Au revoir Jean-Louis.
Bonjour à toutes et à tous.
Jean-Louis Cabanes fêtait hier, au collège Hanotaux, son départ à la retraite, de même que quelques membres du personnel de l'établissement. La foule des amis et des connaissances était nombreuse pour cette conviviale soirée. Jean-Louis restera encore un peu parmi nous avant de rejoindre son midi natal, tout en gardant un lien avec Saint-Quentin puisque son épouse et sa famille sont de Fargniers.
J'ai connu Jean-Louis en 1996-1997, alors que j'étais encore parisien mais travaillant déjà à Saint-Quentin. C'était lors d'un stage syndical dans le Nord. Puis je l'ai revu lors de la campagne des législatives de 1997, dans une réunion avec Odette Grzegzulka salle de Vermand. J'avais pris un paquet de tracts pour diffusion auprès de mes collègues, bien que membre de la section du XIXème arrondissement et militant donc là-bas. Jean-Louis a été dès le début ce qu'il est resté jusqu'à la fin, le meilleur soutien d'Odette, son homme de confiance, son bras droit, celui qui aura été, pendant 10 ans, le n°2 du Parti socialiste local, si on peut parler ainsi.
Dans mon premier contact avec lui, j'ai compris qu'il avait adhéré au PS, très ancien sympathisant socialiste qu'il était, parce que la venue d'Odette était pour lui, après des années et des années de déchirements à gauche, l'espoir du rassemblement et de la victoire. De fait, le rassemblement a eu lieu, et avec lui la victoire de 1997 (que je n'ai pas vécue, m'installant à Saint-Quentin en 1998). 1997-2001, ce furent les 4 années heureuses du socialisme saint-quentinois, où nous étions nombreux, unis, autour d'une député-leader que personne alors ne contestait. Les courants avaient un rôle très secondaire, je savais à peine ce qu'était un poperéniste, à tel point qu'en 1999, je me propose pour devenir directeur de campagne d'Anne Ferreira pour les élections européennes. Une autre époque, presque un autre monde!
La terrible défaite de 2001 a tout bouleversé, par petits bouts. Jean-Louis est resté le même, imperturbable dans la tourmente. C'est là que nos chemins se sont progressivement séparés. Je ne croyais plus en Odette, lui y croyait encore. Le conflit entre nous est allé assez loin, mais autant que je m'en souvienne, sans les divisions publiquement spectaculaires que nous traversons aujourd'hui. Pour une raison très simple: même contestée, même simple conseillère municipale, Odette restait un leader, en lequel beaucoup se reconnaissaient. Alors que maintenant, aucun leader socialiste ne s'impose, les dissensions ne sont plus régulées, tout vole en éclat, personne ne respecte plus personne.
Deuxième sur la liste de gauche en 2001, élu conseiller municipal, secrétaire de section depuis 2004, responsable associatif, Jean-Louis Cabanes a tenu un rôle politique majeur dans la vie du PS local pendant une bonne dizaine d'années, beaucoup plus que moi. Autant j'étais médiatisé mais marginalisé, autant il était discret mais influent. La vie est décidément mal faite... Pour ma part, j'en retiens que chacun doit avoir sa place dans une organisation politique, qu'il faut tirer profit de tous les talents, que la victoire est le résultat de cette difficile alchimie collective, que la droite réussit si bien à Saint-Quentin.
Dix ans après, la rechute est douloureuse. Il y a un point politique que je partageais très fort avec Odette et Jean-Louis: il fallait rompre avec le passé, ouvrir un nouveau chapitre du socialisme saint-quentinois, ne pas réintégrer ceux qui avaient été exclus du PS autour de 1995 et qui se faisaient ridiculement appeler les "sans papiers", dont un certain Jean-Pierre Lançon. A Saint-Quentin, nous ne vivons pas en 2008 mais en 1988! Je nuance mon propos: la réintégration de Jean-Pierre n'était pas inadmissible, mais lui donner un rôle politique de premier plan en en faisant la tête de liste municipale, ça, ce n'était pas admissible.
Je veux terminer cet au revoir par un regret et un rire:
Le regret, c'est de n'avoir pas été suffisamment ami avec Jean-Louis alors que c'était tout à fait possible... s'il n'y avait pas eu la politique. J'ai coutume de dire qu'en politique, il n'y a pas d'amis, et je crois que c'est profondément vrai. Mais tout de même, autre chose entre nous aurait été possible, qui a peut-être commencé à se mettre en place vers la fin, quand la politique (encore elle!), changeant de tournure, nous a rapprochés. Trop tard?
