La semaine de Victor.
Bonjour à toutes et tous.
Je vous ai déjà dit combien j'appréciais la rubrique de L'Union "La semaine de..." Elle a le mérite et l'originalité d'amener des personnalités de la ville à s'exprimer sur l'actualité de la semaine, et donc à dévoiler plus ou moins leurs opinions politiques ou morales. C'était le cas de l'invité de samedi dernier, Victor Ordonez, franco-colombien, médiateur culturel et marionnettiste, directeur de l'association Menegua, qui organisait ce week-end sa soirée annuelle. Victor passe en revue chaque jour, retient un évènement et donne son avis.
Lundi, évoquant les révoltes alimentaires dans les pays pauvres, il déclare qu' "il est inacceptable de laisser des enfants mourir de faim". J'approuve, bien évidemment.
Mardi, il regrette que le Grenelle de l'Environnement soit vidé de son contenu par le "lobby de l'agroalimentaire". Je ne connais pas bien le dossier, mais je suis prêt à suivre Victor là-dessus.
Jeudi, il salue "la mobilisation des lycéen" et la rapproche de Mai 68. Je n'irai pas aussi loin, mais oui, il faut soutenir les élèves qui demandent des postes supplémentaires. Comme quoi nos jeunes veulent travailler!
Vendredi, Victor retient "la marche des sans papiers "et leur combat. Je ne suis pas entièrement d'accord avec leurs revendications, mais ils ont raison de manifester, et nous devons nous pencher sur ce qu'il demande.
Lundi, mardi, jeudi, vendredi... Il manque dimanche et mercredi. C'est volontaire, j'ai voulu les garder pour la fin du billet, parce que là, je ne suis pas d'accord, vraiment pas d'accord avec Victor, et même un peu furieux. Vous allez comprendre pourquoi, je reprends tout:
Dimanche, Victor nous explique que "la Chine subit un acharnement médiatique". Ah bon? Et les Chinois qui sont exploités par ce régime capitalo-communiste, je dis moi que c'est un acharnement économique qu'ils subissent. Les dirigeants du pays, les cadres du Parti m'intéressent moins que le peuple chinois. Et les Tibétains, ce qu'ils subissent, c'est un acharnement politique, depuis 50 ans. J'espère que ce ne sont pas les ennuis que traverse la pauvre petite flamme olympique qui chagrine Victor. La dictature chinoise, comme d'autres avant elle, a voulu en faire le flambeau de sa propagande. C'est raté et c'est tant mieux!
Mercredi, Victor nous parle, c'est bien normal, de son pays d'origine, d'autant que celui-ci est au coeur de l'actualité, avec la longue détention d'Ingrid Betancourt. Je m'attendais à ce qu'il prenne la défense de l'otage et des otages des Farc. Pas du tout! Il s'en prend au président Alvaro Uribe, accusé d'un massacre de paysans et soutenu par les paramilitaires et les trafiquants de drogue. Et l'affaire Ingrid Betancourt? C'est un "rideau de fumée"! Troublant, presque provoquant... Rien, aucune condamnation des Farc, de leur violence, de leur terrorisme. Eux aussi sont en rapport avec les trafiquants de drogue.
La semaine de Victor aurait été belle si elle n'avait été entachée par ces deux journées. Ensemble, nous aurions pu soutenir les peuples affamés, les lycéens révoltés, les sans papiers en colère, à condition de ne pas s'arrêter là, de ne pas sélectionner les victimes comme s'il y en avait de bonnes et de mauvaises. Les otages des Farc, les tibétains méritent de la même façon notre soutien.
Pourquoi Victor ne l'a pas fait? Parce que la Chine est encore maoïste, parce que les Farc sont maoïste? Ces derniers jours, les maoïstes l'ont emporté au Népal, et la flamme olympique a été aujourd'hui accueilli triomphalement en Corée du Nord, l'une des dernières dictatures communistes, avec Cuba, le Vietnam et quelques autres. Le problème de Victor, je le crains, c'est le communisme. Il croit encore, il espère toujours en ses résidus, il s'accroche au cadavre. Mais c'est fini, il est bel et bien mort, rongé par son vieil ennemi, le capitalisme. Je ne vois que cette nostalgie pour expliquer ces coupables indulgences.
Bon après-midi.
Je vous ai déjà dit combien j'appréciais la rubrique de L'Union "La semaine de..." Elle a le mérite et l'originalité d'amener des personnalités de la ville à s'exprimer sur l'actualité de la semaine, et donc à dévoiler plus ou moins leurs opinions politiques ou morales. C'était le cas de l'invité de samedi dernier, Victor Ordonez, franco-colombien, médiateur culturel et marionnettiste, directeur de l'association Menegua, qui organisait ce week-end sa soirée annuelle. Victor passe en revue chaque jour, retient un évènement et donne son avis.
Lundi, évoquant les révoltes alimentaires dans les pays pauvres, il déclare qu' "il est inacceptable de laisser des enfants mourir de faim". J'approuve, bien évidemment.
Mardi, il regrette que le Grenelle de l'Environnement soit vidé de son contenu par le "lobby de l'agroalimentaire". Je ne connais pas bien le dossier, mais je suis prêt à suivre Victor là-dessus.
