Descente aux enfers.
Bonjour à toutes et à tous.
Ca y est, c'est fait, mon petit exorcisme d'hier n'aura rien changé: Freddy a rejoint la droite, la nouvelle fait les gros titres des journaux. Pour la gauche, ce n'est plus le chemin de croix, c'est la descente aux enfers. Le leader du MRC local aura donc cédé à cette "dernière tentation" que je dénonçais hier, la tentation de la reconnaissance, du pouvoir, d'être dans le camp des vainqueurs plutôt que dans celui des perdants. Humainement, je comprends, et je sais aussi ce que c'est, personnellement, d'être incompris et exclu par vos proches, par ceux qui au contraire devraient vous accueillir et vous solliciter.
Mais politiquement, je désapprouve entièrement la décision de Freddy. Le scrutin de mars sera national et pas seulement local, surtout dans une équipe où il y a un ministre. Freddy, par son geste, renforce la droite. Pourtant, rien ne l'empêchait d' "exister" politiquement dans l'opposition. Depuis 2001, je suis marginalisé dans mon propre parti, ça ne me prive pas d'une certaine "existence" politique, en conformité avec mes convictions. Freddy veut travailler pour sa ville? Là encore, il le pouvait sans rallier Pierre André, et c'est ce que je fais à travers mes nombreuses activités associatives. Non, Freddy a des prétextes, mais pas d'excuses.
La victime, ce matin, c'est le PS local, victime et responsable, parce que Freddy s'est nourri de nos faiblesses:
1- Freddy a occupé pendant des années un espace médiatique qui a fait de lui la figure la plus connue de la gauche saint-quentinoise. Où était le PS pendant ce temps-là?
2- Depuis deux ans, Freddy a manifesté sa sympathie à l'égard de la droite locale, en participant avec elle à plusieurs rencontres conviviales. Pourquoi le PS n'a-t-il pas réagi?
3- En mettant à notre tête un candidat qui ne faisait pas l'unanimité, en se complaisant depuis des années dans nos divisions, nous ne pouvions être qu'un repoussoir pour Freddy et tous ceux qui auraient envie de travailler sérieusement avec nous.
4- Le MRC se situe à la gauche du PS. Freddy est antilibéral, anti-européen et hostile à la social-démocratie que j'aime tant. Il avait choisi de se rapprocher d'Anne Ferreira, est idéologiquement proche de Jean-Pierre Lançon. Pour les néofabiusiens, Freddy était une carte maîtresse dans leur stratégie d'ouverture vers la gauche de la gauche (alors que je suis partisan d'une ouverture au centre). Ce château de cartes invraisemblable commence à s'écrouler. Prochaine défection, je prends les paris: les gremetziens.
5- Le ralliement de Freddy est d'autant plus humiliant pour le PS qu'il aurait fort bien pu figurer sur sa liste, en position éligible. J'avais prévenu: faisons notre propre liste, n'allons pas chercher ceux qui ne veulent pas de nous et qui nous lâcheront les uns après les autres, en nous faisant porter la responsabilité de la division! Mais il y a plus terrible encore: si Freddy a refusé de nous rejoindre, même très bien placé sur la liste, c'est qu'il sent ou qu'il sait (il a maintenant de nouveaux amis influents) que la défaite socialiste serait d'une telle ampleur que même la 5ème position ne lui assurerait pas d'être élu. Pour ma part, je suis très pessimiste. Dans le contexte actuel et la déroute locale de l'union de la gauche, il n'est même pas certain que le PS atteigne les 20%. Deux ou trois élus socialistes, c'est ce qui est prévisible. Bref, 2001 en pire.
Nicolas Totet hier, Graziella Basile aujourd'hui, Damien Le-Thanh la semaine dernière, tous m'ont demandé si je rejoindrai Pierre André. Normal: après Freddy, il y a moi. Mais moi, c'est non, vous le savez, depuis longtemps, depuis toujours et pour toujours. Je veux continuer à incarner l'espoir d'une gauche forte, sérieuse, ouverte, fidèle à elle même, car je sais que la situation actuelle au PS ne durera pas, que demain sera arrivé plus vite qu'on ne le croit.
Tenez bon et gardez espoir. Bon après-midi.
