Le terrible sondage.
A la suite de mon billet de samedi ("Les Français ont raison"), consacré au sondage paru hier dans Ouest-France, je me dois de compléter ma réflexion sur les chances électorales (ou plutôt les malchances!) de la gauche lors d'hypothétiques présidentielles ayant lieu maintenant. Marianne paru le 15 août confirme terriblement ce que je soulignais:
1- La victoire de la droite: à 34%, les Français remettraient en tête, et ainsi bien placé pour l'emporter au second tour, Nicolas Sarkozy. Son score est même meilleur que l'an dernier, un comble! N'oublions jamais cela: les critiques permanentes qu'on entend autour de nous, les plaintes constantes sur les prix qui augmentent et le pouvoir d'achat qui diminue, la baisse incontestable de la popularité du chef de l'Etat, tout cela n'empêche nullement que les Français sont prêts à lui refaire confiance.
2- La stagnation de la gauche: le PS en reste à sa moyenne historique générale de 20%, ce qui est bas, étant donné la situation économique et sociale. Et cela, quel que soit le candidat. Notre problème n'est donc pas dans la personne mais dans le projet.
3- La force de l'extrême gauche: avec 9%, Besancenot réalise un excellent score, la forte progression de l'extrême gauche n'est pas complètement une surprise, mais c'est une confirmation lourde de conséquences... pour le PS, qui va devoir clairement se positionner par rapport à cette sérieuse concurrence.
4- La faiblesse des alliés socialistes: là, rien de nouveau, mais encore un problème pour le PS, qui se retrouve avec des partenaires qui ne lui apportent plus grand-chose au plan électoral: le PCF à 3%, les Verts à 1%.
5- La puissance de Bayrou: c'est sans doute le chiffre le plus étonnant, le plus signifiant, que les socialistes devront méditer jusqu'à leur congrès de Reims. Bayrou et son petit parti, Bayrou abandonné de tous, Bayrou ayant la plus faible représentation parlementaire, Bayrou réalise 17% des intentions de vote. Stupéfiant! Et affolant pour le PS...
6- La permanence de l'extrême droite: on a tendance à l'oublier, à croire qu'elle est morte et enterrée. Grave erreur, elle est toujours bien présente, à un niveau important, même s'il est inférieur à celui du passé. Le PS connaît ses adversaires, il ne doit pas oublier ses ennemis.
Quelles leçons tirer pour le PS de ce sondage particulièrement inquiétant? J'en vois deux principales:
a- Arrêtons de nous opposer à Sarkozy sur les thèmes qu'il a su imposer dans le débat politique et l'opinion publique (je pense précisément au pouvoir d'achat). Avançons nos propres propositions, qui ne peuvent que tourner autour du thème absent de la politique gouvernementale: la justice sociale. Bref, pensons à notre projet beaucoup plus qu'à notre chef. Un chef, on en trouve toujours, et souvent c'est le trop-plein. Un projet, en revanche, c'est difficile à élaborer, et il n'y en a pas 36.
b- Abordons et tranchons la question des alliances, une bonne fois pour toute. Tous les socialistes sont d'accord sur deux choses en matière d'alliances:
- On ne peut pas gagner tout seul, il faut des partenaires.
- On ne touche pas à l'alliance avec nos partenaires historiques (PRG, PCF, MRC, Verts), qui sont le socle de notre identité.
A partir de ces deux constats qui font consensus parmi nous, on fait quoi? Je ne vois que deux possibilités, pas trois:
- Soit on s'élargit vers le centre, on cherche à s'entendre avec Bayrou, on essaie d'attirer à nous ses 17%.
- Soit on s'élargit vers l'extrême gauche, on cherche à s'entendre avec Besancenot et à récupérer ses 9%.
