A bon entendeur ...
Deux évènements politiques ont marqué la journée d'hier, l'un à gauche, l'autre à droite, mais dans les deux cas, nous avons assisté au début non officiel de la campagne des municipales: la visite de Ségolène Royal à Saint-Brieuc et la réunion du Conseil national de l'UMP à Paris, en présence de Tony Blair.
Ségolène en Bretagne a été plus que jamais égale à elle-même. J'apprécie qu'elle ait été offensive à l'égard de Nicolas Sarkozy et de sa politique, qui devra être désavouée à l'occasion du scrutin municipal. Je remarque une fois de plus que ma camarade mobilise les foules, et ce n'est pas rien en ces temps de déprime à gauche. Mais je ne suis toujours pas converti au "ségolénisme". La défense d'une "politique morale" me laisse sceptique, je reste partisan d'une approche strictement économique et sociale. L'opposition entre la "pudeur" de la "France authentique" et l' "exhibitionnisme" de la droite sarkozienne est sans doute utile, mais je ne pense pas que cela suffise, je ne crois pas que l'essentiel se joue là. C'est en tout cas un débat que nous devons avoir entre nous: l'essence du socialisme, la riposte à la droite.
En écoutant Ségolène, je songe à un philosophe américain, Christopher Lasch, dont la pensée rejette le monde moderne, critique le libéralisme sous tous ses aspects, défend la culture populaire et ouvrière dont la valeur principale serait, selon Lasch, la "décence". La droite bourgeoise serait indécente dans son rapport à l'argent, à la société, au monde, le peuple conserverait en son fond, dans ses moeurs, le sens de la pudeur, de la modestie, de la solidarité. Je ne sais pas si Ségolène a lu ou entendu parler de Lasch, mais c'est tout à fait cette inspiration. Tout à fait? Non. La pensée de Lasch aboutit à une forme de populisme anarchisant, un antilibéralisme absolu qui sont très éloignés du "ségolisme".
Pour ma part, je ne sais pas trop ce qu'il faut en penser, mais encore une fois, je suis sceptique sur la pertinence et l'efficacité de cette approche. Qui Sarkozy et son mode de vie choquent-ils le plus? Les milieux populaires ou la bourgeoisie traditionnelle? Une grande partie de la classe ouvrière et des enfants de la classe ouvrière sont imprégnés de l'idéologie véhiculée par les magazines et la télévision, dont Sarkozy et Bruni sont la parfaite caricature. En revanche, une part de la bourgeoisie, demeurée traditionnelle, conservatrice, marquée encore par le catholicisme et la grandeur gaullienne, a sans doute plus de mal à se reconnaitre dans le Sarkozy Show.
Au Conseil national de l'UMP, la campagne des municipales a été lancée, et l'on a bien ri, parait-il, en jouant un tour de cochon aux socialistes: la vedette de la réunion, qui a même éclipsé Sarkozy, était un ... socialiste, mais anglais, Tony Blair. Façon de rappeler que l' "ouverture" restait la stratégie principale pour désorganiser le PS en vue des municipales. Mais si j'étais à la place des militants de l'UMP, je n'aurais pas ri. Car qu'a dit Blair hier? Que s'il était français, il serait au PS, parmi les rénovateurs, et pas au gouvernement. Cela vaut aussi au niveau local, je vous en reparlerai prochainement.
L'autre enseignement de ce Conseil national, c'est la volonté de l'UMP de "politiser" le scrutin municipal, c'est-à-dire le choix de la ligne Sarkozy et pas de la ligne Raffarin. Celle-ci préconisait d'en rester à une campagne purement locale, défendant la bonne gestion des maires de droite. Bref, du traditionnel à droite. La ligne Sarkozy, je l'avais anticipée, et pour Saint-Quentin, la politisation du scrutin serait la meilleure stratégie pour le PS. La gestion de Pierre André, c'est du béton, pas la peine d'aller s'y casser les dents, sauf si on veut faire les guignols. En revanche, derrière et juste à côté de Pierre André, il y a le maillon politiquement faible de la bande, Xavier Bertrand. Celui-là, il ne faut pas le rater, il faut que la campagne tourne autour de sa politique en tant que ministre du Travail. La mobilisation de notre électorat se fera par ce biais-là.
Mais pour cela, il faut une liste socialiste homogène et ouverte au centre, qui se batte sur son projet politique, pas sur celui des gremetziens et des lambertistes. Politiser ce scrutin, je l'avais proposé dans ma lettre adressée au premier secrétaire fédéral cet été, et exposé à mes camarades de section en septembre. Politiser le scrutin, focaliser la campagne sur Xavier Bertrand et non sur Pierre André, dénoncer la politique nationale et ne pas entrer essentiellement dans le débat local, donc ne pas s'allier avec l'extrême gauche du PCF et des trotskystes, j'ai commencé il y a un an ma réflexion par là, et j'en reste aujourd'hui à ça. Je ne suis pas suivi? Et alors, serais-je le premier dans cette situation? Non! C'est l'avenir qui compte, c'est lui seul qui dira les raisons et les torts des uns et des autres, qui désignera les gagnants et les perdants.
