L'Aisne avec DSK

20 octobre 2008

Retour de manif.

Bonjour à toutes et à tous.

Il y a deux catégories de personnes dans la vie: celles qui sont toujours satisfaisantes de tout, surtout de ce qu'elles font, celles qui sont rarement satisfaites, même quand il y aurait lieu de l'être. Je me classe dans cette dernière catégorie. C'était un préalable nécessaire avant de faire le bilan de la journée de mobilisation d'hier dans l'Education Nationale.

Un chiffre d'abord: 80 000 manifestants dans les rues de Paris, ce n'est pas si mal. En remontant le cortège, je n'ai pas pu atteindre la tête avant qu'elle ne se disperse à la Bastille. Dans l'Aisne, nous avons organisé quatre cars, c'est correct. Mais tout est relatif: une manif sans grève est plus facile, on ne perd pas d'argent. Et puis, une manif nationale, rassemblant tous les syndicats (sauf FO), on pouvait faire mieux. Ne peut-on pas toujours faire mieux?

Dans le car, ce sont les militants qui se sont mobilisés. Il reste encore des pans entiers de la profession que nous ne touchons pas, alors qu'ils sont au plus haut point concernés. Bref, nous avons assisté hier à une belle mobilisation militante, sans aller vraiment au-delà. Mais en ce sens-là, c'était une réussite, qui me faire dire que le monde de l'enseignement demeure un bastion fort contre la droite. Quel corps de métier pourrait se targuer de mobiliser aussi massivement et aussi efficacement? Je n'en vois pas beaucoup...

Il y a un autre facteur, qui permet d'apprécier à sa juste mesure ce qui s'est passé dimanche: c'était tout le contraire d'une réaction corporatiste, puisque aucun manifestant ne sera touché par les mesures du gouvernement, c'est-à-dire la suppression de quasiment 100 000 emplois pendant ce quinquennat. Ce sont des départs en retraite non remplacés, qui concernent donc les futurs candidats aux concours.

Connaissez-vous un seul secteur de notre société qui fasse défiler 80 000 personnes, sans que celles-ci soient directement touchées par les mesures qu'elles dénoncent? Je n'en vois aucun. Hier, c'était bien l'avenir de l'école et du service public qui était au coeur de la manifestation, et pas les intérêts particuliers et individuels des enseignants. Rien que pour cette raison, cette mobilisation était exceptionnelle.


Bon après-midi.