Les deux affiches.
Bonsoir à toutes et à tous.
J'ai toujours aimé les affiches politiques. Faire passer un message sur si peu d'espace, c'est un défi intéressant. Adolescent, j'allais décoller les affiches pour les exposer dans ma chambre. Les slogans, les photos, les couleurs, les lettres, le format, tout m'intéresse. Quand je me suis porté candidat aux élections cantonales de 2004, j'étais mécontent de ma photo, je trouvais que j'avais une drôle de gueule. Je suis allé voir un copain photographe qui m'a fait 50 fois le portrait et j'ai choisi le meilleur angle! Mon slogan, j'ai mis des jours et des jours avant de le retenir définitivement (c'était "La force des convictions"). L'affiche, c'est important. La plupart des électeurs ne connaîtront de vous que l'affiche. Même en multipliant les réunions et les porte-à-porte, on ne peut physiquement en rencontrer qu'un tout petit nombre. Voilà pourquoi j'ai choisi de consacrer ce billet à l'analyse des affiches des deux listes municipales.
L'affiche de Pierre André se distingue par son grand classicisme. Je trouve qu'il manque une touche d'originalité. Mais cette qualité ne serait-elle pas un défaut en politique? Le maire de Saint-Quentin pose en maire de Saint-Quentin qu'il entend bien rester, souriant, détendu, avec costume et cravate. Le fond est bucolique: parc d'Isle ou jardin des Champs-Elysées? L'ensemble bleu ciel et jaune bouton d'or respire la sérénité. Mais la bulle enfermant le slogan ne me semble pas du meilleur effet. J'ai l'impression de voir une pièce rapportée, une grosse tache jaune.
Le slogan commence par du Sarkozy ("Ensemble, tout est possible") et termine par de l'André, ce qui donne: "Ensemble, faisons gagner Saint-Quentin". Gagner, c'est sans doute le mot qui caractérise le mieux la droite saint-quentinoise depuis 13 ans. Gagner, c'est le mot qui fait tilt dans son électorat ... et au-delà. J'ai une petite théorie idiote, un divertissement à usage strictement personnel: je pense que toute affiche commet un lapsus, un acte manqué qui révèlent le fond de sa pensée. Laissez-moi m'amuser avec cette psychanalyse de bistrot. "Ensemble, faisons gagner Pierre André", mais oui bien sûr, c'est ainsi qu'il faut lire les mots dans la bulle jaune, c'est leur dimension subliminale.
L'affiche de la gauche est beaucoup plus bavarde, plus riche en significations, et en tout point dissemblable. Là où Pierre André est seul, ils sont ... neuf (au sens numérique du terme). Si la droite sourit (C'est d'ailleurs le slogan de la Municipalité: "Saint-Quentin, la ville qui vous sourit"), la gauche n'a pas l'air de rigoler, à part les quatre femmes. Les visages et les regards sont durs, à la limite hostiles. L'explication est dans les deux slogans: "La gauche en force" et "Unité de toute la Gauche pour Saint-Quentin". Manifestement, les concepteurs de l'affiche ont voulu surjouer la "force" et l' "unité". Le résultat fait un peu militants au garde-à-vous en marche vers vous. Pierre André veut séduire, ce groupe de gauche veut impressionner.
Incontestablement, c'est l'affiche la moins classique. Je dirais même que cette forme de présentation est assez rare. Je suis allé à Soissons hier, j'ai parcouru rapidement les panneaux électoraux, toutes les affiches se concentrent sur la tête de liste, généralement seule. Normal: l'élection municipale a beau être un scrutin de liste, nos concitoyens savent bien qu'on élit un maire, que c'est lui qui sera principalement aux commandes de la ville ou du village. C'est pourquoi le parti pris d'afficher un groupe est exceptionnel. Ce n'est que dans les brochures qu'apparaît toute la liste. La logique ici est évidente: traduire l'union des 7 organisations politiques qui constituent cette équipe et dont les représentants sont tous présents sur l'affiche. Chez Pierre André, pas de logo politique, l'approche est purement locale.
