Au train où vont les choses...
Que faire pendant un voyage en train alors qu'on n'a rien à faire? En profiter pour méditer. Pas réfléchir sérieusement, scolairement, mais laisser aller son esprit, méditer agréablement, sans forcer. Bref penser. Mais penser à quoi? A rien, à ce qui vous vient en tête, par exemple penser au train dans lequel vous êtes. Pourquoi je vous raconte un peu bizarrement tout ça? Parce que c'est ce qui m'est arrivé la semaine dernière, dans le train qui me ramenait de Paris à Saint-Quentin. J'ai pensé au wagon où j'étais.
C'était pourtant un wagon tout à fait normal, banal, avec ses places individuelles disposées comme dans un avion. Pas facile de trouver une place, et pourtant la moitié étaient libres. Qu'est-ce qui se passe? Les voyageurs s'installent et beaucoup, au lieu de ranger leur bagage au-dessus d'eux, dans l'espace prévu à cet usage, l'installe sur le siège d'à côté. C'est plus pratique pour chercher dans ses affaires, ainsi à portée de main. Mais l'essentiel est peut-être ailleurs: la place est neutralisée, personne n'ose trop s'y mettre, déranger l'occupant, le faire se lever pour hisser un bagage parfois lourd.
Les voyageurs qui se risquent à cette demande le font avec une extrême politesse, se confondent en excuses, se proposent pour déplacer la valise ou le sac. Pourquoi toutes ces précautions? L'importun se sent en tort. Il vient de violer un espace individuel relativement protégé, il s'impose à autrui dans la promiscuité du lieu, il passe pour un envahisseur puisqu'il devient envahissant. Ce geste du bagage qu'on met pour protéger notre intimité, ce réflexe à ne pas vouloir de bon gré un compagnon de voyage, nous l'avons tous fait. C'est un signe de notre époque, que les sociologues appellent savamment l'individualisme.
Les trains sont-ils individualistes? Voilà la question que je me suis posé. Le train est un transport public. C'est un peu de la société sur les rails. Les concepteurs des wagons sont des gens sérieux, ils savent qu'ils doivent aménager un espace social, que plusieurs modes d'organisation sont possibles, qu'il faut choisir le meilleur, c'est-à-dire le plus sociable. En réfléchissant sur la composition d'un train (et je prends le train depuis bientôt 35 ans), je remarque que ses concepteurs ont hésité entre deux formules, qu'ils ont finalement conjuguées: le wagon avec des places individuelles (dont j'ai parlé précédemment) et le wagon avec des cabines collectives ( qui font penser à l'intérieur d'une diligence). La signification est claire: d'un côté la société individualiste contemporaine, de l'autre la société plus collective d'autrefois.
Manifestement, la SNCF a hésité entre les deux et a choisi les deux. Mais autant que je m'en souvienne (et je souhaite que vos souvenirs aident mes souvenirs), il me semble qu'il y a une trentaine d'années les wagons à cabines étaient plus fréquents que les wagons à places individuelles. Et puis, au fil du temps, ce sont les seconds qui ont dominé. La cabine, c'est le voyage en famille. Sinon, les compagnons de voyage ne peuvent pas être ignorés. Ils sont face à vous, la conversation est presque obligatoire, en tout cas spontanée, naturelle. Le silence mettrait mal à l'aise. L'individualisme est difficile dans un tel contexte. Ces cabines ne sont guère confortables, on ne peut pas y étendre son corps sans entrer dans les jambes de votre vis-à-vis. Elles ne disposent pas de plaquettes, on ne peut donc pas écrire. Bref, on est quasiment condamné, pour passer le temps, à échanger avec les inconnus qui vous environnent.
La SNCF n'a donc pas complètement rompu avec l'ancienne société, où l'on parlait à ses voisins, parce qu'on n'avait peut-être pas mieux à faire, à la différence de la société moderne. Mais ces wagons à cabines, si peu en conformité avec notre époque, vont progressivement disparaitre. C'est certain, au train où vont les choses...
Bonne fin d'après-midi.
C'était pourtant un wagon tout à fait normal, banal, avec ses places individuelles disposées comme dans un avion. Pas facile de trouver une place, et pourtant la moitié étaient libres. Qu'est-ce qui se passe? Les voyageurs s'installent et beaucoup, au lieu de ranger leur bagage au-dessus d'eux, dans l'espace prévu à cet usage, l'installe sur le siège d'à côté. C'est plus pratique pour chercher dans ses affaires, ainsi à portée de main. Mais l'essentiel est peut-être ailleurs: la place est neutralisée, personne n'ose trop s'y mettre, déranger l'occupant, le faire se lever pour hisser un bagage parfois lourd.