Le rire, c'est un épisode que je n'oublierai pas: en 2001, après la défaite des municipales, au plus fort du conflit entre Jean-Louis et moi, je quitte une réunion très houleuse, dans notre ancien local rue Faidherbes. C'est l'hiver, il fait froid, je suis bien emmitouflé dans mon manteau. Mais une demi-heure plus tard, cherchant je-ne-sais-quoi dans mes poches, je me rends compte que ce n'est pas mon manteau, mais celui de Jean-Louis, qui lui bien sûr a pris le mien, tout aussi inconsciemment. Comme quoi la politique, par moments, n'est jamais très loin du comique.
Au revoir Jean-Louis,
et à vous tous bonne matinée,
avec bien sûr les résultats du bac.
Jean-Louis Cabanes fêtait hier, au collège Hanotaux, son départ à la retraite, de même que quelques membres du personnel de l'établissement. La foule des amis et des connaissances était nombreuse pour cette conviviale soirée. Jean-Louis restera encore un peu parmi nous avant de rejoindre son midi natal, tout en gardant un lien avec Saint-Quentin puisque son épouse et sa famille sont de Fargniers.
J'ai connu Jean-Louis en 1996-1997, alors que j'étais encore parisien mais travaillant déjà à Saint-Quentin. C'était lors d'un stage syndical dans le Nord. Puis je l'ai revu lors de la campagne des législatives de 1997, dans une réunion avec Odette Grzegzulka salle de Vermand. J'avais pris un paquet de tracts pour diffusion auprès de mes collègues, bien que membre de la section du XIXème arrondissement et militant donc là-bas. Jean-Louis a été dès le début ce qu'il est resté jusqu'à la fin, le meilleur soutien d'Odette, son homme de confiance, son bras droit, celui qui aura été, pendant 10 ans, le n°2 du Parti socialiste local, si on peut parler ainsi.
Dans mon premier contact avec lui, j'ai compris qu'il avait adhéré au PS, très ancien sympathisant socialiste qu'il était, parce que la venue d'Odette était pour lui, après des années et des années de déchirements à gauche, l'espoir du rassemblement et de la victoire. De fait, le rassemblement a eu lieu, et avec lui la victoire de 1997 (que je n'ai pas vécue, m'installant à Saint-Quentin en 1998). 1997-2001, ce furent les 4 années heureuses du socialisme saint-quentinois, où nous étions nombreux, unis, autour d'une député-leader que personne alors ne contestait. Les courants avaient un rôle très secondaire, je savais à peine ce qu'était un poperéniste, à tel point qu'en 1999, je me propose pour devenir directeur de campagne d'Anne Ferreira pour les élections européennes. Une autre époque, presque un autre monde!
La terrible défaite de 2001 a tout bouleversé, par petits bouts. Jean-Louis est resté le même, imperturbable dans la tourmente. C'est là que nos chemins se sont progressivement séparés. Je ne croyais plus en Odette, lui y croyait encore. Le conflit entre nous est allé assez loin, mais autant que je m'en souvienne, sans les divisions publiquement spectaculaires que nous traversons aujourd'hui. Pour une raison très simple: même contestée, même simple conseillère municipale, Odette restait un leader, en lequel beaucoup se reconnaissaient. Alors que maintenant, aucun leader socialiste ne s'impose, les dissensions ne sont plus régulées, tout vole en éclat, personne ne respecte plus personne.
Deuxième sur la liste de gauche en 2001, élu conseiller municipal, secrétaire de section depuis 2004, responsable associatif, Jean-Louis Cabanes a tenu un rôle politique majeur dans la vie du PS local pendant une bonne dizaine d'années, beaucoup plus que moi. Autant j'étais médiatisé mais marginalisé, autant il était discret mais influent. La vie est décidément mal faite... Pour ma part, j'en retiens que chacun doit avoir sa place dans une organisation politique, qu'il faut tirer profit de tous les talents, que la victoire est le résultat de cette difficile alchimie collective, que la droite réussit si bien à Saint-Quentin.
Dix ans après, la rechute est douloureuse. Il y a un point politique que je partageais très fort avec Odette et Jean-Louis: il fallait rompre avec le passé, ouvrir un nouveau chapitre du socialisme saint-quentinois, ne pas réintégrer ceux qui avaient été exclus du PS autour de 1995 et qui se faisaient ridiculement appeler les "sans papiers", dont un certain Jean-Pierre Lançon. A Saint-Quentin, nous ne vivons pas en 2008 mais en 1988! Je nuance mon propos: la réintégration de Jean-Pierre n'était pas inadmissible, mais lui donner un rôle politique de premier plan en en faisant la tête de liste municipale, ça, ce n'était pas admissible.
Je veux terminer cet au revoir par un regret et un rire:
Le regret, c'est de n'avoir pas été suffisamment ami avec Jean-Louis alors que c'était tout à fait possible... s'il n'y avait pas eu la politique. J'ai coutume de dire qu'en politique, il n'y a pas d'amis, et je crois que c'est profondément vrai. Mais tout de même, autre chose entre nous aurait été possible, qui a peut-être commencé à se mettre en place vers la fin, quand la politique (encore elle!), changeant de tournure, nous a rapprochés. Trop tard?
