Une gauche protestataire.
Les conseillers municipaux d'opposition de Saint-Quentin ont fait hier leur rentrée, à travers une conférence de presse relatée ce matin par les trois journaux locaux (à noter que LO et la LCR étaient absentes, si j'en crois les photos). L'impression générale? Celle, qui n'est pas pour m'étonner puisque je n'ai pas cessé de la dénoncer, d'une gauche protestataire, sans propositions, par conséquent sans perspectives d'avenir. Les titres donnent le ton: "L'opposition tape sur la droite" (L'Aisne Nouvelle), "La rentrée nerveuse de l'opposition" (Le Courrier Picard). Ce que je déplore (la contestation systématique), je ne suis pas certain que mes camarades n'en soient pas finalement fiers. C'est leur pratique et leur culture politiques, qui ne sont pas les miennes.
On m'accusera peut-être de parti pris. A tort. J'essaie honnêtement de présenter une analyse objective. Je me réjouirais de cette opposition s'il y avait lieu de s'en réjouir. Ce n'est pas le cas. La presse le ressent, comme n'importe qui pourrait le ressentir. Je cite le Courrier Picard, le titre de son article: "L'opposition cogne plus qu'elle ne propose", le chapeau: "Lancer des flèches à l'endroit de la politique du maire et du ministre est une chose, proposer en est une autre", et le début du papier: "Vilipender l'action de Pierre André et dans une moindre mesure celle de Xavier Bertrand, c'est le refrain préféré de l'opposition municipale".
Entrons maintenant dans le détail des propos tenus. C'est une liste éclatée de récriminations pour la plupart infondées. A quoi sert-il de déplorer "le flot incessant de cartons d'invitation, des repas organisés à Paris"? Tout cela est bien sûr vrai, mais c'est de bonne guerre, et les maires de gauche le font aussi. Et puis, j'aime bien recevoir dans mon courrier plein d'invitations de la municipalité. Pourquoi s'en plaindre? En revanche, pas un mot sur les faibles rémunérations des animateurs de la plage, qui avaient créé la polémique cet été, et qui me semble un sujet autrement plus important.
A propos du 500ème anniversaire de l'hôtel de ville, il paraitrait que "certaines associations craignent pour leurs subventions" et que "le principe du volontariat" ne serait pas respecté. Où sont-ils allés chercher ça? J'ai déposé un projet pour cet événement, je suis en contact régulier avec la municipalité en tant que responsable d'associations, je ne subis aucune pression. Pierre André sait que je ne vote pas pour lui, que je ne le rejoindrai jamais, que je critique durement Xavier Bertrand sur ce blog, que je ferai tout pour qu'existe à Saint-Quentin une alternative de gauche crédible, mais il me laisse tranquille, ne me pose aucun problème ni à mes amis citoyens et laïques. Je veux bien qu'on accuse, mais qu'on soit alors précis: qui, quand, pourquoi?
L'affaire Ribeiro? Tout le monde attendait l'opposition là-dessus. Eh bien non, ce n'est qu'un "épiphénomène", une "décision individuelle", "des questions internes". En politique, quand on veut tuer son chien, on ne dit pas qu'il a la rage mais que c'est un "épiphénomène". Un peu comme avec moi ceux qui répètent que je suis "tout seul", que je ne "représente rien". Tellement facile, tellement faux! Ribeiro qui s'en va, c'est le représentant du MRC qui part, c'est l'extrême gauche qui est renforcée. Et ce serait un "épiphénomène"? Drôle d'épiphénomène!
Dernier point, la cohésion de cette opposition, qui selon moi est impossible, gauche et extrême gauche étant sur des lignes politiques complètement différentes. Ecoutez l'explication de L'Union, qui ne fait que reprendre ce que les conseillers d'opposition ont dit:
"Les interventions [en conseil municipal] sont préparées collectivement même s'il revient à l'un des conseillers d'en faire la lecture au nom de tous. Ce qui n'interdit pas aux élus d'intervenir en leur nom durant les débats."
Extraordinaire dialectique! La préparation est collective mais l'expression peut être individuelle! Bref, chacun fait comme il veut, dit ce qu'il veut. Ca promet encore de beaux moments de cacophonie!
