Todd et notre congrès.
Dans quelques jours paraîtra le dernier ouvrage d'Emmanuel Todd, intitulé "Après la démocratie", chez Gallimard. Un nouveau bouquin de Todd, c'est toujours un petit évènement. Cet intellectuel est l'un des plus libres et des plus originaux de ces 30 dernières années. Je ne suis pas nécessairement d'accord avec ses thèses, mais elles sont très construites et elles ne laissent pas indifférent, elles font réfléchir. Que demander d'autres à un intellectuel?
J'ai pioché sur le net et dans la presse quelques informations sur le livre, je vous donne quelques pistes:
1- Todd ne croyait pas que Sarkozy se ferait élire. Comment notre vieux pays, égalitaire, spontanément méfiant envers l'argent, admirateur du beau langage et d'un certain raffinement, comment la France a-t-elle pu désigner à sa tête un homme vulgaire, instable, fasciné par le monde du fric? Réponse de Todd (et je la partage): Sarkozy n'a pas été élu à cause mais grâce à ses défauts, parce que notre peuple s'est hélas reconnu dans ce qu'il représentait.
2- Le fond du problème (et là encore j'adhère), c'est la fin de toute croyance, c'est le pessimisme foncier qui fait des ravages dans l'opinion publique, tous milieux confondus: progrès, avenir, égalité, socialisme, justice, etc, personne ne croit plus en rien ni en personne. La disparition du catholicisme est la cause de ce nihilisme ordinaire. La foi chrétienne structurait de grandes valeurs, dont certaines ont été laïcisées, elle engendrait en réaction d'autres valeurs, telles que la République et la laïcité. Tout ça a disparu, faisant le vide dans les têtes et dans les coeurs. Ne reste plus que le cynisme anxiogène de la droite sarkozyste.
3- Où est l'espoir selon Todd? Dans une résurgence de la lutte des classes, mais très différente de celle du passé. Ce n'est plus du côté des prolétaires mais plutôt des classes moyennes, des "jeunes éduqués" déclassés qu'il faut attendre une révolte salutaire. C'est aussi mon idée.
4- Se révolter en vue de quoi? C'est là où je me sépare de Todd. Sa cible, c'est le libre-échange, sa solution, le protectionnisme. Il le dit clairement, ce n'est pas moi qui le fait parler. Et je pense un peu à Hamon en l'écoutant, même si mon camarade semble aller moins loin dans cette proposition. Pourquoi je suis sceptique? Parce que le libre-échange n'est pas en soi, pour moi, une mauvaise chose. Je crois au contraire que la libre circulation des marchandises, des idées et des hommes est un grand progrès pour le développement de l'humanité. Se protéger, c'est plus ou moins s'enfermer, c'est se condamner, c'est dépérir. C'est pourquoi la concurrence me paraît être une valeur saine, même si je crois aussi en d'autres valeurs (l'égalité, la justice, la fraternité...).
Mais que le libre-échange doive être régulé, que la concurrence soit autant que possible loyale, c'est indispensable, c'est même inhérent à l'organisation et au bon fonctionnement du marché. C'est pourquoi je ne suis pas antilibéral, même si je suis très critique envers le libéralisme (critiquer quelque chose ne signifie pas nécessairement être contre cette chose).
S'il y a un débat avec l'aile gauche du Parti socialiste, à l'occasion de la parution de l'ouvrage d'Emmanuel Todd, c'est bien celui-là. S'il est mené honnêtement, c'est bien, ça va. Ce devrait être l'objet de notre congrès. Je pense même qu'il peut en sortir quelque chose de positif pour le PS, c'est-à-dire un projet commun. Mais si ce débat se mêle à des enjeux de pouvoir, s'il est un instrument dans des rapports de forces, alors ce sera fichu et le congrès sera raté. Je suis à la fois un peu inquiet et raisonnablement optimiste.
Bon après-midi.
J'ai pioché sur le net et dans la presse quelques informations sur le livre, je vous donne quelques pistes:
1- Todd ne croyait pas que Sarkozy se ferait élire. Comment notre vieux pays, égalitaire, spontanément méfiant envers l'argent, admirateur du beau langage et d'un certain raffinement, comment la France a-t-elle pu désigner à sa tête un homme vulgaire, instable, fasciné par le monde du fric? Réponse de Todd (et je la partage): Sarkozy n'a pas été élu à cause mais grâce à ses défauts, parce que notre peuple s'est hélas reconnu dans ce qu'il représentait.
