Une société de morts vivants.
Je suis allé voir hier soir, comme je vous l'avais dit, Diary of the dead. Je n'ai vraiment pas perdu mon temps! Romero est l'inventeur d'un genre apparemment futile, le film de morts-vivants, qu'il explore avec bonheur depuis 40 ans. Et son quatrième opus n'a rien perdu de son mordant, si j'ose dire. C'est bien fait, agréable à regarder, suspense et frissons sont bien dosés, on ne s'ennuie pas, on est pris par les images. Une seule irritation de ma part: La manie très tendance de la caméra libre donnant des images qui tressautent et s'accélèrent. Ca me fatigue, mais ce sont peut-être mes yeux qui sont fatigués. Toujours est-il que cette volonté de faire vidéo amateur est déjà un peu ancienne puisqu'elle remonte à il y a 10 ans, avec Le projet Blair Witch.
Ce qui est très fort chez Romero, outre sa capacité à inventer et réinventer son genre, c'est la réflexion qu'il met dans ses films, là où on ne s'attend vraiment pas à une approche intello. Romero est incontestablement un cinéaste de gauche, qui se sert des morts vivants comme d'une métaphore politique sur l'Amérique. Dans sa dernière version, l'intention est très claire, il s'agit d'une critique des nouveaux médias, internet et télévisions. Ce que dénonce le réalisateur, c'est une société et un monde saturés d'images, où l'obsession de la vérité fait éclater celle-ci et rend impossible toute vérité, où la manipulation n'est jamais très loin, au coeur même du désir de transparence.
Et puis, c'est toute l'impudeur, l'indécence, l'exhibition et la cruauté des images que Romero conteste. Nos morts vivants, nous les voyons chaque jour, à la télévision et plus encore sur le net, où les images sont devenues, pour beaucoup, complétement folles. Vices, perversions, pulsions morbides et sadiques, tout ça s'étale, se nourrit, s'entre-excite sur la toile, jusqu'au dégoût. Récemment, à Saint-Quentin, des lycéens ont torturé un rat, lui enfonçant des pétards dans l'anus et le faisant exploser, la scène filmée et diffusée sur le net. Voilà ce qu'est devenue notre société de morts vivants.
Les Etats-Unis sont touchés plus que n'importe quel pays par cette pathologie des images, parce qu'ils sont technologiquement les plus développés, mais aussi parce qu'ils alimentent une phobie du mal spécifique et ancienne: C'est en combattant le mal qu'il le produise. Déjà l'épisode des sorcières de Salem illustrait tragiquement cette névrose nationale, qui gagne tous les pays modernes. Ne trouvant plus à combattre le mal à l'extérieur, nous le développons à l'intérieur. La fin de Diary of the dead est éloquente: Les derniers survivants, pour échapper aux morts vivants, s'enferment dans une "chambre de survie" au coeur d'une grande maison. C'est le fantasme absolu de l'Amérique contemporaine, se replier sur elle-même, s'enfermer totalement, devenir étrangère au monde... et sans doute à elle-même, car l'Amérique est aussi dépositaire d'un message universel.
Cette société de morts vivants, avec une Amérique devenue malade et des adolescents dramatiquement pervers, nous devons nous aussi, avec Romero, la dénoncer. Je le fais à ma façon, sur ce blog, en privilégiant l'écrit et un certain niveau de réflexion, en ne cédant pas à la facilité et au spectacle des images.
Bonne soirée.
Ce qui est très fort chez Romero, outre sa capacité à inventer et réinventer son genre, c'est la réflexion qu'il met dans ses films, là où on ne s'attend vraiment pas à une approche intello. Romero est incontestablement un cinéaste de gauche, qui se sert des morts vivants comme d'une métaphore politique sur l'Amérique. Dans sa dernière version, l'intention est très claire, il s'agit d'une critique des nouveaux médias, internet et télévisions. Ce que dénonce le réalisateur, c'est une société et un monde saturés d'images, où l'obsession de la vérité fait éclater celle-ci et rend impossible toute vérité, où la manipulation n'est jamais très loin, au coeur même du désir de transparence.