Ce qui est rarissime dans cette affiche, et qui en fait un cas particulier, peut-être même unique en France, c'est que le nom de la tête de liste n'est pas mentionné, ne serait-ce qu'en petites lettres. Même si on remarque que sa position est centrale sur la photo, on ne sait pas qui il est quand on ne le connaît pas. Le lapsus, le voilà: le refoulement du nom du candidat. Je vous laisse faire par vous-même la conclusion politique de cette étonnante absence sur cette étonnante affiche. Le candidat sans nom a dû s'en rendre compte, lorsqu'il avoue au journaliste du Courrier Picard (édition d'hier) qui le suit dans un porte-à-porte: "C'est important de se montrer. Tout le monde n'est pas au courant. Il y a un besoin de renforcer que c'est moi le candidat de cette liste." Tout finit par être dit, comme chez le psychanalyste ...
C'est une affiche très prolixe, alors que Pierre André est économe de ses mots. Un petit texte en bas emploie une métaphore empruntée au football: carton jaune pour Xavier Bertrand et le gouvernement, carton rouge pour Pierre André et son équipe. Je vais vous avouer quelque chose, mais promettez-moi de ne pas le répéter: je ne m'intéresse pas à ce sport, je ne connais pas la différence entre un carton jaune et un carton jaune! Je sais seulement que c'est une sanction que l'arbitre inflige à un joueur. Je compte sur un de vos commentaires pour que vous m'expliquiez ... discrètement.
Bonne soirée.
J'ai toujours aimé les affiches politiques. Faire passer un message sur si peu d'espace, c'est un défi intéressant. Adolescent, j'allais décoller les affiches pour les exposer dans ma chambre. Les slogans, les photos, les couleurs, les lettres, le format, tout m'intéresse. Quand je me suis porté candidat aux élections cantonales de 2004, j'étais mécontent de ma photo, je trouvais que j'avais une drôle de gueule. Je suis allé voir un copain photographe qui m'a fait 50 fois le portrait et j'ai choisi le meilleur angle! Mon slogan, j'ai mis des jours et des jours avant de le retenir définitivement (c'était "La force des convictions"). L'affiche, c'est important. La plupart des électeurs ne connaîtront de vous que l'affiche. Même en multipliant les réunions et les porte-à-porte, on ne peut physiquement en rencontrer qu'un tout petit nombre. Voilà pourquoi j'ai choisi de consacrer ce billet à l'analyse des affiches des deux listes municipales.
L'affiche de Pierre André se distingue par son grand classicisme. Je trouve qu'il manque une touche d'originalité. Mais cette qualité ne serait-elle pas un défaut en politique? Le maire de Saint-Quentin pose en maire de Saint-Quentin qu'il entend bien rester, souriant, détendu, avec costume et cravate. Le fond est bucolique: parc d'Isle ou jardin des Champs-Elysées? L'ensemble bleu ciel et jaune bouton d'or respire la sérénité. Mais la bulle enfermant le slogan ne me semble pas du meilleur effet. J'ai l'impression de voir une pièce rapportée, une grosse tache jaune.
Le slogan commence par du Sarkozy ("Ensemble, tout est possible") et termine par de l'André, ce qui donne: "Ensemble, faisons gagner Saint-Quentin". Gagner, c'est sans doute le mot qui caractérise le mieux la droite saint-quentinoise depuis 13 ans. Gagner, c'est le mot qui fait tilt dans son électorat ... et au-delà. J'ai une petite théorie idiote, un divertissement à usage strictement personnel: je pense que toute affiche commet un lapsus, un acte manqué qui révèlent le fond de sa pensée. Laissez-moi m'amuser avec cette psychanalyse de bistrot. "Ensemble, faisons gagner Pierre André", mais oui bien sûr, c'est ainsi qu'il faut lire les mots dans la bulle jaune, c'est leur dimension subliminale.
