Trop et pas assez.
Bonjour à toutes et à tous.
Vous avez remarqué? La Chine, le Tibet, le boycott des JO, qui occupaient la une de l'actualité au passage de la flamme olympique, ne font plus guère parler d'eux, comme si le problème politique avait disparu. Ainsi va la société médiatique, au jour le jour, très vite, avec plein d'événements... comme Nicolas Sarkozy, l'homme et le président au diapason de cette société. Jean-Luc Mélenchon guest star des plateaux de télévision, dans le rôle de l'iconoclaste de service, c'est fini, les médias sont passés depuis bien longtemps à autre chose. Mais les militants des droits de l'homme continuent, eux, leur combat. Où en est-on?
Nicolas Sarkozy, après avoir longuement hésité, a décidé de participer à la cérémonie d'ouverture des JO. Le boycott complet des Jeux était évidemment inconcevable, mais l'absence française tout au début aurait symboliquement marqué le coup. La France est donc en retrait de ce qu'elle aurait pu faire, ce qui a valu à notre président une volée de bois vert de la part du toujours virulent Daniel Cohn-Bendit, lorsque Sarkozy s'est rendu cette semaine devant le Parlement européen. Dany l'a fait à sa façon, que j'aime tant, celle d'un anticommunisme jouissif, qui rappelle que la Chine est la prison des peuples, comme tout système communiste.
Conscient peut-être de ne pas en faire assez en faveur des droits de l'homme (d'autant que la venue du président syrien le 14 juillet n'arrange rien...), Nicolas Sarkozy a décidé d'en faire... trop. Vous me direz qu'on n'en fait jamais trop en matière de droits de l'homme. Encore faut-il être efficace et habile, c'est-à-dire politique. Sarkozy nous a fâchés avec les autorités chinoises pour avoir déclaré qu'il était prêt à rencontrer le dalaï lama. Evidemment, c'est médiatiquement bien joué, l'image suggérée d'un sommet entre le chef d'Etat et le chef spirituel, et vous retrouvez ici l'homme des médias dont je parlais au début. Mais ce n'est qu'un effet d'annonce. Il n'est pas utile de dire ce qu'on va faire, il suffit de le faire. Et quand on le dit, c'est plutôt qu'on ne va pas le faire, dans le style "retenez-moi ou je fais un malheur".
Bref, les chinois nous en veulent alors que nous n'avons strictement rien fait pour le moment. C'est vraiment mal joué. Dans l'excès et le défaut, nous avons perdu sur les deux tableaux. Mais rien n'est perdu tant que la partie n'est pas terminée. Puisse le président méditer les forts propos de Cohn-Bendit, s'en inspirer et tenter quelque chose lors des JO, pour rappeler que la France est la France et que son message universel des droits de l'homme peut franchir la muraille de Chine.
Bonne matinée.
Vous avez remarqué? La Chine, le Tibet, le boycott des JO, qui occupaient la une de l'actualité au passage de la flamme olympique, ne font plus guère parler d'eux, comme si le problème politique avait disparu. Ainsi va la société médiatique, au jour le jour, très vite, avec plein d'événements... comme Nicolas Sarkozy, l'homme et le président au diapason de cette société. Jean-Luc Mélenchon guest star des plateaux de télévision, dans le rôle de l'iconoclaste de service, c'est fini, les médias sont passés depuis bien longtemps à autre chose. Mais les militants des droits de l'homme continuent, eux, leur combat. Où en est-on?
Nicolas Sarkozy, après avoir longuement hésité, a décidé de participer à la cérémonie d'ouverture des JO. Le boycott complet des Jeux était évidemment inconcevable, mais l'absence française tout au début aurait symboliquement marqué le coup. La France est donc en retrait de ce qu'elle aurait pu faire, ce qui a valu à notre président une volée de bois vert de la part du toujours virulent Daniel Cohn-Bendit, lorsque Sarkozy s'est rendu cette semaine devant le Parlement européen. Dany l'a fait à sa façon, que j'aime tant, celle d'un anticommunisme jouissif, qui rappelle que la Chine est la prison des peuples, comme tout système communiste.
