Les bons comptes font...
Encore quelques mots sur le conseil municipal d'hier soir. Normal, c'est le temps fort, mensuel, de la vie politique locale. Cyril Raineau, dans le Courrier Picard, a consacré un article remarquable à un sujet austère, à l'ordre du jour: Le compte administratif 2007. La gestion financière, les dépenses et les recettes sont la base d'une politique municipale, dont le sommet constitue les projets concrets.
A Saint-Quentin, les comptes sont-ils bons? Réponse simple: oui. "Calculs faits, l'exercice est bénéficiaire de 6 millions d'euros. Ce qui s'appelle une gestion saine et sage...", écrit le journaliste. Le rapport du trésorier principal municipal l'atteste: "Malgré l'importance des investissements, la situation financière de la ville peut être qualifiée de saine". Ce qu'il faut retenir, c'est que les recettes progressent davantage que les dépenses et que le recours à l'emprunt est limité puisque l'autofinancement augmente.
Bien sûr, on peut toujours gratter, et quand on gratte, on trouve. Depuis que la taxe professionnelle est versée à l'agglomération, celle-ci reverse une somme à la ville qui n'a pas changé depuis 2001. Autre problème: la faiblesse des bases fiscales, et des taux d'impositions nettement supérieurs à la moyenne nationale. Bref, ce n'est pas là-dessus qu'une opposition sérieuse peut être menée. C'est pourquoi, pendant la pré-campagne municipale, j'ai fortement déconseillé à mes camarades une attaque frontale contre le bilan de Pierre André, et je suis allé jusqu'à soutenir que sa gestion des affaires était bonne. Que n'avais-je dit? Un procès en droitisme m'a été fait, avec strauss-kahnisme comme cause aggravante.
Et pourtant, je ne disais rien d'autres que ce qu'écrit Cyril Raineau aujourd'hui, et j'en tirais la même conclusion que lui:
"Si une gestion est saine et rigoureuse est une chose, les choix politiques d'affecter des sommes à tel ou tel projet en est une autre."
Tout mon engagement politique est dans cette phrase. Il ne sert à rien de contester ce qui est incontestable, mais il faut se battre sur un projet. On peut être de gauche et respecter les faits, on peut reconnaître des qualités à une gestion de droite tout en proposant une alternative de gauche. Je ne vois pas la contradiction. Au contraire, la position est vertueuse, parce que fidèle à la vérité. Il n'y a pas de bonne politique dans le mensonge.
La gauche n'a pas pris part au vote sur le compte administratif 2007. Et pourquoi? Réponse de Jean-Pierre Lançon: "Nous n'étions pas là l'an passé, mais l'année prochaine, vous allez nous entendre." Outre le côté toujours grotesque du "vous allez voir de ce que vous allez voir", je retiens le magnifique lapsus de cette déclaration, que je demande à tout socialiste saint-quentinois de bien garder en mémoire: "Nous n'étions pas là l'an passé..." Ah bon? Et Jean-Louis Cabanes, et Odette, et Alix Suchecki, ils n'étaient pas là? A moins qu'ils ne soient pas considérés, dans la bouche de Jean-Pierre Lançon, comme des socialistes.
Ce qui signifie, en d'autres termes, que l'actuelle opposition est en rupture avec la précédente, qu'elle ne se reconnaît pas en continuité avec elle. C'est grave, très grave, et cette phrase malheureuse mais spontanée confirme ce que je ne cesse de proclamer depuis plusieurs mois: l'actuelle opposition, alliée à l'extrême gauche sur un protocole d'accord d'extrême gauche, n'est plus en phase avec le Parti socialiste, sinon de façon purement administrative. Ce "Nous n'étions pas là", je ne l'oublierai pas.
En attendant, le prochain conseil aura lieu fin septembre. La démocratie locale part en vacances pour... trois mois.
Bon après-midi.
A Saint-Quentin, les comptes sont-ils bons? Réponse simple: oui. "Calculs faits, l'exercice est bénéficiaire de 6 millions d'euros. Ce qui s'appelle une gestion saine et sage...", écrit le journaliste. Le rapport du trésorier principal municipal l'atteste: "Malgré l'importance des investissements, la situation financière de la ville peut être qualifiée de saine". Ce qu'il faut retenir, c'est que les recettes progressent davantage que les dépenses et que le recours à l'emprunt est limité puisque l'autofinancement augmente.