Les voyageurs qui se risquent à cette demande le font avec une extrême politesse, se confondent en excuses, se proposent pour déplacer la valise ou le sac. Pourquoi toutes ces précautions? L'importun se sent en tort. Il vient de violer un espace individuel relativement protégé, il s'impose à autrui dans la promiscuité du lieu, il passe pour un envahisseur puisqu'il devient envahissant. Ce geste du bagage qu'on met pour protéger notre intimité, ce réflexe à ne pas vouloir de bon gré un compagnon de voyage, nous l'avons tous fait. C'est un signe de notre époque, que les sociologues appellent savamment l'individualisme.
Les trains sont-ils individualistes? Voilà la question que je me suis posé. Le train est un transport public. C'est un peu de la société sur les rails. Les concepteurs des wagons sont des gens sérieux, ils savent qu'ils doivent aménager un espace social, que plusieurs modes d'organisation sont possibles, qu'il faut choisir le meilleur, c'est-à-dire le plus sociable. En réfléchissant sur la composition d'un train (et je prends le train depuis bientôt 35 ans), je remarque que ses concepteurs ont hésité entre deux formules, qu'ils ont finalement conjuguées: le wagon avec des places individuelles (dont j'ai parlé précédemment) et le wagon avec des cabines collectives ( qui font penser à l'intérieur d'une diligence). La signification est claire: d'un côté la société individualiste contemporaine, de l'autre la société plus collective d'autrefois.
Manifestement, la SNCF a hésité entre les deux et a choisi les deux. Mais autant que je m'en souvienne (et je souhaite que vos souvenirs aident mes souvenirs), il me semble qu'il y a une trentaine d'années les wagons à cabines étaient plus fréquents que les wagons à places individuelles. Et puis, au fil du temps, ce sont les seconds qui ont dominé. La cabine, c'est le voyage en famille. Sinon, les compagnons de voyage ne peuvent pas être ignorés. Ils sont face à vous, la conversation est presque obligatoire, en tout cas spontanée, naturelle. Le silence mettrait mal à l'aise. L'individualisme est difficile dans un tel contexte. Ces cabines ne sont guère confortables, on ne peut pas y étendre son corps sans entrer dans les jambes de votre vis-à-vis. Elles ne disposent pas de plaquettes, on ne peut donc pas écrire. Bref, on est quasiment condamné, pour passer le temps, à échanger avec les inconnus qui vous environnent.
La SNCF n'a donc pas complètement rompu avec l'ancienne société, où l'on parlait à ses voisins, parce qu'on n'avait peut-être pas mieux à faire, à la différence de la société moderne. Mais ces wagons à cabines, si peu en conformité avec notre époque, vont progressivement disparaitre. C'est certain, au train où vont les choses...
Bonne fin d'après-midi.
3 Comments:
http://www.dailymotion.com/video/x3voqa_tiken-jah-fakoly-plus-rien-ne-meton_music
By Anonyme, at 9:56 PM
Pour une France libre, détruire la Bastille euro-atlantiste
L'Union européenne supranationale, antisociale et totalitaire, est la nouvelle Bastille des peuples d'Europe. Elle devra être démolie par ceux-ci. Le Comité Valmy publie l'Appel du 14 juillet 2008 de l'Arc Républicain de Progrès.
Ce 14 juillet 2008, Nicolas Sarkozy dévoie l'anniversaire de la prise de la Bastille pour célébrer la dissolution de la France républicaine dans l'Europe supranationale et néolibérale. L'Arc Républicain de Progrès, composé d'organisations républicaines de diverses sensibilités, s'adresse au peuple de France, à tous les républicains patriotes, aux travailleurs manuels et intellectuels, aux entrepreneurs des PME et des PMI victimes eux aussi de l'Europe de la finance mondialisée, à la jeunesse, à tous les démocrates de notre pays et aux défenseurs de la paix mondiale.
Alors que notre peuple a voté Non en mai 2005 à la "constitution" européenne, alors que les luttes se multiplient dans notre pays pour l'emploi, les salaires, les acquis sociaux, les services publics, alors qu'une majorité de Français condamne la décision prise par N. Sarkozy de réintégrer le commandement intégré de l'OTAN et d'accompagner la politique impérialiste de guerre et d'agression de Washington, le gouvernement UMPS accélère sa "rupture" avec l'objectif d'aligner notre pays sur les normes régressives des pays anglo-saxons, de la globalisation et de l'Europe de Maastricht.
Ainsi les hommes du MEDEF félicitent-ils publiquement N. Sarkozy de « démanteler le programme du CNR, ce compromis entre gaullistes et communistes » qui permit en 1945 la naissance de la Sécurité sociale, des retraites par répartition, des comités d'entreprise, du secteur public industriel, la relance démocratique de l'Education nationale et de la Recherche publique, le rétablissement des libertés démocratiques, la démocratisation de la presse, l'institution d'une justice préventive pour les mineurs, etc.
