L'Aisne avec DSK

12 janvier 2008

Voyage en absurdie.

Bonsoir à toutes et à tous.

Ce matin, j'ai fait deux demandes, j'ai posé deux préalables pour sortir de la crise que traverse le Parti socialiste local: retrait de l'actuel tête de liste, clarification publique de la députée européenne. J'ai un troisième préalable, que je n'ai pas eu le temps ni la place d'exposer, ce que je fais maintenant: rompre immédiatement avec l'extrême gauche. Et je vous explique pourquoi:

La ligne politique du PS n'est pas celle de l'extrême gauche, tout simplement. Ou alors, c'est que les néofabiusiens veulent une rénovation à l'envers, c'est-à-dire une radicalisation. Une liste socialo-communo-trotskyste composée des partisans de Fabius, Gremetz, Che Guevara, Pierre Lambert et Arlette Laguiller serait une aberration politique, une monstruosité idéologique, le comble de l'absurde, le produit d'une situation absurde, d'une logique devenue folle. Ce serait du jamais vu en France, dans aucune section, la négation de notre histoire sous des motifs purement tactiques.

En réalité, nous assistons à l'affaiblissement d'un PS conduit par des faibles, qui ne maîtrisent plus rien, sont pris dans leur propre piège, n'ont qu'une issue de secours: la fuite en avant, la radicalisation, l'abandon de ce que nous sommes, des socialistes, des réformistes, pas des révolutionnaires, et encore moins des trotskystes. Je le dis solennellement: une ligne a été franchie, nous avons atteint quelque chose d'inimaginable il y a quelques semaines, un point de non retour. L'évolution de la situation est devenue extrêmement grave, puisque c'est notre identité politique qui est menacée. Il faut faire échouer ce qui est en train de se passer, c'est une question de survie politique.

L'argument de l'union tactique ne vaut absolument rien. D'abord parce que la tactique doit être seconde par rapport à la ligne politique, ou alors nous tombons dans un détestable opportunisme. Ce qui compte avant tout, c'est le projet. Après, on voit avec qui on le met en oeuvre. Ce n'est certainement pas se soumettre aux conditions de l'extrême gauche, qui veut la mort politique et historique du PS et de tout ce qui ressemble de près ou de loin à un social-démocrate. Ce qui leur convient, comme dans les ex régimes communistes , c'est un parti socialiste croupion, alibi, prétexte, faire valoir, des socialistes très à gauche et très faibles dont ils se serviraient pour avancer. Lénine avaient une expression pour qualifier ce type d'alliés: les "idiots utiles". C'est le drame que nous sommes en train de vivre, c'est ce qu'il faut faire échouer.

Mais la tactique, mais l'union? me direz-vous. Il n'y a pas de tactique efficace ni d'union envisageable quand on gagne une voix à l'extrême gauche pour en perdre cinq au centre gauche. Nous allons pourtant vers ça. Vous comprenez pourquoi la droite saint-quentinoise est de fort bonne humeur, plus particulièrement ces temps-ci. Vous comprenez aussi pourquoi on veut me faire taire, m'intimider pour que je cesse la rédaction de ce blog. La liquidation de nos valeurs (oui, je vais jusque là) doit se faire en douce. Que cette dérive ne soit pas volontaire ni même consciente m'importe peu. C'est le résultat objectif qui compte, la marginalisation et au bout du compte la défaite du PS, vidé de son sang par des groupuscules d'extrême gauche.

Vous allez encore me dire que j'exagère, que mes craintes sont infondées, que de toute façon les exigences de l'extrême gauche sont tellement élevées que ses représentants ne viendront jamais sur une liste avec des socialistes, qu'ils prendront alors la responsabilité de l'échec. Ce raisonnement est totalement irresponsable: quand on entame une démarche politique d'alliances, on va jusqu'à son terme, et si on n'y parvient pas, c'est qu'on a raté son coup, c'est tout. La politique n'est pas un jeu de lego, où l'on fait des constructions en vue de les casser. Ca, c'est bon pour les enfants. Un rapprochement avec telle sensibilité politique doit être assumé, comme moi j'assume et souhaite sincérement un rapprochement avec le centre.

Et puis, il y a la pratique trotskyste, principalement lambertiste, que je connais bien, que je respecte et qu'en tant que social-démocrate je dénonce parce que voyez-vous, je suis strauss-kahnien et pas lambertiste! Cette pratique consiste à vouloir très fort l'union à des conditions irrecevables pour un social-démocrate. Du coup, ce sont les socialistes qui sont rendus responsables de la désunion, et le tour est joué! Nous allons sans doute vers cela, un rejet des socialistes par les gremetzo-trotskystes, qui iront ensemble, de leur côté, tenter une folle aventure dans laquelle les socialistes se seront laissés compromettre. Vous rendez vous compte de l'absurde! La liste socialiste d'ouverture que je préconisais dès le départ, nous y serions, mais sans ouverture, et conduite par des néofabiusiens hostiles à une stratégie à laquelle ils seraient contraints et forcés à cause de la défection de l'extrême gauche!

Saint Augustin, pour justifier sa foi en Dieu, disait: J'y crois parce que c'est absurde. Pascal, lui, trouvait profitable de parier sur l'existence de Dieu. Les penseurs catholiques ont parfois de drôles de raisonnements pour consolider leurs dogmes. Certains militants socialistes aussi, qui transforment la politique en une suite d'absurdités et qui font des paris sur sa réussite.


Bonne soirée.

2 Comments:

  • En plus, il parait que les gremtzo-trotskystes mangent des enfants...

    By Anonymous Anonyme, at 4:52 AM  

  • Les gremetzo-trotskystes, à ma connaissance, ne mangent pas d'enfants mais, ce qui est certain, c'est qu'ils croquent du socialiste. A Saint-Quentin, où tout se fait à l'envers, nous allons pratiquer l'union de la gauche à l'envers, c'est-à-dire au seul profit des gremetzo-trotskystes, alors que Mitterrand dans les années 70 faisait l'union avec le PC pour renforcer le PS. Il est plus que temps de mettre fin à cette farce grotesque, sinon les électeurs vont nous le faire chèrement payer.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 10:02 AM  

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