Jeudi, il salue "la mobilisation des lycéen" et la rapproche de Mai 68. Je n'irai pas aussi loin, mais oui, il faut soutenir les élèves qui demandent des postes supplémentaires. Comme quoi nos jeunes veulent travailler!
Vendredi, Victor retient "la marche des sans papiers "et leur combat. Je ne suis pas entièrement d'accord avec leurs revendications, mais ils ont raison de manifester, et nous devons nous pencher sur ce qu'il demande.
Lundi, mardi, jeudi, vendredi... Il manque dimanche et mercredi. C'est volontaire, j'ai voulu les garder pour la fin du billet, parce que là, je ne suis pas d'accord, vraiment pas d'accord avec Victor, et même un peu furieux. Vous allez comprendre pourquoi, je reprends tout:
Dimanche, Victor nous explique que "la Chine subit un acharnement médiatique". Ah bon? Et les Chinois qui sont exploités par ce régime capitalo-communiste, je dis moi que c'est un acharnement économique qu'ils subissent. Les dirigeants du pays, les cadres du Parti m'intéressent moins que le peuple chinois. Et les Tibétains, ce qu'ils subissent, c'est un acharnement politique, depuis 50 ans. J'espère que ce ne sont pas les ennuis que traverse la pauvre petite flamme olympique qui chagrine Victor. La dictature chinoise, comme d'autres avant elle, a voulu en faire le flambeau de sa propagande. C'est raté et c'est tant mieux!
Mercredi, Victor nous parle, c'est bien normal, de son pays d'origine, d'autant que celui-ci est au coeur de l'actualité, avec la longue détention d'Ingrid Betancourt. Je m'attendais à ce qu'il prenne la défense de l'otage et des otages des Farc. Pas du tout! Il s'en prend au président Alvaro Uribe, accusé d'un massacre de paysans et soutenu par les paramilitaires et les trafiquants de drogue. Et l'affaire Ingrid Betancourt? C'est un "rideau de fumée"! Troublant, presque provoquant... Rien, aucune condamnation des Farc, de leur violence, de leur terrorisme. Eux aussi sont en rapport avec les trafiquants de drogue.
La semaine de Victor aurait été belle si elle n'avait été entachée par ces deux journées. Ensemble, nous aurions pu soutenir les peuples affamés, les lycéens révoltés, les sans papiers en colère, à condition de ne pas s'arrêter là, de ne pas sélectionner les victimes comme s'il y en avait de bonnes et de mauvaises. Les otages des Farc, les tibétains méritent de la même façon notre soutien.
Pourquoi Victor ne l'a pas fait? Parce que la Chine est encore maoïste, parce que les Farc sont maoïste? Ces derniers jours, les maoïstes l'ont emporté au Népal, et la flamme olympique a été aujourd'hui accueilli triomphalement en Corée du Nord, l'une des dernières dictatures communistes, avec Cuba, le Vietnam et quelques autres. Le problème de Victor, je le crains, c'est le communisme. Il croit encore, il espère toujours en ses résidus, il s'accroche au cadavre. Mais c'est fini, il est bel et bien mort, rongé par son vieil ennemi, le capitalisme. Je ne vois que cette nostalgie pour expliquer ces coupables indulgences.
Bon après-midi.
posted by Emmanuel Mousset at
1:57 PM
6 Comments:
Je n'opposerais pas une illusion sémantique, le communisme, à une réalité économique, le capitalisme qui connaît une dérive ultralibérale. Les peuples ont dit non au communisme, et pestent contre la dérive ultralibérale du capitalisme, mais acceptent tout comme le PS la reconnaissance du marché, et la mise en ordre du capitalisme. Ce qu'il faut modifier sur le fonctionnement du capitalisme est son errance. On ne doit pas faire de l'argent n'importe comment et sur n'importe quel sujet. Il y a des domaines qui doivent être particulièrement surveillés, le vivant et tout ce qui peut l'affecter. Une solution polluante est devenue inacceptable. Une aggravation du réchauffement climatique également. On peut agir par le biais de la carotte au lieu d'agiter le bâton. On peut permettre d'accorder du capital-risque à des jeunes de banlieue dépourvus de tout réseau social pour peu qu'ils aient une idée de business plan qui tienne la route. Elle est là la véritable égalité qui gomme les circonstances de la naissance. Permettre aux plus pauvres et démunis par le biais de la méritocratie, le grand principe républicain, d'accroître la bonne richesse, celle qui profite à tous. Le vrai combat est là, et c'est à la gauche de le mener et de convaincre le peuple, le pouvoir en place quel qu'il soit, et l'Europe tout entière.
Oui, on est loin de la folie et du délire maoïste, mais certaines personnes n'ont pas les bons outils, la bonne formation, et se complaisent dans la redite stérile et dangereuse, il faut également le comprendre.
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jpbb, at 3:11 PM
n'aurait il pas été plus pertinent de nous faire la semaine du camarade Lionel ?
Il y a 6a, cela faisait une semaine qu'il s'était retiré de la politique.
