L'Aisne avec DSK

28 mars 2008

Les 30 ans du disco.

Bonsoir à toutes et à tous.

Il est beaucoup question ces temps-ci des 30 ans de la mode disco. Il y a le film avec Franck Dubosc, pas mal d'émissions de télé... Le disco! J'avais 18 ans en 1978, j'aurais pu aimer, c'est l'âge où on aime ce genre de truc, je n'ai vraiment pas aimé à l'époque, même si je suis un peu plus indulgent aujourd'hui. Sans doute par pure curiosité rétrospective, intérêt historique pour une période, celle de la fin des années 70, dans laquelle je ne me reconnaissais pas à l'instant où je l'ai vécue. Parce qu'elle signifiait la fin de quelque chose que j'aurais aimé vivre, les années 60, et son point culminant Mai 1968, où je n'avais que 8 ans et où j'aurais voulu avoir 10 ans de plus.

Pourquoi je n'aimais pas le disco? Parce que ce courant musical rompait avec la chanson engagée à la française autant qu'avec la pop music contestatrice, en finissait avec le dernier sursaut politique, plutôt anarchiste et même nihiliste, des punks, apparus en 1977. Le disco, c'était la victoire de la dépolitisation, après une quinzaine d'années de musiques et chansons traitant des questions de société. Mai 68 s'achève vraiment à ce moment-là, avec cette culture-là.

Et puis, il y a disco comme discothèque, la boule à facettes, les mecs et les nanas qui se trémoussent, les accoutrements ridicules, les airs hyper-américains, le pur et insignifiant divertissement, la drague facile, lourde et minable, la sélection au faciès à l'entrée des "boîtes", la téloche, Patrick Juvet en pointe et Sheila sans ses couettes déguisée en cosmonaute, bref l'horreur. Je rêvais de Brel et Brassens, de Maxime le Forestier et de François Béranger, des hippies et des maos, pas de la mode disco, qui m'a fait souffrir et regretter les temps d'avant. Je suis né 10 ans trop tard.

Finalement, je ne coïncide pas avec l'événement, encore maintenant, je suis fâché avec ce que les stoïciens, mes maîtres, appelaient le kairos, le bon moment, l'instant opportun, celui dont les opportunistes, par définition, savent faire un excellent usage. J'arrive trop tôt ou trop tard. Mais à force d'arriver quelque part, je vais sans doute finir par tomber juste, vous ne croyez pas? En attendant, je m'amuse à observer l'engouement actuel, très décalé, pour le disco. Mais je n'en démords pas: ce qu'il faut fêter cette année, ce sont les 40 ans de Mai 68, et rien d'autres.


Bonne soirée.

9 Comments:

  • On ne résoud pas tous les problemes avec de l'argent.

    Mai 68, c'est le début du matérialisme triomphant et de l'individualisation de la société.

    Autant les demandes des ouvriers étaient légitimes et collectives, autant celles des étudiants ont pu passer pour des aspirations collectives alors que c'était surtout une somme de demande individuelle.

    Sur le disco, vous enfilez les clichés comme on enfile les perles
    vous vous laissez bouffer par la récupération et la communication.
    Le disco est un des rare mouvement musical qui a pris ses racines en Europe, les principaux producteurs étaient européens.
    Mais vous faites preuve d'ignorances, de préjugés, de fantasmes,
    ce qui n'est pas totalement inintéressant
    car cela démontre le décalage qu'il peut y avoir entre ce que sont réellement les choses et la façon dont elles sont reçues et perçues.

    Born to be alive, I will survive,
    si ça ce ne sont pas des messages politiques et ensuite sérieusement, il faut quand meme etre assez costaud pour nier la part de revendication homosexuel présente dans cette musique.
    C'était quand meme, un peu, la musique d'une communauté dont le monde de vie était considéré comme une maladie mentale et qui était pénalement répréhensible.

    Le temps passe, les gens oublient, ne reste que l'écume et la superficialité des choses, la partie émergé de l'iceberg.
    Et finalement, il n'est pas impossible que ce soit dans le disco que l'idéal libertaire des étudiants de mai 68 ait survécu et se soit perpétué.

    peut etre que si vous arrivez toujours trop tot ou trop tard, ce n'est pas un hasard non plus.
    Les élections municipales à st quentin l'ont montré, faute d'avoir pu prévoir et anticiper.

    Il faut savoir s'accepter tel qu'on est, connais toi, toi meme disait socrate.

    Avoir la nostalgie d'une époque que l'on n'a pas vécu, n'est ce pas avoir la peur de vivre l'époque dans laquelle on vit ?
    Idéaliser ce qu'on ignore pour tenter de fuir un réel qui ne peut etre que décevant.

    Car dans le fantasme, on ne prend que les bons moments que le meilleur alors que dans le quotidien quand on vit les choses, il n'y a pas que des bons moments.
    La plupart du temps, c'est plutot quelques moments de graces pour beaucoup d'ennuis.

    Et une derniere tout cela me semble tres déstructuré, ce sont surement mes limites intellectuelles qui s'expriment mais etre contre les poperénistes tout en regrettant de ne pas avoir été maiostes, intellectuellement, il y a des nuances et des cohérences qui doivent m'échapper.

