Le net rend fou.
Savez-vous que je suis indirectement mêlé à l'incident qui fait le tour du net, "casse-toi pauvre con"? C'est une histoire incroyable qui prouve que le net rend fou! Hier soir, à 20h30, au bar Le Manoir à Saint-Quentin s'achève le café citoyen organisé par l'association Rencontre Citoy'Aisne, que j'ai l'honneur de présider. Le café citoyen, c'est une déclinaison du café philo, mais axé sur des thèmes de société, et non pas des questions proprement philosophiques. L'animateur du café citoyen est un membre de l'association, un personnage haut en couleur, Michel Farinet, ancien cadre dans une multinationale, ancien syndicaliste, aujourd'hui auteur d'ouvrages sur la citoyenneté européenne et chanteur à ses heures! Quelqu'un de très sérieux et de complétement "décalé" (remarque importante pour la compréhension de ce qui va suivre).
Donc, Michel conclut le café citoyen, qui a très largement porté sur le citoyen virtuel, l'usage du net, etc lorsqu'un journaliste du Courrier Picard, Mélanie Tremblay, nous annonce la nouvelle: France 3-Picardie en a parlé, le net diffuse l'info depuis la fin de l'après-midi, le "pauvre con" qui n'a pas voulu serrer la main du président, c'est lui, c'est notre Michel Farinet local! Je suis le premier estomaqué ... et lui aussi. De retour chez moi, je me précipite sur l'ordi: en effet, l'information circule, avec photo à l'appui, montrant une vague ressemblance entre le quidam par qui le scandale est arrivé et Michel. Sauf que Michel n'a jamais mis les pieds au Salon de l'agriculture et qu'en bon citoyen de Rencontre Citoy'Aisne il se fait un devoir de pratiquer la courtoisie républicaine et de saluer, comme nous tous, les élus du peuple.
En quelques heures, Michel est devenu la vedette du net, à partir d'une pure et simple manipulation, ou d'une allégation fantaisiste, comme on voudra. Le Courrier Picard y consacre ce matin un article dans sa page régionale. Et tout à fait par hasard, écoutant RTL ce midi, qui est interviewé? Michel Farinet, qui dément catégoriquement. L'affaire, je présume, va en rester là, mais pendant une dizaine d'heures, un membre actif de mon association aura été victime d'une fausse et grave accusation. Heureusement, Michel a de l'humour et a pris la chose avec distance.
Qu'est-ce que nous apprend cet incident Farinet après l'incident Sarkozy? Que le net est capable de tout et de n'importe quoi, qu'un rapprochement très approximatif entre deux photos suffit à créer une fausse vérité, que très peu de temps est nécessaire pour que la toile s'emballe, qu'un personnage singulier, atypique et déjà présent sur le net fait figure de victime idéale. Tout cela prête bien sûr plus à rire qu'à pleurer, et c'est ce que nous avons fait hier soir, autour d'un dernier verre, au Manoir. Il n'empêche que cela ne laisse pas aussi sans inquiéter ... Ironie du sort, notre débat citoyen venait de porter sur les méfaits ... du monde virtuel. "Ils sont fous ces romains!", lit-on dans Astérix. "Ils sont fous ces internautes!", c'est ce que j'ai envie aujourd'hui de dire.
Bon après-midi.
Donc, Michel conclut le café citoyen, qui a très largement porté sur le citoyen virtuel, l'usage du net, etc lorsqu'un journaliste du Courrier Picard, Mélanie Tremblay, nous annonce la nouvelle: France 3-Picardie en a parlé, le net diffuse l'info depuis la fin de l'après-midi, le "pauvre con" qui n'a pas voulu serrer la main du président, c'est lui, c'est notre Michel Farinet local! Je suis le premier estomaqué ... et lui aussi. De retour chez moi, je me précipite sur l'ordi: en effet, l'information circule, avec photo à l'appui, montrant une vague ressemblance entre le quidam par qui le scandale est arrivé et Michel. Sauf que Michel n'a jamais mis les pieds au Salon de l'agriculture et qu'en bon citoyen de Rencontre Citoy'Aisne il se fait un devoir de pratiquer la courtoisie républicaine et de saluer, comme nous tous, les élus du peuple.
En quelques heures, Michel est devenu la vedette du net, à partir d'une pure et simple manipulation, ou d'une allégation fantaisiste, comme on voudra. Le Courrier Picard y consacre ce matin un article dans sa page régionale. Et tout à fait par hasard, écoutant RTL ce midi, qui est interviewé? Michel Farinet, qui dément catégoriquement. L'affaire, je présume, va en rester là, mais pendant une dizaine d'heures, un membre actif de mon association aura été victime d'une fausse et grave accusation. Heureusement, Michel a de l'humour et a pris la chose avec distance.