Aucune de ces deux possibilités n'est idéale, aucune n'est conforme à notre tradition (le congrès fondateur d'Epinay a rejeté autant l'alliance au centre qu'avec l'extrême gauche), toutes les deux nous font à la fois gagner et perdre des électeurs. En la matière, inutile donc de réciter le pseudo-catéchisme des années 70: il nous faut absolument innover. Vous connaissez ma préférence, je l'ai souvent argumentée sur ce blog: sans hésitation, pour des raisons politiques et stratégiques, je suis en faveur de l'alliance au centre.
Projet, alliances, il faudra que le congrès de Reims tranche. Pour moi, c'est fait: projet social-démocrate, alliance au centre.
Bon après-midi.
1- La victoire de la droite: à 34%, les Français remettraient en tête, et ainsi bien placé pour l'emporter au second tour, Nicolas Sarkozy. Son score est même meilleur que l'an dernier, un comble! N'oublions jamais cela: les critiques permanentes qu'on entend autour de nous, les plaintes constantes sur les prix qui augmentent et le pouvoir d'achat qui diminue, la baisse incontestable de la popularité du chef de l'Etat, tout cela n'empêche nullement que les Français sont prêts à lui refaire confiance.
2- La stagnation de la gauche: le PS en reste à sa moyenne historique générale de 20%, ce qui est bas, étant donné la situation économique et sociale. Et cela, quel que soit le candidat. Notre problème n'est donc pas dans la personne mais dans le projet.
3- La force de l'extrême gauche: avec 9%, Besancenot réalise un excellent score, la forte progression de l'extrême gauche n'est pas complètement une surprise, mais c'est une confirmation lourde de conséquences... pour le PS, qui va devoir clairement se positionner par rapport à cette sérieuse concurrence.
4- La faiblesse des alliés socialistes: là, rien de nouveau, mais encore un problème pour le PS, qui se retrouve avec des partenaires qui ne lui apportent plus grand-chose au plan électoral: le PCF à 3%, les Verts à 1%.
5- La puissance de Bayrou: c'est sans doute le chiffre le plus étonnant, le plus signifiant, que les socialistes devront méditer jusqu'à leur congrès de Reims. Bayrou et son petit parti, Bayrou abandonné de tous, Bayrou ayant la plus faible représentation parlementaire, Bayrou réalise 17% des intentions de vote. Stupéfiant! Et affolant pour le PS...
6- La permanence de l'extrême droite: on a tendance à l'oublier, à croire qu'elle est morte et enterrée. Grave erreur, elle est toujours bien présente, à un niveau important, même s'il est inférieur à celui du passé. Le PS connaît ses adversaires, il ne doit pas oublier ses ennemis.
Quelles leçons tirer pour le PS de ce sondage particulièrement inquiétant? J'en vois deux principales:
a- Arrêtons de nous opposer à Sarkozy sur les thèmes qu'il a su imposer dans le débat politique et l'opinion publique (je pense précisément au pouvoir d'achat). Avançons nos propres propositions, qui ne peuvent que tourner autour du thème absent de la politique gouvernementale: la justice sociale. Bref, pensons à notre projet beaucoup plus qu'à notre chef. Un chef, on en trouve toujours, et souvent c'est le trop-plein. Un projet, en revanche, c'est difficile à élaborer, et il n'y en a pas 36.
b- Abordons et tranchons la question des alliances, une bonne fois pour toute. Tous les socialistes sont d'accord sur deux choses en matière d'alliances:
- On ne peut pas gagner tout seul, il faut des partenaires.
- On ne touche pas à l'alliance avec nos partenaires historiques (PRG, PCF, MRC, Verts), qui sont le socle de notre identité.
A partir de ces deux constats qui font consensus parmi nous, on fait quoi? Je ne vois que deux possibilités, pas trois:
- Soit on s'élargit vers le centre, on cherche à s'entendre avec Bayrou, on essaie d'attirer à nous ses 17%.
- Soit on s'élargit vers l'extrême gauche, on cherche à s'entendre avec Besancenot et à récupérer ses 9%.