2- Le fond du problème (et là encore j'adhère), c'est la fin de toute croyance, c'est le pessimisme foncier qui fait des ravages dans l'opinion publique, tous milieux confondus: progrès, avenir, égalité, socialisme, justice, etc, personne ne croit plus en rien ni en personne. La disparition du catholicisme est la cause de ce nihilisme ordinaire. La foi chrétienne structurait de grandes valeurs, dont certaines ont été laïcisées, elle engendrait en réaction d'autres valeurs, telles que la République et la laïcité. Tout ça a disparu, faisant le vide dans les têtes et dans les coeurs. Ne reste plus que le cynisme anxiogène de la droite sarkozyste.
3- Où est l'espoir selon Todd? Dans une résurgence de la lutte des classes, mais très différente de celle du passé. Ce n'est plus du côté des prolétaires mais plutôt des classes moyennes, des "jeunes éduqués" déclassés qu'il faut attendre une révolte salutaire. C'est aussi mon idée.
4- Se révolter en vue de quoi? C'est là où je me sépare de Todd. Sa cible, c'est le libre-échange, sa solution, le protectionnisme. Il le dit clairement, ce n'est pas moi qui le fait parler. Et je pense un peu à Hamon en l'écoutant, même si mon camarade semble aller moins loin dans cette proposition. Pourquoi je suis sceptique? Parce que le libre-échange n'est pas en soi, pour moi, une mauvaise chose. Je crois au contraire que la libre circulation des marchandises, des idées et des hommes est un grand progrès pour le développement de l'humanité. Se protéger, c'est plus ou moins s'enfermer, c'est se condamner, c'est dépérir. C'est pourquoi la concurrence me paraît être une valeur saine, même si je crois aussi en d'autres valeurs (l'égalité, la justice, la fraternité...).
Mais que le libre-échange doive être régulé, que la concurrence soit autant que possible loyale, c'est indispensable, c'est même inhérent à l'organisation et au bon fonctionnement du marché. C'est pourquoi je ne suis pas antilibéral, même si je suis très critique envers le libéralisme (critiquer quelque chose ne signifie pas nécessairement être contre cette chose).
S'il y a un débat avec l'aile gauche du Parti socialiste, à l'occasion de la parution de l'ouvrage d'Emmanuel Todd, c'est bien celui-là. S'il est mené honnêtement, c'est bien, ça va. Ce devrait être l'objet de notre congrès. Je pense même qu'il peut en sortir quelque chose de positif pour le PS, c'est-à-dire un projet commun. Mais si ce débat se mêle à des enjeux de pouvoir, s'il est un instrument dans des rapports de forces, alors ce sera fichu et le congrès sera raté. Je suis à la fois un peu inquiet et raisonnablement optimiste.
Bon après-midi.
34 Comments:
La crise actuelle nous démontre que le libre échange généralisé et la concurrence nous ont conduit dans le mur en klaxonnant.
Votre solution c'est juste de réguler un peu le libre échange et de faire que la concurrence soit juste un peu plus loyale.
Vous voulez que le marché puisse fonctionner comme avant.
Ce n'est pas ce que veut le parti socialiste et c'est ce qui nous sépare.
By Anonyme, at 3:44 PM
Je veux que le marché fonctionne normalement, c'est-à-dire encadré par des normes, des règles. C'est l'objectif de la régulation proposée dans la motion Aubry.
Il ne s'agit pas de réguler "un peu" mais vraiment. Je ne veux pas d'une concurrence "un peu" loyale (donc beaucoup déloyale!) mais complètement loyale, du moins autant qu'il est possible.
Je ne veux pas que le marché fonctionne "comme avant" puisque depuis une dizaine d'années, c'est le règne de la dérèglementation menée par les néo-libéraux et les ultra-libéraux.
By Emmanuel Mousset, at 5:47 PM
Les théories générales sont intéressantes mais les faits montrent le contraire.
Au-dela des néolibéraux et des ultra-libéraux il faut rappeler qu'en Europe la social-démocratie a été au fait de sa gloire dans les années 2000.Et je ne parle pas seulement des années Blair...et c'est donc bien elle qui a laissé faire le libre échange qui a conduit à ce que la gauche perde 14 élections nationales sur 16 dans les différents pays européens.....
On ne peut pas dans le même temps dire que l'on est pour la réglementation lorsque depuis 10 ans on a soutenu la déréglementation qui a conduit notamment aux délocalisations...
By Anonyme, at 6:40 PM
La social-démocratie a certes perdu les élections, mais qui les a gagnées? La droite néo-libérale, celle qui dérèglemente le marché! Il n'y a donc pas de cohérence dans ce que vous avancez.
Vous voulez faire croire que la social-démocratie a trahi ses idéaux, que les peuples la rejettent pour cela. Mais comment expliquez-vous alors que ces mêmes peuples se tournent vers des solutions encore plus libérales, encore plus radicales?
