J'arrête tout.

Bonsoir à toutes et à tous.

Je n'aurai sans doute pas dû écrire ce matin un billet sur la mort. Parce que ce soir, je ne me sens pas bien du tout. Je ne suis pas superstitieux, mais... Ou bien c'est parce que je viens de franchir, il y a 48 heures, le 1.000 ème billet de ce blog... Toujours est-il que la lassitude m'envahit, presque la déprime. Je ne crois plus trop en ce que je fais et en ce que j'écris. Attention, ce n'est pas seulement du sentiment, il y a des raisons objectives, que je vous énumère:

- Lançon et Ferreira, cornaqués par Gatteau, ont gagné, ce sont les plus forts. J'ai beau les critiquer, ils ont le pouvoir, se sont fait élire. Moi pas. Ils ont réussi ce tour de force: être minoritaires et cependant conduire la liste municipale. Ils représentent aujourd'hui l'opposition à la droite. Je ne représente rien. Bien sûr, ils ont fait des concessions à l'extrême gauche, mais le jeu n'en valait-il pas la chandelle?

- J'avais tout pour faire une bonne tête de liste: annoncé comme telle par beaucoup en septembre et octobre, présent à un haut niveau dans le monde associatif départemental, très actif sur Saint-Quentin, présent régulièrement dans la presse, ayant la formation politique pour affronter la droite, sachant discourir, écrire et militer. Ces atouts m'ont conduit à rien, je n'ai même pas su convaincre mes plus proches amis politiques que j'étais le meilleur candidat.

- Le pire peut-être, c'est que je pouvais devenir maire-adjoint, comme Freddy, ou suivre Karim et Bernard. Moi qui aime tant faire, construire, mettre en place des projets, j'aurai pu réaliser ce rêve, agir, bâtir, qui est l'essence même de la politique. Le pouvoir, ça ne se refuse pas. L'histoire ne repasse pas les plats. Pierre André, au fond, je l'aime bien, même s'il a le défaut d'être de droite. Quel idiot j'ai été! Enfermé dans mes principes, me disant qu'il serait très mal de trahir mon propre camp... qui se fout pourtant bien de moi! Déformation professionnelle: voilà ce que c'est qu'être prof de philo, on croit plus aux idées qu'aux réalités.

Vous m'avez compris: il ne serait pas raisonnable, il serait contraire à la lucidité que je continue de m'énerver à pianoter chaque jour mes petits billets. J'arrête tout, mon activité est ridicule, dérisoire, elle ne mène nulle part. D'autres poursuivront le combat, qui était juste dans son principe mais désastreux dans son application. Demain, vous ne lirez plus rien de moi sur ce blog, qui restera pour l'éternité figé sur cette date du 1er avril 2.008.


Adieux à toutes et à tous.