Ainsi le pouvoir s'en prend-il brutalement à la souveraineté nationale et populaire, à la République une et indivisible, à la séparation laïque entre l'Etat et les Eglises, à l'organisation de la France en départements et en communes, au droit de grève et à l'indépendance des syndicats et de la presse, à la séparation des pouvoirs, au droit d'asile, bref, à tout ce qui fait l'héritage des Lumières, de la Révolution française, de la Commune de Paris, du Front populaire, de la Résistance et de la Libération.
Notre pays est menacé de mort parce que l'aristocratie financière au pouvoir veut mettre au pas les salariés, la jeunesse estudiantine, les artisans, les petits entrepreneurs de la ville et de la campagne, les chercheurs, les enseignants et les créateurs, tout cela pour permettre aux très grands actionnaires de participer à la course mondiale au profit maximal, quitte à délocaliser nos industries, à détruire notre pêche et notre agriculture familiale, à démanteler nos services publics, à laisser la langue française sombrer devant le "tout anglais", à détruire en un mot le meilleur de notre héritage national.
Face à cette entreprise, c'est peu dire que l'opposition officielle est complice : placés par le pouvoir à la tête du FMI et de l'OMC, des dirigeants du PS (D. Strauss-Kahn et P. Lamy) sont à la tête de la mondialisation néolibérale. D'autres ont aidé Sarkozy à violer le Non souverain de 2005 en ratifiant au parlement la constitution bis, dite "traité de Lisbonne". Quant aux luttes sociales, elles peinent à se fédérer parce que nombre de hauts dirigeants syndicaux acquis au mot d'ordre mensonger de l'"Europe sociale", font le choix d'accompagner les contre-réformes du pouvoir aux ordres de Bruxelles. Non il n'y aura jamais d'Europe sociale et démocratique dans le cadre de l'UE néolibérale et supranationale, qui vient de se prononcer pour la semaine de 48 heures (avec dérogations à 65 !) et qui accorde désormais le "droit" aux polices des Etats-membres d'interner les migrants en situation irrégulière pendant 18 mois et sans jugement.
De plus en plus il se confirme qu'il est impossible de "réguler" ou de réformer cette UE entièrement construite pour le profit d'une étroite oligarchie de l'argent fascinée par le "modèle" américain et pilotée par des dirigeants à travers un appareil euro -atlantiste. Il est illusoire d'espérer amender cette nouvelle prison des peuples dont il faut au plus tôt affranchir notre pays au nom du progrès social, du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et d'une autre conception des traités internationaux au travers de la coopération entre les peuples et non limitée à l'Europe, respectant les souverainetés populaires et nationales.
Dans ces conditions, sortir de l'UE ne signifie nullement "isoler la France". Bien au contraire, notre pays jouerait un rôle moteur dans la résistance mondiale et européenne au néolibéralisme et son attitude aurait un puissant écho mondial. Une nouvelle France libre aurait alors l'autorité nécessaire pour proposer de nouveaux traités internationaux progressistes analogues à ceux qui ont pu exister par le passé ou à ceux qui associent entre eux les peuples latino-américains dégagés de la tutelle états-unienne. Dans cet esprit, nous lançons à tous les progressistes et républicains un appel solennel :
Sur les principes qui furent ceux du Conseil National de la Résistance (indépendance nationale, rétablissement de la démocratie et de la souveraineté populaire, égalité civique, politique de paix, de progrès social mettant le monde du travail au coeur de la nation républicaine, développement des petites et moyennes entreprises, promotion des Lumières à travers l'Education nationale et la Recherche publique, politique nationale de développement impulsant la re-industrialisation de la France, l'agriculture, la pêche, les services publics, la défense des droits syndicaux et du pluralisme de la presse...)
Actualisons ces principes et les grands axes du programme du CNR qui ont repris toute leur modernité et permettent de tracer une perspective crédible et nécessaire.
Opposons-nous avec rigueur aux orientations antisociales, antidémocratiques et antinationales du pouvoir actuel et de ses complices de la fausse opposition. En toute indépendance à l'égard de l'UMPS construisons ensemble, en respectant notre diversité, le rassemblement populaire préconisé par l'arc républicain de progrès.
Comme l'a montré le 29 mai 2005, cette orientation est potentiellement majoritaire en France. En s'appropriant cette perspective politique, la France républicaine aura alors tôt fait de retrouver la voie de la liberté, de l'égalité et de la fraternité ainsi que son influence émancipatrice dans les relations internationales
Pour l'Arc Républicain de Progrès :
Comité Valmy, Pôle de Renaissance Communiste en France, Rassemblement des Citoyens pour la République, Collectif Républicain de la Gauche Gaulliste.
source:"comité valmy"
By Anonyme, at 10:02 PM
Il va de soi que je ne suis absolument pas d'accord avec les positions politiques du Comité Valmy. Mais je suis heureux d'accueillir ses analyses sur ce blog.
By Emmanuel Mousset, at 10:50 PM
Enregistrer un commentaire
<< Home