Garde à vous!
Bonsoir à toutes et à tous.
J'ai souligné avant-hier que Nicolas Sarkozy, en privant les cadres des 35 heures, prenait le risque électoral de s'aliéner cette catégorie sociale. Les enseignants, passe encore, puisqu'ils demeurent un vivier pour la gauche. Mais les cadres, c'est autre chose... La même remarque peut être faite à propos de l'armée, institution dont les valeurs, les traditions, l'histoire et les membres penchent nettement à droite. Or le courant circule mal entre les militaires et Sarkozy.
Il y a d'abord les 54000 suppressions de postes, qui ne font pas plaisir à l'armée, à tel point qu'un collectif baptisé Surcouf s'est constitué pour protester anonymement. Il y a eu ensuite la tragédie de Carcassonne, dont le président, pourtant chef des armées, s'est servi pour critiquer durement la "grande muette". La conséquence a été la démission non d'un politique mais d'un général. Hervé Morin n'est pas non plus pour rassurer ou valoriser les troupes. Ce ministre centriste, qui a suivi Bayrou puis l'a abandonné, ne semble pas être taillé pour la Défense. Je l'ai écouté dimanche au Grand Jury RTL-Le Monde. Rien ne m'a paru saillant dans ce qu'il a dit.
Un commentaire, dans un billet précédent, prétend que les soldats, mécontents de Nicolas Sarkozy, pourraient manifester lors du défilé du 14 juillet, d'autant plus qu'ils auront à saluer le président syrien à la tribune d'honneur, celui qui n'est pas étranger à la mort des militaires français, dans un attentat à Beyrouth, en 1984. Je ne sais pas si cela se produira, mais la volonté et l'exaspération peuvent conduire jusqu'à ses extrémités. Ce serait en tout cas du jamais vu. Si nous en arrivons à imaginer une telle possibilité, c'est que le divorce est profond entre l'armée et la nation. On imagine mal ce qu'a pu être la disparition du service militaire pour une institution qui se voyait comme la grande éducatrice de la Nation. Le rôle social de l'armée en a pris un coup. Auparavant, c'était la bombe atomique et la stratégie de la dissuasion nucléaire qui avaient réduit le rôle militaire des armées.
Dans un tel contexte de crise a été élu Nicolas Sarkozy, qui n'a rien à voir avec de Gaulle le général héroïque, Giscard l'aristocrate et Chirac le fana mili. Tous les trois entretenaient de bons rapports avec les militaires. Sarkozy, l'armée, c'est pas son truc: Il ne peut pas comprendre l'obéissance hiérarchique, le maintien de certaines valeurs, le rigorisme du métier. Sarkozy a tous les tics de la bourgeoisie affairiste et affairée. A quoi s'ajoute son populisme conservateur, qui le conduit à dénigrer tous les corps intermédiaires, y compris l'armée. Il n'y a rien de plus étrangers l'un à l'autre que l'homme d'argent et l'homme d'armes. Ainsi, petit à petit, le président se coupe de ses bases traditionnelles. Jusqu'où?
Bonne nuit.
J'ai souligné avant-hier que Nicolas Sarkozy, en privant les cadres des 35 heures, prenait le risque électoral de s'aliéner cette catégorie sociale. Les enseignants, passe encore, puisqu'ils demeurent un vivier pour la gauche. Mais les cadres, c'est autre chose... La même remarque peut être faite à propos de l'armée, institution dont les valeurs, les traditions, l'histoire et les membres penchent nettement à droite. Or le courant circule mal entre les militaires et Sarkozy.
Il y a d'abord les 54000 suppressions de postes, qui ne font pas plaisir à l'armée, à tel point qu'un collectif baptisé Surcouf s'est constitué pour protester anonymement. Il y a eu ensuite la tragédie de Carcassonne, dont le président, pourtant chef des armées, s'est servi pour critiquer durement la "grande muette". La conséquence a été la démission non d'un politique mais d'un général. Hervé Morin n'est pas non plus pour rassurer ou valoriser les troupes. Ce ministre centriste, qui a suivi Bayrou puis l'a abandonné, ne semble pas être taillé pour la Défense. Je l'ai écouté dimanche au Grand Jury RTL-Le Monde. Rien ne m'a paru saillant dans ce qu'il a dit.
Un commentaire, dans un billet précédent, prétend que les soldats, mécontents de Nicolas Sarkozy, pourraient manifester lors du défilé du 14 juillet, d'autant plus qu'ils auront à saluer le président syrien à la tribune d'honneur, celui qui n'est pas étranger à la mort des militaires français, dans un attentat à Beyrouth, en 1984. Je ne sais pas si cela se produira, mais la volonté et l'exaspération peuvent conduire jusqu'à ses extrémités. Ce serait en tout cas du jamais vu. Si nous en arrivons à imaginer une telle possibilité, c'est que le divorce est profond entre l'armée et la nation. On imagine mal ce qu'a pu être la disparition du service militaire pour une institution qui se voyait comme la grande éducatrice de la Nation. Le rôle social de l'armée en a pris un coup. Auparavant, c'était la bombe atomique et la stratégie de la dissuasion nucléaire qui avaient réduit le rôle militaire des armées.
Dans un tel contexte de crise a été élu Nicolas Sarkozy, qui n'a rien à voir avec de Gaulle le général héroïque, Giscard l'aristocrate et Chirac le fana mili. Tous les trois entretenaient de bons rapports avec les militaires. Sarkozy, l'armée, c'est pas son truc: Il ne peut pas comprendre l'obéissance hiérarchique, le maintien de certaines valeurs, le rigorisme du métier. Sarkozy a tous les tics de la bourgeoisie affairiste et affairée. A quoi s'ajoute son populisme conservateur, qui le conduit à dénigrer tous les corps intermédiaires, y compris l'armée. Il n'y a rien de plus étrangers l'un à l'autre que l'homme d'argent et l'homme d'armes. Ainsi, petit à petit, le président se coupe de ses bases traditionnelles. Jusqu'où?
Bonne nuit.
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