Aucune de ces deux possibilités n'est idéale, aucune n'est conforme à notre tradition (le congrès fondateur d'Epinay a rejeté autant l'alliance au centre qu'avec l'extrême gauche), toutes les deux nous font à la fois gagner et perdre des électeurs. En la matière, inutile donc de réciter le pseudo-catéchisme des années 70: il nous faut absolument innover. Vous connaissez ma préférence, je l'ai souvent argumentée sur ce blog: sans hésitation, pour des raisons politiques et stratégiques, je suis en faveur de l'alliance au centre.
Projet, alliances, il faudra que le congrès de Reims tranche. Pour moi, c'est fait: projet social-démocrate, alliance au centre.
Bon après-midi.
5 Comments:
parlez nous plutot des JO et de l'europe, ce serait surement plus pertinent et plus intéressant
http://www.lefigaro.fr/sport/2008/08/18/02001-20080818ARTFIG00302-geopolitique-des-medailles-olympiques-.php
L'europe du sport domine le monde,
devant les états unis, la chine et personne n'en parle.
By grandourscharmant, at 3:09 PM
Il faut un projet porteur d'espoir et non un catalogue de mesures. Il faut un projet qui parte de nos idéaux de toujours, « Le bien-être partagé et l'augmentation de l'autonomie ", afin de proposer aux Français une voie pour l'amélioration du pouvoir d'achat pour tous, et la possibilité d'utiliser un ascenseur social performant. Il faut prévoir un capitalisme mixte, détenu par le privé et par l'état. Il convient également d'avoir un salaire citoyen pour tous.
By jpbb, at 3:10 PM
A GOC:
Vous manipulez de nouveau les chiffres, seul exercice intellectuel dans lequel vous vous sentez manifestement à l'aise.
Vous comparez ce qui n'est pas comparable (c'est la grosse ficelle de tous les manipulateurs de chiffres): l'Europe ne participe pas en tant que telle aux JO, puisqu'elle n'est pas une nation. Il ne faut donc pas comparer ses résultats à la nation américaine ou à la nation chinoise. C'est comme si vous regroupiez les médailles du continent asiatique ou celle du continent américain.
Pour les JO, cette finauderie est sans grave conséquence. Elle n'est que l'expression du chauvinisme le plus plat qui vous caractérise et que vous épanchez au niveau européen faute de pouvoir le faire au niveau national.
Mais cette grosse ficelle appliquée à la politique engendre les grosses bêtises qui polluent vos commentaires.
By Emmanuel Mousset, at 6:03 PM
J'ai suivi votre conseil,
j'ai pris du temps et du recul avant de répondre.
Il faut dire que vous m'aviez surpris agreablement, votre réponse pour une fois semblait etre réfléchie et construite.
Et puis finalement avec le recul, évidement que ce n'est pas comparable, évidement que la nation européenne n'existe pas.
Hélas meme peut etre, cela simplifierait peut etre les choses.
Car ct ça la bonne question, l'europe va t elle devenir une nation ou disparaitre.
Hélas vous retombez dans vos délires, à si vous fréquentiez un peu plus les encyclopédies.
Les Etats-Unis sont une union d'état, la Chine un regroupement de provinces.
La nation Europe aurait pu etre une union de pays.
Mais comme toujours, vous etes superficiel et peu documenté...
Me faire traiter de chauvin par un type qui se pose la question de savoir s'il est berrichon ou bourbonnais, vous n'avez vraiment pas peur du ridicule.
J'imagine que vous n'avez pas de passeport, sinon vous sauriez qu'au-dessus de République Française, il y avait avant Communauté Européenne et maintenant qu'on y trouve Union Européenne Surprenant cette nation qui n'existe pas mais qui imprime sa marque sur les passeports de ses ressortissants.
Mais je sais cela vous dérange et vous dépasse alors vous préférez l'ignorer, à force de vous pratiquer, on finit par vous connaitre.
By grandourscharmant, at 11:08 PM
Je me demande si votre encyclopédie ne vous est pas tombée sur la tête...
By Emmanuel Mousset, at 8:28 AM
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