Bien sûr, on peut toujours gratter, et quand on gratte, on trouve. Depuis que la taxe professionnelle est versée à l'agglomération, celle-ci reverse une somme à la ville qui n'a pas changé depuis 2001. Autre problème: la faiblesse des bases fiscales, et des taux d'impositions nettement supérieurs à la moyenne nationale. Bref, ce n'est pas là-dessus qu'une opposition sérieuse peut être menée. C'est pourquoi, pendant la pré-campagne municipale, j'ai fortement déconseillé à mes camarades une attaque frontale contre le bilan de Pierre André, et je suis allé jusqu'à soutenir que sa gestion des affaires était bonne. Que n'avais-je dit? Un procès en droitisme m'a été fait, avec strauss-kahnisme comme cause aggravante.
Et pourtant, je ne disais rien d'autres que ce qu'écrit Cyril Raineau aujourd'hui, et j'en tirais la même conclusion que lui:
"Si une gestion est saine et rigoureuse est une chose, les choix politiques d'affecter des sommes à tel ou tel projet en est une autre."
Tout mon engagement politique est dans cette phrase. Il ne sert à rien de contester ce qui est incontestable, mais il faut se battre sur un projet. On peut être de gauche et respecter les faits, on peut reconnaître des qualités à une gestion de droite tout en proposant une alternative de gauche. Je ne vois pas la contradiction. Au contraire, la position est vertueuse, parce que fidèle à la vérité. Il n'y a pas de bonne politique dans le mensonge.
La gauche n'a pas pris part au vote sur le compte administratif 2007. Et pourquoi? Réponse de Jean-Pierre Lançon: "Nous n'étions pas là l'an passé, mais l'année prochaine, vous allez nous entendre." Outre le côté toujours grotesque du "vous allez voir de ce que vous allez voir", je retiens le magnifique lapsus de cette déclaration, que je demande à tout socialiste saint-quentinois de bien garder en mémoire: "Nous n'étions pas là l'an passé..." Ah bon? Et Jean-Louis Cabanes, et Odette, et Alix Suchecki, ils n'étaient pas là? A moins qu'ils ne soient pas considérés, dans la bouche de Jean-Pierre Lançon, comme des socialistes.
Ce qui signifie, en d'autres termes, que l'actuelle opposition est en rupture avec la précédente, qu'elle ne se reconnaît pas en continuité avec elle. C'est grave, très grave, et cette phrase malheureuse mais spontanée confirme ce que je ne cesse de proclamer depuis plusieurs mois: l'actuelle opposition, alliée à l'extrême gauche sur un protocole d'accord d'extrême gauche, n'est plus en phase avec le Parti socialiste, sinon de façon purement administrative. Ce "Nous n'étions pas là", je ne l'oublierai pas.
En attendant, le prochain conseil aura lieu fin septembre. La démocratie locale part en vacances pour... trois mois.
Bon après-midi.
10 Comments:
ah si seulement vous pouviez etre aussi critique avec les comptes du département et surtout ceux de la région,
vous ne seriez plus socialiste depuis longtemps
By grandourscharmant, at 7:19 PM
Je suis critique envers tout ce qui mérite critique. Mais je ne vais pas non plus me forcer...
By Emmanuel Mousset, at 9:44 PM
Alix Suchecki est socialiste?
hum, hum...
By Anonyme, at 9:33 PM
Suchecki est communiste, ce qui rend d'autant plus révélateur et signifiant le "Nous n'étions pas là". Car les communistes gremetziens, eux non plus, ne se sentaient pas représentés dans la précédente opposition, car Alix Suchecki n'est pas gremetzienne.
Votre question me permet donc de rebondir d'autant mieux...
By Emmanuel Mousset, at 10:02 PM
Bonsoir Emmanuel.
Je remarque qu'à quelques reprises, tu reprends comme point quasi avéré le fait que je sois "gremetzien".
Outre l'aspect anecdotique, j'aimerai connaître tes sources.
En effet, je ne me rappelle en rien nos conversations sur ce sujet. Par extension, et comme tu as certainement du me le faire remarquer en classe, j'estime qu'il faut être précis dans ses affirmations. En cas de doute, il est plus sage de s'abstenir ou de s'informer davantage.
Cordialement.
By Anonyme, at 1:05 AM
Trop pris par ses responsabilités politiques, personnelles et professionnelles,
ce commentateur n'aura pas été un lecteur assidu de ce blog.
C'est pour cela qu'il n'est pas au courant qu'il a été démontré depuis quelques temps qu'EM n'était pas objectif et qu'il ne faisait en général que de se contenter de l'à-peu pres.
Les lecteurs se sont aperçus depuis un moment qu'il préférait dire n'importe quoi que se taire.
Autant l'enseignant dans sa classe doit surement etre rigoureux,
autant l'homme politique...
Ceci explique surement pourquoi l'enseignant a plus de succes, de réussite et de respect que ne peut en avoir le politicien.
Il semblerait qu'il manque au prof de philo, la rigueur et la pertinence du prof de math qu'il passe son temps à encenser.
