L'Aisne avec DSK

27 février 2008

L'auto dans la ville.

Bonsoir à toutes et à tous.

Je garde toujours un oeil sur ce qui se passe à Paris, là où j'ai commencé mon engagement politique. L'un des thèmes de campagne, c'est le stationnement. Souvent, ce problème est abordé par le petit bout de la lorgnette: Faut-il ou non construire de nouveaux parkings, doivent-ils être en surface ou souterrains, le stationnement doit-il être de courte ou de longue durée? Je ne dis pas que ces questions ne sont pas importantes, je dis qu'il ne faut pas commencer par là, mais par une réflexion plus globale sur la place de l'automobile dans la ville, puis en venir à des interrogations plus spécifiques.

Le problème de fond, c'est que la ville n'a pas été construite pour l'automobile. Logique, la grande majorité des agglomérations ont été conçues avant que la voiture ne devienne un objet populaire très prisé, dans les années 60 et 70. N'oublions pas que pendant longtemps, elle était un produit de luxe réservé à des privilégiés. Au début de son expansion, les garages personnels ont pu répondre à la demande de stationnement. Et puis, l'accroissement considérable du nombre de véhicules a rendu impossible cette première solution, la plus naturelle: une voiture à soi doit être garée chez soi.

Il s'est produit alors un phénomène devenu aujourd'hui banal mais qui n'avait rien de normal: le stationnement sauvage le long des trottoirs. Les rues ne sont pas faites pour accueillir ainsi les véhicules. Mais nécessité faisant loi, personne ne songe aujourd'hui à dénoncer cet enlaidissement de nos villes par des voitures de toute sorte, d'autant qu'aucune solution ne peut y remédier. J'ai la faiblesse de penser que j'habite dans la plus belle rue de Saint-Quentin, la rue Jean-Jaurès, autrefois rue Royale. Elle est longue, inclinée, offrant une belle perspective sur l'église Saint-Martin, et bordée de magnifiques façades de pierre. Les rangées de voitures, dont la mienne, surtout la mienne, gâchent tout. Bien sûr, étant habitué, nous n'y faisons plus attention, un peu comme les antennes de télévision qui enlaidissent nos toits.

Quelle place voulons-nous accorder à la voiture dans la ville? La tendance actuelle, qui remonte déjà à plusieurs années, est plutôt de décourager sa présence, du moins dans le centre-ville: les parkings sont de plus en plus payants, les zones piétonnes s'élargissent, les transports collectifs sont favorisés. Faut-il poursuivre dans cette direction? Les parkings payants se généralisent en dehors même du centre-ville. La grande distribution s'y met, ainsi que, plus surprenant, les hôpitaux. Autre phénomène qui se développe: les parkings "intermodaux", au bout des lignes de bus ou de train.

J'en suis resté à une localisation du problème puis une approche descriptive de ce qui se fait. Faisant suite à mon billet d'hier sur "la grève de la consommation", j'incline à libérer la ville de l'auto ... et par la même occasion à libérer l'homme. Mais je ne suis pas sûr que cette perspective soit très populaire.


Bonne soirée.