Et puis, c'est toute l'impudeur, l'indécence, l'exhibition et la cruauté des images que Romero conteste. Nos morts vivants, nous les voyons chaque jour, à la télévision et plus encore sur le net, où les images sont devenues, pour beaucoup, complétement folles. Vices, perversions, pulsions morbides et sadiques, tout ça s'étale, se nourrit, s'entre-excite sur la toile, jusqu'au dégoût. Récemment, à Saint-Quentin, des lycéens ont torturé un rat, lui enfonçant des pétards dans l'anus et le faisant exploser, la scène filmée et diffusée sur le net. Voilà ce qu'est devenue notre société de morts vivants.
Les Etats-Unis sont touchés plus que n'importe quel pays par cette pathologie des images, parce qu'ils sont technologiquement les plus développés, mais aussi parce qu'ils alimentent une phobie du mal spécifique et ancienne: C'est en combattant le mal qu'il le produise. Déjà l'épisode des sorcières de Salem illustrait tragiquement cette névrose nationale, qui gagne tous les pays modernes. Ne trouvant plus à combattre le mal à l'extérieur, nous le développons à l'intérieur. La fin de Diary of the dead est éloquente: Les derniers survivants, pour échapper aux morts vivants, s'enferment dans une "chambre de survie" au coeur d'une grande maison. C'est le fantasme absolu de l'Amérique contemporaine, se replier sur elle-même, s'enfermer totalement, devenir étrangère au monde... et sans doute à elle-même, car l'Amérique est aussi dépositaire d'un message universel.
Cette société de morts vivants, avec une Amérique devenue malade et des adolescents dramatiquement pervers, nous devons nous aussi, avec Romero, la dénoncer. Je le fais à ma façon, sur ce blog, en privilégiant l'écrit et un certain niveau de réflexion, en ne cédant pas à la facilité et au spectacle des images.
Bonne soirée.
2 Comments:
TOUS A LA MANIF DU 14 JUILLET !!!
A l’approche du 14 juillet, la crise ouverte entre le président Sarkozy et l’armée s’aggrave. Des militaires projettent de manifester bientôt à Paris. D’autres pourraient exprimer leur mécontentement le jour de la Fête nationale.
C’est la plus grave crise depuis la guerre d’Algérie ", assure un militaire qui a vécu ces événements, notamment le putsch des généraux contre De Gaulle. La rupture entre l’armée française et son chef constitutionnel, le président Nicolas Sarkozy, parait consommée. Le malaise persistant entre le chef de l’Etat et les militaires, qui avaient pourtant voté en masse pour lui, est en train de se transformer en crise ouverte. Depuis la publication en juin du nouveau Livre blanc de la Défense, le mécontentement gronde dans les rangs des troupes.
D’autant plus que, non sans raison, le président ne fait pas confiance aux investigations de la Sécurité militaire, la Direction de la Protection et de la sécurité de la Défense (DPSD), où l’on a aussi peu appréciée ce Livre blanc, pour retrouver les militaires rebelles qui avait protesté contre certaines orientations de ce texte officiel dans une tribune anonyme signée " Surcouf " (Le Figaro du 18/06/2008). Fait sans précédent, le Chef de l’Etat a alors demandé, selon nos informations - recoupées de sources sûres -, une enquête - non-officielle - aux policiers de l’ex-DST, la Direction de la Sûreté du territoire. La DST a récemment fondue avec les Renseignements généraux (RG) dans la DCRI, la Direction centrale du renseignement intérieur, qui a des hommes à la DPSD. Le drame de Carcassonne du 29 juin (17 civils blessés, par accident, lors d’une démonstration militaire) a considérablement alourdi une atmosphère déjà pesante. Le Président a alors traité les militaires de l’armée de terre " d’amateurs ", en présence du respecté général Bruno Cuche, le chef d’Etat-major de l’armée de terre. Celui-ci a démissionné, ce qui a provoqué de nouveaux remous au sein de l’armée.
