Basket ou volley?
Bonjour à toutes et à tous.
Etes-vous fromage ou dessert? Plage ou montagne? Volley ou basket? Voilà une question qui paraît bien frivole pour un 15 août! Et surtout sans rapport avec la politique. Pour les deux premières, oui. Pour la dernière, non. Mais comme je suis totalement ignorant dans l'un et l'autre de ces sports et de tout sport en général, je vais pour une fois rédiger ce billet sous votre contrôle, en espérant vos conseils éclairés.
Cette semaine, un correspondant m'envoie une réflexion sur ma messagerie personnelle: à Saint-Quentin, on voit les socialistes présents lors des matchs de basket, mais absents lors des matchs de volley. Pourquoi? Je n'en sais fichtrement rien, n'allant pour ma part dans aucun des deux. Mon correspondant me précise que la seule politique assidue au volley est la conseillère générale Colette Blériot. Sur ce point, ce que je peux dire, c'est que l'élue du canton de Saint-Quentin Centre laboure le terrain et que les socialistes feraient bien dès maintenant d'y songer, de se choisir au plus vite un bon candidat qui puisse marquer Colette à la culotte. Sinon, une fois de plus, nous n'aurons plus que nos yeux pour pleurer et nos rancoeurs pour nous diviser.
Le basket serait-il plus important, plus populaire pour que les socialistes "aillent au basket" et négligent le volley? Dites-moi... Mon correspondant souligne dans son message que la saison qui vient sera fortement médiatique pour notre équipe de volley présidée par Adrien Donat, que l'équipe va monter en pro A, qu'il y aura un match tous les 15 jours au Palais des Sports, qu'il faudra donc que les socialistes manifestent leur présence. Et sur qui compte-t-il pour assurer cette représentation? Sur moi! Il sait que je bourlingue pas mal dans les manifestations locales. A vrai dire, les choses se font un peu autrement: j'organise surtout pas mal de manifestations, où du coup on me voit.
Mais je ne peux pas être partout. Et pour le volley, désolé, je n'aime pas ça, aussi peu que le basket. Et puis, je ne représente pas le PS, je suis notoirement connu comme socialiste, ce qui est autre chose. Ceci dit, derrière cet échange badin se cache un vrai problème politique, ou plutôt deux: le problème de la représentation, le problème de la présence.
Qui représente quoi? Tant que la question n'est pas tranchée, une organisation politique ne peut pas fonctionner. Aujourd'hui, personne, je dis bien personne, ne sait QUI représente le Parti socialiste à Saint-Quentin. Je ne parle bien sûr pas des désignations en quelque sorte officielles: nous avons un secrétaire de section, une députée européenne et trois conseillers municipaux d'opposition. Mais ça, c'est sur le papier, c'est entre nous. Aux yeux de l'opinion, laquelle a besoin d'une représentation simple, reconnue et régulière, QUI représente les socialistes à Saint-Quentin? Pas de réponse, ou alors j'attends avec impatience la vôtre.
Et pourtant, le problème est majeur, car à quoi sert-il d'être présent aux matchs de volley, de basket ou à quelque manifestation que ce soit si, de toute façon, les personnes ne sont pas identifiées par la population comme socialistes, et pas n'importe quels socialistes: des socialistes d'abord reconnus et portés par leurs camarades. On ne peut être représentatif aux yeux des autres que si on est représentatif aux yeux des siens. Cette question m'a fort préoccupé dans l'avant-municipales. Elle était pour moi la clé de tout: il faut se présenter, on peut espérer gagner qu'à une condition préalable: être représentatif.
La force de la droite saint-quentinoise, c'est que ses élus, quand ils sont présents quelque part, ne sont pas là pour eux-mêmes, mais parce qu'ils représentent Pierre André. Cette formidable cohésion les rend redoutablement efficaces. La personne s'efface devant la représentation. Et ce n'est pas parce que la droite détient le pouvoir local. On pourrait l'imaginer divisée, et le premier d'entre eux, le sénateur-maire, contesté. Cela se voit parfois ailleurs. Pas à Saint-Quentin.
Le deuxième problème qui découle de la remarque de mon correspondant est le suivant: où faut-il être présent? Partout, ce n'est pas possible quand on est dans l'opposition et peu nombreux. Il faut faire des choix, selon à mon avis deux critères:
- D'abord, il faut privilégier les manifestations qui ressortent de ce que j'appellerai la mouvance de gauche, le tissu social qui constitue notre électorat. Ca fait dix ans que je cours les activités de cette ville, je suis toujours surpris de constater l'absence, à certains rendez-vous, de représentants de gauche et, au contraire, la surreprésentation des élus de droite. A vrai dire, la gauche est surtout présente (quand elle est présente!) dans de micro-événements où elle y reconnaît directement et y retrouve les siens, souvent d'ailleurs, ce qui est proprement aberrant, par des affinités de courants internes au PS.
