Camarade Bertrand.

Bonjour à toutes et à tous.

Hier, j'ai écouté Bertrand Delanoë sur RTL, à 18h30. A midi, j'avais regardé Aubry. Entre les deux, pas de grosses divergences, plutôt une différence de style et de méthode. Bertrand en veut, c'est sûr. Il impose une image de chef, on sent le présidentiable sous le possible premier secrétaire. Et c'est ça qui ne me plaît pas, ce mélange des genres et des échéances. Ni Obama, ni Sarkozy, pour prendre deux exemples complètement différents mais deux démarches également présidentielles, n'ont été candidats 4 ans avant l'élection. On s'y prépare sans doute, mais on ne se dévoile pas si tôt. Un ou deux ans avant, c'est suffisant.

Avec les journalistes, je trouve Bertrand un peu cassant, parfois sur la défensive. Cool man, prend exemple sur DSK, tout en rondeur, les journalistes dans la poche plutôt que face à soi. Apathie titille, agace, énerve? Il faut laisser faire. Bertrand prend le risque de passer pour autoritaire. Pas bon. On en vient là quand on manque d'autorité. Sur le fond, deux positions seulement m'ont heurté:

A propos de Besancenot et de la LCR, Bertrand s'est lancé dans une dénonciation lyrique du terrorisme qui m'a semblé surjouée, d'autant qu'il a reproché aux autres motions de n'en faire pas assez dans ce registre-là. Où est-il allé chercher ça? Bizarre... Pour la LCR, c'est bien sûr l'épisode Rouillan qui était visé. Certes, la complaisance de Besancenot nous interroge, mais ne montons pas en épingle cette histoire. Si l'alliance PS-LCR est impossible, c'est pour des raisons autrement plus profondes.

A propos du congrès de Reims, Bertrand a critiqué le manque de clarté de Ségolène et de Martine, qui toutes deux n'ont pas dévoilé leur intention ou non de se présenter au poste de premier secrétaire. C'est vrai, Bertrand l'a fait, et Benoît aussi. Ségolène a d'abord dit oui, puis a reculé (l'épisode du "frigidaire"). Martine est la seule à de s'être jamais exprimée là-dessus. Et je m'en réjouis! Sa démarche n'est pas présidentielle, à la différence de Bertrand, elle ne convoque donc pas à un rassemblement autour de sa personne. Sa démarche n'est pas non plus partisane, constituer une aile gauche à la façon de Benoît, condamnée à demeurer minoritaire ou à trahir son âme dans une alliance où elle deviendrait force d'appoint.

Non, Martine veut poser les bases d'un axe central à vocation majoritaire. Dans cet objectif, elle ne peut pas, elle ne doit pas imposer son nom, en faire un préalable. C'est le collectif qui prévaut, dans une telle stratégie. Certes, en tant que premier signataire de la motion, elle est la candidate naturelle, mais nullement exclusive ou automatique. C'est son projet qui compte, c'est la majorité que celui-ci peut agréger qui importe.

Je souhaite bonne campagne à Ségolène, Bertrand, et Benoît, je serai attentif à leurs propos, je sais qu'il faudra nous retrouver, que nous sommes condamnés à nous entendre. Je défendrai sur ce blog les positions de la motion D, celle de Martine, parce que c'est mon choix, parce que c'est la démocratie. Mais je crois que cela peut se faire dans le respect des uns et des autres. Car j'ai en moi le contre-modèle absolu: ce qui s'est passé chez moi, depuis un an, à Saint-Quentin. Ca, je n'en veux pas, je n'en veux plus nulle part, ni au niveau fédéral, ni au niveau national.


Bonne fin d'après-midi.