Le diable parmi nous.
Je vais vous parler du diable. Eh oui! C'est un bon thème pour un dimanche après-midi. Et ça nous changera un peu de la politique, quoique... Nous allons très vite y revenir, vous allez voir. Politique au sens où je l'apprécie, polis, en grec la cité, c'est-à-dire les problèmes de la société. Quel rapport avec le diable? Celui-ci est le sujet d'une excellente revue, "Terrain", qui traite d'ethnologie et qui consacre son 50ème numéro au prince des ténèbres. La dimension religieuse ne m'intéresse pas. Pour moi, le diable n'existe pas. Mais cette invention des hommes que sont Satan, Lucifer, Belzébuth ou quel que soit son nom, m'intéresse.
Quel rapport avec la politique? Notre société, bien que fortement laïcisée et areligieuse, est perméable à l'image du Malin. Moi-même en suis-je la victime consentante: le soir, en rédigeant ce blog, j'aime bien siroter une blonde, "la plus forte du monde" parait-il, "la Bière du Démon", c'est son nom, comme beaucoup d'autres noms de bières s'inspirant du Maître du Mal. J'espère que cette influence ne se sent pas trop dans mes billets!
Dans "Terrain", mon attention s'est portée sur l'article de Christian Chenault, "Le diable, une figure toujours d'actualité", qui a stimulé ma réflexion. Sa thèse: le diable, métaphore récurrente dans la société moderne, est un mal sociologiquement nécessaire. La lecture m'a inspiré quelques idées, j'ai repéré quelques traits diaboliques de notre société contemporaine, quatre exactement:
1- La tentation. Satan, c'est d'abord le Tentateur, nous le savons depuis Eve, la pomme et le serpent. Dans notre société d'hyperconsommation, la tentation est partout, à chaque page de magazine, dans chaque pub de télé, dans chaque rayon d'hypermarché. La tentation, nous en crevons quand nous y cédons, dans le surendettement par exemple. "Protégez-nous de la tentation et délivrez-nous du mal", à quel dieu faut-il adresser cette supplique? Au dieu du socialisme?
2- Le défoulement. Le diable nous invite à libérer nos pulsions, n'est-ce pas aussi le mot d'ordre d'aujourd'hui? "Se lâcher", "s'éclater". Regardez l'internet, c'est le défoulement absolu dans l'anonymat le plus complet, jusqu'au vomissement.
3- La dérision, la raillerie. Le diable, c'est la créature qui ricane. Notre société se rit de tout. Rien de sérieux, de profond, de grave. Avec le rire, les valeurs sont subverties. On ne peut pas lutter contre ça. Le sarcasme devient la nouvelle morale. Même parfois dans les commentaires sur ce blog.
4- La malignité. Combien de fois l'ai-je lu? Achetez malin, voyagez malin, économisez malin. La publicité en regorge. Demain, nous verrons peut-être: aimez malin, éduquez malin, votez malin. Malin, c'est pourtant le mal, le vice principal de son défenseur, le Malin. Etre malin, vivre en malin, voilà aussi la morale contemporaine. Je vous fais un aveu: je n'ai jamais été très malin, et j'en suis fier.
Avais-je tort de m'inquiéter? Etait-il abusif de voir les cornes du diable dans la mentalité de notre société?
Allez au diable et bon dimanche malin!
Quel rapport avec la politique? Notre société, bien que fortement laïcisée et areligieuse, est perméable à l'image du Malin. Moi-même en suis-je la victime consentante: le soir, en rédigeant ce blog, j'aime bien siroter une blonde, "la plus forte du monde" parait-il, "la Bière du Démon", c'est son nom, comme beaucoup d'autres noms de bières s'inspirant du Maître du Mal. J'espère que cette influence ne se sent pas trop dans mes billets!
Dans "Terrain", mon attention s'est portée sur l'article de Christian Chenault, "Le diable, une figure toujours d'actualité", qui a stimulé ma réflexion. Sa thèse: le diable, métaphore récurrente dans la société moderne, est un mal sociologiquement nécessaire. La lecture m'a inspiré quelques idées, j'ai repéré quelques traits diaboliques de notre société contemporaine, quatre exactement:
1- La tentation. Satan, c'est d'abord le Tentateur, nous le savons depuis Eve, la pomme et le serpent. Dans notre société d'hyperconsommation, la tentation est partout, à chaque page de magazine, dans chaque pub de télé, dans chaque rayon d'hypermarché. La tentation, nous en crevons quand nous y cédons, dans le surendettement par exemple. "Protégez-nous de la tentation et délivrez-nous du mal", à quel dieu faut-il adresser cette supplique? Au dieu du socialisme?
