A côté de la plaque.
Bonjour à toutes et à tous.
Dans L'Aisne Nouvelle du 21 juin, Isabelle Vasseur, député UMP de l'Aisne, tient les mâles propos que voici:
"La résistance s'amplifie et le collectif prend de l'ampleur. Nous avons déjà écrit au ministre de l'Intérieur. De mon côté, j'ai interpellé par courrier les maires de ma circonscription (Fère-en-Tardenois). Nous aimerions que les partisans de notre collectif posent des affiches à l'entrée de leur commune pour exprimer cette résistance."
Aux armes citoyens! Résistance, résistance! Mais de quoi s'agit-il? Je vous fais languir un peu. En tout cas, le vocabulaire employé l'atteste, c'est du sérieux, du grave même. C'est le rôle des parlementaires d'être les vigies de la République, les éclaireurs de l'opinion publique. On a vu ça de tout temps, dans la Rome impériale quand les sénateurs portaient fièrement la toge, symbole de leur dignité, ou sous la Révolution française, quand les représentants du peuple prenaient lyriquement la parole.
Alors, quel est le combat de la citoyenne Vasseur, dépositaire de la souveraineté nationale, expression du suffrage universel? Son appel à résister vise-t-il le combat contre la grande pauvreté, le refus de la discrimination contre les étrangers, ou je-ne-sais quelle autre noble cause, telle qu'un parlementaire est censé en défendre? Non, vous n'y êtes pas du tout, ce n'est rien de tout ça. Le collectif se nomme "Jamais sans mon département" et se bat pour... garder le numéro du département sur les plaques d'immatriculation des automobiles. Voilà où est tombée la République! Au ras des tuyaux d'échappement!
Pourtant, le drame a été évité: le numéro des départements peut figurer, mais de façon facultative. Pour nos glorieux résistants, c'est insuffisant: ils demandent à ce que la mesure soit obligatoire. Pas de demi-mesure, la résistance jusqu'au bout du bout.
Cette réforme n'est pas faite pour embêter mais pour simplifier. Depuis 1950, nous sommes arrivés à 13 millions de plaques chaque année. Il faut rationaliser le système. Un numéro à vie, ce sont des formalités et des dépenses en moins, et le petit numéro départemental en plus, puisqu'on peut le conserver. Rien n'y fait, nos parlementaires se sont transformés en sénateurs romains et en tribuns révolutionnaires pour défendre les plaques et leurs numéros départementaux. Drôles de numéros, en effet!
A mes lecteurs de droite qui m'en voudraient si j'omettais de le préciser, ce collectif rassemble aussi des députés socialistes, dont Alain Vidalies. Mais ni Balligand, ni Dosière, ni Desallangre. Tant mieux. L'honneur est sauf, même si le ridicule n'a jamais tué personne, surtout en politique.
Bonne fin de matinée.
Dans L'Aisne Nouvelle du 21 juin, Isabelle Vasseur, député UMP de l'Aisne, tient les mâles propos que voici:
"La résistance s'amplifie et le collectif prend de l'ampleur. Nous avons déjà écrit au ministre de l'Intérieur. De mon côté, j'ai interpellé par courrier les maires de ma circonscription (Fère-en-Tardenois). Nous aimerions que les partisans de notre collectif posent des affiches à l'entrée de leur commune pour exprimer cette résistance."
Aux armes citoyens! Résistance, résistance! Mais de quoi s'agit-il? Je vous fais languir un peu. En tout cas, le vocabulaire employé l'atteste, c'est du sérieux, du grave même. C'est le rôle des parlementaires d'être les vigies de la République, les éclaireurs de l'opinion publique. On a vu ça de tout temps, dans la Rome impériale quand les sénateurs portaient fièrement la toge, symbole de leur dignité, ou sous la Révolution française, quand les représentants du peuple prenaient lyriquement la parole.
Alors, quel est le combat de la citoyenne Vasseur, dépositaire de la souveraineté nationale, expression du suffrage universel? Son appel à résister vise-t-il le combat contre la grande pauvreté, le refus de la discrimination contre les étrangers, ou je-ne-sais quelle autre noble cause, telle qu'un parlementaire est censé en défendre? Non, vous n'y êtes pas du tout, ce n'est rien de tout ça. Le collectif se nomme "Jamais sans mon département" et se bat pour... garder le numéro du département sur les plaques d'immatriculation des automobiles. Voilà où est tombée la République! Au ras des tuyaux d'échappement!
