Réformiste ou pas.
Bonsoir à toutes et à tous.
Certains camarades, pourtant bien intentionnés à mon égard, trouvent que j'en fais un peu trop sur le "réformisme". Tous les socialistes sont réformistes! me disent-ils. Et quelques-uns avouent même que la social-démocratie ne chagrine plus personne au PS. Je veux bien, je ne demande pas mieux. Pourtant j'en doute, je n'en suis pas si sûr.
Prenez les 21 contributions. Oui, j'y reviens, il faudra vous y habituer, je vais y consacrer un bon nombre de billets durant cet été! Toutes ces contributions ne se positionnent pas en faveur de la social-démocratie. A vue de nez, dans l'attente d'une lecture un peu plus attentive, j'en repère au moins 4 ou 5 qui se définissent en opposition ou dans une attitude critique envers la social-démocratie. Il existe donc encore, au Parti socialiste, un fond, certes résiduel, anti-social-démocrate. Les grands signataires, Royal, Delanoë, Hollande, Aubry, Moscovici et beaucoup d'autres s'inscrivent dans une perspective social-démocrate, bien sûr rénovée, modernisée, mais social-démocrate tout de même. Or c'est avec eux que se constituera la majorité qui sortira de notre congrès de Reims et dont je vous parlais ce matin.
Je vous parlais aussi, cet après midi, du caractère sibyllin et byzantin de certains passages des contributions. Sur la social-démocratie ou le réformisme (pour moi, ces deux mots désignent le même courant politique), c'est le cas. Difficile en effet de s'avouer carrément hostile au réformisme, tellement l'Histoire a tranché et rendu justice à cette sensibilité d'incarner au mieux le camp du progrès et les intérêts des salariés. Certains camarades contournent donc l'obstacle du réel, diluent le constat dans un positionnement mi-chèvre mi-chou, mais très clair pour celui qui sait voir.
Prenez la contribution "Changer", qui regroupe notamment les néo-poperénistes ( tous ceux de Saint-Quentin ont signé, même ceux qui ne le sont pas!), reportez-vous à la fin du texte, page 184 (un petit conseil, au passage, de méthodologie: pour rendre plus agréable et plus compréhensible la lecture de chaque contribution, commencez par la fin, vous y trouverez l'essentiel du message, qui éclaire l'ensemble du texte). Dans la dernière phrase de "Changer", vous trouvez ceci:
"... générer une démarche ouverte à tous ceux qui ne veulent pas de ce réformisme au rabais qui nous est proposé..."
Il faut savoir décrypter, être expert en poperénie comme il y a des graphologues, des égyptologues ou des kremlinologues. Je ne suis qu'amateur dans la discipline, mais amateur éclairé. La dénonciation du "réformisme au rabais" suppose-t-elle qu'il y aurait un réformisme au juste prix? Et ce "réformisme au rabais", par qui nous est-il "proposé"?
Toujours page 184, mais un peu plus haut, je découvre un début de réponse, mais qui accroit ma perplexité au lieu de dissiper mes doutes:
"L'unité doit permettre de faire la synthèse (...) de la culture réformiste et de la culture contestatrice..."
Je cherchais une réponse et me voilà avec de nouvelles questions: quelle est cette "culture contestatrice"? Pour moi, quand j'entends cette expression-là, je songe à l'extrême gauche. Et vous? Mais comment peut-on faire la "synthèse" entre le réformisme et l'extrême gauche? Expliquez-moi, je ne vois pas, je ne comprends pas, ni historiquement, ni idéologiquement, ni politiquement. Ce que je sais, c'est que la fausse synthèse entre les deux, elle, est tout à fait possible: elle revient à sacrifier le réformisme aux thèses de l'extrême gauche, il y a un "mini-laboratoire pour ça, c'est la ville de Saint-Quentin.
Un peu plus loin, je comprends mieux, tout devient un peu plus clair (nous sommes toujours page 184):
"Prenons garde à ne pas (...) laisser se structurer une bipolarisation au sein même de la gauche avec, d'un côté, un pôle dit de radicalité et de l'autre, un parti dit réformiste et modéré..."
De quelle "bipolarisation" mes camarades ne veulent-ils pas? "Au sein même de la gauche", je n'en vois pas: PS, PCF, PRG, MRC, Verts vont ensemble, plus ou moins bien, sont liés par des accords électoraux, gèrent des collectivités territoriales d'un commun accord. Nulle "bipolarisation" de ce côté-là. De l'autre côté, c'est-à-dire par rapport à l'extrême gauche? Alors là oui, il y a "bipolarisation", et depuis toujours, entre des socialistes réformistes et une gauche révolutionnaire. Celle-ci d'ailleurs se félicite de cette "bipolarisation" à laquelle elle ne souhaite absolument pas mettre fin. La création du NPA comme du POI vont dans ce sens-là. Il n'y a que les signataires de "Changer" qui rêvent d'effacer la césure historique. Mais pour quoi faire? Veulent-ils transformer le mini-laboratoire saint-quentinois en immense laboratoire national? Non merci, localement nous avons déjà donné, une fois suffit.
Bonne soirée.
