L'Aisne avec DSK

04 juin 2008

Droit de suite.

Bonjour à toutes et à tous.

J'aimerais revenir sur trois sujets abordés dans de récents billets:

1- J'ai soutenu que sur les 35 heures Xavier Bertrand venait de commettre sa première erreur politique, une erreur de casting en quelque sorte, chez ce ministre qui veut soigner son image "sociale": non respect d'un accord, refus du dialogue, remise en cause des 35 heures. En tant que ministre du Travail, il portera cette faute longtemps si la gauche est critique, offensive et si elle sait le lui rappeler. Pourquoi revenir là-dessus, dont j'ai déjà parlé? Parce que François Bayrou a porté hier sur LCI un jugement qui va dans ce sens, à propos de cet accord dénaturé et des attaques contre les 35 heures:

"C'est quelque chose qui restera à mon sens comme une des erreurs principales des 12 ou 13 derniers mois de la nouvelle législature." C'est "probablement un moment de tournant, de bascule grave dont il sortira des choses qui ne sont pas favorables pour la société française."

2- A propos d'Olivier Besancenot et de son rejet du marché, je veux rappeler avec force combien le marché est lié à la liberté, combien la liberté n'est pas séparable du marché. Tout système économique qui refuse le marché (je ne connais que le communisme qui ait fait cette expérience) est nécessairement liberticide. Une économie administrée, étatisée, collectivisée ne peut qu'étouffer les libertés individuelles. C'est quasiment une loi de l'histoire. Quel régime échappe à cette exception? Citez-moi un seul, je n'en vois pas. La Commune de Paris n'a duré que quelques mois et ne concernait qu'une ville. Elargie au pays entier, s'installant dans la durée, elle aurait probablement produit ce qui s'est passé ailleurs et après, quand ce type de système s'est mis en place.

Le culte de l'Etat passe pour être un thème de gauche. Mais non! La puissance de l'Etat peut être malfaisante, destructrice. L'étatisme n'est pas une garantie de progressisme. Les fonctionnaires peuvent eux aussi, comme les chômeurs selon Marx, constituer une "armée de réserve" dont l'utilisation par l'Etat n'est pas nécessairement émancipatrice. On oublie trop souvent que beaucoup de courants de gauche, y compris le marxisme, qui de ce point de vue est proche de l'anarchisme, sont critiques et hostiles à l'Etat, prônant, de Proudhon à Marx, son "dépérissement". C'est le soviétisme qui a exalté l'Etat et en a fait une fin, alors qu'il ne devrait être qu'un moyen, un instrument.

3- J'ai cité hier L'Union et l'article de Loïc Chaux, qui montrait que les gens du voyage sont des personnes respectables et que la discrimination à leur égard est hélas bien réelle. L'Union d'aujourd'hui, sous la plume de Lucie Lefebvre, revient sur les incidents au stade Debresie, dont je retire quelques enseignements:

a- Ces incidents sont graves, perturbateurs et pénalisants, puisque le stade pourrait perdre son homologation.

b- Les déprédations sont nombreuses mais il n'y a eu pour l'instant aucun blessé.

c- Les fauteurs de trouble sont clairement identifiés: ils proviennent de l'aire d'accueil.

d- Les réponses apportées (médiateurs, places gratuites) n'ont rien donné.

Que faire? Fort de ces 4 donnée, celle ou celui qui règlera ce problème d'ordre public sera un politique, au sens où je l'entends: toute personne qui contribue à solutionner les problèmes de la cité. Pour le moment, le dossier est entre les mains de l'opposition. Nous verrons bien ce qu'il en sortira.


Bon après-midi.