Ca y est, c'est fait, mon petit exorcisme d'hier n'aura rien changé: Freddy a rejoint la droite, la nouvelle fait les gros titres des journaux. Pour la gauche, ce n'est plus le chemin de croix, c'est la descente aux enfers. Le leader du MRC local aura donc cédé à cette "dernière tentation" que je dénonçais hier, la tentation de la reconnaissance, du pouvoir, d'être dans le camp des vainqueurs plutôt que dans celui des perdants. Humainement, je comprends, et je sais aussi ce que c'est, personnellement, d'être incompris et exclu par vos proches, par ceux qui au contraire devraient vous accueillir et vous solliciter.
Mais politiquement, je désapprouve entièrement la décision de Freddy. Le scrutin de mars sera national et pas seulement local, surtout dans une équipe où il y a un ministre. Freddy, par son geste, renforce la droite. Pourtant, rien ne l'empêchait d' "exister" politiquement dans l'opposition. Depuis 2001, je suis marginalisé dans mon propre parti, ça ne me prive pas d'une certaine "existence" politique, en conformité avec mes convictions. Freddy veut travailler pour sa ville? Là encore, il le pouvait sans rallier Pierre André, et c'est ce que je fais à travers mes nombreuses activités associatives. Non, Freddy a des prétextes, mais pas d'excuses.
La victime, ce matin, c'est le PS local, victime et responsable, parce que Freddy s'est nourri de nos faiblesses:
1- Freddy a occupé pendant des années un espace médiatique qui a fait de lui la figure la plus connue de la gauche saint-quentinoise. Où était le PS pendant ce temps-là?
2- Depuis deux ans, Freddy a manifesté sa sympathie à l'égard de la droite locale, en participant avec elle à plusieurs rencontres conviviales. Pourquoi le PS n'a-t-il pas réagi?
3- En mettant à notre tête un candidat qui ne faisait pas l'unanimité, en se complaisant depuis des années dans nos divisions, nous ne pouvions être qu'un repoussoir pour Freddy et tous ceux qui auraient envie de travailler sérieusement avec nous.
4- Le MRC se situe à la gauche du PS. Freddy est antilibéral, anti-européen et hostile à la social-démocratie que j'aime tant. Il avait choisi de se rapprocher d'Anne Ferreira, est idéologiquement proche de Jean-Pierre Lançon. Pour les néofabiusiens, Freddy était une carte maîtresse dans leur stratégie d'ouverture vers la gauche de la gauche (alors que je suis partisan d'une ouverture au centre). Ce château de cartes invraisemblable commence à s'écrouler. Prochaine défection, je prends les paris: les gremetziens.
5- Le ralliement de Freddy est d'autant plus humiliant pour le PS qu'il aurait fort bien pu figurer sur sa liste, en position éligible. J'avais prévenu: faisons notre propre liste, n'allons pas chercher ceux qui ne veulent pas de nous et qui nous lâcheront les uns après les autres, en nous faisant porter la responsabilité de la division! Mais il y a plus terrible encore: si Freddy a refusé de nous rejoindre, même très bien placé sur la liste, c'est qu'il sent ou qu'il sait (il a maintenant de nouveaux amis influents) que la défaite socialiste serait d'une telle ampleur que même la 5ème position ne lui assurerait pas d'être élu. Pour ma part, je suis très pessimiste. Dans le contexte actuel et la déroute locale de l'union de la gauche, il n'est même pas certain que le PS atteigne les 20%. Deux ou trois élus socialistes, c'est ce qui est prévisible. Bref, 2001 en pire.
Nicolas Totet hier, Graziella Basile aujourd'hui, Damien Le-Thanh la semaine dernière, tous m'ont demandé si je rejoindrai Pierre André. Normal: après Freddy, il y a moi. Mais moi, c'est non, vous le savez, depuis longtemps, depuis toujours et pour toujours. Je veux continuer à incarner l'espoir d'une gauche forte, sérieuse, ouverte, fidèle à elle même, car je sais que la situation actuelle au PS ne durera pas, que demain sera arrivé plus vite qu'on ne le croit.
Tenez bon et gardez espoir. Bon après-midi.
2 Comments:
la gauche est morte vive la gauche
je pense que vous devriez rejoindre la liste de pierre andré,
non pas par conviction mais pour jouer le coup d'apres
N'auriez vous pas plus de poids en tant qu'ancien conseiller municipal
pour mener une liste aux municipales d'apres.
sans électrochoc, la gauche n'acceptera pas de se remettre en cause.
car en refusant de rejoindre la majorité municipale, vous etes dans la position de l'extreme gauche que vous critiquez tant.
vous leur reprocher de ne pas vouloir le pouvoir,
on vous propose de prendre des responsabilités et vous les refusez.
