Grand-messe UPM.
Bonsoir à toutes et à tous.
Mais quel est ce machin qu'a voulu aujourd'hui, en grandes pompes, Nicolas Sarkozy? L'UMP, ça s'appelle, oh pardon, l'UPM, Union pour la méditerranée. Qui sert à quoi? A rapprocher l'Europe du bassin méditerranéen? Si c'est le cas, le projet n'est pas nouveau. Il est contenu dans le processus de Barcelone, lancé en 1995. Sarkozy aurait-il inventé l'eau chaude ou le fil à couper le beurre? Ce que je note, en m'étonnant, c'est que notre président, qui ne parvient pas à réunir dans un traité les 27 pays de l'Union, voudrait maintenant en rassembler 43!
Vous direz sans doute que je suis de mauvaise foi, que l'UPM n'est pas l'UE. Sans doute, mais je crains que l'échec de celle-ci ne cherche à être compensé par celle-là, alors que, précisément, vous avez raison, ce n'est pas la même chose. Du côté de l'UE, vous avez une construction historique, économique et politique d'un demi-siècle, de l'autre, l'UPM, vous avez une structure naissante, sans véritables moyens et sans objectifs précis, sauf peut-être la gloire précaire de Nicolas Sarkozy.
Nos partenaires européens ne s'y sont pas trompés, en relativisant la grand-messe d'aujourd'hui. La Suède considère fort justement que la face du monde n'en est pas changée, l'Allemagne a fait reculé Sarkozy, qui au départ ne voulait pas, écoutez bien, associer l'Union européenne à cette rencontre, qui aurait alors rassemblé, autour de lui, seulement les pays du pourtour méditerranéen! On comprend que l'initiative n'a qu'un vague rapport avec la construction de l'Europe, à la différence du projet euro-méditerranéen de DSK, exposé il y a quelques années, et qui était autant européen que méditerranéen, c'est-à-dire la belle et grande perspective d'unir le nord au sud, d'élargir véritablement l'espace politique européen. L'UPM, ce n'est pas vraiment cet objectif-là. Sarkozy rejette la Turquie de l'Union et s'empresse d'ouvrir les bras aux pays du Maghreb? Qui va croire cette histoire?
Je ne dis pas que la grand-messe d'aujourd'hui a été inutile. Rassembler des chefs d'Etat autour d'une même table, c'est toujours une bonne chose. En vérité, le gain n'a pas été européen, mais proche-oriental: Israël, Liban et Syrie ont eu l'occasion de se rapprocher et de discuter un peu. Ce n'est pas rien. Mais à quel prix! Car ce que l'opinion mondiale retiendra de ce sommet, ce n'est pas le machin euro-méditerranéen, c'est le retour sur la scène internationale du président syrien Hassad, qui aura droit demain aux honneurs de la tribune présidentielle, lors du défilé militaire du 14 juillet. Si ce retour relégitime un personnage contestable, non! Si la paix y gagne un peu, tant mieux. Mais l'Europe n'est pas au coeur de ces préoccupations-là.
Bonne soirée.
Mais quel est ce machin qu'a voulu aujourd'hui, en grandes pompes, Nicolas Sarkozy? L'UMP, ça s'appelle, oh pardon, l'UPM, Union pour la méditerranée. Qui sert à quoi? A rapprocher l'Europe du bassin méditerranéen? Si c'est le cas, le projet n'est pas nouveau. Il est contenu dans le processus de Barcelone, lancé en 1995. Sarkozy aurait-il inventé l'eau chaude ou le fil à couper le beurre? Ce que je note, en m'étonnant, c'est que notre président, qui ne parvient pas à réunir dans un traité les 27 pays de l'Union, voudrait maintenant en rassembler 43!
Vous direz sans doute que je suis de mauvaise foi, que l'UPM n'est pas l'UE. Sans doute, mais je crains que l'échec de celle-ci ne cherche à être compensé par celle-là, alors que, précisément, vous avez raison, ce n'est pas la même chose. Du côté de l'UE, vous avez une construction historique, économique et politique d'un demi-siècle, de l'autre, l'UPM, vous avez une structure naissante, sans véritables moyens et sans objectifs précis, sauf peut-être la gloire précaire de Nicolas Sarkozy.
Nos partenaires européens ne s'y sont pas trompés, en relativisant la grand-messe d'aujourd'hui. La Suède considère fort justement que la face du monde n'en est pas changée, l'Allemagne a fait reculé Sarkozy, qui au départ ne voulait pas, écoutez bien, associer l'Union européenne à cette rencontre, qui aurait alors rassemblé, autour de lui, seulement les pays du pourtour méditerranéen! On comprend que l'initiative n'a qu'un vague rapport avec la construction de l'Europe, à la différence du projet euro-méditerranéen de DSK, exposé il y a quelques années, et qui était autant européen que méditerranéen, c'est-à-dire la belle et grande perspective d'unir le nord au sud, d'élargir véritablement l'espace politique européen. L'UPM, ce n'est pas vraiment cet objectif-là. Sarkozy rejette la Turquie de l'Union et s'empresse d'ouvrir les bras aux pays du Maghreb? Qui va croire cette histoire?
Je ne dis pas que la grand-messe d'aujourd'hui a été inutile. Rassembler des chefs d'Etat autour d'une même table, c'est toujours une bonne chose. En vérité, le gain n'a pas été européen, mais proche-oriental: Israël, Liban et Syrie ont eu l'occasion de se rapprocher et de discuter un peu. Ce n'est pas rien. Mais à quel prix! Car ce que l'opinion mondiale retiendra de ce sommet, ce n'est pas le machin euro-méditerranéen, c'est le retour sur la scène internationale du président syrien Hassad, qui aura droit demain aux honneurs de la tribune présidentielle, lors du défilé militaire du 14 juillet. Si ce retour relégitime un personnage contestable, non! Si la paix y gagne un peu, tant mieux. Mais l'Europe n'est pas au coeur de ces préoccupations-là.
Bonne soirée.
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