La sagesse maçonnique.
Bonsoir à toutes et à tous.
J'ai passé une intelligente soirée au palais de Fervaques, à l'écoute d'une conférence du Grand Maître de la Grande Loge de France, Alain Graesel. Beaucoup de monde, 300 à 400 personnes, quelques têtes connues. Tout a commencé par une belle définition du maçon: quelqu'un qui a "la passion de la liberté". Et puis, il a été question du mythe de Prométhée: les dieux ont confié l'art technique aux hommes, mais ceux-ci n'ont pas réussi à s'emparer de l'art politique. Avec le premier, on invente les armes, avec le second, on permet le vivre ensemble. La conférence va suivre cette trame, en explorer les conséquences dramatiques pour l'humanité. A l'époque moderne, la rationalité triomphante va croire pouvoir se passer de toute autre finalité. Résultat: le tragique XXème siècle, et aujourd'hui la menace que font peser les techno-sciences sur la liberté et l'identité humaine. On est passé de Prométhée au mythe de l'apprenti-sorcier.
Alors, la maçonnerie peut apporter sa pierre pour affronter ce problème crucial. Loin de tout ésotérisme de bazar, elle propose d'abord une méthode, un chemin. Et je suis bien content d'entendre Graesel dire que tout commence par là: c'est par une méthode adoptée en commun que l'on peut se rapprocher les uns des autres, mener un travail collectif. Je pense bien sûr à la politique. Avant de défendre mes convictions, j'avance une méthode, des règles, en vue de rassembler. Après viennent les idées. C'est une démarche revendiquée par Descartes, que le conférencier a plusieurs fois cité.
Enfin vient la spiritualité, qu'il ne faut pas confondre avec la religion. La spiritualité désigne l'intérêt qu'on porte aux activités de l'esprit. En ce sens, il y a une spiritualité maçonnique, rationnelle et humaniste. Elle se pratique à travers des rituels, des symboles, mais n'a pas besoin de culte ni de liturgie.
Le Grand Maître a terminé en répondant aux questions de la salle, notamment sur les liens entre la maçonnerie et la politique. J'ai retenu cette phrase: "Les maçons n'entretiennent pas de relations avec les extrémistes de droite et de gauche". Voilà une pensée que certaines de mes connaissances feraient bien de méditer.
Bonne soirée.
J'ai passé une intelligente soirée au palais de Fervaques, à l'écoute d'une conférence du Grand Maître de la Grande Loge de France, Alain Graesel. Beaucoup de monde, 300 à 400 personnes, quelques têtes connues. Tout a commencé par une belle définition du maçon: quelqu'un qui a "la passion de la liberté". Et puis, il a été question du mythe de Prométhée: les dieux ont confié l'art technique aux hommes, mais ceux-ci n'ont pas réussi à s'emparer de l'art politique. Avec le premier, on invente les armes, avec le second, on permet le vivre ensemble. La conférence va suivre cette trame, en explorer les conséquences dramatiques pour l'humanité. A l'époque moderne, la rationalité triomphante va croire pouvoir se passer de toute autre finalité. Résultat: le tragique XXème siècle, et aujourd'hui la menace que font peser les techno-sciences sur la liberté et l'identité humaine. On est passé de Prométhée au mythe de l'apprenti-sorcier.
Alors, la maçonnerie peut apporter sa pierre pour affronter ce problème crucial. Loin de tout ésotérisme de bazar, elle propose d'abord une méthode, un chemin. Et je suis bien content d'entendre Graesel dire que tout commence par là: c'est par une méthode adoptée en commun que l'on peut se rapprocher les uns des autres, mener un travail collectif. Je pense bien sûr à la politique. Avant de défendre mes convictions, j'avance une méthode, des règles, en vue de rassembler. Après viennent les idées. C'est une démarche revendiquée par Descartes, que le conférencier a plusieurs fois cité.
Enfin vient la spiritualité, qu'il ne faut pas confondre avec la religion. La spiritualité désigne l'intérêt qu'on porte aux activités de l'esprit. En ce sens, il y a une spiritualité maçonnique, rationnelle et humaniste. Elle se pratique à travers des rituels, des symboles, mais n'a pas besoin de culte ni de liturgie.
