Sarkozy n'est pas laïque.
Le Pape en France, c'est toujours un événement. Beaucoup de monde pour cette visite, de nombreux jeunes, la preuve que l'Eglise catholique est une organisation vivante et influente. Le laïque que je suis s'offusque-t-il de cette visite et de cette puissance? Non, précisément parce que je suis laïque et que je n'ai pas à émettre de jugement, laissant chacun libre de croire ou de ne pas croire. En revanche, je critique une fois de plus Nicolas Sarkozy, qui a profité de la venue du Pape pour nous ressortir son concept erroné de "laïcité positive", qui suppose que la laïcité passée aurait été négative.
La "laïcité positive" du chef de l'Etat, c'est le contraire de la laïcité, puisque derrière cette étrange expression, il y a une idée qu'il a souvent développée: les religions sont nécessaires à la société, elles ont un rôle à jouer dans la République. Eh bien non, un laïque ne se prononce pas là-dessus et n'assigne surtout pas aux religions une fonction sociale, mission que leur donnaient Napoléon et Charles Maurras en leur temps.
De même, en tant que laïque, je n'ai pas à me plaindre que le Pape refuse le mariage des prêtres, condamne le préservatif, l'avortement et l'homosexualité. Ces interdictions ne concernent que les seuls catholiques, qui sont bien libres d'y adhérer si telles sont leurs convictions. Mais ce ne sont pas les miennes, et je me révolterais, au nom de l'anticléricalisme, si l'on voulait imposer à moi et à la société ces convictions religieuses. Quelqu'un a bien compris ça, c'est Charb, dans Charlie-Hebdo ("Benoît, notre meilleur allié):
"Le fonctionnement interne de l'Eglise ne nous regarde pas, et nous n'avons pas à prendre parti pour ceux qui seraient des progressistes contre ceux qui seraient des traditionalistes."
J'irais même plus loin: ne pas laisser l'Eglise être elle-même, lui donner des conseil en matière de modernisation de sa doctrine, souhaiter qu'elle marie ses prêtres, participe à la Gay Pride, distribue des capotes dans ses institutions ou milite pour l'avortement, ce serait une attitude anti-laïque. Neutralité absolue de la République en matière religieuse et morale, liberté complète des personnes en ces deux domaines de la vie, rejet total de tout cléricalisme, voilà la laïcité non pas "positive" mais française.
Bonne fin d'après-midi.
La "laïcité positive" du chef de l'Etat, c'est le contraire de la laïcité, puisque derrière cette étrange expression, il y a une idée qu'il a souvent développée: les religions sont nécessaires à la société, elles ont un rôle à jouer dans la République. Eh bien non, un laïque ne se prononce pas là-dessus et n'assigne surtout pas aux religions une fonction sociale, mission que leur donnaient Napoléon et Charles Maurras en leur temps.
De même, en tant que laïque, je n'ai pas à me plaindre que le Pape refuse le mariage des prêtres, condamne le préservatif, l'avortement et l'homosexualité. Ces interdictions ne concernent que les seuls catholiques, qui sont bien libres d'y adhérer si telles sont leurs convictions. Mais ce ne sont pas les miennes, et je me révolterais, au nom de l'anticléricalisme, si l'on voulait imposer à moi et à la société ces convictions religieuses. Quelqu'un a bien compris ça, c'est Charb, dans Charlie-Hebdo ("Benoît, notre meilleur allié):
"Le fonctionnement interne de l'Eglise ne nous regarde pas, et nous n'avons pas à prendre parti pour ceux qui seraient des progressistes contre ceux qui seraient des traditionalistes."
J'irais même plus loin: ne pas laisser l'Eglise être elle-même, lui donner des conseil en matière de modernisation de sa doctrine, souhaiter qu'elle marie ses prêtres, participe à la Gay Pride, distribue des capotes dans ses institutions ou milite pour l'avortement, ce serait une attitude anti-laïque. Neutralité absolue de la République en matière religieuse et morale, liberté complète des personnes en ces deux domaines de la vie, rejet total de tout cléricalisme, voilà la laïcité non pas "positive" mais française.
