Parlez-moi d'Europe.
Bonjour à toutes et à tous.
C'est parti pour six mois, la France vient d'accéder à la présidence du Conseil de l'Europe. La Tour Eiffel, deux mois durant, mettra chaque soir une robe bleue pour célébrer l'évènement. Les symboles sont une bonne chose, d'autant que le Traité de Lisbonne les avait scandaleusement bannis. Mais il n'empêche, symbole ou pas, que l'Europe est mal partie, très mal partie. Hier soir sur France 3, Nicolas Sarkozy nous a rabattu les oreilles avec son Europe "concrète". Il joue sur la fibre populiste qui lui a si bien réussi dans les présidentielles françaises. Il n'est pas certain que l'effet soit le même à propos de l'Europe. Ce que j'attends d'un européen convaincu, ce n'est pas qu'il me parle du baril de pétrole, de l'effet de serre ou des flux migratoires, aussi cruciaux que soient ces sujets, mais qu'il me parle d'Europe. Or l'Europe, c'est quoi: une monnaie (c'est fait), une Constitution (c'est l'échec de 2005), une Défense ( pas un mot dans l'émission d'hier).
J'ajouterai, au risque de déplaire à mes camarades: L'Europe, ce n'est même pas "l'Europe sociale", ce slogan trop facile. Parle-t-on d'une "France sociale"? Bien sûr que non, surtout depuis qu'elle est gouvernée par Sarkozy. De même, le thème de "l'Europe sociale", pourtant cher au socialiste que je suis, fait très plaisir mais n'a pas beaucoup de sens. Tout dépend quelle majorité politique domine en Europe. Si celle-ci est conservatrice, vous aurez peu de chance d'avoir une Europe sociale. De plus, les questions sociales relèvent de la compétence nationale, pas vraiment européenne.
Non, ce que des socialistes et des européistes doivent s'approprier, ce sont deux dossiers de l'Europe politique. Car ce n'est ni l'Europe sociale avec la gauche, ni l'Europe économique avec la droite qui feront l'Europe, ce sera l'Europe politique, qui repose sur deux piliers:
1- L'organisation de l'Europe, son fédéralisme, sa Constitution, qu'il faut avoir le courage de remettre sur le tapis.
2- La Défense de l'Europe, la question militaire: l'Europe est née de la paix, elle se poursuivra par la paix. Nos dangers planétaires: la résurgence terroriste, la prolifération nucléaire.
Bref, il faut en finir avec l'Europe "concrète" à la Sarkozy ou le "pragmatisme" à la Bertrand. Il nous faut, plus que jamais, de l'idéologie, et une idéologie européenne. Sinon, il n'y aura pas d'Europe, ou alors une petite Europe de rien du tout.
Après le socialisme, avec le socialisme, mon idéal politique, c'est l'Europe, que les européistes défendent si mal. Exemple: Valéry Giscard d'Estaing, lundi de la semaine dernière, sur France-Inter. C'est un européen fervent et maladroit. Le non irlandais? Il l'explique par un manque d'informations. Comme si ce peuple aurait voté autrement en en sachant plus sur le traité! Mais non, les irlandais n'ont pas voulu de l' Europe parce qu'ils ont privilégié leur nation, tout simplement. Du coup, dans sa logique à lui, Giscard nous dit: informons mieux, faisons revoter et ça passera. C'est insultant pour le peuple irlandais. Et Giscard ajoute: il faudra adapter le texte de Lisbonne à la situation irlandaise, faire des concessions, des exceptions.