Conscient peut-être de ne pas en faire assez en faveur des droits de l'homme (d'autant que la venue du président syrien le 14 juillet n'arrange rien...), Nicolas Sarkozy a décidé d'en faire... trop. Vous me direz qu'on n'en fait jamais trop en matière de droits de l'homme. Encore faut-il être efficace et habile, c'est-à-dire politique. Sarkozy nous a fâchés avec les autorités chinoises pour avoir déclaré qu'il était prêt à rencontrer le dalaï lama. Evidemment, c'est médiatiquement bien joué, l'image suggérée d'un sommet entre le chef d'Etat et le chef spirituel, et vous retrouvez ici l'homme des médias dont je parlais au début. Mais ce n'est qu'un effet d'annonce. Il n'est pas utile de dire ce qu'on va faire, il suffit de le faire. Et quand on le dit, c'est plutôt qu'on ne va pas le faire, dans le style "retenez-moi ou je fais un malheur".
Bref, les chinois nous en veulent alors que nous n'avons strictement rien fait pour le moment. C'est vraiment mal joué. Dans l'excès et le défaut, nous avons perdu sur les deux tableaux. Mais rien n'est perdu tant que la partie n'est pas terminée. Puisse le président méditer les forts propos de Cohn-Bendit, s'en inspirer et tenter quelque chose lors des JO, pour rappeler que la France est la France et que son message universel des droits de l'homme peut franchir la muraille de Chine.
Bonne matinée.
15 Comments:
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
By grandourscharmant, at 11:42 AM
Bonjour,
Pourriez-vous entrer en contact avec moi via mon adresse email s'il vous plaît. Je vous en remercie sincèrement par avance.
jacques trentesaux
(jtrentesaux@lexpress.fr)
By Anonyme, at 12:16 PM
Que pourrez bien vous vouloir le rédac chef adjoint de l'expres ?
une mauvaise blague, votre moment de gloire wharolien ?
By grandourscharmant, at 1:10 PM
Ca s'appelle encore "l'express" ?
Je croyais qu'il s'était renommé "Le Carla Hebdo" !
By Anonyme, at 1:16 PM
A GOC:
L'internet est farceur. J'ai déjà eu des messages de Nicolas Sarkozy, Xavier Bertrand, Pierre André, et même DSK apportant son soutien à Jpbb. J'attends des nouvelles de Georges Bush et Vladimir Poutine, qui ne sauraient tarder. La gloire, que voulez-vous!
By Emmanuel Mousset, at 5:47 PM
Et moi qui pensait qu'il voulait faire un article à propos de votre exclusion inique.
A tout hasard si c'est une blague, autant aller jusqu'au bout, ça pourrait etre drole
et si ça n'en est pas une,
il vaut mieux le vérifier.
By grandourscharmant, at 6:14 PM
Croyez-vous vraiment que mon hypothétique exclusion intéresse à ce point L'Express? Je ne suis tout de même pas Michel Charasse ou Georges Fresche!
By Emmanuel Mousset, at 6:34 PM
De l’Audace de DSK ou l’exemple d’un socialiste mangé par les petits cochons du marché
“répercuter intégralement les hausses de prix sur les consommateurs”
“resserrer la politique monétaire”
“les marchés mondiaux de denrées alimentaires doivent demeurer ouverts.”
Milton Friedman ? Non, Monsieur le Directeur général du FMI dans une tribune sur les crises énergétiques et alimentaires parue dans Liberation du 9 juillet
Blasphémateur, simplificateur, incompétent… me direz-vous ?
