Hier, aujourd'hui et demain.
Bonjour à toutes et à tous.
Vous avez vu? Il a neigé cette nuit sur Saint-Quentin et la Picardie! Mais la fonte a commencé, le blanc manteau ne va pas tenir longtemps. En politique, c'est pareil, la météo est capricieuse, on ne peut rien prévoir, le calme peut déboucher sur la tempête, après la pluie peut venir le beau temps. L'essentiel est de rester bien couvert.
La politique, justement: je parcours depuis quelques jours les pages de la presse locale en me concentrant sur les réunions des premiers conseils municipaux dans les petites villes et villages de l'Aisne. Pourquoi? Parce qu'on y apprend plein de choses sur les moeurs politiques locales. Toute une France se dessine ainsi, qui n'est pas toujours au diapason de ce qui se fait dans les grandes métropoles. Ce qui me surprend dans cette France profonde qu'on pourrait croire paisible, c'est la violence de certains affrontements. L'absence de clivages idéologiques, la proximité des protagonistes, le poids du passé rendent particulièrement durs les conflits. Les polémiques sur les idées sont toujours moins fortes que les querelles de personnes.
J'ai noté trois faits qui reviennent régulièrement:
1- Les démissions de conseillers municipaux juste après leur élection: c'est inacceptable, sauf circonstances exceptionnelles. On ne se présente pas pour ensuite laisser sa place à quelqu'un d'autre. Le suffrage universel est berné. Se faire élire puis démissionner, non, cela ne se fait pas.
2- L'accès des commissions refusé à l'opposition et les protestations indignées de celle-ci: le maire a la procédure pour lui, pourquoi s'offusquer de ce qui relève de la loi? N'importe quel pouvoir privilégie les siens et pas ses opposants. Pas de quoi crier au scandale.
3- Les haussements de voix, les suspensions de séance, les départs groupés: tout cela relève du théâtre de boulevard, les exclamations forcées et les portes qui claquent. L'opposition, de droite ou de gauche, a été refusée par les électeurs pour gérer la collectivité. Je ne dis pas qu'elle doit faire profil bas, mais une certaine retenue est attendue. Quand on est bon, les gens votent pour vous. Sinon, c'est que quelque chose ne va pas. Au lieu d'inciter à la revanche tonitruante, la situation de minoritaires devrait d'abord inviter à la modestie et à la courtoisie envers les majoritaires.
Qu'on me comprenne bien, et j'en profite pour vous redire la conception que je me fais de l'opposition en politique: son rôle est bien évidemment de critiquer quand il le faut, avec fermeté et passion. Je ne discute pas de cela, qui va de soi: le but de l'opposition, en démocratie, c'est de s'opposer. C'est pourquoi j'ai voté pour la liste d'opposition à Saint-Quentin, aussi mauvaise soit-elle, parce qu'il fallait une opposition et qu'il n'y avait, hélas, que celle-là. Je ne me fais aucune illusion: les hommes ne changent pas, ceux-là resteront les mêmes, tels que nous les connaissons depuis longtemps.
Mais nous ne sommes pas condamnés à ce type d'opposition, que j'appelle l'opposition GGG, la Gauche Grande Gueule. Elle impressionne son monde, mais quels sont ses résultats, son efficacité? A Gauchy, son représentant, qui se démène comme un beau diable (tiens, le revoilà celui-là, depuis hier!), n'a pas été réélu. Une virulence mal placée, des dénonciations tous azimuts et l'échec pour finir, cela devrait faire réfléchir. Je crois qu'une autre culture politique est possible et souhaitable, qui rompe avec cette comédie du pouvoir qui s'affiche trop souvent.
D'abord, un début de mandat devrait se faire dans le calme. Les citoyens ont tranché, il n'y a pas d'emblée à contester ceux qu'ils ont désignés, d'autant que la nouvelle majorité, même si c'est une reconduction de l'ancienne, n'a pas encore agi. Ensuite, les arguties procédurières relèvent de la posture, de la mise en scène. Elles sont inutiles. J'aimerai qu'une nouvelle culture politique se donne pour critère d'intervention l'utilité. Enfin et surtout, on ne s'oppose bien qu'en proposant, on ne joue pleinement sa fonction de minoritaires qu'en aspirant à devenir majoritaires, et non pas en se complaisant dans le rôle avantageux mais stérile d'éternel opposant.
Alors les portes des commissions s'ouvriraient peut-être à une opposition qui adopterait cette culture-là, alors ses avis seraient sans doute mieux entendus et parfois pris en compte. Cette opposition ferait ainsi la preuve de sa crédibilité, elle apprendrait à gouverner et pas seulement à protester. C'est de cette façon qu'on se fait apprécier de la population, pas en distribuant des tracts sur un marché (même s'il faut le faire aussi, comme je l'ai fait souvent!). Cette culture politique, c'est le réformisme, que j'oppose à la gauche GGG.
A Saint-Quentin, cette opposition est à construire. Nous avons eu hier la gauche communiste, aujourd'hui nous avons la gauche popereno-lambertiste, demain nous aurons la gauche sociale-démocrate, si possible majoritaire. En attendant, n'attendons pas! Après chaque conseil municipal, lors de chaque problème qui se pose dans la cité, avançons nos analyses, faisons des propositions, soyons présents là où il se passe quelque chose, soyons nous-mêmes à l'origine de certains événements. Nous, la gauche sociale-démocrate, réformiste, majoritaire au Parti socialiste.
Bonne matinée.
Vous avez vu? Il a neigé cette nuit sur Saint-Quentin et la Picardie! Mais la fonte a commencé, le blanc manteau ne va pas tenir longtemps. En politique, c'est pareil, la météo est capricieuse, on ne peut rien prévoir, le calme peut déboucher sur la tempête, après la pluie peut venir le beau temps. L'essentiel est de rester bien couvert.
