Détruire les églises?
Bonsoir à toutes et à tous.
Mais oui, vous avez bien lu, je vais me demander ce soir: "Faut-il détruire les églises?" C'est sérieux, je n'ai pas bu, je ne suis pas devenu un "laïquard" (laïque me suffit) ni révolutionnaire "bouffeur de curé" ou vandale sacrilège. Non, rien de tout ça. Je suis simplement tombé cet après-midi sur un article fort intéressant tiré d'une revue fort sage, "Arts Magazine" n°20, décembre 2007-janvier 2008, dont le titre m'a servi pour intituler ce billet.
De quoi s'agit-il? D'un problème crucial à 15 jours du premier tour des élections municipales, problème qui se pose à des milliers de petites communes rurales et dont personne ne parle, parce qu'il n'intéresse pas la France urbaine qui donne le ton des actualités, parce que les solutions ne sont pas faciles à trouver. Il s'agit de l'entretien difficile, sinon impossible, des 60.000 églises paroissiales que se partagent 36.700 communes de France. Ces édifices appartiennent aux collectives locales qui ont donc la lourde charge de leur entretien.
Sauf que beaucoup sont inutilisés car datant d'une autre époque, d'une autre société, fort rurale et très chrétienne. Aujourd'hui, moins d'un quart des Français habitent dans les campagnes où se trouvent ... 80% des églises. De plus, beaucoup d'entre elles, avec l'usure du temps, sont devenues dangereuses à fréquenter, non pas idéologiquement mais physiquement. 20% seraient en situation de péril, donc susceptibles, pour la sécurité des visiteurs, d'être détruites.
Alors que faire? 11.300 parmi les 60.000 églises sont classées monuments historiques, par conséquent subventionnées. Pour elle, il n'y a pas trop de problème. Elles sont protégées par leur architecture. Mais un grand nombre d'églises ne sont pas véritablement des joyaux d'art. Certains conseils municipaux décident la destruction ... et la reconstruction d'une nouvelle église, mais ce sont des exceptions. Plus souvent, la restauration, quand c'est matériellement et financièrement possible, se fait à partir d'une initiative associative, dans le but de conserver au village son cachet et son identité.
Une autre solution est d'étendre l'usage de l'église du cultuel au culturel, en l'ouvrant à des concerts ou des expositions. Dans les pays anglo-saxons, certains édifices chrétiens sont cédés aux musulmans en manque de lieux de culte. Mais là, c'est la solution extrême d'une déchristianisation des églises. On a vu ainsi, en France, des chapelles achetées par des propriétaires privées et transformées en cinémas ou en restaurants.
Voilà, j'ai voulu vous faire part d'un problème important trop souvent ignoré. N'oublions pas cette France rurale. Je me rappelle d'une chanson qu'écoutaient mes grands-parents, "La petite église", qui commençait ainsi:
Je sais une église
au fond d'un hameau
dont le fin clocher
se mire dans l'eau
Je me souviens aussi de l'affiche de François Mitterrand en 1981, avec son clocher de campagne.
Lecteurs des villes et des champs,
chrétiens et laïques,
bonne soirée.
Mais oui, vous avez bien lu, je vais me demander ce soir: "Faut-il détruire les églises?" C'est sérieux, je n'ai pas bu, je ne suis pas devenu un "laïquard" (laïque me suffit) ni révolutionnaire "bouffeur de curé" ou vandale sacrilège. Non, rien de tout ça. Je suis simplement tombé cet après-midi sur un article fort intéressant tiré d'une revue fort sage, "Arts Magazine" n°20, décembre 2007-janvier 2008, dont le titre m'a servi pour intituler ce billet.
De quoi s'agit-il? D'un problème crucial à 15 jours du premier tour des élections municipales, problème qui se pose à des milliers de petites communes rurales et dont personne ne parle, parce qu'il n'intéresse pas la France urbaine qui donne le ton des actualités, parce que les solutions ne sont pas faciles à trouver. Il s'agit de l'entretien difficile, sinon impossible, des 60.000 églises paroissiales que se partagent 36.700 communes de France. Ces édifices appartiennent aux collectives locales qui ont donc la lourde charge de leur entretien.
Sauf que beaucoup sont inutilisés car datant d'une autre époque, d'une autre société, fort rurale et très chrétienne. Aujourd'hui, moins d'un quart des Français habitent dans les campagnes où se trouvent ... 80% des églises. De plus, beaucoup d'entre elles, avec l'usure du temps, sont devenues dangereuses à fréquenter, non pas idéologiquement mais physiquement. 20% seraient en situation de péril, donc susceptibles, pour la sécurité des visiteurs, d'être détruites.
Alors que faire? 11.300 parmi les 60.000 églises sont classées monuments historiques, par conséquent subventionnées. Pour elle, il n'y a pas trop de problème. Elles sont protégées par leur architecture. Mais un grand nombre d'églises ne sont pas véritablement des joyaux d'art. Certains conseils municipaux décident la destruction ... et la reconstruction d'une nouvelle église, mais ce sont des exceptions. Plus souvent, la restauration, quand c'est matériellement et financièrement possible, se fait à partir d'une initiative associative, dans le but de conserver au village son cachet et son identité.