N’empêche, le résultat est là : « 40 % de la population des pays en développement est déjà en situation de dénutrition, et ce pourcentage pourrait augmenter rapidement. La hausse des prix mondiaux des produits alimentaires a presque doublé l’an passé, et la situation se détériore. » […] constate DSK, qui propose dans le même temps de « répercuter intégralement les hausses de prix sur les consommateurs »
Alors ? D’accord avec l’ami Domi ?
Moi non.
D’abord pour des questions morales. Et c’est vrai qu’à sa décharge, il ne s’engage pas sur ce terrain précisant se placer d’« un point de vue économique ». Mais de deux choses l’une : soit on est un homme politique se préparant pour les élections présidentielles de 2012 et alors on prend en compte les conséquences de ce qu’on dit, soit on se considère comme un économiste bureaucratique ne raisonnant que dans les limites de sa spécialité et on ne prend pas la responsabilité d’une institution aussi importante que le FMI. Même si c’est comme ça depuis longtemps.
Ensuite d’un point de vue économique. Ce qui a conduit à la crise actuelle est exactement ce que DSK défend : des « marchés mondiaux de denrées alimentaires […] ouverts ». Les stocks dont il pleure la diminution et qui permettaient de réguler les prix ont été réduits sous la pression de la commission européenne et de l’OMC (c’est de cette charitable organisation, dirigée par un autre « audacieux » socialiste, qu’il parle quand il dit : « Dans ce contexte, une issue positive du cycle de Doha, notamment en ce qui concerne l’agriculture, est absolument essentielle. »)
Aujourd’hui, les prix sur les marchés internationaux sont déterminés par 10 à 12% de la production (ils ne reflètent en rien la réalité), puisque la grande majorité de la production est consommé à l’intérieur du pays producteur.
De plus, et c’est un des arguments de l’économiste allemand Friedrich List contre Adam Smith et David Ricardo, le libre-échange n’est souhaitable qu’entre pays de même niveau de développement, sinon, le petit se fait manger (comme DSK par les petits cochons libéraux) par le plus gros, qui le cantonne à se spécialiser dans des productions à faibles valeurs ajoutée (cf. l’esclavage moderne que subissent les populations des pays du Sud et de plus en plus dans les pays développés). Ceci, même si pour List, cet argument est surtout valable pour l’industrie, l’autosuffisance/souveraineté agricole étant l’argument principal pour l’agriculture.
Ce qui a permis le développement agricole dans l’Europe d’après-guerre ou dans des pays sous-développés, comme l’Inde des années 70, ce sont :
* Les prix garantis par l’Etat, qui assurent un prix de vente décent pour le producteur, à la différence des « deficiency payments » britanniques qui sont des compensations faites aux agriculteurs par de « bonnes âmes », à l’image de notre socialiste sanglotant qui propose le même genre de charité avec son « dispositif de protection sociale bien ciblé ». La différence, n’est encore une fois, pas compréhensible du « point de vue économique », puisque c’est au niveau du respect de la personne et de son travail que ça se joue.
* La régulation par les stocks d’intervention
* Le marché unique basé sur des droits de douane (ou protectionnisme pour utiliser un gros mot), une préférence communautaire et un système de solidarité financière (redistribution).
* Les investissements dans les infrastructures (hydrauliques par exemple), la mécanisation (il n’y a par exemple aujourd’hui que 26,7 millions de tracteurs dans le monde pour 1,34 milliards d’actifs dans l’agriculture) et la recherche (semences, engrais, nouveau modes de production…). Ceux-ci sont déjà freinés par une politique monétaire « resserrée » (taux d’intérêt élevés) en Europe (merci Monsieur Trichet) et une politique budgétaire menottée aux critères de convergences de Maastricht.