"La rentrée sera sociale", c'est le dernier mot du chef de file de l'opposition rapporté dans L'Aisne Nouvelle, et c'est la clé de cette gauche protestataire: elle n'est pas politique, elle est de nature syndicale, c'est pourquoi elle mélange, sans contradiction de sa part, des sensibilités politiquement incompatibles. Cette gauche critique, pas très bien mais ce n'est déjà pas si mal. Sa limite, c'est qu'elle ne propose rien, parce que c'est dans sa logique. Son seul mérite, c'est d'exister. Face à la droite, il faut bien une gauche, et des circonstances malheureuses nous ont donné celle-là, même si j'en aurais préféré une autre. Un jour, de nouvelles circonstances se présenteront, heureuses cette fois-ci. A mes amis réformistes, sociaux-démocrates et de centre gauche, je dis qu'il faut y croire et le vouloir.
Bon après-midi.
On m'accusera peut-être de parti pris. A tort. J'essaie honnêtement de présenter une analyse objective. Je me réjouirais de cette opposition s'il y avait lieu de s'en réjouir. Ce n'est pas le cas. La presse le ressent, comme n'importe qui pourrait le ressentir. Je cite le Courrier Picard, le titre de son article: "L'opposition cogne plus qu'elle ne propose", le chapeau: "Lancer des flèches à l'endroit de la politique du maire et du ministre est une chose, proposer en est une autre", et le début du papier: "Vilipender l'action de Pierre André et dans une moindre mesure celle de Xavier Bertrand, c'est le refrain préféré de l'opposition municipale".
Entrons maintenant dans le détail des propos tenus. C'est une liste éclatée de récriminations pour la plupart infondées. A quoi sert-il de déplorer "le flot incessant de cartons d'invitation, des repas organisés à Paris"? Tout cela est bien sûr vrai, mais c'est de bonne guerre, et les maires de gauche le font aussi. Et puis, j'aime bien recevoir dans mon courrier plein d'invitations de la municipalité. Pourquoi s'en plaindre? En revanche, pas un mot sur les faibles rémunérations des animateurs de la plage, qui avaient créé la polémique cet été, et qui me semble un sujet autrement plus important.
A propos du 500ème anniversaire de l'hôtel de ville, il paraitrait que "certaines associations craignent pour leurs subventions" et que "le principe du volontariat" ne serait pas respecté. Où sont-ils allés chercher ça? J'ai déposé un projet pour cet événement, je suis en contact régulier avec la municipalité en tant que responsable d'associations, je ne subis aucune pression. Pierre André sait que je ne vote pas pour lui, que je ne le rejoindrai jamais, que je critique durement Xavier Bertrand sur ce blog, que je ferai tout pour qu'existe à Saint-Quentin une alternative de gauche crédible, mais il me laisse tranquille, ne me pose aucun problème ni à mes amis citoyens et laïques. Je veux bien qu'on accuse, mais qu'on soit alors précis: qui, quand, pourquoi?
L'affaire Ribeiro? Tout le monde attendait l'opposition là-dessus. Eh bien non, ce n'est qu'un "épiphénomène", une "décision individuelle", "des questions internes". En politique, quand on veut tuer son chien, on ne dit pas qu'il a la rage mais que c'est un "épiphénomène". Un peu comme avec moi ceux qui répètent que je suis "tout seul", que je ne "représente rien". Tellement facile, tellement faux! Ribeiro qui s'en va, c'est le représentant du MRC qui part, c'est l'extrême gauche qui est renforcée. Et ce serait un "épiphénomène"? Drôle d'épiphénomène!
Dernier point, la cohésion de cette opposition, qui selon moi est impossible, gauche et extrême gauche étant sur des lignes politiques complètement différentes. Ecoutez l'explication de L'Union, qui ne fait que reprendre ce que les conseillers d'opposition ont dit:
"Les interventions [en conseil municipal] sont préparées collectivement même s'il revient à l'un des conseillers d'en faire la lecture au nom de tous. Ce qui n'interdit pas aux élus d'intervenir en leur nom durant les débats."
