L'Aisne avec DSK

17 janvier 2008

Le village d'Astérix.

Bonjour à toutes et à tous.

J'ai envoyé hier soir quelques courriels pour la rencontre des rénovateurs à Crouy, ce samedi. Je vous rappelle que le rendez-vous est fixé à 16h00, chez Pierre Lenoble, 53 avenue du Général Patton. A la suite, pour celles et ceux qui le souhaiteront, nous nous retrouverons au Havana Café, à Soissons, où j'animerai un café philo sur le thème: A quoi devons-nous être fidèles? Ce sera un utile prolongement à notre réflexion sur la rénovation du PS!

Jean-Christophe Cambadélis a diffusé le compte rendu de la rencontre des rénovateurs dimanche au Sénat. Bon climat, perspectives d'avenir. Le NPS de Benoit Hamon approuve l'esprit de la démarche mais s'interroge sur l'orientation future de son courant: rapprochement avec Mélenchon, certains fabiusiens? En tout cas, entre strauss-kahniens et fabiusiens, le courant est bien passé, ce qui n'était pas évident. Ca vous parait peut-être surprenant, quand on voit le comportement des fabiusiens de Saint-Quentin. Il faut faire une distinction entre les fabiusiens historiques (Henri Weber, Claude Bartolone) et ceux que j'appelle les néofabiusiens, anciens poperénistes, qui ont rallié Fabius en 2005 mais n'en partagent pas le passé "moderniste" (qu'ils n'ont cessé au contraire de décrier).

Ce néofabiusisme n'est qu'un poperénisme adapté, animé notamment au niveau national par Emmanuel Maurel, dont la publication "Parti pris" est l'une des expressions. Les prises de positions et réactions des néofabiusiens saint-quentinois viennent de loin, des années 70, à comprendre à la lumière du poperénisme. Prenons l'actuel rapprochement avec les lambertistes. Il peut paraitre aberrant, il répond en réalité à une certaine cohérence, une proximité entre poperénisme et lambertisme, au moins sur trois points:

1- Les deux sensibilités ont des connivences idéologiques, par exemple une conception assez dure de la laïcité et une franche hostilité à l'Europe telle qu'elle se construit.

2- Poperénistes et lambertistes ont en commun un goût certain pour les pratiques d'appareil, l'usage des rapports de forces, le cloisonnement, le secret presque maladif (pour eux, mon blog, c'est l'horreur!).

3- Une même bête noire les rapproche: la "deuxième gauche", les rocardiens, la CFDT, aujourd'hui la social-démocratie, les strauss-kahniens. Pour un poperéniste axonais, le diable, c'est Vatin, figure historique des rocardiens du département. Après, c'est moi!

Je me demande même si les lambertistes, dans leur stratégie de l'entrisme, n'ont pas infiltré il y a 30 ans le courant poperéniste. Quoi qu'il en soit, le poperénisme est au socialisme ce que le lambertisme est au trotskysme: une étrange radicalité qui couvre des comportements et des points de vue assez peu radicaux (reportez-vous à mon billet d'hier sur le lambertisme). Dans les années 70, au PS, l'aile gauche authentique, marxiste, c'est le CERES, pas le poperénisme. Encore aujourd'hui, les poperénistes campent sur des positions très à gauche sans cependant rejoindre les courants les plus à gauche, NPS d'Emmanuelli et Hamon ou Jean-Luc Mélenchon. Les rocardiens, dans les années 70, c'était le comportement inverse: un discours tès technocratique, plutôt gestionnaire, la recherche de l'alliance au centre, couvrant des objectifs et des pratiques de "transformation sociale" assez audacieux.

Les néofabiusiens sont donc des fabiusiens tardifs et tactiques, restés au fond des poperénistes, qui pourraient revendiquer l'image que se donnent fièrement les gremetziens sur leur stand à la fête de l'Huma: le village d'Astérix, le dernier à résister aux forces de la rénovation et de la social-démocratie.


Bonne matinée, par Toutatix!

2 Comments:

  • Ne pouvant me rendre à votre café philo,
    j'y apporterais ici ma contribution personnelle

    je pense qu'on doit rester fidele à soi meme et à ses convictions, avant d'etre fidele à une organisation.

    Car les convictions des organisations évoluent souvent plus vite que celle de ses membres, hélas pas toujours dans le bon sens.

    évidement, il faut que les convictions personnelles soient éclairées, ouvertes et empreintes de réflexion et de remise en cause,
    certainement pas de doctrines, de repli sur soi et d'ignorance.

    By Blogger grandourscharmant, at 11:04 AM  

  • Je ne crois pas qu'il y ait contradiction entre fidélité à ses convictions et fidélité à son organisation, à partir du moment où l'organisation porte nos convictions. A Saint-Quentin, la section socialiste s'éloigne de la ligne nationale du Parti en se rapprochant de l'extrême gauche. Je ne me sens donc pas attaché à ses décisions, que je conteste. Et je souhaite qu'une seconde liste socialiste soit porteuse de cette fidélité au socialisme réformiste, et pas à la gauche révolutionnaire.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 12:54 PM  

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