A moins qu'il n'y ait du mépris d'un prof de secondaire pour les enseignants de primaire,
je sais je n'appartiens pas à la grande famille de l'éducation nationale alors forcément, je fantasme...
Tout le monde s'aime chez les enseignants, il suffit de voir le bien qu'EM peut dire de BL, OG, MA, DSK et meme VS dernierement,
les seuls vilains petits canards
sont AF et JPL
quid d'OT à l'avenir ?
et surtout, les vilains petits canards comme dans l'histoire vont ils se transformer en cygne ?
A si XB avait pu etre universitaire,
EM aurait été le 1er à nous expliquer à quel point, il était merveilleux
By grandourscharmant, at 8:42 AM
A Olivier:
Mon raisonnement est le suivant:
La section communiste de St Quentin, conduite par Jean-Luc, est me semble-t-il gremetzienne. C'est son droit et ça n'est pas mes oignons. Mais j'ai le droit de réfléchir: aurait-elle désigné sur la liste un candidat non gremetzien? Je ne pense pas.
J'ai peut-être complétement tort. Dans ce cas, dis moi tout simplement que tu n'es pas gremetzien (je précise qu'être gremetzien n'est pas pour moi un déshonneur, c'est simplement une option politique que je ne partage pas). Auquel cas, après cette précision, je rectifierai et je ne dirai plus jamais que tu es gremetzien. C'est aussi simple que ça.
A bientôt.
By Emmanuel Mousset, at 12:25 PM
A GOC:
Vous êtes bien indulgent avec moi. Ne vous bornez pas à dire que je suis un piètre politique, ça manque d'impact. Il faut ajouter que je suis mauvais prof, médiocre amant, fils ingrat, voisin détestable et, si j'avais des enfants, père indigne.
Vous connaissez sûrement l'adage de l'un de vos maître en politique, Jacques Chirac: "Plus c'est gros, mieux ça passe".
Quant aux enseignants, je vous laisse dans vos fantasmes ordinaires. Mais évitez tout de même de me les attribuer.
By Emmanuel Mousset, at 4:38 PM
Ca c'est vrai que je l'admire lui,
et pourtant qu'est ce que j'ai comme reproche à lui faire.
Mais ce n'est pas à moi de le juger mais à l'histoire.
Sinon soyez sérieux voulez vous, me flatter en me traiter d'homme vertueux n'absoudra pas vos fautes.
"L'indulgence est une vertu, elle consiste à excuser et à pardonner facilement les fautes."
J'étais d'etre juste et équilibré, et c'est bien ça qui vous dérange.
C'est pour cela que vous me taxez de vouloir vous faire des proces d'intentions et que vous inventez des fautes que vous n'avez pas commise ou tout au moins que je ne peux pas vous pardonner.
Mauvais prof, ce n'est pas ce qu'on m'a dit pourquoi vous accablerai je
surtout que vous passer votre temps à m'expliquer que mon avis sur les profs est partisan et insignifiant.
Médiocre amant, ce n'est pas à moi d'etre indulgent sur ce poids et d'apres ce qui se raconte quand vous avez un peu bu la fille se laisse embrasser.
C'est entre vous et elle que tout cela se régle, cela ne me regarde pas.
Fils ingrat, n'ayez pas le plaisir de connaitre vos parents, c'est eux qui doivent etre indulgent avec vous, s'il y a des raisons de l'etre.
Voisin détestable, si j'avais le temps, je ferais une enquete de voisinage, mais n'étant pas votre voisin, je n'ai pas à etre indulgent avec vous.
pere indigne, parce que les bons parents existent, si j'en crois certaines sommités, pas vraiment
et puis ce serait à vos enfants si vous en aviez d'etre indulgent avec vous.
Moi, je suis bien plus sévere, je ne suis qu'un citoyen qui jauge et évalue, quelqu'un qui prétend le représenter et de ce point de vue là, peut etre vous n'étes pas le pire, mais vous n'etes pas au niveau semble-t-il, je n'ai aucune indulgence à avoir, vous meme avez demandé à ce qu'on vous juge séverement.
Ce n'est pas parce que vous ne savez pas quel est votre place, et qu'à fortiori vous ne savez pas vous en contentez.
Que je ne sais pas quel est ma place,
n'essayez pas de me faire jouer un role qui n'est pas le mien,
j'ai déjà bien assez à faire avec celui que je dois jouer.
By grandourscharmant, at 9:06 PM
Les places que devraient occuper les uns et les autres, et les rôles que nous devrions jouer, c'est une grande question de vie, de théâtre et de politique. Mais à Saint-Quentin, ce que je constate, c'est qu'André et Bertrand ont les premiers rôles. Le reste, c'est de la plus ou moins bonne figuration.
By Emmanuel Mousset, at 9:59 PM
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