Là encore, ce n'est pas ainsi qu'on construira l'Europe, par un bricolage de tous les instants et des privilèges pour chaque pays. Le Traité de Lisbonne pour moi est mort, et le président polonais vient d'annoncer aujourd'hui qu'il ne le signerait pas. Il faut cesser ces ratifications grotesques qui ne mènent nulle part. Il faut reprendre le dossier européen autrement, et radicalement. Comment? A la façon indiquée plus haut. Tant qu'on mêlera le national à l'européen, il n'en sortira rien de bien, rien d'européen en tout cas. Ce qu'il faut? Ne parler que d'Europe. Revenir à la Constitution, qui est le grand projet européen, après la monnaie, avant la Défense. Mais cesser de consulter les peuples de chaque nation, qui soit ne répondent pas à la question posée, soit en profitent pour manifester leur identité nationale, comme il s'est passé en Irlande et auparavant en France.
Faire comment? Par un référendum au niveau européen qui engage tous les citoyens, qui montre que l'Europe est une réalité vivante dans son mode même de consultation. On me dit que ce n'est pas possible, que le référendum est inconnu dans certains pays, que les jours et les durées d'élections ne sont pas les mêmes. Il faut savoir ce qu'on veut: L'Europe ou pas l'Europe. Si c'est l'Europe, faisons tout pour que ce qui concerne l'Europe soit traité au niveau européen et pas au niveau national. Je crois que cette disposition ferait déjà avancer pas mal de choses.
Bon après-midi.
C'est parti pour six mois, la France vient d'accéder à la présidence du Conseil de l'Europe. La Tour Eiffel, deux mois durant, mettra chaque soir une robe bleue pour célébrer l'évènement. Les symboles sont une bonne chose, d'autant que le Traité de Lisbonne les avait scandaleusement bannis. Mais il n'empêche, symbole ou pas, que l'Europe est mal partie, très mal partie. Hier soir sur France 3, Nicolas Sarkozy nous a rabattu les oreilles avec son Europe "concrète". Il joue sur la fibre populiste qui lui a si bien réussi dans les présidentielles françaises. Il n'est pas certain que l'effet soit le même à propos de l'Europe. Ce que j'attends d'un européen convaincu, ce n'est pas qu'il me parle du baril de pétrole, de l'effet de serre ou des flux migratoires, aussi cruciaux que soient ces sujets, mais qu'il me parle d'Europe. Or l'Europe, c'est quoi: une monnaie (c'est fait), une Constitution (c'est l'échec de 2005), une Défense ( pas un mot dans l'émission d'hier).
J'ajouterai, au risque de déplaire à mes camarades: L'Europe, ce n'est même pas "l'Europe sociale", ce slogan trop facile. Parle-t-on d'une "France sociale"? Bien sûr que non, surtout depuis qu'elle est gouvernée par Sarkozy. De même, le thème de "l'Europe sociale", pourtant cher au socialiste que je suis, fait très plaisir mais n'a pas beaucoup de sens. Tout dépend quelle majorité politique domine en Europe. Si celle-ci est conservatrice, vous aurez peu de chance d'avoir une Europe sociale. De plus, les questions sociales relèvent de la compétence nationale, pas vraiment européenne.
Non, ce que des socialistes et des européistes doivent s'approprier, ce sont deux dossiers de l'Europe politique. Car ce n'est ni l'Europe sociale avec la gauche, ni l'Europe économique avec la droite qui feront l'Europe, ce sera l'Europe politique, qui repose sur deux piliers:
1- L'organisation de l'Europe, son fédéralisme, sa Constitution, qu'il faut avoir le courage de remettre sur le tapis.
2- La Défense de l'Europe, la question militaire: l'Europe est née de la paix, elle se poursuivra par la paix. Nos dangers planétaires: la résurgence terroriste, la prolifération nucléaire.
Bref, il faut en finir avec l'Europe "concrète" à la Sarkozy ou le "pragmatisme" à la Bertrand. Il nous faut, plus que jamais, de l'idéologie, et une idéologie européenne. Sinon, il n'y aura pas d'Europe, ou alors une petite Europe de rien du tout.