Au vu des conditions qui semblent etre celle des ralliements,
on vous accepte en tant qu'homme de gauche, ne ferez vous pas une meilleure figure de proue aux prochaines municipales apres avoir exercé des responsabilités locales.
Je comprends le dilemne qui est le votre, monter dans le train ou le regarder partir.
Meme si le bilan et l'action du maire sont plutot bon, le saint quentinois a aussi quelques difficultés et quelques handicaps.
La formation, le chomage, le tourisme, l'emploi, ...
n'est on pas plus utile à son territoire et à son parti en étant aux manettes, les mains dans le moteur.
Je trouve que votre attitude vis à vis de la droite est assez semblable à l'attitude de l'extreme gauche vis à vis du ps
attitude que vous dénoncez
mais que vous reprenez
quand vous vous retrouvez dans les memes circonstances.
car s'il y a une part de jeu politique dans le débauchage dont freddy a été l'objet, dont vous faites l'objet
il n'y a pas non plus que ça,
il y a aussi la reconnaissance d'une compétence, d'une intelligence, d'un travail.
Chose que votre propre famille politique vous refuse.
je comprends votre dilemne, mon but n'est pas de vous convaincre,
j'ai trop d'estime et de respect pour vous, je suis sur que vous ferez le bon choix quel qu'il soit
car je sais ce que vous couterez de rejoindre la municipalité vis à vis de vos amis.
Maintenant ne pas accepter la proposition, n'est ce pas donner foi à ceux qui refusent le changement en diabolisant le camp d'en face, les conforter dans leur repli sur soi
etre dedans ou dehors
la voix de la gauche au niveau local ne sera t elle pas mieux porté si ses représentants pesent politiquement
plutot que s'ils sont hors du jeu ?
tout cela me fait bcp penser à boris cyrulnik et à son concept de résilience.
pourrez vous renaitre de votre souffrance d'etre socialiste ?
cessez vous d'etre socialiste en rejoignant la municipalité.
bcp de vos amis le penseront peut etre, mais seront ils vraiment vos amis et surtout auront ils raison ?
il est parfois plus facile de rester dans le confort de sa souffrance habituel que d'accepter de ne plus souffrir.
sans parler du fait que vivre dans l'antre de la bete et de la cotoyer au quotidien est un bon moyen pour en comprendre les mécanismes
afin de pouvoir mieux la contrer à l'avenir.
je concluerais en disant qu'il y a surement autant de risque à proposer l'ouverture qu'à l'accepter.
Et que l'homme de lettres et d'esprit que vous etes
doit décider s'il est un homme de progres ou pas.
toute décision a un cout, un prix à payer.
cordialement
grandours
By Anonyme, at 6:25 PM
A grandours:
Je vous remercie pour votre long commentaire argumenté. La réflexion d'autrui est toujours enrichissante, même si je ne répondrai pas positivement à votre offre de rejoindre Pierre André!
Je retiens deux arguments, auxquels je me permets de répondre:
1- Faut-il rejoindre la liste de droite pour préparer le coup d'après, en ayant eu en quelque sorte une expérience municipale?
Réponse: cet argument relève de la tactique. Or, si la tactique n'est pas négligeable en politique, c'est à la condition de reposer sur un fond politique. Pierre André est de droite et je suis de gauche. Je ne vois pas très bien à quoi servirait le mélange des genres. J'ai le même raisonnement envers l'extrême gauche: union de la gauche oui, union avec l'extrême gauche non.
2- En refusant de rejoindre la majorité municipale, en n'acceptant pas les responsabilités qu'on pourrait me proposer, est-ce que je me comporte comme l'extrême gauche qui, elle aussi, refuse d'exercer le pouvoir?
Réponse: l'analogie est inexacte. L'extrême gauche veut faire la révolution, c'est pourquoi elle refuse la gestion et la réforme. Ce n'est évidemment pas mon cas. Je refuse les responsabilités municipales par souci de cohérence, afin de me préparer aux responsabilités pour demain, dans la clarté des choix, si mes camarades me désignent et si les électeurs le veulent bien.
Les remarques sur mes "amis" et ma "souffrance" me paraissent très secondaires, plus psychologiques que politiques.
Au plaisir de vous lire.
EM
By Emmanuel Mousset, at 1:14 PM
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