Bonne fin d'après-midi.
10 Comments:
Parler du concept erroné "de laicité positive" avec pour seul argument que cela suppose que la laicité passée aurait été négative n'a aucun sens.
C'est au mieux de la rhétorique, mais en tout cas, pas de la dialectique.
Il y a comme ça des expressions que vous ne comprenez pas. Par exemple" les vraies gens" ou "la vraie vie" parce que, dites vous, y aurait il une fausse vie ou des fausses gens. Bref ça ne tient pas.
Sarkosy a mis de l'eau dans son vin en ne parlant plus de l'instituteur qui ne remplacera jamais le curé ou le pasteur.Il parle de toute les religions et de ceux qui n'en n'ont pas.
De même le Pape fait la distinction entre la religion qu'il faut laisser au Pape et la politique qu'il faut laisser à Sarkosy, si je puis dire.
Je ne suis pas d'accord non plus sur le fait, qu'en tant que laique , comme moi, vous vous interdisiez de vous plaindre des positions de l'Eglise sur le contraceptif, l'homosexualité et autres. Ce qui concerne la société me concerne et ne concerne pas que les catholiques.
Voir également l'éditorial de Jean Daniel sur cette question.
By Anonyme, at 8:20 PM
Je persiste à penser que la laïcité est un concept qui se suffit à lui même et qui est dénaturé par l'adjectif que lui accole Sarkozy, qui vise manifestement la laïcité "historique", en sous-entendant qu'elle a été "négative", alors que selon moi elle a été grandement positive. Ce n'est ni de la rhétorique, ni de la dialectique, c'est un point de vue.
Sarkozy n'a pas mis de l'eau dans son vin: le fait de ne pas reprendre une idée (la supériorité du prêtre sur l'instituteur) ne signifie pas qu'il ne la partage plus ni même qu'il l'a abandonnée.
En ce qui concerne les positions de l'Eglise catholique sur les problèmes de société, je confirme que je m'en moque complètement. Mais si elles vous intéressent, libre à vous...
By Emmanuel Mousset, at 9:32 PM
C'est donc un point de vue que je ne partage pas et je me moque complètement de ce que vous dites.
By Anonyme, at 7:58 AM
Encore un rigolo... Décidemment, je les collectionne!
By Emmanuel Mousset, at 12:37 PM
Si vous vous moquez complétement des positions de l'Eglise, souffrez que l'on se moque complètement de vos positions!
By Anonyme, at 12:46 PM
Ma réflexion ne portait pas sur moi, qui ne suis rien, mais sur l'Eglise, qui est une institution, et j'expliquais qu'un laïque doit demeurer indifférent aux positions de celle-ci. Ramener le débat à moi (un sujet certes fort intéressant) n'a, en la circonstance, aucun sens. C'est tout bonnement idiot.
By Emmanuel Mousset, at 2:26 PM
Ce qui est tout bonnement idiot c'est de dire que la laicité doit reter indifférente aux positions de l'Eglise sur des problémes de société tels que ceux que vous avez évoqués.
La laicité n'est pas une opinion, elle se situe au dessus des opinions et permet le débat.
En aucun cas la laicité n'est le refuge de ceux qui n'ont pas d'opinion.
By Anonyme, at 11:34 PM
Précisément parce que la laïcité n'est pas une opinion, elle n'a pas à entrer dans un conflit d'opinions avec les Eglises (sauf si celles-ci contredisent le principe de laïcité).
Mais la laïcité repose sur des valeurs qui transcendent les opinions courantes (elle n'est pas un espace vide).
Bref, nous sommes, vous et moi, d'accord, mais vous, vous me cherchez inutilement querelle. Allez savoir pourquoi!
By Emmanuel Mousset, at 12:28 AM
Si vous etes d'accord avec moi, tant mieux mais vous vous exprimez quand même bizarement.
By Anonyme, at 10:03 AM
Laissez tomber les bizarreries d'expression, nous en avons tous. Ne retenez que le sens, les idées, pas la forme.
By Emmanuel Mousset, at 10:21 AM
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