Tantale et après.

Bonjour à toutes et à tous.

Freddy a tenu hier après-midi une conférence de presse qui fait les gros titres d'aujourd'hui, notamment dans L'Union: " Saint-Quentin: Pierre André fait exploser la gauche". En page intérieure: "Ralliement à droite: la gauche en miettes". On ne saurait dire mieux. Je ne peux pas m'empêcher de me poser cette question un peu idiote (mais mes professeurs me disaient toujours qu'il n'y a pas de question idiote!): Et si j'avais été candidat, en serions-nous arrivés là? Vous allez trouver ma réponse trop facile, vous n'auriez pas complètement tort, mais cette réponse, je l'ai en moi, donc je vous en parle: bien sûr que non, nous n'aurions pas atteint un tel degré de décomposition, inimaginable il y a quelques mois.

Pour des raisons objectives, pas par vanité ridicule: un candidat unanime aurait abordé les partenaires de gauche en position de force, et pas comme actuellement en situation de faiblesse. Il aurait disposé d'une autorité que ne peut pas avoir un candidat minoritaire et contesté dans son propre parti. Vis à vis de nos partenaires, et pire, vis à vis de l'extrême gauche, nous nous sommes mis en situation de demandeurs, alors que c'est le contraire qui devait normalement se produire. Si cette stratégie échoue, et elle ne peut à mon avis qu'échouer, nous en serons tenus pour responsables, surtout par l'extrême gauche, et nous aurons tout perdu, nos principes et les élections.

Lisez le remarquable billet d'humeur de Jean-Michel Roustand dans L'Union: il y a certains journalistes qui ont plus d'intelligence politique que des militants. Jugez-en par vous-mêmes, je vous livre quelques extraits:

"Joli coup. Pierre André, en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire, a fait exploser la gauche saint-quentinoise. Ou ce qu'il en restait, nuanceront les plus méchants mais par forcément les moins lucides. Et ils insisteront sur cette opposition tellement délabrée que l'on voit mal quel danger elle peut représenter pour l'équipe sortante (...) Pierre André a seulement appuyé là où cela fait mal. La gauche saint-quentinoise préfère rester dans l'opposition plutôt que de retrouver l'unité qui l'avait conduite à l'hôtel de ville. Le maire sortant s'est fait un plaisir de lui montrer qu'entre un poing levé et un pouce baissé il y avait une place pour une main tendue. Comme à chaque fois, pour éviter de se remettre en cause, la gauche locale se contentera de crier à la trahison (...). En attendant que Pierre André relance ses filets pour attraper un gros poisson?"

Ce que je retiens de cette analyse:

- La gauche saint-quentinoise est en état de décomposition avancée, il faudrait être fou pour ne pas l'admettre.
- L'affaire Freddy est un révélateur qui doit amener le PS a s'interroger sur ses responsabilités, au lieu d'accabler une personne.
- Après Freddy, qui? Car les ralliements vont sans doute se poursuivre, dans un supplice de Tantale qui ne s'achèvera qu'à la fin du mois, lorsque Pierre André aura dévoilé toute sa liste.

Mais si j'avais dû conclure ce billet d'humeur, j'aurais parlé d'espoir. Mars, c'est plié. Après, tout commence, et il ne faudra pas que tout recommence. Les mois et les années qui viennent verront de grands changements se produire dans la gauche nationale et locale, il n'est pas besoin d'être voyant pour les imaginer. Après la décomposition viendra le temps de la recomposition, après la défaite, il faudra préparer la victoire. C'est à quoi je vous invite dès maintenant.


Bon après-midi.


PS: il y a quelques jours, je vous disais qu'un camarade socialiste m'avait affirmé savoir, "de source sûre", que Pierre André annoncerait le 15 janvier la composition de sa liste. Le 15, c'était hier, et ... rien. André annoncera sa liste le 31. Je me doutais qu'il fallait se méfier du camarade "de source sûre".