Une clandestinité légale.
Bonjour à toutes et à tous.
Je n'ai jamais été favorable à la régularisation automatique des clandestins. Cette revendication de l'extrême gauche heurte le principe républicain de légalité. Il y a une immigration légale, que j'encourage, qui me semble bénéfique pour la France, son économie, sa culture, qui ira en s'accroissant dans les prochaines années. Mais l'entrée clandestine sur le sol national, même motivée par la misère ou le désespoir, non. La loi est la loi, valable pour tous. D'autant qu'un clandestin, qu'aucune loi ne protège plus, devient une proie facile, une victime idéale, un exploité potentiel et souvent réel.
Quand des manipulateurs reprennent la fameuse phrase de Rocard sur "la France qui ne peut pas accueillir toute la misère du monde", il faut rappeler qu'il ajoutait: "mais elle doit en prendre sa part". Curieux qu'on oublie ainsi cette chute, essentielle. Maintenant, avec les clandestins, ce n'est pas à une "chasse" qu'il faut se livrer, telle que le gouvernement l'a engagée. Il faut régulariser au cas par cas, sur dossier, à partir de critères précis, non pas à l'aveugle. Sinon, ce serait donner de faux espoirs aux candidats à l'immigration clandestine.
Pourquoi vous rappeler cela, dont j'ai déjà parlé dans plusieurs billets? Parce qu'un mouvement tout à fait inédit est en train de monter, qui modifie les paramètres du problème. Il ne s'agit pas d'une manifestation classique de "sans papiers" réclamant purement et simplement leur régularisation, mais d'une grève. Ce ne sont plus des clandestins qui demandent à sortir de leur clandestinité, ce sont des travailleurs qui réclament l'application de leurs droits. Car lorsqu'on travaille, contribue à la richesse nationale, fait la preuve de son utilité sociale, ça change tout: la présence de l'immigré se justifie, son salaire et ses cotisations sociales, parfois son imposition fiscale en font un citoyen paradoxal, clandestin et pourtant reconnu par certaines administrations. Une clandestinité légale, en quelque sorte, et pas le clandestin qu'on imagine habituellement, terré quelque part.
Du coup, à situation paradoxale réaction paradoxale: un front est en train de se former en faveur de ces travailleurs clandestins en lutte, mais un front baroque, où l'on retrouve Lutte Ouvrière, une partie du patronat, beaucoup d'inspecteurs du travail et mon camarade strauss-kahnien Cambadélis, qui a envoyé un courrier aux parlementaires pour les sensibiliser à cette question. Le gouvernement semble suivre le mouvement, lâcher du lest et vouloir rouvrir les dossiers de régularisation. Sauf qu'il se refuse toujours à une régularisation massive. L'examen individuel des situations continue de prévaloir. Problème: la grande majorité des clandestins ont un travail. Si ce critère est retenu, on va sans le dire, ou alors on se contredit, vers une régularisation massive.
Quoi qu'il en soit, il faut retenir de cette grève, que nous devons soutenir, que le critère de l'utilité économique est le premier et peut-être le seul, hormis les états médicaux d'urgence, à justifier une régularisation rapide.
Bonne soirée.
Je n'ai jamais été favorable à la régularisation automatique des clandestins. Cette revendication de l'extrême gauche heurte le principe républicain de légalité. Il y a une immigration légale, que j'encourage, qui me semble bénéfique pour la France, son économie, sa culture, qui ira en s'accroissant dans les prochaines années. Mais l'entrée clandestine sur le sol national, même motivée par la misère ou le désespoir, non. La loi est la loi, valable pour tous. D'autant qu'un clandestin, qu'aucune loi ne protège plus, devient une proie facile, une victime idéale, un exploité potentiel et souvent réel.
Quand des manipulateurs reprennent la fameuse phrase de Rocard sur "la France qui ne peut pas accueillir toute la misère du monde", il faut rappeler qu'il ajoutait: "mais elle doit en prendre sa part". Curieux qu'on oublie ainsi cette chute, essentielle. Maintenant, avec les clandestins, ce n'est pas à une "chasse" qu'il faut se livrer, telle que le gouvernement l'a engagée. Il faut régulariser au cas par cas, sur dossier, à partir de critères précis, non pas à l'aveugle. Sinon, ce serait donner de faux espoirs aux candidats à l'immigration clandestine.
Pourquoi vous rappeler cela, dont j'ai déjà parlé dans plusieurs billets? Parce qu'un mouvement tout à fait inédit est en train de monter, qui modifie les paramètres du problème. Il ne s'agit pas d'une manifestation classique de "sans papiers" réclamant purement et simplement leur régularisation, mais d'une grève. Ce ne sont plus des clandestins qui demandent à sortir de leur clandestinité, ce sont des travailleurs qui réclament l'application de leurs droits. Car lorsqu'on travaille, contribue à la richesse nationale, fait la preuve de son utilité sociale, ça change tout: la présence de l'immigré se justifie, son salaire et ses cotisations sociales, parfois son imposition fiscale en font un citoyen paradoxal, clandestin et pourtant reconnu par certaines administrations. Une clandestinité légale, en quelque sorte, et pas le clandestin qu'on imagine habituellement, terré quelque part.
Du coup, à situation paradoxale réaction paradoxale: un front est en train de se former en faveur de ces travailleurs clandestins en lutte, mais un front baroque, où l'on retrouve Lutte Ouvrière, une partie du patronat, beaucoup d'inspecteurs du travail et mon camarade strauss-kahnien Cambadélis, qui a envoyé un courrier aux parlementaires pour les sensibiliser à cette question. Le gouvernement semble suivre le mouvement, lâcher du lest et vouloir rouvrir les dossiers de régularisation. Sauf qu'il se refuse toujours à une régularisation massive. L'examen individuel des situations continue de prévaloir. Problème: la grande majorité des clandestins ont un travail. Si ce critère est retenu, on va sans le dire, ou alors on se contredit, vers une régularisation massive.
Quoi qu'il en soit, il faut retenir de cette grève, que nous devons soutenir, que le critère de l'utilité économique est le premier et peut-être le seul, hormis les états médicaux d'urgence, à justifier une régularisation rapide.
Bonne soirée.
4 Comments:
Je suis en règle avec la sécurité sociale et l'assurance chômage: je participe donc aux soins de santé des français et à l'aide aux les sans-emploi
je paye des impôts directs:j'abonde le budget de l'état
je consomme : je participe à l'économie française par le biais de la TVA
j'apporte mon travail pour faire tourner une entreprise et aide donc à la croissance
tout français peut se reconnaître dans ce portrait ..sauf moi qui suis immigré sans papiers et traité en paria de la société française question : CA GENE QUI à part les xénophobes?
j'aimerais qu'on m'explicât en quoi je suis un indésirable en France.
By Anonyme, at 9:10 AM
Votre cas est exemplaire et montre à quel point la situation actuelle est non seulement injuste mais absurde: considérer comme étant dans l'illégalité quelqu'un qui perçoit un salaire et paie des impôts!
By Emmanuel Mousset, at 9:50 AM
naîf EM : c'est juste un cas que j'ai exposé; malheureusement les vrais sans-papiers n'ont guère la possibilité de pouvoir ainsi exprimer leur mal-vivre..et si j'ai touché juste c'est que le problème est réellement celui-là
By Anonyme, at 1:54 PM
A l'anonyme pas naïf:
J'ai un principe, je prends au sérieux ce que je lis. Vous me dites que vous n'êtes pas celui que je croyais. Tant pis.
By Emmanuel Mousset, at 11:30 PM
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