Ces mesures, dans le cadre d’un nouveau système financier international, misent en place à l’échelle internationale et accompagnées d’un transfert de technologie et de savoir du Nord vers le Sud, permettraient de produire suffisamment de nourriture pour tout le monde, et donc permettraient de se concentrer sur la résolution de problèmes pour lesquels nous n’avons pas encore de solution…
Pour moi, et parce que je pense qu’il n’est pas complètement idiot, Dominique Strauss-Kahn a passé trop de temps près des sirènes du libéralisme ambiant et ne peut plus s’empêcher de fredonner leur chant qui rend fou, ce qui est dangereux quand on a des responsabilités comme les siennes. Heureusement certains reprennent peu à peu leurs esprits et d’autres étudient List, Cauwes, Carey ou LaRouche pour avoir le sens d’une vraie alternative au libéralisme qui s’effondre aujourd’hui/Christophe Paquien
By Anonyme, at 7:21 PM
Hum hum, aller chercher LaRouche comme alternative au libéralisme, ça me paraît suspect. Quant à la tribune de DSK, j'en parlerai dans un prochain billet.
By Emmanuel Mousset, at 11:12 PM
c'est l'été, il faut bien remplir le magazine et puis l'express s'est quand meme pas mal intéressé à ce qu'il se passait à st quentin ces derniers temps.
N'y a-t-on pas vu un cahier spécial louant la gouvernance de PA.
Qu'un magazine plutot proche de votre sensibilité s'intéresse à un militant exclu parce qu'il défend l'idée de la social-démocratie accusé d'etre un mauvais socialiste par ceux qui auront fait alliance avec l'extreme gauche.
Si on se place d'un point de vue strictement idéologique et en adoptant votre position.
JPL a préféré s'entendre avec des non-socialistes plutot qu'avec les camarades de son parti.
je sais que c caricatural et que tout n'est pas aussi simple.
Si en plus, on met ça en contre plan de l'ascension de Xavier,
il y a de quoi écrire une histoire intéressante.
Et puis pour avoir fait une breve recherche de ses articles, le redac chef adjoint de l'express à l'air de s'intéresser aux anciens bastions communistes et à leur évolution ainsi qu'aux sociaux-démocrates.
By grandourscharmant, at 11:21 PM
Les anciens bastions communistes, la montée de la droite en leur sein, le rapprochement d'une partie de la gauche avec l'extrême gauche, et l'avenir de la social-démocratie dans un tel milieu, oui, ça pourrait faire un bel article. C'est quand vous êtes caricatural que vous êtes le plus proche de la vérité.
By Emmanuel Mousset, at 12:19 AM
"un cahier spécial louant la gouvernance de PA."
goc bois et fume toujours.
un médecin !!!
By Anonyme, at 12:27 AM
article du 15/12/2005
"Comment tenir la ville en 7 leçons"
et comme je ne suis pas chien je vous laisse le lien
http://www.lexpress.fr/region/comment-tenir-la-ville-en-7-lecons_483543.html
la mémoire, c'est important la mémoire, ça permet de savoir de quoi on parle.
Si vous avez oublié ce cahier spécial moi pas.
Pour le coté caricatural,
l'erreur est de présenter les problemes uniquement d'un point de vue idéologiques car en fait, ce sont surtout des querelles de personnes.
L'ultra gauche s'est d'abord bati sur les relations humaines et personnelles, plus que sur le volet idéologiques.
By grandourscharmant, at 10:11 AM
Dans "L'ours", le film de Jean-Jacques Annaud, on voit un ourson manger un champignon hallucinège et s'ébattre dans un rêve psychédélique. Notre GOC local a peut-être vécu la même mésaventure.
By Emmanuel Mousset, at 10:11 AM
"D’un point de vue économique, il est raisonnable de répercuter intégralement les hausses de prix sur les consommateurs, car cela encourage les producteurs à augmenter leur offre et les consommateurs à diminuer leur demande. Dans le même temps, il convient de protéger les pauvres qui sont frappés par ces hausses. Le meilleur moyen d’y parvenir est de mettre en place un dispositif de protection sociale bien ciblé."
le paragraphe entier, ca évite de moins déformer les propos.
un lien vers l'intégralité du texte rend le procédé moins malhonnête.
By Anonyme, at 11:21 PM
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