Qu'est-ce que nous apprend cet incident Farinet après l'incident Sarkozy? Que le net est capable de tout et de n'importe quoi, qu'un rapprochement très approximatif entre deux photos suffit à créer une fausse vérité, que très peu de temps est nécessaire pour que la toile s'emballe, qu'un personnage singulier, atypique et déjà présent sur le net fait figure de victime idéale. Tout cela prête bien sûr plus à rire qu'à pleurer, et c'est ce que nous avons fait hier soir, autour d'un dernier verre, au Manoir. Il n'empêche que cela ne laisse pas aussi sans inquiéter ... Ironie du sort, notre débat citoyen venait de porter sur les méfaits ... du monde virtuel. "Ils sont fous ces romains!", lit-on dans Astérix. "Ils sont fous ces internautes!", c'est ce que j'ai envie aujourd'hui de dire.
Bon après-midi.
4 Comments:
Un geek (terme anglais se prononçant [giːk] ou [dʒiːk] selon les locuteurs, mais c'est [giːk] qui est authentique) est un stéréotype décrivant une personne passionnée, voire obsédée, par un domaine précis, généralement l'informatique. Le type même du geek a un profil scientifique et est féru de superhéros et de science-fiction.
By Anonyme, at 9:32 PM
Selon le Oxford American Dictionnary, l'origine du mot se trouve dans le Moyen-Haut Allemand Geck, qui désigne un fou, un espiègle et du Flamand Gek qui désigne quelque chose d'étrange, de ridicule, un fou de carnaval.
Dans le Nord et l'Est de la France, on trouve le mot patois "Gicque" qui désigne un fou de carnaval. En Alsace, lors des défilés de carnaval, on porte des "Shellekapp" "Gickeleshut" ou bien des "Bonnets de Gicque", avec des pointes et des clochettes. Lors des bals du Carnaval de Dunkerque, on danse des Rondes de Gicques.
Au XVIIIe S., dans l'Empire Austro-hongrois, les cirques ambulants présentaient déjà des "Gecken", des monstres de foire, personnes avec des déformations, femmes à barbe etc.. De nombreux arrêtés municipaux interdisent à ces bateleurs de pénétrer dans les villes avec leurs monstres ou les obligent à les faire coucher avec les bêtes dans les granges.
Vers la fin du 19è siècle, en Amérique du Nord, dans les foires, on a commencé à présenter des "Geeks" dans les "side-shows", ces expositions annexes aux spectacles de cirque. On y présentait souvent des "freaks" c'est à dire des monstres de foire, des personnes ayant un handicap étrange ou une déformation vraie ou fausse.
Dans ce "bestiaire", le "geek" était souvent une personne handicapée mentale (Syndrome de Downs) ou bien un artiste de cirque ne pouvant plus participer aux numéros habituels. Il se tenait généralement nu, dans une cage, couvert de boue, vêtu de peaux de bêtes et rugissait et secouait les barreaux de la cage pour effrayer les visiteurs ayant payé pour le voir. On le présentait comme le "chaînon manquant", comme "l'homme sauvage" capturé en forêt. Parfois on lui faisait égorger ou décapiter des poulets avec ses dents et le geek devait faire semblant de boire leur sang.
Dans sa trilogie romanesque - The Deptford Trilogy, l'auteur Robertson Davies décrit sa rencontre avec un artiste de cirque alcoolique que l'on force a faire le "geek" dans une cage.
Aux États-unis, le terme va ensuite être appliqué aux gens décalés et bizarres, qui ne s'intègrent pas dans la société. Dans les années 1920, des auteurs comme Meyer Levin, Upton Sinclair ou Truman Capote utilisent le terme pour désigner des hommes solitaires et un peu fous que l'on peut voir rentrer chez eux, les vêtements négligés, les cheveux en désordre et absorbés dans leurs pensées.
Dans "Tennessee Waltz" de Nic Franton, le héros dit, en parlant d'Albert Einstein : "Look at this guy's hair, what a geek !" (Regarde la coiffure de ce mec, quel gicque !).
Ce n'est que vers les années 1960, avec le développement des calculatrices et des ordinateurs que le terme a commencé à s'utiliser pour parler des "forts en maths" et autres intellos en science et technologie qui - dans les lycées et les universités - ne s'intéressaient pas aux sports et aux surprise-parties comme leurs autres camarades "normaux".
"Au départ, le terme vient de l'américain freak, "monstre de foire", explique David Peyron, réalisant une thèse en sociologie sur la culture geek. Dans les lycées, c'était les intellos mis de côté. Des intellos en sciences et nouvelles technologies. Comme ils étaient isolés, ils se sont réfugiés dans des mondes imaginaires."[1] Le terme est voisin de l’argot estudiantin polar ("polarisé").
Aujourd'hui ce terme qui désignerait plutôt un accro aux nouvelles technologies - non péjoratif, voire flatteur - ce qui est relativement éloigné de la définition originelle. Le terme geek possède donc plusieurs définitions, mais la même étymologie.
By Anonyme, at 9:34 PM
Je connais certains camarades qui sont devenus des "geeks" à force de lire mon blog.
By Emmanuel Mousset, at 10:01 PM
ils l'étaient surement mais ne se l'avouaient pas.
By Anonyme, at 12:22 AM
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