- Ce qui m'amène au 2ème critère: aucune manifestation populaire, quels qu'en soient les organisateurs, quelle qu'en soit la finalité, ne devrait nous être étrangère. On ne peut pas se dire socialiste et se retrouver constamment entre soi, entre petits-bourgeois (et sans mépris aucun pour cette catégorie sociale). Le volley fait-il partie de ces activités, la présence socialiste y est-elle politiquement nécessaire? A vous de me le dire. J'ajouterai que ce travail de représentation doit utiliser toutes les compétences. N'allez pas m'envoyer assister à un match de volley alors que je n'y comprends rien, que je n'ai jamais vu et que je n'aime pas ça! Il y a suffisamment de choses à faire et de présences à assurer pour que la répartition soit, dans la mesure du possible, intelligente.
N'oublions pas non plus que certains élus ont un contingent de places offertes lors de ces rencontres sportives, dont ils peuvent faire un usage strictement personnel (pour les copains, mais l'amitié n'est-elle pas un grand sentiment?) ou bien politique (les distribuer en fonction d'une tâche de représentation, ce qui me semble plus judicieux).
Pourquoi les socialistes vont-ils au basket et pas au volley? Je n'ai sans doute pas répondu précisément à la question, j'ai probablement débordé du sujet, certains me reprocheront de compliquer les choses, ce en quoi ils auront peut-être raison: si les socialistes vont au basket et pas au volley, c'est sans doute, tout bêtement, parce qu'ils préfèrent le basket au volley. Et c'est moi qui me retrouve tout bête d'avoir consacré un billet entier à cette question! J'espère quand même, chemin faisant, avoir fait apparaître quelques vérités.
Bonne matinée.
Etes-vous fromage ou dessert? Plage ou montagne? Volley ou basket? Voilà une question qui paraît bien frivole pour un 15 août! Et surtout sans rapport avec la politique. Pour les deux premières, oui. Pour la dernière, non. Mais comme je suis totalement ignorant dans l'un et l'autre de ces sports et de tout sport en général, je vais pour une fois rédiger ce billet sous votre contrôle, en espérant vos conseils éclairés.
Cette semaine, un correspondant m'envoie une réflexion sur ma messagerie personnelle: à Saint-Quentin, on voit les socialistes présents lors des matchs de basket, mais absents lors des matchs de volley. Pourquoi? Je n'en sais fichtrement rien, n'allant pour ma part dans aucun des deux. Mon correspondant me précise que la seule politique assidue au volley est la conseillère générale Colette Blériot. Sur ce point, ce que je peux dire, c'est que l'élue du canton de Saint-Quentin Centre laboure le terrain et que les socialistes feraient bien dès maintenant d'y songer, de se choisir au plus vite un bon candidat qui puisse marquer Colette à la culotte. Sinon, une fois de plus, nous n'aurons plus que nos yeux pour pleurer et nos rancoeurs pour nous diviser.
Le basket serait-il plus important, plus populaire pour que les socialistes "aillent au basket" et négligent le volley? Dites-moi... Mon correspondant souligne dans son message que la saison qui vient sera fortement médiatique pour notre équipe de volley présidée par Adrien Donat, que l'équipe va monter en pro A, qu'il y aura un match tous les 15 jours au Palais des Sports, qu'il faudra donc que les socialistes manifestent leur présence. Et sur qui compte-t-il pour assurer cette représentation? Sur moi! Il sait que je bourlingue pas mal dans les manifestations locales. A vrai dire, les choses se font un peu autrement: j'organise surtout pas mal de manifestations, où du coup on me voit.
Mais je ne peux pas être partout. Et pour le volley, désolé, je n'aime pas ça, aussi peu que le basket. Et puis, je ne représente pas le PS, je suis notoirement connu comme socialiste, ce qui est autre chose. Ceci dit, derrière cet échange badin se cache un vrai problème politique, ou plutôt deux: le problème de la représentation, le problème de la présence.
Qui représente quoi? Tant que la question n'est pas tranchée, une organisation politique ne peut pas fonctionner. Aujourd'hui, personne, je dis bien personne, ne sait QUI représente le Parti socialiste à Saint-Quentin. Je ne parle bien sûr pas des désignations en quelque sorte officielles: nous avons un secrétaire de section, une députée européenne et trois conseillers municipaux d'opposition. Mais ça, c'est sur le papier, c'est entre nous. Aux yeux de l'opinion, laquelle a besoin d'une représentation simple, reconnue et régulière, QUI représente les socialistes à Saint-Quentin? Pas de réponse, ou alors j'attends avec impatience la vôtre.
Et pourtant, le problème est majeur, car à quoi sert-il d'être présent aux matchs de volley, de basket ou à quelque manifestation que ce soit si, de toute façon, les personnes ne sont pas identifiées par la population comme socialistes, et pas n'importe quels socialistes: des socialistes d'abord reconnus et portés par leurs camarades. On ne peut être représentatif aux yeux des autres que si on est représentatif aux yeux des siens. Cette question m'a fort préoccupé dans l'avant-municipales. Elle était pour moi la clé de tout: il faut se présenter, on peut espérer gagner qu'à une condition préalable: être représentatif.