La politique, justement: je parcours depuis quelques jours les pages de la presse locale en me concentrant sur les réunions des premiers conseils municipaux dans les petites villes et villages de l'Aisne. Pourquoi? Parce qu'on y apprend plein de choses sur les moeurs politiques locales. Toute une France se dessine ainsi, qui n'est pas toujours au diapason de ce qui se fait dans les grandes métropoles. Ce qui me surprend dans cette France profonde qu'on pourrait croire paisible, c'est la violence de certains affrontements. L'absence de clivages idéologiques, la proximité des protagonistes, le poids du passé rendent particulièrement durs les conflits. Les polémiques sur les idées sont toujours moins fortes que les querelles de personnes.
J'ai noté trois faits qui reviennent régulièrement:
1- Les démissions de conseillers municipaux juste après leur élection: c'est inacceptable, sauf circonstances exceptionnelles. On ne se présente pas pour ensuite laisser sa place à quelqu'un d'autre. Le suffrage universel est berné. Se faire élire puis démissionner, non, cela ne se fait pas.
2- L'accès des commissions refusé à l'opposition et les protestations indignées de celle-ci: le maire a la procédure pour lui, pourquoi s'offusquer de ce qui relève de la loi? N'importe quel pouvoir privilégie les siens et pas ses opposants. Pas de quoi crier au scandale.
3- Les haussements de voix, les suspensions de séance, les départs groupés: tout cela relève du théâtre de boulevard, les exclamations forcées et les portes qui claquent. L'opposition, de droite ou de gauche, a été refusée par les électeurs pour gérer la collectivité. Je ne dis pas qu'elle doit faire profil bas, mais une certaine retenue est attendue. Quand on est bon, les gens votent pour vous. Sinon, c'est que quelque chose ne va pas. Au lieu d'inciter à la revanche tonitruante, la situation de minoritaires devrait d'abord inviter à la modestie et à la courtoisie envers les majoritaires.
Qu'on me comprenne bien, et j'en profite pour vous redire la conception que je me fais de l'opposition en politique: son rôle est bien évidemment de critiquer quand il le faut, avec fermeté et passion. Je ne discute pas de cela, qui va de soi: le but de l'opposition, en démocratie, c'est de s'opposer. C'est pourquoi j'ai voté pour la liste d'opposition à Saint-Quentin, aussi mauvaise soit-elle, parce qu'il fallait une opposition et qu'il n'y avait, hélas, que celle-là. Je ne me fais aucune illusion: les hommes ne changent pas, ceux-là resteront les mêmes, tels que nous les connaissons depuis longtemps.
Mais nous ne sommes pas condamnés à ce type d'opposition, que j'appelle l'opposition GGG, la Gauche Grande Gueule. Elle impressionne son monde, mais quels sont ses résultats, son efficacité? A Gauchy, son représentant, qui se démène comme un beau diable (tiens, le revoilà celui-là, depuis hier!), n'a pas été réélu. Une virulence mal placée, des dénonciations tous azimuts et l'échec pour finir, cela devrait faire réfléchir. Je crois qu'une autre culture politique est possible et souhaitable, qui rompe avec cette comédie du pouvoir qui s'affiche trop souvent.
D'abord, un début de mandat devrait se faire dans le calme. Les citoyens ont tranché, il n'y a pas d'emblée à contester ceux qu'ils ont désignés, d'autant que la nouvelle majorité, même si c'est une reconduction de l'ancienne, n'a pas encore agi. Ensuite, les arguties procédurières relèvent de la posture, de la mise en scène. Elles sont inutiles. J'aimerai qu'une nouvelle culture politique se donne pour critère d'intervention l'utilité. Enfin et surtout, on ne s'oppose bien qu'en proposant, on ne joue pleinement sa fonction de minoritaires qu'en aspirant à devenir majoritaires, et non pas en se complaisant dans le rôle avantageux mais stérile d'éternel opposant.
Alors les portes des commissions s'ouvriraient peut-être à une opposition qui adopterait cette culture-là, alors ses avis seraient sans doute mieux entendus et parfois pris en compte. Cette opposition ferait ainsi la preuve de sa crédibilité, elle apprendrait à gouverner et pas seulement à protester. C'est de cette façon qu'on se fait apprécier de la population, pas en distribuant des tracts sur un marché (même s'il faut le faire aussi, comme je l'ai fait souvent!). Cette culture politique, c'est le réformisme, que j'oppose à la gauche GGG.
A Saint-Quentin, cette opposition est à construire. Nous avons eu hier la gauche communiste, aujourd'hui nous avons la gauche popereno-lambertiste, demain nous aurons la gauche sociale-démocrate, si possible majoritaire. En attendant, n'attendons pas! Après chaque conseil municipal, lors de chaque problème qui se pose dans la cité, avançons nos analyses, faisons des propositions, soyons présents là où il se passe quelque chose, soyons nous-mêmes à l'origine de certains événements. Nous, la gauche sociale-démocrate, réformiste, majoritaire au Parti socialiste.
Bonne matinée.
1 Comments:
Effectivement, c'est quand on est dans l'opposition que l'on a tout loisir pour montrer que l'on est plus malin que le pouvoir en place, que l'on dispose d'une meilleure vision, que l'on comprend mieux la situation, que l'on saura mettre en place les bonnes solutions si la majorité actuelle n'arrive pas à le faire. Les électeurs comprennent vite, et aux élections suivantes, BINGO. C'est ça la méthode sociale démocrate réformiste pour arriver au pouvoir et initier un changement réel qui profite à toute la collectivité.
By jpbb, at 1:13 PM
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