Pourtant, le drame a été évité: le numéro des départements peut figurer, mais de façon facultative. Pour nos glorieux résistants, c'est insuffisant: ils demandent à ce que la mesure soit obligatoire. Pas de demi-mesure, la résistance jusqu'au bout du bout.
Cette réforme n'est pas faite pour embêter mais pour simplifier. Depuis 1950, nous sommes arrivés à 13 millions de plaques chaque année. Il faut rationaliser le système. Un numéro à vie, ce sont des formalités et des dépenses en moins, et le petit numéro départemental en plus, puisqu'on peut le conserver. Rien n'y fait, nos parlementaires se sont transformés en sénateurs romains et en tribuns révolutionnaires pour défendre les plaques et leurs numéros départementaux. Drôles de numéros, en effet!
A mes lecteurs de droite qui m'en voudraient si j'omettais de le préciser, ce collectif rassemble aussi des députés socialistes, dont Alain Vidalies. Mais ni Balligand, ni Dosière, ni Desallangre. Tant mieux. L'honneur est sauf, même si le ridicule n'a jamais tué personne, surtout en politique.
Bonne fin de matinée.
30 Comments:
Il ne faut pas mépriser cet attachement des couches populaires à une plaque minéralogique et ce besoin d'identification.
C'est selon le sociologue Jean Viard "la lutte des mobilités".(voir article dans le nouvel obs du 12 au18 juin).
By Anonyme, at 1:08 PM
Je ne méprise pas, je me marre. J'ai le droit, non?
Les couches populaires? Qu'en savez-vous? Je connais des prolos qui se fichent pas mal du numéro sur leur bagnole.
J'irai voir l'article, mais pour moi, c'est plutôt "la lutte des immobilités".
By Emmanuel Mousset, at 1:24 PM
Puisque vous n'avez pas lu l'article n'en parlez pas!
Si vous aviez lu l'article vous sauriez sociologiquement comment se répartissent les partisans et les adversaires de la nouvelle plaque.
Mais comme vous savez tout vous foncez tête baissée.. pour dire une grosse connerie.
Réfléchissez, prenez un peu de recul puis commencez à avancer des arguments.C'est ainsi que l'on progresse.
By Anonyme, at 1:33 PM
Il y a quelque chose de plus haut que l'orgueil, et de plus noble que la vanité, c'est la modestie ; et quelque chose de plus rare que la modestie, c'est la simplicité."
Antoine de Rivarol.
c'est ma derniére ntervention sur ce site
VAL
By Anonyme, at 2:07 PM
A l'anonyme sociologue:
Je n'ai pas besoin d'un article pour me faire ma propre idée sur le sujet. Cette attitude porte un nom: on appelle ça l'intelligence, qui ne se borne pas à réciter ce que pense les autres. Essayez à votre tour, vous serez agréablemement surpris et vous m'en direz des nouvelles!
By Emmanuel Mousset, at 4:20 PM
A Val:
La modestie, beurk! La simplicité, bof! Non, rien ne vaut l'ambition (donc une forme d'orgueil). Mais ce n'est pas permis à tout le monde...
Ta dernière intervention? Avant la prochaine, bien sûr... J'adore le coup de la fausse sortie, que tu nous as déjà fait. Il faut d'ailleurs beaucoup d'orgueil pour partir ainsi, mais beaucoup d'humilité pour rester et, comme moi, taper laborieusement chaque jour quelques billets.
By Emmanuel Mousset, at 4:25 PM
ta vie perso doit être vraiment "bizarre", trés triste, si tu n'accepte pas l'attachement, les sentiments, l'appartenance et que tu les confond avec intelligence,; sûrement pas d'enfant...A LA BELLE VIE
u petit cerveau, pas de coeur et beaucoup d'orgueil
By Anonyme, at 7:29 PM
Quand même allez voir l'article, on ne sait jamais.
Et en plus vous avez perdu une lectrice, c'est bête quand même.
Pour que vous puissiez dire ça même à VAL c'est que vraiment que votre vie doit être triste.
By Anonyme, at 8:13 PM
Snif snif, que d'émotions dans les deux précédents commentaires, on se croirait dans "Les feux de l'amour". Pour qui le prochain kleenex?