Extraordinaire dialectique! La préparation est collective mais l'expression peut être individuelle! Bref, chacun fait comme il veut, dit ce qu'il veut. Ca promet encore de beaux moments de cacophonie!
"La rentrée sera sociale", c'est le dernier mot du chef de file de l'opposition rapporté dans L'Aisne Nouvelle, et c'est la clé de cette gauche protestataire: elle n'est pas politique, elle est de nature syndicale, c'est pourquoi elle mélange, sans contradiction de sa part, des sensibilités politiquement incompatibles. Cette gauche critique, pas très bien mais ce n'est déjà pas si mal. Sa limite, c'est qu'elle ne propose rien, parce que c'est dans sa logique. Son seul mérite, c'est d'exister. Face à la droite, il faut bien une gauche, et des circonstances malheureuses nous ont donné celle-là, même si j'en aurais préféré une autre. Un jour, de nouvelles circonstances se présenteront, heureuses cette fois-ci. A mes amis réformistes, sociaux-démocrates et de centre gauche, je dis qu'il faut y croire et le vouloir.
Bon après-midi.
12 Comments:
Pire que tout, c'est une conférence de presse pour ne rien dire. Les attaques sur le plan local sont mollassonnes et sur le plan national presque inexistantes.
De vagues allusions au sénat...
nul, nul et archi-nul.
A moins que ce ne soit la presse qui fasse mal son travail...
Pitoyable.
By Anonyme, at 3:27 PM
t'avais qu'a te presenter dudule!
By Anonyme, at 8:43 PM
qu'est ce qu'elle doit etre puissante l'opposition locale pour que vous lui tapiez autant dessus.
Elle doit vous faire terriblement peur.
By grandourscharmant, at 8:45 PM
elle fait peur à personne, c'est cela le drame!
By Anonyme, at 10:49 PM
je voulais bien me presenter mais tu voulais pas laisser ta place ducon !
By Anonyme, at 10:49 PM
et pourtant j'suis pas élu dudule mais toi c'est sur, t'es un grand frustré !
By Anonyme, at 11:05 PM
A l'anonyme dudule:
J'ai ma dignité et mon intelligence, je ne me présente pas quand je sais que je suis minoritaire et que je vais perdre. J'attends mon heure, patiemment. Et si elle ne vient pas, tant pis, je m'en moque.
By Emmanuel Mousset, at 11:26 PM
A l'ours, "honte de la droite":
Je ne tape sur personne sauf sur votre vieille peau, je n'ai peur de personne sauf des dentistes et des chiens.
By Emmanuel Mousset, at 11:28 PM
En tout cas, je ne sais pas qui est ce testataire mais pour une fois que la gauche est pro quelque chose, c'est à souligner.
By grandourscharmant, at 2:35 AM
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
By Anonyme, at 8:32 AM
François,
J'ai supprimé votre commentaire, à cause de ses deux derniers mots. Vous le savez, j'ai accepté de me plier à la règle de mon Parti, c'est-à-dire de ne pas publier des propos jugés "blessants" (c'est le terme qui a été retenu) envers des socialistes nommément désignés.
Mais sur le fond, chacun est libre sur ce blog de s'exprimer comme il l'entend. Je demande simplement aux uns et aux autres de veiller à la forme. Mon dernier billet est très critique, donc les idées restent libres. Mais faites attention aux mots.
Sauf si vous avez envie qu'on me vire du PS (certains n'attendent que ça et surveillent donc de près ce blog, ce qui leur permet en même de s'instruire...).
Je précise que cette règle de prudence ne vaut que lorsque vous parlez des autres. Moi, vous pouvez me traiter comme vous le voulez, m'insulter si cela vous amuse (de mon côté, ça m'amuse, alors...), je ne ressens aucun terme comme "blessant". Car il n'y a que la vérité qui blesse.
Pas trop fâché, François?
By Emmanuel Mousset, at 10:44 AM
A GOC:
Savez-vous que vous devenez de plus en plus drôle? Si ça continue, vous allez même me faire rire...
By Emmanuel Mousset, at 11:08 AM
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