2- Le défoulement. Le diable nous invite à libérer nos pulsions, n'est-ce pas aussi le mot d'ordre d'aujourd'hui? "Se lâcher", "s'éclater". Regardez l'internet, c'est le défoulement absolu dans l'anonymat le plus complet, jusqu'au vomissement.
3- La dérision, la raillerie. Le diable, c'est la créature qui ricane. Notre société se rit de tout. Rien de sérieux, de profond, de grave. Avec le rire, les valeurs sont subverties. On ne peut pas lutter contre ça. Le sarcasme devient la nouvelle morale. Même parfois dans les commentaires sur ce blog.
4- La malignité. Combien de fois l'ai-je lu? Achetez malin, voyagez malin, économisez malin. La publicité en regorge. Demain, nous verrons peut-être: aimez malin, éduquez malin, votez malin. Malin, c'est pourtant le mal, le vice principal de son défenseur, le Malin. Etre malin, vivre en malin, voilà aussi la morale contemporaine. Je vous fais un aveu: je n'ai jamais été très malin, et j'en suis fier.
Avais-je tort de m'inquiéter? Etait-il abusif de voir les cornes du diable dans la mentalité de notre société?
Allez au diable et bon dimanche malin!
23 Comments:
en voyant le tite de ce post
je me suis demandé mais qu'est ce que j'ai encore fait.
1-sur la tentation, je ne connais qu'oscar wilde
"je peux résister à tout sauf à la tentation"
2-le défoulement ?
mai 68, nous l'a appris, la société est répressive et castratrice.
Elle ne veut que nous priver de notre liberté,
le défoulement sans limite, c'est l'éloge de la liberté de mai 68
3-la raillerie, vous voulez parler de votre attitude vis à vis de jpl et af ?
4-en général, la malignité que vous évoquez, c'est Ségolene Royal l'année derniere qui explique ceux qui sont intelligent votent pour moi.
On est plutot dans le corbeau et le renard
tout flatteur vis au dépend de celui qui l'écoute.
L'intelligence est surtout du coté du tentateur qui veut flatter l'égo du tenté pour lui faire faire ce dont il a envie.
doit on en déduire que le diable est en chacun de nous ?
By grandourscharmant, at 5:30 PM
Très bon post philosophique, car il nous ramène à la racine, du mal.
Le diable n'existe pas tout comme l'ombre. L'ombre n'est que le pendant de la lumière, éteinte tout est plongé dans le noir et l'ombre disparaît. Il n'y a donc que le bien qui existe, et son absence est appelée mal. Dis autrement le diable n'est pas un être, il n'a pas d'essence. Dans le religieux, ce n'est qu'un ange déchu, il n'a pas le statut de Dieu. Mais toute cette mythologie religieuse est descriptive, renvoie à des images, et l'imaginaire s'appuie sur des images. On s'en rends compte pendant l'endormissement, on rêvasse en attendant le sommeil, des images neuves apparaissent quand nous perdons conscience avant de sombrer dans le sommeil. Nous ressaisissant à ce moment là, nous constatons bien l'étrangeté de notre perception, le cerveau reconstitue une représentation que dans le rêve nous prenons comme réalité. Et c'est bien là où je voulais en venir, nos représentations s'appuient également sur des conventions linguistiques, nous pouvons décrire avec des mots nos rêves. Nous arrivons à définir ce qui est bien, et pour nous autres sociaux démocrates réformistes notre définition est claire: « la laïcité, la liberté, l'égalité et la fraternité, avec une égalité de chances réelle pour tous afin d'aller vers un bien-être partagé dans le respect de la bio-diversité et du développement durable ». C'est d'ailleurs la recette magique qui nous permettra d'arriver au pouvoir.
Juste un point de détail, malin me semble un peut différent de malignité, on peut être futé sans être méchant, on peut être méchant sans être futé, certains arrivent à nous le démontrer aisément. :-)
By jpbb, at 6:27 PM
Le principal apport de mai 68 est la libéralisation de la parole. « Je peux dire ». Le défoulement, c'est pour ceux qui n'ont pas compris le film et qui sont montés dans le train en marche.