Le rire, c'est un épisode que je n'oublierai pas: en 2001, après la défaite des municipales, au plus fort du conflit entre Jean-Louis et moi, je quitte une réunion très houleuse, dans notre ancien local rue Faidherbes. C'est l'hiver, il fait froid, je suis bien emmitouflé dans mon manteau. Mais une demi-heure plus tard, cherchant je-ne-sais-quoi dans mes poches, je me rends compte que ce n'est pas mon manteau, mais celui de Jean-Louis, qui lui bien sûr a pris le mien, tout aussi inconsciemment. Comme quoi la politique, par moments, n'est jamais très loin du comique.
Au revoir Jean-Louis,
et à vous tous bonne matinée,
avec bien sûr les résultats du bac.
22 Comments:
Dans la vie, c'est important d'etre capable de se projeter vers l'avenir.
Ce que je retiens de tout cela, c'est que pendant 10a, le clan OG a régné sans partage sur la section locale du ps et pour quel résultat.
1 victoire législative,
2 défaites législatives
2 défaites municipales au 1er tour.
Mais ni le n°1, ni le n°2 du ps local n'aurait de part de responsabilités dans cette histoire.
En vous conseillant de ne pas vous présenter ou de ne pas présenter de candidat pour la tete de liste municipale, le camarade Cabanes a livré la section a JPL ou s'est arrangé pour que les divisions demeurent et se perpétuent.
Je crois me souvenir qu'il y a quelques temps, nous avions eu une discussion sur le poste de secrétaire de section qui allait etre vacant suite au départ de son titulaire.
Vous m'aviez expliqué qu'il n'était nullement question qu'il s'en aille,
soit vous étiez moins bien informé que moi,
soit vous avez fait celui qui en dit moins qu'il n'en sait.
Quand on prone la transparence, ne pas etre suffisament bien informé ou faire celui qui ne sait pas, ce n'est pas gage d'efficacité.
By grandourscharmant, at 11:40 AM
j'ai lu attentivement vos commentaires.
je me pose la simple question : êtes vous fait pour faire de la politique?
By Anonyme, at 1:43 PM
Moi aussi je les ai lus. Je pense que oui.
Ses analyses sont plutot fines non?
Evidemment quand on n'est pas d'accord avec EM, soit on ne comprend pas, soit on est sectaire, soit on n'est pas un homme de dialogue.
By Anonyme, at 2:10 PM
A l'avant-dernier anonyme:
Vous posez une bonne question, mais c'est à vous d'apporter une réponse. Moi, je suis trop partie prenante pour émettre un avis objectif.
By Emmanuel Mousset, at 6:52 PM
A GOC:
Quand vous m'avez posé la question sur notre secrétaire de section, il n'était pas encore question qu'il parte. On appelle ça un changement de situation, et ce sont des choses qui arrivent dans la vie.
By Emmanuel Mousset, at 6:54 PM
Au dernier anonyme:
Ne cherchez pas si loin ne compliquez pas tout: quand on n'est pas d'accord avec moi, c'est tout simplement qu'on n'est pas d'accord avec moi, ni plus ni moins. Désolé pour la tautologie.
By Emmanuel Mousset, at 6:56 PM
Si vous en restez à cette version,
dites plutot que vous n'étiez pas au courant qu'il allait partir.
D'apres ce que j'ai su, son départ était acté des avant les municipales, ce genre de choses, ça ne se décide pas du jour au lendemain.
Comment voulez vous peser en politique, si vous n'etes pas au courant de ce qui peut se passer.
Avez pris la peine de lire l'union du jour, l'article sur les cigares du pharaon ?
http://www.lunion.presse.fr/index.php/cms/13/article/151651/
Où en etes vous toujours à vous informer,
décidement vous avez raison,
je ne peux rien vous apporter.
Et de toute façon, si je pouvais vous apporter quelque chose,
qu'en feriez vous ?
Pas grand chose, je le crains.
By grandourscharmant, at 7:08 PM
Ecoutez, l'ours, occupez-vous de vos fesses et pas du PS. Vous n'en êtes pas et vous prétendez tout savoir (sur des éléments par ailleurs très secondaires, comme par hasard...). Est-ce que je vais, moi, vous raconter ce qui se passe dans votre UMP locale? Alors taisez-vous et mêlez-vous de ce qui vous regarde.
Quant à Claude Gewerc, je vous promets un petit billet là-dessus prochainement, et qui n'ira certainement pas dans le sens que vous souhaitez. Homme de droite vous êtes, homme de droite vous resterez, malgré toutes vos simagrées.