By Emmanuel Mousset, at 8:32 PM
t'en aura sans doute jamais besoin
By Anonyme, at 8:49 PM
réussir à ne pas dire un mot sur la fete du cinéma qui bat son plein en ce moment, c'est effectivement etre à coté de la plaque.
"Au bout de la nuit",
le réalisateur David Ayer et le scénariste-écrivain James Ellroy ont plutot bien travaillé ensemble.
Surement le meilleur film à l'affiche, cette semaine à st-quentin.
By grandourscharmant, at 9:30 PM
Pas d'accord. Je vais rarement au cinéma (à part mon ciné-philo), mais je ne veux pas rater le dernier Romero, "Diary of the dead". Parce que les morts-vivants, j'ai l'impression d'en être entouré!
By Emmanuel Mousset, at 9:48 PM
le romero est assez convenu, presque caricatural, il manque de subtilité.
l'aspect cinématographique a déjà été mieux maitrisé
le fond n'est pas inintéressant mais la charge idéologique est un peu confuse et diffuse.
On surfe sur la mode des caméras subjectives et du sous genre du film qui raconte l'histoire d'un film.
Pas inintéressant mais pas le film de l'année.
By grandourscharmant, at 1:17 AM
Si vous voulez du fond et de la forme, Speed Racer est le film qu'il vous faut.
Comme quoi,
c'est la grosse production avec les gros moyens qui est pertinente
alors que la plus petite production est bien trop convenu.
La critique des exces du libéralisme et de la société de consommation est bien plus virulente dans Speed Racer,
le film est bien plus complet, c'est une oeuvre vraiment intéressante.
Qui démontre bien que les problemes du libéralisme et du capitalisme sont le manque de controle, les monopoles, les exces de la bureaucratie, mais aussi, la planification à l'extreme et le refus de la vie et de ses impondérables qui tel un cours finira toujours par trouver un chemin.
L'homme n'est rien face à la nature, il ne pourra jamais, ni la controler, ni la maitriser.
Il faut apprendre intelligement à l'accompager.
By grandourscharmant, at 1:53 PM
Je note "Speed Racer". J'entends parler également de "Phénomènes".
Vous pourriez être mon conseiller en film fantastique, un genre que j'aime bien.
Quoique la politique à Saint-Quentin ait aussi un côté fantastique.
By Emmanuel Mousset, at 3:22 PM
ni fantastique, ni surréaliste la politique à st quentin,
presque banale
ce qui compte surtout dans un bon casting, ce ne sont pas tant les tetes d'affiches que les 2d roles
et il y en a quelques uns dont le costume est un peu trop large pour eux.
By grandourscharmant, at 5:54 PM
En ce qui me concerne, ça va, je porte des chemises un peu amples. Mais c'est pour cacher mon embonpoint et me donner une allure "nouveau philosophe". Que voulez-vous, on fait ce qu'on peut...
By Emmanuel Mousset, at 11:23 PM
Vous avez raison "juste une allure"
By Anonyme, at 12:13 AM
Selon Nietzsche, c'est le style qui fait l'homme. Avoir fière allure, c'est important, non?
By Emmanuel Mousset, at 9:18 AM
Et bin dis donc!!
By Anonyme, at 2:06 PM
Oui, je sais, ça impressionne toujours ceux qui n'ont aucune allure.
By Emmanuel Mousset, at 6:43 PM
C'est vrai que le ridicule n'a jamais tué personne.
By Anonyme, at 9:37 PM
Vous voyez que vous finissez par être d'accord avec moi...
By Emmanuel Mousset, at 9:48 PM
Franchement non.
By Anonyme, at 11:24 PM
Dans votre réponse, il y a un mot de trop: "franchement". Mais pour le "non", je veux bien vous croire.
By Emmanuel Mousset, at 6:39 PM
Je trouve ça con , franchement.
By Anonyme, at 8:09 PM
Forcément, quelqu'un de pas intelligent trouve tout con.
By Emmanuel Mousset, at 10:09 PM
Ah ça doit être ça un raisonnement en boucle!
By Anonyme, at 1:44 PM
Non, c'est un raisonnement linéaire, de cause à effet.
By Emmanuel Mousset, at 6:49 PM
En boucle ou linéaire c'est toujours très con quand même!
By Anonyme, at 3:10 AM
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