mon blog. Il ne faut pas se faire non plus d'illusions sur le caractère interactif d'un blog. L'écrasante majorité de mes lecteurs ne font pas de commentaires, et ce n'est pas au nombre d'intervenants qu'on peut juger de l'audience d'un blog. Bref, un blog est d'abord fait pour être lu, pas pour communiquer (je le regrette mais c'est ainsi).
Bref, les candidats qui mettent en place un blog quelques semaines avant un scrutin sont guère avisés de s'y prendre si tard, mais ils doivent le faire, c'est un point supplémentaire. Camarades bloggeurs, bienvenue sur la toile, ne vous prenez pas les pieds dedans, et bon courage!
Bon après-midi.
1- Un blog a besoin de la durée pour s'installer, plusieurs mois et pas plusieurs semaines. Pour que la consultation commence à devenir intéressante et significative, il faut du temps. Sans frimer, je peux dire que mon blog est énormément visité, mais il m'a fallu attendre 6 ou 7 mois pour en arriver là.
2- Un blog ne doit pas se contenter d'exister, il doit intéresser (c'est la condition d'un bon taux de consultations). Il faut donc avoir des choses à dire, ce qui n'est pas évident, ce qui demande un entraînement et une certaine habitude. Rédiger un blog n'est pas une mince affaire ou une simple formalité. Sur beaucoup de blogs, il n'y a pas grand chose et c'est plutôt le règne du copier coller.
3- Un blog doit éviter le côté défouloir. Il faut être actif et pas réactif. De nombreux blogs entretiennent des polémiques assez artificielles et superficielles, qui n'apportent rien à personne. J'ai réussi à préserver mon blog de cette tendance pourtant fréquente, en imposant un style qui dissuade la polémique. Ceux qui s'y sont essayés ont vite lâché prise, parce que mes réponses (je réponds toujours aux commentaires, ce qui est assez rare dans les blogs) découragent les polémiques et recadrent le débat dans une perspective rationnelle, et pas émotionnelle ou parfois hystérique, comme on le constate dans certains blogs.
4- Un blog ne doit pas faire illusion. On ne touche pas nécessairement les gens auxquels on voudrait en priorité s'adresser. Il y a une mode des blogs dont il faut se méfier. Mon anti-sarkozysme me fait souhaiter convaincre ceux qui ont voté pour lui. Mais je constate, subjectivement bien sûr, n'ayant pas de statistiques certaines, que la grande majorité de mes lecteurs sont de gauche. Je n'ai pratiquement jamais rencontré quelqu'un de droite me parler de mon blog. Il ne faut pas se faire non plus d'illusions sur le caractère interactif d'un blog. L'écrasante majorité de mes lecteurs ne font pas de commentaires, et ce n'est pas au nombre d'intervenants qu'on peut juger de l'audience d'un blog. Bref, un blog est d'abord fait pour être lu, pas pour communiquer (je le regrette mais c'est ainsi).
Bref, les candidats qui mettent en place un blog quelques semaines avant un scrutin sont guère avisés de s'y prendre si tard, mais ils doivent le faire, c'est un point supplémentaire. Camarades bloggeurs, bienvenue sur la toile, ne vous prenez pas les pieds dedans, et bon courage!
Bon après-midi.
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