Certains camarades, pourtant bien intentionnés à mon égard, trouvent que j'en fais un peu trop sur le "réformisme". Tous les socialistes sont réformistes! me disent-ils. Et quelques-uns avouent même que la social-démocratie ne chagrine plus personne au PS. Je veux bien, je ne demande pas mieux. Pourtant j'en doute, je n'en suis pas si sûr.
Prenez les 21 contributions. Oui, j'y reviens, il faudra vous y habituer, je vais y consacrer un bon nombre de billets durant cet été! Toutes ces contributions ne se positionnent pas en faveur de la social-démocratie. A vue de nez, dans l'attente d'une lecture un peu plus attentive, j'en repère au moins 4 ou 5 qui se définissent en opposition ou dans une attitude critique envers la social-démocratie. Il existe donc encore, au Parti socialiste, un fond, certes résiduel, anti-social-démocrate. Les grands signataires, Royal, Delanoë, Hollande, Aubry, Moscovici et beaucoup d'autres s'inscrivent dans une perspective social-démocrate, bien sûr rénovée, modernisée, mais social-démocrate tout de même. Or c'est avec eux que se constituera la majorité qui sortira de notre congrès de Reims et dont je vous parlais ce matin.
Je vous parlais aussi, cet après midi, du caractère sibyllin et byzantin de certains passages des contributions. Sur la social-démocratie ou le réformisme (pour moi, ces deux mots désignent le même courant politique), c'est le cas. Difficile en effet de s'avouer carrément hostile au réformisme, tellement l'Histoire a tranché et rendu justice à cette sensibilité d'incarner au mieux le camp du progrès et les intérêts des salariés. Certains camarades contournent donc l'obstacle du réel, diluent le constat dans un positionnement mi-chèvre mi-chou, mais très clair pour celui qui sait voir.
Prenez la contribution "Changer", qui regroupe notamment les néo-poperénistes ( tous ceux de Saint-Quentin ont signé, même ceux qui ne le sont pas!), reportez-vous à la fin du texte, page 184 (un petit conseil, au passage, de méthodologie: pour rendre plus agréable et plus compréhensible la lecture de chaque contribution, commencez par la fin, vous y trouverez l'essentiel du message, qui éclaire l'ensemble du texte). Dans la dernière phrase de "Changer", vous trouvez ceci:
"... générer une démarche ouverte à tous ceux qui ne veulent pas de ce réformisme au rabais qui nous est proposé..."
Il faut savoir décrypter, être expert en poperénie comme il y a des graphologues, des égyptologues ou des kremlinologues. Je ne suis qu'amateur dans la discipline, mais amateur éclairé. La dénonciation du "réformisme au rabais" suppose-t-elle qu'il y aurait un réformisme au juste prix? Et ce "réformisme au rabais", par qui nous est-il "proposé"?
Toujours page 184, mais un peu plus haut, je découvre un début de réponse, mais qui accroit ma perplexité au lieu de dissiper mes doutes:
"L'unité doit permettre de faire la synthèse (...) de la culture réformiste et de la culture contestatrice..."
Je cherchais une réponse et me voilà avec de nouvelles questions: quelle est cette "culture contestatrice"? Pour moi, quand j'entends cette expression-là, je songe à l'extrême gauche. Et vous? Mais comment peut-on faire la "synthèse" entre le réformisme et l'extrême gauche? Expliquez-moi, je ne vois pas, je ne comprends pas, ni historiquement, ni idéologiquement, ni politiquement. Ce que je sais, c'est que la fausse synthèse entre les deux, elle, est tout à fait possible: elle revient à sacrifier le réformisme aux thèses de l'extrême gauche, il y a un "mini-laboratoire pour ça, c'est la ville de Saint-Quentin.
Un peu plus loin, je comprends mieux, tout devient un peu plus clair (nous sommes toujours page 184):
"Prenons garde à ne pas (...) laisser se structurer une bipolarisation au sein même de la gauche avec, d'un côté, un pôle dit de radicalité et de l'autre, un parti dit réformiste et modéré..."
De quelle "bipolarisation" mes camarades ne veulent-ils pas? "Au sein même de la gauche", je n'en vois pas: PS, PCF, PRG, MRC, Verts vont ensemble, plus ou moins bien, sont liés par des accords électoraux, gèrent des collectivités territoriales d'un commun accord. Nulle "bipolarisation" de ce côté-là. De l'autre côté, c'est-à-dire par rapport à l'extrême gauche? Alors là oui, il y a "bipolarisation", et depuis toujours, entre des socialistes réformistes et une gauche révolutionnaire. Celle-ci d'ailleurs se félicite de cette "bipolarisation" à laquelle elle ne souhaite absolument pas mettre fin. La création du NPA comme du POI vont dans ce sens-là. Il n'y a que les signataires de "Changer" qui rêvent d'effacer la césure historique. Mais pour quoi faire? Veulent-ils transformer le mini-laboratoire saint-quentinois en immense laboratoire national? Non merci, localement nous avons déjà donné, une fois suffit.
Bonne soirée.
2 Comments:
Je compatis...
Comme pour les OGM, faut confiner l'expérience, sous peine de pollution mortelle. :-)
By jpbb, at 11:21 PM
Impossible, l'expérience s'est faite en plein champ, je veux dire: en pleine ville.
By Emmanuel Mousset, at 7:32 PM
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