L'affiche de la gauche est beaucoup plus bavarde, plus riche en significations, et en tout point dissemblable. Là où Pierre André est seul, ils sont ... neuf (au sens numérique du terme). Si la droite sourit (C'est d'ailleurs le slogan de la Municipalité: "Saint-Quentin, la ville qui vous sourit"), la gauche n'a pas l'air de rigoler, à part les quatre femmes. Les visages et les regards sont durs, à la limite hostiles. L'explication est dans les deux slogans: "La gauche en force" et "Unité de toute la Gauche pour Saint-Quentin". Manifestement, les concepteurs de l'affiche ont voulu surjouer la "force" et l' "unité". Le résultat fait un peu militants au garde-à-vous en marche vers vous. Pierre André veut séduire, ce groupe de gauche veut impressionner.
Incontestablement, c'est l'affiche la moins classique. Je dirais même que cette forme de présentation est assez rare. Je suis allé à Soissons hier, j'ai parcouru rapidement les panneaux électoraux, toutes les affiches se concentrent sur la tête de liste, généralement seule. Normal: l'élection municipale a beau être un scrutin de liste, nos concitoyens savent bien qu'on élit un maire, que c'est lui qui sera principalement aux commandes de la ville ou du village. C'est pourquoi le parti pris d'afficher un groupe est exceptionnel. Ce n'est que dans les brochures qu'apparaît toute la liste. La logique ici est évidente: traduire l'union des 7 organisations politiques qui constituent cette équipe et dont les représentants sont tous présents sur l'affiche. Chez Pierre André, pas de logo politique, l'approche est purement locale.
Ce qui est rarissime dans cette affiche, et qui en fait un cas particulier, peut-être même unique en France, c'est que le nom de la tête de liste n'est pas mentionné, ne serait-ce qu'en petites lettres. Même si on remarque que sa position est centrale sur la photo, on ne sait pas qui il est quand on ne le connaît pas. Le lapsus, le voilà: le refoulement du nom du candidat. Je vous laisse faire par vous-même la conclusion politique de cette étonnante absence sur cette étonnante affiche. Le candidat sans nom a dû s'en rendre compte, lorsqu'il avoue au journaliste du Courrier Picard (édition d'hier) qui le suit dans un porte-à-porte: "C'est important de se montrer. Tout le monde n'est pas au courant. Il y a un besoin de renforcer que c'est moi le candidat de cette liste." Tout finit par être dit, comme chez le psychanalyste ...
C'est une affiche très prolixe, alors que Pierre André est économe de ses mots. Un petit texte en bas emploie une métaphore empruntée au football: carton jaune pour Xavier Bertrand et le gouvernement, carton rouge pour Pierre André et son équipe. Je vais vous avouer quelque chose, mais promettez-moi de ne pas le répéter: je ne m'intéresse pas à ce sport, je ne connais pas la différence entre un carton jaune et un carton jaune! Je sais seulement que c'est une sanction que l'arbitre inflige à un joueur. Je compte sur un de vos commentaires pour que vous m'expliquiez ... discrètement.
Bonne soirée.
posted by Emmanuel Mousset at
7:03 PM
15 Comments:
C'est de la psychologie et de la psychanalyse de bistrot donc ça ne mérite aucun commentaire.
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Anonyme, at 8:53 PM
Qu'est-ce que vous avez contre les bistrots? Les réflexions de comptoir, certes populaires, ont aussi leur valeur et leur mérite. Vous êtes bourgeois, peut-être?
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Emmanuel Mousset, at 9:40 PM
Et un anonyme se fend d'un commentaire pour dire que ce qu'il dit ne vaut rien.