    Les maoistes étaient des staliniens, et jean poperen a quitté le pcf apres l'insurection de budapest.

    Vous etes hostiles au pcf déstalinisé, aux trostkystes, aux poperénistes de l'extérieur, on pourrait s'interroger sur une nostalgie stalienne,
    auriez vous évolué si vous aviez été mao ?

    Envoyez AF et JPL au goulag ?

    By Blogger grandourscharmant, at 10:03 AM  

  • Ah Grandourscharmant, quel post intéressant, quelle envolée, quelle charge également. :-)

    Ce qui m'interpelle, c'est que nous sommes tous d'une façon ou d'une autre, en tant qu'humains, ignorants, remplis de préjugés, d'aprioris et de fantasmes. C'est proprement culturel. Bien sûr, c'est la classique histoire de la poutre et de la paille dans l'oeil.

    Mais cela pose le problème de la mesure que l'on fait par rapport au réel, et les différentes façons dont elles sont perçues et reçues. C'est ça le point important de votre post.

    Chaque personne se construit une représentation du réel dans son cerveau à partir d'images qui sont comme autant de calques de situations engrangées, et l'esprit va de l'une à l'autre pour trouver des correspondances et des similitudes. Ensuite, analysant et jugeant la vie et les situations des autres personnes, elle en tire bien évidement un jugement tout à fait subjectif, mais qui est pour elle fondamentalement objectif puisque découlant du vécu de son réel. Cela permet de poser l'articulation entre la subjectivité et l'objectivité. Ce que l'on croit être objectif n'est au final qu'une représentation qui se trouve être totalement subjective puisque propre à chaque être humain.

    Nous ne savons pas ce qu'est le réel, nous n'en avons que des représentations. Comme un photographe qui regarde les clichés qu'il a pris d'un modèle n'aura pas le même ressentis s'il le touche du doigt à la place de l'oeil. En aurait-il fait le tour toute une nuit d'amour, il ne saurait toujours pas le réel de de ce que l'Autre a en tête. Cela nous amène alors sur la part inconsciente qui nous meut, mais nous abordons là le coté psychologique et psychanalytique du sujet.

    Du fait que le réel nous échappe tout comme l'horizon, il nous appartient alors d'avoir des représentations les plus fidèles possibles et les plus simples. Le code génétique avec trois bases sur une double hélice en spirale arrive à définir tout le vivant, de la mouche à l'homme. Impossible de faire plus simple.

    Pour le point de départ de l'univers et la fonction d'onde liée à l'énergie et en particulier à la lumière, j'ai développé un support dont la simplicité s'accorde avec celle de l'ADN

    http://jeanpierre.becker.free.fr/espace/index.html

    Emmanuel y trouve du mysticisme, y-en aurait-il dans le réel qu'il faudrait juste acter de ce fait. Mais la liberté nous commande d'imaginer au-delà de nos représentations, car ces dernières ne sont que des cartes du réel. C'est pourquoi le politique ne peut pas être l'alpha et l'oméga, et qu'il n'y a pas lieu de s'y aliéner totalement, ce qui pourrait être la tentation de notre ami philosophe politique.

    Il convient donc toujours de garder une distance critique par rapport à l'objet de notre désir, et ne pas fusionner son être dans un groupe. Garder une certaine légèreté, et s'autoriser selon les circonstance à aller d'un lieu à un autre. Je ne regrette pas d'avoir été au PS, j'y ai trouvé des gens intéressant, mais pour le moment, je travaille à le faire évoluer de l'extérieur. A charge donc pour d'autres à le faire bouger de l'intérieur.

    By Blogger jpbb, at 12:04 PM  

  • Le commentaire de Grandours est suffisamment riche, comme Jpbb l'a bien senti, pour que je lui consacre un billet et lui réponde point par point.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 1:30 PM  

  • Ne jamais céder aux mensonges de la propagande,
    c'est le plus sur moyen de conserver son libre arbitre.

    By Blogger grandourscharmant, at 2:46 PM  

  • Entièrement d'accord avec vous. J'irai même encore plus loin: les vérités de la propagande (il peut y en avoir!) sont aussi dangereuses que ses mensonges. La vérité n'a pas besoin de la propagande.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 3:08 PM  

  • à JPBB,
    L'ADN doit son langage universel à sa struture constituée à partir de 4 acides aminés et non 3 !
    A G C et T
    si j'ai bonne mémoire : Guanine,Arginine,Cytosine et Thymine.

    By Anonymous Anonyme, at 7:21 PM  

  • Jpbb n'a peut-être pas un ADN comme tout le monde. Un ADN de social-démocrate messin?

    En tout cas bravo pour votre mémoire. J'ai presque tout oublié de mes cours de biologie et de génétique.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 7:42 PM  

  • je ne suis pas sur qu'il existe un gene de la social démocratie
    quand bien meme ce serait le cas,
    il a l'air d'etre ou peu répandu
    ou plutot récessif.

    By Blogger grandourscharmant, at 11:49 PM  

  • La génétique, c'est le dada de votre leader, ne l'oubliez pas.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 11:08 PM  

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