Nouvelles du Fonds.
Bonjour à toutes et à tous.
La tâche de DSK au FMI, son "stage" comme dit Jean-Paul Huchon, ne sera pas facile. Je vous ai concocté une petite revue de presse qui vous donnera une idée des difficultés à affronter mais aussi de l'immensité des espoirs.
D'abord Le Monde du 4 mars, où DSK, après une tournée en Afrique, fait trois propositions complètement inédites pour le FMI: augmenter les surfaces cultivables, réduire les taxes sur les produits de base, autoriser le versement de subventions temporaires. La première mesure, à long terme, permettra de diversifier l'agriculture, la deuxième, à court terme, encouragera la production, la troisième permettra d'affronter les périodes de crise.
Le FMI essaie aussi de corriger le désordre monétaire actuel, en incitant les gouvernements à remédier aux distorsions entre les monnaies. Côté Europe, il faudrait un contre-poids politique fort, un ministre européen des finances en charge de la croissance, en face de la Banque centrale européen, qui ne s'occupe que de contenir l'inflation. DSK rappelle sa préconisation d'une relance budgétaire mondiale, à laquelle sont prêtes l'Inde et la Chine. L'objectif est d'amener progressivement, très progressivement, le FMI à être un outil de développement, et pas seulement un instrument d'austérité et de sacrifice.
Libération du 28 mars évoque une autre dimension de la tâche de Strauss au FMI, la réforme de son fonctionnement, de sa "gouvernance" comme on dit aujourd'hui. Il faut le démocratiser, en donnant plus de pouvoir aux pays du Sud. Actuellement, entre le Nord et le Sud, parmi les 185 pays membres du Fonds, le rapport est 60 à 40 en matière de voix. DSK veut rééquilibrer cette représentation, en instaurant une double majorité, celle des pays, dominée par le Nord, et une nouvelle, celle des 12 membres du conseil d'administration, dominée par le Sud. Mais l'idée a du mal à passer. Du coup, Libé parle de "réformette": les "égoïsmes nationaux" l'emportent, la politique des "petits pas" semble la seule possible.
Il y aurait de quoi se laisser aller à la déception, peut-être au découragement. Mais la politique est ainsi, lente, très lente, surtout lorsqu'on est un démocrate dans des institutions démocratiques, où il faut négocier et délibérer pour faire passer ses idées. C'est vrai à Washington, à Paris et... à Saint-Quentin. Dans Le Figaro du 2 avril, DSK revient sur la direction du Fonds et sa réforme: "Faire bouger les choses en une fois massivement n'aurait pas été possible." On peut appeler ça des "petits pas" si on veut, mais c'est souvent ainsi qu'on avance, et plus vite qu'on ne croit. "Réformette"? Peut-être, mais je n'aime pas les mots que je ne trouve pas dans le dictionnaire. J'en resterai donc à la formule de Strauss: "Un bon début de réforme".
Dans cet entretien au Figaro, DSK redit ses objectifs principaux: soutenir la demande, attaquer les mauvaises créances. Le problème depuis un an, c'est la crise financière, popularisée par les fameuses et sinistres "subprimes". L'économie "réelle" n'est pas encore atteinte mais l'influence commence à se faire sentir. Les Etats-Unis, en sacrifiant au court terme de l'endettement et de l'épargne insuffisante, n'arrangent rien.
DSK va-t-il réussir? Je n'en sais rien. En politique, on ne sait jamais ce qui va se passer et comment les choses vont tourner. Feuilletez un livre d'histoire, vous comprendrez. Ce que je sais, c'est que DSK a la volonté et les capacités. Ce que je sais aussi, c'est que l'avenir du monde dépend, entre autres, de la politique menée par le FMI. Et l'avenir français de Strauss-Kahn dépend de sa réussite au FMI.
Bonne fin de matinée.
La tâche de DSK au FMI, son "stage" comme dit Jean-Paul Huchon, ne sera pas facile. Je vous ai concocté une petite revue de presse qui vous donnera une idée des difficultés à affronter mais aussi de l'immensité des espoirs.
D'abord Le Monde du 4 mars, où DSK, après une tournée en Afrique, fait trois propositions complètement inédites pour le FMI: augmenter les surfaces cultivables, réduire les taxes sur les produits de base, autoriser le versement de subventions temporaires. La première mesure, à long terme, permettra de diversifier l'agriculture, la deuxième, à court terme, encouragera la production, la troisième permettra d'affronter les périodes de crise.
Le FMI essaie aussi de corriger le désordre monétaire actuel, en incitant les gouvernements à remédier aux distorsions entre les monnaies. Côté Europe, il faudrait un contre-poids politique fort, un ministre européen des finances en charge de la croissance, en face de la Banque centrale européen, qui ne s'occupe que de contenir l'inflation. DSK rappelle sa préconisation d'une relance budgétaire mondiale, à laquelle sont prêtes l'Inde et la Chine. L'objectif est d'amener progressivement, très progressivement, le FMI à être un outil de développement, et pas seulement un instrument d'austérité et de sacrifice.