Grandourscharmant, elle a osé dire cela Ségolène, flatter bassement les gens crédules ?
Ben c'est pas bô alors... ;-) et en plus cela prouve qu'elle n'est pas intelligente, parce qu'elle s'est lamentablement plantée.
Peut-on en déduire que c'est une intelligence éteinte ?
Oh, ce ne serait pas gentil, mais la politique ne l'est pas forcément. La vérité est cruelle, le diable est en chacun d'entre nous quand le bien n'occupe pas tout l'espace intérieur. Voilà... :-)
By jpbb, at 6:36 PM
Les conseils municipaux de Saint-Quentin sont visualisable sur le site internet de la ville
Je viens de découvrir celui du 31 mars dernier.
L’attitude du sénateur maire pierre andré est inqualifiable, il pratique la calomnie sur de pseudos pratiques anciens. Monsieur Lancon ne doit pas laisser passer cela et assigner le maire devant les tribunaux pour diffamation. Ne rien faire c’est lui donner raison et entamer d’une drôle de façon les six années de mandat. Courage que diable !
raincoci
By Anonyme, at 6:37 PM
satan bouche un coin.
Tiens en parlant de diable que connais tu de la pratique du vampirisme moderne.
Phénomène très étrange importer des états uni et qui arrive petit a petit en europe. cet sous culture gothique ce repends la consommation de sang entre personne consentante.
ENcore une folies d'aujourd'hui.
By Anonyme, at 7:30 PM
Il y a de jolies lampes dans la salle. « Il n'y a pas de questions diverses » dit le Maire. Un procès synthétique n'est pas un verbatim. Le rapport est adopté. Il est où le passage croustillant ?
By jpbb, at 7:31 PM
click sur mon nom
By Anonyme, at 7:31 PM
DTC JP
By Anonyme, at 8:09 PM
le passage en question est celui de l'indemnité des élus.
vers 1h08 et 1h12 de conseil municipal 30eme point à l'ordre du jour.
raincoci
By Anonyme, at 8:13 PM
A GOC:
- Un ours est une brave bête, ce n'est pas une figure diabolique.
- Mai 68 luciférien, anti-chrétien? Vade retro Cohn-Bendit!
- Il faut railler ceux qui le mérite et ne pas penser à mal.
- Le diable est en chacun de nous, mais beaucoup plus chez les uns que chez les autres. Mais devinez lesquels?
By Emmanuel Mousset, at 8:42 PM
Père Jpbb,
Malin vient de "malignus" (je fais mon malin, excusez-moi)), qui signifie méchant.
Le mal n'existe pas, il n'y a que le bien? Attention, la ruse du diable, dit-on, c'est de faire croire qu'il n'existe pas. Que de massacres n'a-t-on pas commis au nom du bien! Lucifer, c'est l'être de lumière, le mal dans le bien.
Faire de la politique, c'est peut-être plus combattre le mal que rechercher le bien.
By Emmanuel Mousset, at 8:49 PM
A Raincoci:
Vous avez raison. J'ajoute:
- Politiquement, il est surprenant que la gauche n'est pas prise la défense d'une municipalité de gauche à laquelle elle a participé et que le maire a quasiment accusée de corruption.
- Juridiquement, on n'est pas loin de la diffamation (si les déclarations du maire sont fausses), d'autant que le premier conseiller d'opposition a été nommément visé.
- Ne pas répondre à une telle attaque (qui se répètera, c'est certain, ce sera le gimmick de la mandature), c'est se mettre en situation de faiblesse et de fragilité politiques.
By Emmanuel Mousset, at 8:59 PM
A Simon Lançon:
J'espère que tu n'es pas attiré par ces pratiques abominables et perverses. Le lambertisme, à la limite, mais le vampirisme, non! Les jeunes sont fragiles et influençables, je suis inquiet.
By Emmanuel Mousset, at 9:03 PM
Il faut railler ceux qui le méritent et ne pas penser à mal, car politiquement, il est surprenant que la gauche n'ait pas pris la défense d'une municipalité de gauche. Le diable profitte de ton innocence et te fait fauter. :-)
http://dictionnaire.mediadico.com/traduction/dictionnaire.asp/definition/Malin/2007
Qui a de la malignité.