Une autre solution est d'étendre l'usage de l'église du cultuel au culturel, en l'ouvrant à des concerts ou des expositions. Dans les pays anglo-saxons, certains édifices chrétiens sont cédés aux musulmans en manque de lieux de culte. Mais là, c'est la solution extrême d'une déchristianisation des églises. On a vu ainsi, en France, des chapelles achetées par des propriétaires privées et transformées en cinémas ou en restaurants.
Voilà, j'ai voulu vous faire part d'un problème important trop souvent ignoré. N'oublions pas cette France rurale. Je me rappelle d'une chanson qu'écoutaient mes grands-parents, "La petite église", qui commençait ainsi:
Je sais une église
au fond d'un hameau
dont le fin clocher
se mire dans l'eau
Je me souviens aussi de l'affiche de François Mitterrand en 1981, avec son clocher de campagne.
Lecteurs des villes et des champs,
chrétiens et laïques,
bonne soirée.
9 Comments:
heureusement, ce n'est pas à saint-quentin qu'on ferait ça
transformer une église désaffecté en chambre de commerce; musée, hall d'expositions, bureaux administratifs.
By grandourscharmant, at 10:23 PM
Si vous le dites ...
By Emmanuel Mousset, at 11:50 PM
désillusions et politique pendant se temps voila ce que vous faite la droite voila ce que cautionne xvier bertrand ministre du travail on peut étre gaulliste d' accord mais ces gens la font ca merci la droite le modem et tout ceux qui parte droite
clicker sur mon nom merci
parit 1
By Anonyme, at 2:13 AM
Il ne faut pas tout confondre, gaulliste, droite, MoDem, etc.
Ne pas confondre non plus PS, LCR, PT, etc.
La confusion, voilà l'ennemi. On ne gagne pas dans la confusion.
Filoche, très bien: il est inspecteur du travail et il dénonce depuis des années les atteintes au Code du Travail. Mais politiquement, que propose-t-il?
By Emmanuel Mousset, at 11:12 AM
a en croire les inspecteurs du travail, le privé c'est la jungle
bizarrement, je ne me souviens pas avoir vu un seul inspecteur du travail avoir controlé une seule entreprise publique ou une seule administration.
pourtant c'est quand meme dans ce secteur qu'on trouve beaucoup d'emploi précaire,
il est facile aujourd'hui de critiquer le gouvernement
sur le contrat de mission par exemple
mais n'était ce pas ce qui avait été fait en d'autres temps avec les emplois jeunes.
Et en terme de cdd, on peut dire que la poste n'a pas été des plus exemplaires
By grandourscharmant, at 11:29 AM
A EM. Filloche fait un remarquable travail pédagogique d'explication du code du travail et il milite pour que ce droit du travail ne disparaisse pas et c'est déja un énorme travail politique.
A Grandours.Les inspecteurs du travail (très peu nombreux en France environ 450 ce qui est dérisoire)s'intéressent au droit du travail privé dans des entreprises privées.Dans l'administration il existe un statut particulier, généralement plus protecteur, quoique...
By Anonyme, at 11:55 AM
Ok pour le travail pédagogique, et par conséquent politique, de notre camarade Filoche. Et s'ils étaient plus nombreux comme lui, la France se porterait socialement mieux.
J'ai souvenir, dans une autre vie, d'avoir eu envie de devenir inspecteur du travail (c'était vers 1985-1986).
J'ai aussi souvenir d'un échange inévitablement polémique entre Filoche et moi, en 2005, à Festieux, lors d'une réunion socialiste: il venait contester le Traité constitutionnel européen, j'étais chargé de le défendre.
By Emmanuel Mousset, at 12:50 PM
pour l'anonyme
tout à fait dans l'administation
il est censé exister un statut particulier plus protecteur pour les titulaires.
mais sachant que les fonctionnaires sont des citoyens comme les autres
comment se reglent les problemes d'abus de pouvoir, de harcelement moral et sexuel ?
et je ne parle meme pas de ceux qui travaille pour une administration ou assimilés et qui sont censés dépendre du droit privé
ce qui ne va pas sans poser certains problemes comment faire valoir des regles de droit privé à une administration.
Il n'y a que la logique française pour concevoir ce genre de situation.
D'un autre coté, quand une situation devient trop épineuse, on s'arrange pour voter une loi et régler le probleme le plus souvent au bénéfice de l'administration.
By grandourscharmant, at 4:35 PM
Les fonctionnaires sont extrêmement contrôlés. Leurs statuts les font bénéficier de droits mais leur imposent aussi des devoirs. Ils sont soumis à une hiérarchie à laquelle ils doivent obéissance. Regardez aujourd'hui les soupçons qu'on fait exagérement et injustement peser sur les enseignants en matière de harcèlement sexuel ou de pédophilie. Un prof d'EPS (sport) doit veiller constamment à ce qu'il doit faire ou ne pas faire. Ca devient invivable.
By Emmanuel Mousset, at 4:48 PM
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