Non à l'extrême gauche!

Bonsoir à toutes et à tous.

Je veux revenir sur l'impossibilité d'une union entre le PS et l'extrême gauche, qu'il faut par tous les moyens faire échouer, parce que c'est l'existence politique de notre Parti qui est en jeu. Je veux le faire en expliquant pourquoi cette union serait contre-nature, incohérente, mortelle, en vous présentant la réalité de chaque composante de l'extrême gauche (il y en a 4), en vous démontrant que leur objectif est la mort du PS:

1- Les gremetziens: ce sont des communistes quasi dissidents dans leur propre parti. Maxime Gremetz est en opposition régulière avec les instances nationales et fédérales du PCF. Sa ligne politique est ouvriériste, populiste, radicale, beaucoup plus proche de l'extrême gauche que de la social-démocratie. C'est pourquoi j'inclus les gremetziens dans l'extrême gauche, dont ils représentent la tendance communiste-bolchévique. Leur attitude envers les socialistes est celle de l'hostilité politique. Regardez ce qui se passe au Conseil régional de Picardie. C'est édifiant! Les communistes sont divisés en trois groupes, rien que ça. Les gremetziens sont devenus infréquentables pour leurs propres camarades. Pourquoi le deviendraient-ils pour les socialistes saint-quentinois? La grande époque Le Meur, c'est fini. Que la section socialiste de Saint-Quentin se soit donné un candidat qui est un survivant de cette période est une erreur politique totale, que nous ne devons pas nous lasser de dénoncer.

2- Les lambertistes: leur seul objectif est de diviser et d'instrumentaliser les socialistes. Dans la vision très particulière qui est la leur, Besancenot n'est pas un révolutionnaire. C'est dire ce qu'il pense d'un socialiste! Politiquement, nous n'avons strictement rien à faire avec eux, d'autant qu'à Saint-Quentin, leur influence est réelle (ils ont fait près de 5% aux municipales de 2001), leurs militants sont présents, leur rhétorique est d'autant plus redoutable qu'elle peut déstabiliser des néofabiusiens complètement paumés idéologiquement, près à mordre à l'hameçon du "plus à gauche que moi tu meurs", assaisonné à la sauce anti-européenne. Car les lambertistes préparent les municipales en parlant de l'Europe (ne cherchez pas à comprendre, eux seuls y parviennent), savent que les socialistes sont divisés sur le sujet (voyez les réactions du Parti sur le Traité de Lisbonne et la participation ou non au congrès de Versailles) et s'en donnent à coeur joie.

3- Les guévaristes: ce sont les anciens trotskystes de la LCR, que j'appelle ainsi puisque leur leader, Olivier Besancenot, s'est désormais donné Che Guevara comme maître à penser, et souhaite tourner la page de la Ligue trotskyste en créant un grand parti antilibéral. Son objectif avéré est de concurrencer le PS sur sa gauche, d'entraîner vers lui des socialistes désorientés. Sa popularité, son discours jeune, radical et présentable, ne peuvent qu'avoir un impact sur les néofabiusiens, dont Besancenot est finalement le leader dont ils rêveraient pour le PS. Mélenchon a ouvert la voie d'un tel rapprochement, les ex poperénistes seraient sans doute prêts à suivre, s'il ne leur fallait conserver leurs rentes de pouvoir au sein du PS.

4- Les LO: partisans d'Arlette Laguiller, ils ont opéré un virage stratégique stupéfiant, acceptant pour la première fois dans leur histoire de s'allier aux municipales avec les ... socialistes. N'allez pas chercher, là non plus, la justification idéologique. Moi, ce que je retiens, c'est que lorsque je croise un trotskyste de Lutte Ouvrière, il me gueule dessus et sur le PS, c'est tout. Et ça me suffit pour ne pas en vouloir sur la liste municipale. Ils ont reçu une beigne aux dernières présidentielles, et maintenant ils se tournent vers les socialistes le sourire aux lèvres. Trop facile! Qu'ils fassent la révolution tout seuls!

Je n'ai pas pour habitude sur ce blog de lancer des appels. Mais là, trop c'est trop! A mes camarades socialistes, je demande de se rassembler derrière les socialistes rénovateurs, de dénoncer cette collusion avec l'extrême gauche, de défendre ce qui devrait pourtant nous réunir: le réformisme et pas la révolution, la social-démocratie et pas le communisme, l'union des progressistes et pas l'union des extrêmistes. Pensez à notre histoire, pensez à ce que nous sommes: Jean Jaurès a combattu Jules Guesde, Léon Blum a combattu les communistes au congrès de Tours, Pierre Mendès-France a combattu Guy Mollet. A notre tour, fidèles à notre histoire, en plein accord avec nos valeurs, dénonçons l'alliance avec les gremetziens et les trotkystes, acceptée passivement par des néofabiusiens qui ne savent plus très bien ce que c'est que d'être socialiste.


Bonne soirée.