Qui est mauvais.
Qui se plaît à faire, à penser, à dire du mal.
Rusé, malicieux, espiègle.
On peut donc être malin sans l'être. Le Malin n'existe donc pas. :-)
By jpbb, at 9:30 PM
Tant que ce n'est pas du Straus-Khanisme, hi hi hi!
By Anonyme, at 9:32 PM
"A malin, malin et demi", dit aussi un proverbe. Ah, ah, ah!
By Emmanuel Mousset, at 11:37 PM
le diable, je l'ai rencontré, il était petit, avec des mains démusérées terminées par des ongles noirs, il parlait acec une voix forte sentant le soufre ou l'hydrogène sulfuré, ses yeux brillaient, déjà autrefois il avait trahi, dévalorisé ses amis, et il a recommencé, c'est affreux !
c'est le diable, il est indéfendable et ne mérite que le feu de l'enfer !
ça doit être qu'une question de gènes, irrécupérable !
Il a un passé si lourd, il ne peut y avoir de diffamation, mais que des éclaircissements, pour que tout un chacun sache que c'est le diable en personne !
Jacques
By Anonyme, at 12:00 AM
j'aime beaucoup !!!
un autre jacques
By Anonyme, at 12:08 AM
Autrefois, on chassait le diable par l'exorcisme. Parfois, quelques gouttes d'eau bénite suffisaient à le faire fuir. Qu'en pensez-vous, les deux Jacques?
By Emmanuel Mousset, at 10:30 AM
Le diable décrit n’est qu’un simple démon de cinquième cercle. Il ne trompe pas longtemps son monde (sauf pour quelques lobotomisés) et ses ongles noirs ainsi que l’odeur du souffre le trahissent rapidement. Le diable lui (parité oblige il peut être une femme) est assez indétectable. Il (elle) peut être porté sur la discrétion ou la séduction, l’insignifiance ou la magnificence. Bref le diable n’est pas celui que l’on croit. Effectivement à diable, diable et demi ! Et nous pourrions n’être là qu’en face d’un démon du quatrième cercle (ou de deuxième zone)… Grattons toujours pour découvrir qu’il n’y a … rien.
Ségolène
By Anonyme, at 10:59 AM
Ségolène,
Le diable n'a jamais le sexe d'une femme. Mais Dieu non plus! Au contraire, il est souvent imaginé sous les traits d'un bouc en rut.
Pourtant, le diable est séducteur. Comme la femme? On parle aussi de la "beauté du diable".
Comme vous le suggérez, le diable n'est peut-être rien. Rien qu'un pauvre diable.
By Emmanuel Mousset, at 1:17 PM
et si justement la force du diable c'était de se faire passer pour un homme alors que c'est une femme.
et puis, c'est dans votre culture étriqué de petit prof de lycée de province qui ignore que le monde existe qui vous pousse à parler ainsi.
Je crains que vous n'ayez renoncé il y a longtemps à etre autre chose que le prisonnier des limites que vous vous etes imposé.
quand je suis venu sur ce blog, je pensais que nous pourrions travailler ensembler car je pensais que la culture et l'intelligence étaient les moteurs de votre action.
Je pensais que vous étiez mature et que vous saviez ce que vous vouliez.
Je sais que j'ai le défaut d'etre intransigeant, et exigeant peut etre trop.
Mais ce qui me frappe, ce sont les limites de votre mode de pensé,
vous parlez comme un privilégié qui a grandi et qui a toujours vécu dans un des 10 pays les plus riches du monde et vous n'en avez meme pas conscience car vous considérez cela comme un du et non comme un privilege.
By grandourscharmant, at 7:03 PM
Grandours,
Je vous l'ai déjà dit, vous tournez mal, vous devenez de moins en moins "charmant" et de plus en plus hargneux. Allez-vous rejoindre les grognons qui interviennent parfois sur ce blog et qui déversent leur bile contre moi, n'ayant rien de mieux à faire?
Allons, reprenez-vous, redevenez ce que vous étiez au début. Je sens que l'intelligence vous quitte. Vos coups de griffes patauds s'agitent dans le vide. Laissez tomber, ça ne sert à rien, vous valez beaucoup mieux. Ne vous faites pas mal en devenant bête, c'est inutile.
By Emmanuel Mousset, at 9:24 PM
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