Ca va mal.
Bonsoir à toutes et à tous.
Le temps de ces vacances n'est pas fameux: beaucoup de pluie, de ciel gris, peu de longues séquences de journées chaudes et ensoleillées. En politique, ce n'est guère mieux: la majorité est morose, l'opposition se cherche. L'équipe au pouvoir aura surtout ébloui le temps de la campagne présidentielle. Le climat aujourd'hui n'est pas bon du tout. Il y a cette spectaculaire baisse de la popularité de Nicolas Sarkozy mesurée par les sondages, déjà usée après avoir si peu servi (un an seulement).
Il y a surtout ce ressenti des Français sur leurs lieux de vacances: les achats sont prudents, comptés, limités, les restaurateurs en témoignent. C'est tout de même extraordinaire, cette droite qui se fait élire tambours battants sur le thème de la revalorisation du pouvoir d'achat et les Français qui se retrouvent à compter leurs sous! Pas besoin d'une opposition pour montrer que le gouvernement a échoué (mais il faut quand même une opposition qui puisse le moment venu le remplacer).
Les chiffres maintenant: l'INSEE nous montre que jamais ces dernières années le moral des Français et des industriels n'a été aussi bas. L'inflation poursuit son cours, la hausse des prix frappe les produits de consommation courante, l'alimentation principalement. Ce sont donc les dépenses vitales qui sont frappées. A quoi il faut ajouter la hausse folle du tarif des carburants. Quand la bouffe et la bagnole sont touchées, comment voulez-vous que le moral n'en soit pas affecté? Et on nous annonce pour demain des augmentations sur le gaz (+5%) et l'électricité (+2%).
D'autres chiffres annoncés ces derniers jours, plus abstraits, moins parlants, sont tout aussi inquiétants. Le déficit du commerce extérieur est colossal, 24,387 milliards d'euros pour ce premier semestre, et ça ne s'arrange pas (c'était 15,801 milliards l'an dernier). Le déclin du solde de notre industrie automobile, qui faisait autrefois la fierté nationale, est particulièrement impressionnant.
Et puis il y a la chute de notre production industrielle (agriculture, alimentation, biens d'équipement, biens intermédiaires, automobile, tous ces secteurs sont en recul). Last but not least, nous avons appris aujourd'hui la régression de la croissance, qui est dans le négatif. Bref, la France est passée dans le rouge, l'alerte est désormais maximale. Je ne dis pas que Sarkozy est fautif de tout, non. Mais cet homme qui nous a répété qu'avec lui "tout était possible", cet homme nous a trompés: il y a un environnement international, il y a les limites et les faiblesses de la politique nationale qui, un an après son élection, discréditent son action. Je ne veux pas non plus entrer dans le débat sur la "récession", qui n'est qu'une querelle de vocabulaire pour économistes distingués. Ce que les Français ressentent et savent, c'est que ça va mal.
Bonne soirée,
malgré tout.
Le temps de ces vacances n'est pas fameux: beaucoup de pluie, de ciel gris, peu de longues séquences de journées chaudes et ensoleillées. En politique, ce n'est guère mieux: la majorité est morose, l'opposition se cherche. L'équipe au pouvoir aura surtout ébloui le temps de la campagne présidentielle. Le climat aujourd'hui n'est pas bon du tout. Il y a cette spectaculaire baisse de la popularité de Nicolas Sarkozy mesurée par les sondages, déjà usée après avoir si peu servi (un an seulement).
Il y a surtout ce ressenti des Français sur leurs lieux de vacances: les achats sont prudents, comptés, limités, les restaurateurs en témoignent. C'est tout de même extraordinaire, cette droite qui se fait élire tambours battants sur le thème de la revalorisation du pouvoir d'achat et les Français qui se retrouvent à compter leurs sous! Pas besoin d'une opposition pour montrer que le gouvernement a échoué (mais il faut quand même une opposition qui puisse le moment venu le remplacer).
Les chiffres maintenant: l'INSEE nous montre que jamais ces dernières années le moral des Français et des industriels n'a été aussi bas. L'inflation poursuit son cours, la hausse des prix frappe les produits de consommation courante, l'alimentation principalement. Ce sont donc les dépenses vitales qui sont frappées. A quoi il faut ajouter la hausse folle du tarif des carburants. Quand la bouffe et la bagnole sont touchées, comment voulez-vous que le moral n'en soit pas affecté? Et on nous annonce pour demain des augmentations sur le gaz (+5%) et l'électricité (+2%).
D'autres chiffres annoncés ces derniers jours, plus abstraits, moins parlants, sont tout aussi inquiétants. Le déficit du commerce extérieur est colossal, 24,387 milliards d'euros pour ce premier semestre, et ça ne s'arrange pas (c'était 15,801 milliards l'an dernier). Le déclin du solde de notre industrie automobile, qui faisait autrefois la fierté nationale, est particulièrement impressionnant.
Et puis il y a la chute de notre production industrielle (agriculture, alimentation, biens d'équipement, biens intermédiaires, automobile, tous ces secteurs sont en recul). Last but not least, nous avons appris aujourd'hui la régression de la croissance, qui est dans le négatif. Bref, la France est passée dans le rouge, l'alerte est désormais maximale. Je ne dis pas que Sarkozy est fautif de tout, non. Mais cet homme qui nous a répété qu'avec lui "tout était possible", cet homme nous a trompés: il y a un environnement international, il y a les limites et les faiblesses de la politique nationale qui, un an après son élection, discréditent son action. Je ne veux pas non plus entrer dans le débat sur la "récession", qui n'est qu'une querelle de vocabulaire pour économistes distingués. Ce que les Français ressentent et savent, c'est que ça va mal.
Bonne soirée,
malgré tout.
4 Comments:
J'aime bien l'expression gouvernementale de "baisse de la croissance" ou de "regression de la croissance".
Bel oxymore, non?
D'ailleurs, une baisse du PIB ne peut plus etre appelée "croissance" mais "décroissance" normalement.
By Anonyme, at 3:20 PM
J'aime bien l'expression gouvernementale de "baisse de la croissance" ou de "regression de la croissance".
Bel oxymore, non?
D'ailleurs, une baisse du PIB ne peut plus etre appelée "croissance" mais "décroissance" normalement.
By Anonyme, at 3:20 PM
Oxymore que nous employons, moi le premier, sans prendre conscience qu'il s'agit d'un oxymore. Merci Sylvain.
Mais je ne parlerai pas non plus de "décroissance", qui a un sens volontaire, recherché, alors que le phénomène dont nous parlons est subi.
By Emmanuel Mousset, at 7:15 PM
Une prof de français qui m'est très proche (ma femme en fait...) à qui je faisais la même remarque m'a rectifié.
Il s'agirait davantage d'une antithèse que d'un oxymore...
Je suis d'accord avec la conotation du terme décroissance. Employons donc le terme de "regression du PIB"?
By Anonyme, at 3:09 PM
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