Le Grand Maître a terminé en répondant aux questions de la salle, notamment sur les liens entre la maçonnerie et la politique. J'ai retenu cette phrase: "Les maçons n'entretiennent pas de relations avec les extrémistes de droite et de gauche". Voilà une pensée que certaines de mes connaissances feraient bien de méditer.
Bonne soirée.
10 Comments:
Ce sont des humanistes donc. En fait j'ai l'impression qu'on se livre sur le Net à ce même genre de travail de confrontation des idées, enfin pour ceux qui en ont, ce qui exclue donc les deux extrêmes qui ont surtout des passions.
By jpbb, at 11:45 PM
C'est vrai que les maçons sont des humanistes.
Leur méthode repose surtout sur les principes suivants:
-la pratique du doute
-combattre la pensée unique et penser par soi-meme
-conserver un esprit critique
-une grande tolérance etc...etc..
Ceci dit meme si en principe la franc-maçonnerie est éloignée des extremes et plus de l'extreme droite d'ailleurs que de l'extrème gauche, il y a de tout dans la franc maçonnerie. Rappelons que Pinochet était franc_maçon mais Allende également. De meme de nombreux dictateurs africains le sont.
Mais il faut reconnaitre que la franc maçonnerie est l'héritière du siècle des lumières et toujours porteuse des valeurs de la république.
By Anonyme, at 12:25 AM
Je suis globalement d'accord avec le précédent commentaire, mais je ne peux pas m'empêcher de me poser une question:
Comment peut-on être critique, tolérant, ouvert, humaniste, républicain et... dictateur?
Je ne peux pas croire non plus que des obédiences maçonniques sérieuses acceptent en leur sein des dictateurs.
By Emmanuel Mousset, at 9:25 AM
Tu as raison emmanuel, on ne peut être dictateur et maçon mais certaines loges ferment les yeux face à un pouvoir.
Humanisme, doute, critique de ses actes, refus de tous les extrêmes, ... on aimerait que ces principes soient une règle absolue, mais ....
Lors de la motion d'exclusion de JPL de février, votée à l'unanimité ou presque, 2 personnes sont sorties, pour quelle raison ?
Réponse : solidarité ou acceptation de la dictature !
Jean-Paul L.
By Anonyme, at 9:52 AM
A Jean Paul
Oh la la mais comment peut on mélanger les choses à ce point!..Soit on parle sérieusement de la maçonnerie, soit on reste dans le fantasme.
By Anonyme, at 10:03 AM
Sachant que la maçonnerie sélectionne rigoureusement ses membres, il peut difficilement s'introduire des "brebis galeuses", à la différence des associations, clubs ou partis. On n'entre pas dans une loge si votre casier judiciaire n'est pas vierge. La pratique de la discrétion est aussi une protection. C'est une certaine presse et une partie de l'opinion qui fantasment sur les maçons.
By Emmanuel Mousset, at 11:53 AM
Pour répondre à propos de Pinochet et Allende :
Pinochet est entré très jeune dans la FM et n'a pas fréquenté longtemps sa loge. Allende lui a été un FM assidu.
cf. Etes-vous Franc-maçon ? qui vient de sortir aux éditions Tallandier.
By Anonyme, at 7:16 PM
Emmauel Mousset, comment était le public au palais de Fervaques ? Des maçons ou des profanes ? Car 300 à 400 personnes, c'est beaucoup. Cela signifie sans doute qu'on en a marre de notre époque hyper matérialiste. Le succès du Net montre aussi ce besoin de se confronter à des idées, des idéaux.
By Anonyme, at 7:24 PM
Alouette, gentille Alouette,
Merci pour la référence. Mais qui est l'auteur? J'aime bien lire le maçon Jean Verdun.
Alouette, gentille Alouette, je ne vous plumerai pas...
By Emmanuel Mousset, at 10:11 PM
Au dernier anonyme:
J'ai dit 300, 400 au pif, mais Fervaques était plein à craquer, c'est sûr. Il y avait de tout, des maçons, des curieux et même des anti-maçons. Le plus drolatique a été de voir un jeune élu communiste, qui ne savait peut-être pas que son parti a soutenu pendant longtemps des régimes qui ont persécuté les francs-maçons!
By Emmanuel Mousset, at 10:16 PM
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