Les Français ont raison.

Bonsoir à toutes et à tous.

Le sondage à paraître demain dans Ouest-France fait très mal au socialiste que je suis. Quelle gifle pour le PS! Alors que les principaux voyants de notre économie sont au rouge, alors que les Français ressentent dans leur vie quotidienne l'échec de la politique de Nicolas Sarkozy, s'il y avait aujourd'hui une présidentielle, la gauche serait... battue. Rien qui ne me surprenne: depuis un an, sur ce blog, j'explique que les socialistes ne se sont pas rénovés, que faute d'entreprendre leur mutation les Français ne peuvent pas leur accorder leur confiance, même quand ils sont pleins de défiance envers l'actuel gouvernement. Pour battre la droite, il faut réformer la gauche. C'est valable en France comme à Saint-Quentin, combien de fois faudra-t-il le répéter? On ne peut plus continuer comme ça. Ce sondage, c'est la voix du bon sens, dont je vous retrace les lignes principales:

1- Le PS ne s'oppose pas assez à la droite. C'est évident, la majorité a les mains libres, même ses conneries passent facilement, même ses échecs se transforment en victoires. Voilà où nous en sommes. Et les socialistes ne s'opposent pas assez parce qu'ils s'opposent très mal. C'est la cause et son effet.

2- Le PS n'a pas de projet. Citez-moi une seule grande proposition remarquable, mobilisatrice, populaire, qui viendrait de nos rangs. Je n'en vois pas, ou alors elle est soit bien cachée, soit mal présentée. Le congrès de Reims ne devra avoir qu'une obsession: notre projet, en fixer les bases, en poser les grandes orientations. Le leader, c'est important mais secondaire. Le meilleur candidat pour les présidentielles, on s'en fout maintenant, on verra dans trois ans.

3- Le PS n'est pas assez proche des préoccupations des gens. A vrai dire, nous sommes surtout préoccupés par nous-mêmes, ce qui n'est pas choquant mais pas non plus suffisant ni satisfaisant. Il va falloir que nous cassions notre coquille idéologique, notre conformisme, pour se confronter à la réalité. Cessons de nous complaire dans les mots, les discours, prenons les aspirations des Français telles qu'elles sont et non telles que nous voudrions qu'elles soient.

4- Le PS n'a pas des dirigeants de qualité. C'est bien évidemment faux, cruel et injuste. Mais c'est ainsi que les Français nous perçoivent. La politique, avant d'être le règne de la vérité est celui de l'opinion. Il faut faire avec, et travailler à ce que nos concitoyens nous considèrent autrement, plus positivement.

5- Le PS doit s'allier prioritairement avec le MoDem. Bien sûr que oui! On ne va pas laisser tomber les 18% d'électeurs de Bayrou! Parce que ce n'est pas avec les 2% du PCF qu'on va gagner... Il y a là une évidence absolue, éclatante, qui ne peut échapper qu'aux aveugles. J'en ai marre de ces vieilles barbes du socialisme, dont nous avons à Saint-Quentin quelques spécimens préhistoriques, qui nous laissent croire qu'on vend son âme au diable dès qu'on envisage une alliance avec le centre. Ca suffit! Qu'ils prennent une machine à remonter le temps et qu'ils restent dans ces années 70 dont ils rêvent tant. En attendant, Bayrou est à la pointe du combat contre Sarkozy, et personne qui a un peu de plomb dans la tête ne peut l'ignorer.

6- DSK doit avoir le premier rôle parmi les socialistes. Incroyable! Celui qui est à la tête du FMI, qui n'a donc plus de fonction dans la politique française, celui-là est malgré tout le préféré des Français pour conduire la gauche. Que du bon sens, vous disais-je!


Bonne soirée.