La force de la droite saint-quentinoise, c'est que ses élus, quand ils sont présents quelque part, ne sont pas là pour eux-mêmes, mais parce qu'ils représentent Pierre André. Cette formidable cohésion les rend redoutablement efficaces. La personne s'efface devant la représentation. Et ce n'est pas parce que la droite détient le pouvoir local. On pourrait l'imaginer divisée, et le premier d'entre eux, le sénateur-maire, contesté. Cela se voit parfois ailleurs. Pas à Saint-Quentin.
Le deuxième problème qui découle de la remarque de mon correspondant est le suivant: où faut-il être présent? Partout, ce n'est pas possible quand on est dans l'opposition et peu nombreux. Il faut faire des choix, selon à mon avis deux critères:
- D'abord, il faut privilégier les manifestations qui ressortent de ce que j'appellerai la mouvance de gauche, le tissu social qui constitue notre électorat. Ca fait dix ans que je cours les activités de cette ville, je suis toujours surpris de constater l'absence, à certains rendez-vous, de représentants de gauche et, au contraire, la surreprésentation des élus de droite. A vrai dire, la gauche est surtout présente (quand elle est présente!) dans de micro-événements où elle y reconnaît directement et y retrouve les siens, souvent d'ailleurs, ce qui est proprement aberrant, par des affinités de courants internes au PS.
- Ce qui m'amène au 2ème critère: aucune manifestation populaire, quels qu'en soient les organisateurs, quelle qu'en soit la finalité, ne devrait nous être étrangère. On ne peut pas se dire socialiste et se retrouver constamment entre soi, entre petits-bourgeois (et sans mépris aucun pour cette catégorie sociale). Le volley fait-il partie de ces activités, la présence socialiste y est-elle politiquement nécessaire? A vous de me le dire. J'ajouterai que ce travail de représentation doit utiliser toutes les compétences. N'allez pas m'envoyer assister à un match de volley alors que je n'y comprends rien, que je n'ai jamais vu et que je n'aime pas ça! Il y a suffisamment de choses à faire et de présences à assurer pour que la répartition soit, dans la mesure du possible, intelligente.
N'oublions pas non plus que certains élus ont un contingent de places offertes lors de ces rencontres sportives, dont ils peuvent faire un usage strictement personnel (pour les copains, mais l'amitié n'est-elle pas un grand sentiment?) ou bien politique (les distribuer en fonction d'une tâche de représentation, ce qui me semble plus judicieux).
Pourquoi les socialistes vont-ils au basket et pas au volley? Je n'ai sans doute pas répondu précisément à la question, j'ai probablement débordé du sujet, certains me reprocheront de compliquer les choses, ce en quoi ils auront peut-être raison: si les socialistes vont au basket et pas au volley, c'est sans doute, tout bêtement, parce qu'ils préfèrent le basket au volley. Et c'est moi qui me retrouve tout bête d'avoir consacré un billet entier à cette question! J'espère quand même, chemin faisant, avoir fait apparaître quelques vérités.
Bonne matinée.
4 Comments:
Peu importe le sport, peu importe la manifestation, l'important c'est de se montrer... bel esprit !
By Anonyme, at 12:55 PM
Emmanuel, le Foyer Laique de Saint-Quentin Volley-Ball quand meme.
Rien qu'au titre de membre de la fédération des oeuvres laiques vous devriez vous rendre au palais des sports.
Soutenir le club de volley, c'est soutenir la laïcité.
By grandourscharmant, at 1:58 PM
A l'anonyme qui n'a pas compris:
Non, l'important n'est pas de "se" montrer, puisque je vous ai expliqué, au contraire, que "la personne doit s'effacer devant la représentation".
Mais il faut "montrer", c'est-à-dire représenter. C'est l'essence même de l'activité politique. Sinon, vous êtes dans du perso, et les citoyens n'attendent pas ça de ceux qui sont (le mot le dit bien) leurs représentants.
Ce "bel esprit" que manifestement vous ne comprenez pas, c'est l'esprit politique.
Et peu importe le sport, en effet, puisque vous êtes là, présent, pour les citoyens, pas pour l'activité sportive.
Comprenez-vous mieux maintenant?
By Emmanuel Mousset, at 2:44 PM
A GOC qui retarde un peu:
1- Le Foyer Laïque est une appellation ancienne, qui est restée mais qui n'a plus grand-chose à voir avec la laïcité. N'oubliez pas que vous m'avez reproché d'être trop fixé sur le passé.
2- La FOL, avec l'USEP et l'UFOLEP, ont développé une conception du sport que je ne suis pas certain de retrouver au palais des Sports.
By Emmanuel Mousset, at 2:49 PM
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