Après le socialisme, avec le socialisme, mon idéal politique, c'est l'Europe, que les européistes défendent si mal. Exemple: Valéry Giscard d'Estaing, lundi de la semaine dernière, sur France-Inter. C'est un européen fervent et maladroit. Le non irlandais? Il l'explique par un manque d'informations. Comme si ce peuple aurait voté autrement en en sachant plus sur le traité! Mais non, les irlandais n'ont pas voulu de l' Europe parce qu'ils ont privilégié leur nation, tout simplement. Du coup, dans sa logique à lui, Giscard nous dit: informons mieux, faisons revoter et ça passera. C'est insultant pour le peuple irlandais. Et Giscard ajoute: il faudra adapter le texte de Lisbonne à la situation irlandaise, faire des concessions, des exceptions.
Là encore, ce n'est pas ainsi qu'on construira l'Europe, par un bricolage de tous les instants et des privilèges pour chaque pays. Le Traité de Lisbonne pour moi est mort, et le président polonais vient d'annoncer aujourd'hui qu'il ne le signerait pas. Il faut cesser ces ratifications grotesques qui ne mènent nulle part. Il faut reprendre le dossier européen autrement, et radicalement. Comment? A la façon indiquée plus haut. Tant qu'on mêlera le national à l'européen, il n'en sortira rien de bien, rien d'européen en tout cas. Ce qu'il faut? Ne parler que d'Europe. Revenir à la Constitution, qui est le grand projet européen, après la monnaie, avant la Défense. Mais cesser de consulter les peuples de chaque nation, qui soit ne répondent pas à la question posée, soit en profitent pour manifester leur identité nationale, comme il s'est passé en Irlande et auparavant en France.
Faire comment? Par un référendum au niveau européen qui engage tous les citoyens, qui montre que l'Europe est une réalité vivante dans son mode même de consultation. On me dit que ce n'est pas possible, que le référendum est inconnu dans certains pays, que les jours et les durées d'élections ne sont pas les mêmes. Il faut savoir ce qu'on veut: L'Europe ou pas l'Europe. Si c'est l'Europe, faisons tout pour que ce qui concerne l'Europe soit traité au niveau européen et pas au niveau national. Je crois que cette disposition ferait déjà avancer pas mal de choses.
Bon après-midi.
7 Comments:
Avant d'habiter la maison, il faut la construire, et avant de rejouer le jeu de la consultation au niveau européen, il faut construire la maison commune qui servira de capitale pour l'ensemble des citoyens européen, à l'image de Brasilia et Washington. Il faut l'organiser à partir de l'existant, donc relier Strasbourg, Bruxelles et Luxembourg en continuant à réunir ensemble nos forces mises en commun pour jouer d'un effet de synergie.
By jpbb, at 7:37 PM
Mais oui bien sur comment ça s'appelle déja..... Schumann-kanfen ou qqch comme ça.
By Anonyme, at 9:25 PM
Parlez moi du quartier europe.....
By Anonyme, at 10:20 PM
Y SERT VRAIMENT A RIEN CE BLOG
By Anonyme, at 10:24 PM
Non, c'est juste que tu ne peux pas comprendre certains messages...manque de culture politique.....peut être.
By Anonyme, at 10:56 PM
Le quartier Europe, à Saint-Quentin, je connais bien, puisqu'il se trouve au coeur du canton nord, où j'ai été candidat en 2005, et où je serai peut-être à nouveau candidat en 2011... Petit clin d'oeil à quelqu'un qui connait lui aussi très bien ce quartier, et même mieux que moi, et que j'ai rencontré en fin d'après-midi...
Le quartier Europe, coeur du canton, et aussi coeur de notre électorat, quartier jeune et populaire, qu'il nous faudra reconquérir. Et tout commencera par là... dès 2011.
By Emmanuel Mousset, at 11:16 PM
vous voulez de l'europe
voilà de l'europe
en plus cela me semble etre particulierement approprié à la situation
http://www.dailymotion.com/relevance/search/final%2Bcountdown/video/x1dpz_europe-the-final-countdown_music
By grandourscharmant, at 5:23 PM
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