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jpbb, at 10:14 PM
C'est évident, faire gagner Saint-Quentin cela ne veut rien dire. On peut remplacer Saint Quentin par n'importe quelle ville, et le slogan reste toujours aussi creux. C'est de la même nature que de dire faisons perdre Saint-Quentin. Comment pourrait-on procéder ? C'est effectivement sur le terrain politique que cela se joue en utilisant des ficelles psychologiques. On va gagner... comme au foot. Le viel aspect tribal et guerrier qui ressurgit. Mais ça, c'est une pratique vieille comme le monde, à droite comme à gauche. On a donc un point commun, le foot nous indiffère, on préfère philosopher. ;-)
Comme tu regrettais que je prenne quelque distance avec l'agitation militante, c'est pour mieux me consacrer à l'aspect scientifique des choses et que le temps n'est pas extensible. Je poursuis une réflexion sur le fondement de notre monde physique, et il me semble avoir débusqué une piste qui me demande une énergie énorme. Je recadre l'ensemble de la physique avec une vision neuve. Je ne sais pas si je vais aboutir à cette quête ultime, mais pour le moment c'est bien partis, et les premiers liens établis m'encouragent à poursuivre. Les circonstances font que l'on se trouve au bon endroit au bon moment.
De toutes façons, le militantisme est passé du pot de colle et affiches au clavier et blog, sur ce terrain, le militant que je reste (pour la bonne cause) est toujours vaillant, la preuve, j'écris; :-))
Jaurès avait raison vis à vis de Marx, ce sont les idées qui mênent le monde et non la situation. Les idées ont toujours une longueur d'avance.
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jpbb, at 10:18 PM
Emmanuel vous ai je déjà dit que je vous estimais bcp
le point soulevé est fondamental
le carton jaune c'est un avertissement
le carton rouge, le joueur est obligé de quitter le terrain et de laisser ses partenaires en infériorité numérique
un joueur qui reçoit 2 cartons jaunes, c'est l'équivalent de recevoir un carton rouge directement
et donc auriez vous soulevé un lievre sans vous en rendre compte
pourquoi donner un carton jaune à xavier et un rouge à pierre
puisque la campagne de jpl est nationale
c'est surtout idiot car sanctionner pierre d'un rouge, c'est aussi donner un rouge à xavier
et donc mettre en péril sa carriere politique nationale
pourquoi jpl veut le préserver en ne lui administrant qu'un jaune, si xavier est le sbire de sarkozy et de sa politique et qu'il faut voter pour jpl pour sanctionner sarkozy
est ce une maniere implicite de reconnaitre la compétence de xavier et le travail du gouvernement ?
et sinon non seulement jpl impressionne mais il fait peur,
pour en avoir discuté, on m'a dit qu'il avait l'air du pere fouettard
et qu'il ne lui manquait qu'un trident pour avoir l'air diabolique, qu'avec lui élu on était sur d'avoir un bout de charbon à noel.
Quand on voit comment cette homme traite ses camarades et la démocratie au sein de son parti,
je ne suis pas sur que ce serait une bonne chose pour ceux qui ne sont pas ses camarades s'il était élu.
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grandourscharmant, at 10:20 PM
d'ailleurs il me vient à l'esprit une chose sur le football
sport de patronnage à l'origine
si la tenue des arbitres à longtemps était de couleur noir
c'est parce qu'au début de ce sport,
c'était les pretres qui officiaient dans le role d'arbitre,
une continuité de leur role afin de dire le bien, le mal, de perpétuer la morale..
En voulant se placer dans un role d'arbitre qui distribue des cartons jaunes et rouges, jpl laisse t il exprimer sa nature messianique et pastorale ?
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grandourscharmant, at 10:25 PM
pauvre jpbb, es tu déja allé ds les quartiers populaires de ta ville?.... qu'est ce qu'ils en ont à faire de l'informatique ...