A bon entendeur salut!
Ségolène en Bretagne a été plus que jamais égale à elle-même. J'apprécie qu'elle ait été offensive à l'égard de Nicolas Sarkozy et de sa politique, qui devra être désavouée à l'occasion du scrutin municipal. Je remarque une fois de plus que ma camarade mobilise les foules, et ce n'est pas rien en ces temps de déprime à gauche. Mais je ne suis toujours pas converti au "ségolénisme". La défense d'une "politique morale" me laisse sceptique, je reste partisan d'une approche strictement économique et sociale. L'opposition entre la "pudeur" de la "France authentique" et l' "exhibitionnisme" de la droite sarkozienne est sans doute utile, mais je ne pense pas que cela suffise, je ne crois pas que l'essentiel se joue là. C'est en tout cas un débat que nous devons avoir entre nous: l'essence du socialisme, la riposte à la droite.
En écoutant Ségolène, je songe à un philosophe américain, Christopher Lasch, dont la pensée rejette le monde moderne, critique le libéralisme sous tous ses aspects, défend la culture populaire et ouvrière dont la valeur principale serait, selon Lasch, la "décence". La droite bourgeoise serait indécente dans son rapport à l'argent, à la société, au monde, le peuple conserverait en son fond, dans ses moeurs, le sens de la pudeur, de la modestie, de la solidarité. Je ne sais pas si Ségolène a lu ou entendu parler de Lasch, mais c'est tout à fait cette inspiration. Tout à fait? Non. La pensée de Lasch aboutit à une forme de populisme anarchisant, un antilibéralisme absolu qui sont très éloignés du "ségolisme".
Pour ma part, je ne sais pas trop ce qu'il faut en penser, mais encore une fois, je suis sceptique sur la pertinence et l'efficacité de cette approche. Qui Sarkozy et son mode de vie choquent-ils le plus? Les milieux populaires ou la bourgeoisie traditionnelle? Une grande partie de la classe ouvrière et des enfants de la classe ouvrière sont imprégnés de l'idéologie véhiculée par les magazines et la télévision, dont Sarkozy et Bruni sont la parfaite caricature. En revanche, une part de la bourgeoisie, demeurée traditionnelle, conservatrice, marquée encore par le catholicisme et la grandeur gaullienne, a sans doute plus de mal à se reconnaitre dans le Sarkozy Show.
Au Conseil national de l'UMP, la campagne des municipales a été lancée, et l'on a bien ri, parait-il, en jouant un tour de cochon aux socialistes: la vedette de la réunion, qui a même éclipsé Sarkozy, était un ... socialiste, mais anglais, Tony Blair. Façon de rappeler que l' "ouverture" restait la stratégie principale pour désorganiser le PS en vue des municipales. Mais si j'étais à la place des militants de l'UMP, je n'aurais pas ri. Car qu'a dit Blair hier? Que s'il était français, il serait au PS, parmi les rénovateurs, et pas au gouvernement. Cela vaut aussi au niveau local, je vous en reparlerai prochainement.
L'autre enseignement de ce Conseil national, c'est la volonté de l'UMP de "politiser" le scrutin municipal, c'est-à-dire le choix de la ligne Sarkozy et pas de la ligne Raffarin. Celle-ci préconisait d'en rester à une campagne purement locale, défendant la bonne gestion des maires de droite. Bref, du traditionnel à droite. La ligne Sarkozy, je l'avais anticipée, et pour Saint-Quentin, la politisation du scrutin serait la meilleure stratégie pour le PS. La gestion de Pierre André, c'est du béton, pas la peine d'aller s'y casser les dents, sauf si on veut faire les guignols. En revanche, derrière et juste à côté de Pierre André, il y a le maillon politiquement faible de la bande, Xavier Bertrand. Celui-là, il ne faut pas le rater, il faut que la campagne tourne autour de sa politique en tant que ministre du Travail. La mobilisation de notre électorat se fera par ce biais-là.
Mais pour cela, il faut une liste socialiste homogène et ouverte au centre, qui se batte sur son projet politique, pas sur celui des gremetziens et des lambertistes. Politiser ce scrutin, je l'avais proposé dans ma lettre adressée au premier secrétaire fédéral cet été, et exposé à mes camarades de section en septembre. Politiser le scrutin, focaliser la campagne sur Xavier Bertrand et non sur Pierre André, dénoncer la politique nationale et ne pas entrer essentiellement dans le débat local, donc ne pas s'allier avec l'extrême gauche du PCF et des trotskystes, j'ai commencé il y a un an ma réflexion par là, et j'en reste aujourd'hui à ça. Je ne suis pas suivi? Et alors, serais-je le premier dans cette situation? Non! C'est l'avenir qui compte, c'est lui seul qui dira les raisons et les torts des uns et des autres, qui désignera les gagnants et les perdants.
A bon entendeur salut!
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