Ca suffit comme ça, l'ours: A la cage!
By Emmanuel Mousset, at 11:48 PM
Ridicule, grotesque.
By Anonyme, at 12:15 AM
Vous avez raison, un ours en cage est toujours ridicule et grotesque. On appelle ça une "bête de cirque". Vous voulez jouer au dompteur?
By Emmanuel Mousset, at 9:22 AM
Un peu plus ridicule, un peu plus grotesque.
By Anonyme, at 11:32 AM
Encore un anonyme pas très marrant. Il a dû se reconnaître lui aussi dans la "bête de cirque". Dans la cage, comme les autres! Je vais bientôt pouvoir ouvrir une ménagerie, dédiée bien sûr à la bêtise humaine.
By Emmanuel Mousset, at 12:27 PM
Comme chacun peut le constater on atteint quand même des sommets.
By Anonyme, at 12:49 PM
Il y a une dérive dans ce blog.
Emmanuel, tu es beaucoup plus virulent avec les "trolls" qu'à une certaine époque. On te comprend, mais ça se retourne contre toi...
Discuter avec des trolls, courtoisement ou pas, est inutile : ils sont là pour faire chier, point.
Alors pourquoi ne pas supprimer leurs commentaires ?
On sait, pas de censure... Mais dans la vie "réelle", quand un abruti nous gonfle, on peut tourner les talons... alors pourquoi pas adopter la même attitude dans le monde "virtuel" ?
A la fin, on ne vient plus sur le blog pour ses idées politiques, mais pour compter les points... C'est dommage, non ?
Amitiés
By Anonyme, at 1:58 PM
claudine, tu devrais faire de la politique.
By Anonyme, at 2:36 PM
Claudine et Thierry, bonjour.
C'est bien ce que vous dites mais faudrait peut être un tout petit peu argumenter.
Ca c'est sur que si vous restez entre vous, à tourner en rond , a vous congratuler et à penser que vous etes géniaux,vous allez être tranquilles!..
et puis surtout l'autre vous fera pas "chier" comme vous dites.
By Anonyme, at 2:36 PM
A Claudine et Thierry:
- Comme vous le savez, un strauss-kahnien est un incorrigible libéral. Tout idée de censure me révulse. L'idée de supprimer un commentaire m'est difficile à accepter.
- La présence d'idiots sur ce blog ne me gêne pas outre mesure. C'est un hommage du vice à la vertu, de la bêtise à l'intelligence.
- La vraie bêtise est insignifiante. On ne risque absolument rien à se frotter à elle. Pas de danger! Ca n'est pas une maladie contagieuse.
- Il y a une vertu pédagogique à laisser s'exprimer les imbéciles. Ils nous montrent involontairement ce qu'il ne faut pas faire.
- Les trolls, ce sont mes "bêtes de cirque", mes animaux sauvages. Les voir danser et s'agiter me délasse, me détend. On ne peut pas toujours être sérieux.
- Et puis, quand je les fouette et les frappe, c'est pour moi un exutoire, un défoulement. Comme ce ne sont que des bêtes, elles reviennent sans problème.
- Aucune crainte à voir le niveau de ce blog régresser: les billets sont dans la profondeur, les commentaires dans la légèreté. Ca fait un partage équilibré.
By Emmanuel Mousset, at 6:20 PM
quasimodo,
notre troll et notre elephant man à nous,
on joue avec il ne s'en rend meme pas compte.
faut dire c pas futé un troll.
vive le troll avec DSK
By Anonyme, at 6:54 PM
Vous etes qd mm un peu laudatif pour les billets et singulièrement injuste pour certains commentaires.
By Anonyme, at 11:36 PM
Excellente remarque: laudatif quand il le faut, injuste quand certains commentaires le méritent. Il faut toujours se mettre au niveau de son interlocuteur. Ce serait lui faire trop d'honneur de l'élever quand il est bien bas.
By Emmanuel Mousset, at 12:35 AM
A l'anonyme de 2:10PM :
Malentendu...
On n'a pas dit fallait supprimer les billets de tous les contradicteurs : on ne parlait que des "trolls".
On aimerait bien lire des "contradicteurs de bonne foi" sur ce blog... mais ils sont trop rares !
A Emmanuel :
Le refus de la censure ne peut être un principe... car dans certains cas, c'est une obligation 'démocratique' (si tu as des commentaires incitant à la violence, à la haine raciale, etc...).
Bon, comme on n'en est pas encore là, ton commentaire de 6:20PM est très convaincant... Alors vive les blaireaux, les aigris et autres néo-cons sarkozystes !
By Anonyme, at 1:08 AM
Je supprimerai bien sûr tout commentaire que la loi condamne, car ce blog, y compris les commentaires extérieurs, sont sous ma responsabilité.
By Emmanuel Mousset, at 12:31 PM
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