Je te rappelle ou t'apprends que X Bertrand a su copier les bonnes pratiques du PC pour faire du porte-à-porte, tractage.. bref, faire du terrain( meme si c'était du pipeau)
tu essaie de philosopher mais tu manques un peu de talent et surtout de lucidité.
bonne soirée
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Anonyme, at 10:25 PM
On souhaite à jpbb beaucoup de chance pour" recadrer l'ensemble de la physique avec une vision neuve". le grand n'importe quoi continue mais au PS on est plutot content de le voir se consacrer à d'autres problèmes.
By
Anonyme, at 10:42 PM
Je comprends un peu mieux cette histoire de carton jaune ou rouge: l'avertissement et l'exclusion. Si j'avais à utiliser ces fameux cartons, je prendrais le rouge contre Bertrand, car je conteste sa politique. André, c'est moins grave, c'est seulement local, et il y a du bon dans son bilan.
Bref, à utiliser une métaphore, on s'embrouille vite.
J'ai oublié de vous préciser que cette histoire de carton jaune, c'est Fabius le premier qui s'en est servi. Et les autres ont suivi et repris. C'est ça aussi la politique!
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Emmanuel Mousset, at 11:49 PM
A Alain:
La droite en général, et la droite saint-quentinoise en particulier, savent faire bon usage du PCF quand cela les arrange. Et ça encore, c'est de la politique!
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Emmanuel Mousset, at 11:52 PM
et pas uniquement du pcf
des gremetziens aussi
ceux qui n'ont pas la mémoire courte se rappelle que le précédent président a su quelques temps apres l'ouverture de l'A29 gracier le camarade Maxime
Et il faut bien le reconnaitre, la droite n'a pas eu à se plaindre de l'avoir fait.
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grandourscharmant, at 9:45 AM
Favoriser la gauche de la gauche pour empêcher la social-démocratie de s'emparer de la mairie, c'est la stratégie de la droite. Je la comprends, je ferai à sa place la même chose.
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Emmanuel Mousset, at 11:35 AM
J'ai vu la cité de Vermand, PA a beaucoup fait pour les jeunes.
J'ai lu le Courrier Picard de samedi, PA est comme chez lui au quartier Europe, là où JPL trouve porte close.
Pour JPL ce n'est pas un carton rouge qu'il mérite mais un " carton de rouge " !
By
Anonyme, at 11:38 AM
et bien mes camarades, votons massivement pour la droite et arretons de débattre stérilement.
C'est vrai que le taux de chomage est faible, que les entreprises s'implantent par centaines, que jpl est un traitre... voila tout est dit et de toutes façon, dimanche prochain, c'est la droite contre la gauche, alors allons y, A DROITE TOUTE!!!
les français continueront à morfler et les sociaux démocrates ainsi que les classes aisées ne pourront que se frotter les mains.
Allez, salut.
By
Anonyme, at 12:01 PM
Les sociaux-démocrates, en France comme dans toute l'Europe, ne se frottent pas les mains quand la droite l'emporte. Au contraire, ils affirment que si la droite l'emporte, c'est que la gauche n'est pas suffisamment social-démocrate. A Saint-Quentin, elle ne l'est pas du tout.
N'est-il pas évident qu'une gauche qui se radicalise, qui se crispe dans une réaction protestataire, qui trouve ses alliées à l'extrême gauche, n'est-il pas évident que cette gauche-là se prive des moyens de battre la droite? Donnez-moi un seul exemple, un seul endroit, un pays, une région, une ville, où la gauche ait gagné ainsi?
Je ne critique pas la gauche par plaisir, je le fais au contraire la mort dans l'âme, mais je sais qu'il faut passer par là, par cette épreuve du feu, pour que la gauche, notamment saint-quentinoise, se rénove, se modernise. Ce sera douloureux, très douloureux, mais c'est comme une intervention en chirurgie: quand c'est fait, c'est fait, et on ne sent plus rien.
By
Emmanuel Mousset, at 1:55 PM
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