Enfin le débat?

Bonjour à toutes et à tous.

Dans trois jours, la campagne électorale pour le premier tour s'arrêtera. Et j'ai l'impression qu'à Saint-Quentin le débat commence vraiment ... maintenant. Quoique le vrai débat, comme à Soissons, comme à Château-Thierry, n'a pas eu lieu: la confrontation directe et publique des deux candidats, ce qui est dommageable à la démocratie. Je remarque que ni Pierre André, ni Jean-Pierre Lançon n'ont été demandeurs. Dans ces circonstances, le combat n'a pas eu lieu faute de combattants. Pour le maire sortant, je comprends: il s'appuie sur son bilan, il n'a pas envie de le voir contester, il n'a rien à gagner à descendre dans l'arène, ses relais sont suffisamment puissants pour se passer d'un tel débat. En revanche, la gauche, en outsider, aurait dû provoquer la confrontation.

Ce que les candidats n'ont pas fait, débattre entre eux, la presse locale a tenté de le faire. L'Union et le Courrier Picard essaient de confronter les opinions des deux listes à partir de thèmes précis. Je ne doute pas de la bonne volonté de l'intention, mais le résultat est décevant. On assiste à un numéro de copier-coller qui ne dit rien vraiment des capacités, des personnalités, des analyses et des propositions des candidats. La politique doit sortir des tripes, ce n'est pas une laborieuse récitation de fiches.

Pierre André, à sa façon, a lui aussi tenté de lancer le débat. C'est assez surprenant. On pouvait penser qu'il resterait indifférent, engrangeant les acquis de sa politique et de sa bonne image. Le choix de s'en tenir à des permanences dans son local et à la rédaction de son site internet le laissait croire. Eh bien non! Sur son site, trois fiches se sont succédées pour attaquer le bilan de "Lançon-Wattiez" en matière d'eau, de déchets et de parking. A côté, la liste alliée pourtant à l'extrême gauche, dont on pouvait s'attendre à ce qu'elle soit virulente, s'est surtout contentée de mots d'ordre nationaux. Décidemment, cette campagne aura été jusqu'au bout étrange.

Sur les déchets ménagers, Pierre André reproche à la gauche d'avoir maintenu l'usine d'incinération très polluante dans le quartier Europe et de n'avoir rien prévu pour la remplacer. Il reprend aussi, comme pour l'eau, l'argument des coûts de traitement et d'application de normes draconiennes pour justifier la hausse de la taxe sur les ordures ménagères. Enfin, le maire assure que les 73 euros de taxe sont plus élevés qu'à Cambrai ou Soissons mais moins qu'à Douai ou Arras.

La réponse de la gauche est dans le Courrier Picard de ce matin et la vidéo de Nora sur le site de la liste: il faut organiser autrement le tri, mettre fin aux containers, développer le tri à domicile en faisant évoluer les comportements, ce qui permettra de baisser le montant de la taxe. A l'inverse, Pierre André pense que le prix de l'eau et des déchets ne pourra qu'augmenter, "dans les limites raisonnables".

En ce qui concerne l'eau, toujours dans le numéro du Courrier Picard, Jean-Pierre Lançon se dédouane d'abord de l'accord de la précédente municipalité de gauche avec la CGE, arguant de l'absence de sa signature. Surtout, il avance qu'un contrat conclu peut être rompu, comme cela se fait dans d'autres villes.

Mais là aussi, les échanges sont étranges:
- D'abord parce que le passé relativement lointain y prend de l'importance, comme si le débat avait du mal à porter sur l'avenir.
- Ensuite parce que Pierre André joue à front renversé, accusant la gauche d'avoir fait des cadeaux à des entreprises privées (pour l'eau et le parking souterrain, sur lequel je reviendrai dans la journée). Ce qui est tout de même un comble pour une liste qui comprend de nombreux partisans des nationalisations!

Bref, le débat démarre, un peu, pas très bien et de façon étrange. Dépêchons-nous, dans trois jours c'est fini!


Bon après-midi.