Libération du 28 mars évoque une autre dimension de la tâche de Strauss au FMI, la réforme de son fonctionnement, de sa "gouvernance" comme on dit aujourd'hui. Il faut le démocratiser, en donnant plus de pouvoir aux pays du Sud. Actuellement, entre le Nord et le Sud, parmi les 185 pays membres du Fonds, le rapport est 60 à 40 en matière de voix. DSK veut rééquilibrer cette représentation, en instaurant une double majorité, celle des pays, dominée par le Nord, et une nouvelle, celle des 12 membres du conseil d'administration, dominée par le Sud. Mais l'idée a du mal à passer. Du coup, Libé parle de "réformette": les "égoïsmes nationaux" l'emportent, la politique des "petits pas" semble la seule possible.
Il y aurait de quoi se laisser aller à la déception, peut-être au découragement. Mais la politique est ainsi, lente, très lente, surtout lorsqu'on est un démocrate dans des institutions démocratiques, où il faut négocier et délibérer pour faire passer ses idées. C'est vrai à Washington, à Paris et... à Saint-Quentin. Dans Le Figaro du 2 avril, DSK revient sur la direction du Fonds et sa réforme: "Faire bouger les choses en une fois massivement n'aurait pas été possible." On peut appeler ça des "petits pas" si on veut, mais c'est souvent ainsi qu'on avance, et plus vite qu'on ne croit. "Réformette"? Peut-être, mais je n'aime pas les mots que je ne trouve pas dans le dictionnaire. J'en resterai donc à la formule de Strauss: "Un bon début de réforme".
Dans cet entretien au Figaro, DSK redit ses objectifs principaux: soutenir la demande, attaquer les mauvaises créances. Le problème depuis un an, c'est la crise financière, popularisée par les fameuses et sinistres "subprimes". L'économie "réelle" n'est pas encore atteinte mais l'influence commence à se faire sentir. Les Etats-Unis, en sacrifiant au court terme de l'endettement et de l'épargne insuffisante, n'arrangent rien.
DSK va-t-il réussir? Je n'en sais rien. En politique, on ne sait jamais ce qui va se passer et comment les choses vont tourner. Feuilletez un livre d'histoire, vous comprendrez. Ce que je sais, c'est que DSK a la volonté et les capacités. Ce que je sais aussi, c'est que l'avenir du monde dépend, entre autres, de la politique menée par le FMI. Et l'avenir français de Strauss-Kahn dépend de sa réussite au FMI.
Bonne fin de matinée.
9 Comments:
DSK au FMI, le PS virant social démocrate réformiste, Pierre Moscovici prochain secrétaire du PS et nous serons en ordre de marche pour organiser en 2011 le choix de notre candidat à la présidentielle de 2012. Il faut faire les choses dans l'ordre.
By jpbb, at 1:31 PM
L'ordre, y'a qu'ça de vrai!
By Emmanuel Mousset, at 3:16 PM
J'ai failli oublier: l'ordre aussi à Saint-Quentin: les réformistes s'organisent, les poperénistes sont désavoués et marginalisés, nous préparons les prochaines échéances avec des candidats sociaux-démocrates. Chouette, non?
By Emmanuel Mousset, at 3:20 PM
A ne pas confondre avec « L'ordre juste » de Ségolène Royal qui consistait juste en « «jurys citoyens » alors que DSK disait: «Je ne crois pas que vouloir rétablir l'ordre, même juste, soit suffisant. La gauche, c'est avancer et protéger.»
http://www.liberation.fr/actualite/politiques/elections2007/212839.FR.php
Et je ne parle pas des encadrements militaires pour les adolescents à problèmes...
Avec Internet, il est facile de retrouver les information et de confronter les personnes à leur discours. La mémoire est devenue permanente.
Pour répondre à ta question, oui, c'est chouette. ;-)
By jpbb, at 4:20 PM
La chouette de Minerve, bien sûr, symbole de connaissance et de sagesse.
By Emmanuel Mousset, at 4:29 PM
c'est plutot le monde de oui-oui avec deux zigues dans le role de potiron et oui-oui!
revenez sur terre les luniens.
By Anonyme, at 5:28 PM
Moi qui suis passionné par la conquête de l'espace, je me dis souvent que la Lune est le meilleur endroit pour observer ce qui se passe sur Terre. Prendre de la distance et de la hauteur, ça fait du bien, je le recommande à tous les lecteurs. Surtout à ceux qui prétendent faire de la politique.
By Emmanuel Mousset, at 9:07 PM
prendre du recul, brancher sa caméra, agir à froid, c'est nécessaire, mais vivre sur la lune, au propre comme au figuré, est plutot risqué lorsque l'on pratique la politique, ( ou quand on essaie d'en faire, oups!)
By Anonyme, at 9:37 PM
Je comprends votre réticence, qui est à la mesure de votre conformisme:vous avez entendu dire qu'il n'était pas bien d' être "dans la lune", vous répétez ce préjugé. Pourtant, ce sont les grands rêveurs qui font avancer la politique.
By Emmanuel Mousset, at 11:41 PM
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