A l’approche du 14 juillet, la tension monte encore d’un cran. Selon nos informations, la rupture entre les politiques et les militaires, pourrait bientôt se matérialiser par une "fête nationale anticipée" de protestation de militaires de réserve et à la retraite. Ces militaires entendent protester contre la présence au défilé militaire du 14 juillet du président syrien Bachar Al-Assad, auquel ils seront obligés de rendre les honneurs. "Une insulte à nos morts", selon l’expression d’anciens combattants. Car, il y a touts juste 25 ans, 58 parachutistes français du poste Drakkar étaient tués en 1983 à Beyrouth dans un attentat télécommandée par le régime syrien. Alors ces " protestataires en kaki " veulent déposer une gerbe sur la tombe du soldat inconnu, notamment à la mémoire de ces paras. Puis ils voudraient défiler sur les Champs Elysées jusqu’à la Place de la Concorde pour rendre les honneurs à un Président absent.
Pour le "véritable" défilé du 14 juillet, des incidents ne sont pas à exclure. Des anciens soldats des opérations extérieures (OPEX) ont comme projet d’arborer, en signe de protestation un brassard noir. Pire : des militaires, qui doivent participer au défilé, envisagent de faire un geste de mécontentement. Certains penseraient à tourner la tête, non pas vers la tribune officielle, où se trouveront les Présidents Sarkozy et Al-Assad, mais dans le sens opposé. Notamment, les futurs officiers de la promotion de Saint Cyr, baptisée "Lieutenant Antoine de la Batie". Un brillant officier mort, à 28 ans, lors de l’attentat de Drakkar.
Jean-Baptiste Naudet
http://tempsreel.nouvelobs.com/actu
By Anonyme, at 10:58 PM
14 Juillet : Enterrement solennel de la Révolution Française.
Grand spectacle religieux à Paris.
Distribution :
L’Officiant Principal : le président de la défunte République Française.
Il sera assisté par Sainte Communauté Internationale : les candidates sont nombreuses pour ce rôle et, à quelques jours de la cérémonie, celui-ci n’est pas encore distribué. L’officiant Principal, en effet, espère toujours, pour ce rôle, l’arrivée de Condolezza Rice.
Le Dieu Vengeur : Laurence Lauvergeon, habillée en homme
La Sainte Vierge : Ingrid Bettancourt.
Marie-Madeleine : Cecilia
Judas : Bernard Kouchner - ou l’un de ses nombreux suppléants, vraissemblablement Dominique Strauss-Kahn, au cas où Bernard Kouchner serait requis pour une opération de torture humanitaire quelque part dans le monde.
Premier Dignitaire : Alvaro Uribe, représenté par la Sainte Vierge.
Second Dignitaire : Ernest Antoine Seillères
Monsieur Galouzeau et Madame Royal essaient actuellement d’obtenir un rôle dans la représentation. Monsieur Galouzeau pourrait tenir la traîne de la Sainte vierge et Madame Royal jouer le rôle d’une Hérétique qu’on prépare au bûcher.
Direction des choeurs et de la cérémonie : Tsahal.
Musique : Wagner.
Un feu d’artifice de deuil, télévisé, sera tiré à la fin du spectacle. Afin que tous les Français qui n’ont pu participer à cette cérémonie funèbre, partagent la tristesse profonde éprouvée par les habitants de notre pays.
Même si ceux-ci savent que, depuis 1789, la Révolution Française a déjà été tuée, mais que, toujours, elle renaît de ses cendres. Laïque, solidaire, égalitaire, et fraternelle.
En rentrant de la cérémonie, à la maison, les nombreux Français qui ont mis leur télé au garage fouilleront leurs livres d’histoire, pour chercher si la Révolution Française a été célébrée, le 14 Juillet, sous Napoléon, et ils demanderont aux anciens s’ils se souviennent si elle l’a été sous Pétain. Et de quelle manière.
sans-cravatte
By Anonyme, at 11:05 PM
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