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Unknown, at 4:41 PM
Il a du travail avec Nicolas:
http://www.lefigaro.fr/politique/2008/04/19/01002-20080419ARTFIG00007-jospin-ne-renonce-pasa-jouer-un-role-au-ps-.php
Pas entièrement retiré donc. ;-)
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jpbb, at 4:49 PM
Six ans déjà? J'avais oublié. Jospin, que j'ai tant défendu, qui a tant été attaqué, y compris dans les rangs du PS. Un honnête homme, un authentique réformiste, un cérébral, un pédagogue, mon camarade préféré après DSK.
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Emmanuel Mousset, at 10:11 PM
Non Emmanuel tu te trompes complètement : D’abord, tu donnes de l’importance à un article amputé par rapport à son original et ensuite à cause d’une interprétation très erronée de mes propos. Je n’ai pas de nostalgie envers le communisme qui t’effraye tant. Il y a longtemps que mettre des étiquettes aux citoyens qui s’expriment spontanément avec un avis qui diffère du discours personnel, est une pratique malheureuse que tu parviendras un jour à revaloir. Je n’ai pas non plus de problèmes, je peux te l’assurer : ni avec le communisme qui ne m’effraie pas, ni avec l’anticommunisme qui te ronge.
J’ai l’impression que tu cherches à provoquer ma réaction et je serais bref parce que je pense que tu as beaucoup d’autres choses plus importantes à faire. Moi aussi. Je réponds plutôt du fait de l’intérêt suscité parmi les gens que je connais et qui m’apprécient (sans étiquettes) et qui m’ont dit que tu avais un blog. (qu’il soit du même nom que celui qui s’est mis à la tête du plus grand prédateur social de la planète, n’est pas le hasard j’imagine).
La flamme olympique il y a très longtemps qu’elle est allumée au néon et son sort m’est complètement indifférent. Ce n’est plus de « jeux olympiques » qu’il s’agit, mais de « guerre olympique ». L’argent pourrit tout et la solidarité devient un mot vide. Maintenant tout est compétition et marchandise.
L’acharnement médiatique n’est que l’expression de l’hypocrisie des dirigeants (européens, asiatiques, français ou chinois). Comme tu le dis, le peuple tibétain subit une situation d’oppression depuis plus de 50 ans. Garde-toi bien de demander à Bush et Sarkozy de venir le libérer, on connaît les conséquences. Toi, si intéressé par le peuple chinois, tu dois savoir l’impact social, économique, environnemental de la mascarade olympique. Bien sûr qu’il y a des millions d’euros en « jeux ». Mais, on ne nous raconte jamais la dévastation qui reste après la fête. Qui en profite ? Allez, laissons la naïveté aux accrocs manipulés. Je t’assure que c’est le « peuple » chinois qui en pâtira. Bien sûr le « peuple » tibétain aussi. C’est l’utilisation des principes des droits de l’homme qui débordent d’opportunisme.
Mon maoïsme inexistant ne nous apprendra rien de nouveau. Que ce soit par rapport à la Chine ou par rapport à la Colombie. Je vois bien que tu ne connais de la Colombie que ce que tu trouves dans les médias. C’est normal. Peut-être que c’est pour ça que tu ne sais pas qu’il y a plus de 4 millions de déplacés internes, que ce pays détient le chiffre le plus élevé de syndicalistes assassinées, que plus de 80 députés font l’objet d’investigations par la Cour Suprême de justice, que les plus proches d’Uribe sont en prison, en fuite ou protégés par toutes sortes d’immunité (jolie façons de dire impunité) ? Tu sais que tous ceux qui trouvent intolérable cette situation sont menacés de mort ? Que le nombre de réfugiés, exilés, demandeurs d’asile a explosé ces dernières années ? Que les paramilitaires étaient au début de son mandat quelques 5.000, qu’il en a amnistié 20.000 et qu’ils sont encore 15.000 armés pour défendre les intérêts des Etats-Unis et qu’ils sont en train de se constituer en tant que projet de société ? Et tu sais que tout ça n’a pas miné la popularité d’Uribe parce « c’est le seul qui nous sauvera de ces maoïstes, terroristes de Farc »… Non Emmanuel je ne vais pas répéter ce qui est dit dans les médias de ton choix. Bien sûr que la situation des otages (retenus, prisonniers, comme tu veux) des Farc est insoutenable, je ne la justifie pas de mon « indulgence coupable ». Et que dirais-tu si les membres de la Fédération Internationale des Comités Ingrid Betancourt, (qui, avec leur mobilisation ont commencé à connaître la réalité cachée par ce rideau de fumée) te disaient qu’ils ont pris conscience que Uribe est le dernier intéressé dans sa libération ? Peut-être se retrouveront-ils aussi dans la liste des maoïstes communistes qui ont envahi ton espace politique vital ?
Viktor
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Anonyme, at 9:32 PM
Merci Viktor pour tes précisions. J'en ai pris bonne note. Elles éclairent mieux en effet ton point de vue, que je perçois un peu différemment. Chacun maintenant se fera son idée et jugera.
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Emmanuel Mousset, at 10:23 PM
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