Votre hypothèse ne tient pas. Elle est politiquement orientée. Vous voulez discréditer la social-démocratie. Mais au bénéfice et au service de qui, de quoi? J'aimerais bien le savoir...
By Emmanuel Mousset, at 6:54 PM
C'est donc bien la social-démocratie qui a perdu les élections;Nous sommes d'accord.
Je parle des élections perdues au cours des 3 ou 4 dernières années or le libéralisme et son cortége de délocalisations ont commencé lorsque la SD était aux commandes dans une majorité de pays européens. Il y a donc une parfaite cohérence dans ce que j'avance.
Et c'est la raison pour laquelle les électeurs se sont détachés de la SD qui n'avait plus rien à leur proposer.
By Anonyme, at 9:13 PM
Nous sommes aussi d'accord qu'il fait froid l'hiver et chaud l'été. Mais nous ne sommes pas d'accord sur les délocalisations, qui sont de la responsabilité du patronat, pas des gouvernements sociaux-démocrates.
Mais vous avez manifestement décidé de faire la peau de la social-démocratie. Qui sont vos commanditaires?
By Emmanuel Mousset, at 10:40 PM
Le protectionnisme européen proposé par Todd ne remettrai pas en cause la concurrence. Un marché de plus 400 millions de personnes ce n'est pas rien !
D'autre part la concurrence a du bon quand elle crée une émulation qui induit une augmentation de la productivité des acteurs. Mais quand la concurrence détruit des industries performantes sous prétexte qu'elle emploie des ouvriers payés 10 fois plus que dans les pays émergents il y a un problème. La concurrence est bénéfique lorsque tous les acteurs jouent avec les mêmes règles.
Sinon il y a un danger de dumping social, fiscal et environnemental.
Pour finir, le protectionnisme dont il est question ici ne concerne que les biens et services, et non les hommes et les capitaux. L'important étant de pouvoir maintenir des activités sur un territoire donné et au final de pouvoir augmenter (enfin !) les salaires.
By Unknown, at 11:35 PM
Emmanuel,
Promis, c'est pas moi le commanditaire.
Cependant, soyons objectif. La gauche républicaine (et citoyenne), n'a jamais eu un vocabulaire adapté, mais un excellent logociel. Nous sommes tombés dans nos travers : l'intellectualisation. Quant aux SD, ils ont été au pouvoir en Europe et n'ont pas su adapter une réponse "socialiste" à la montée du populisme et de la pression des milieux financiers. Juste régulé n'est peut être pas suffisant.
Regarde en Angleterre ou en Allemagne, par exemple. Blair, pour moi, est l'équivalent d'un modem, voir d'un social libéral. Les gens en ont eu assez et ils ont voté pour quelqu'un qui leur parlait normalement (souiens-toi de mon laïus sur Sarkosy le néopoujadiste).
Il faut, à mon avis, rester humain dans le vocabulaire et le projet.
Prenons le cas Rocard : trop intellectuel pour être compréhensible, Jospin, trop conservateur et, je le répète, nous même, avec un vocabulaire incompris car trop technique.
Mais bon, cela reste mon analyse perso (pourquoi je parle des socialistes moi. ça va pas mieux).
En tout cas, bon congrés à tous.
L.E.
By Anonyme, at 11:49 PM
Merci à Sylvain et Laurent, dont je ne partage pas toutes les idées, mais dont les interventions sont intelligentes et enrichissantes, et qui ne peuvent que me faire réfléchir et progresser. C'est un air frais qui traverse ce blog. Aux autres commentateurs, prenez-en de la graine au lieu de m'embêter avec vos stupidités de bas étage!
By Emmanuel Mousset, at 11:56 PM
Une analyse de la crise qui mérite le coup d'œil (par Jacques Sapir): http://www.arhv.lhivic.org/index.php/2008/10/25/850-le-monde-qui-vient
By Unknown, at 12:13 AM
A EM
Il y a quand même qqch d'incompréhensible dans votre réponse.
Je viens de lire les commentaires de Sylvain et de L.E. qui vont très exactement dans le sens de ce que j'avance sur la SD, sur la concurrence et sur le libre échange.
Pourquoi ces commentaires vous font il enfin progresser alors que ce que je dis et qui est identique est considéré par vous comme une stupidité de bas étage.
Exemples:
-Sylvain parle de dumping fiscal, social et environnemental. C'est très exactement ce que je dis.
-L.E.parle de Blair en le comparant au Modem. Je dis la même chose.
L'essentiel finalement c'est qu'ils soient parvenus à vous convaincre.
By Anonyme, at 12:26 PM
C'est QUI, vous? Un anonyme parmi d'autres anonymes que j'ai bien du mal à départager. Si le courage vous manque pour donner votre identité, choisissez au moins un pseudo, ce n'est quand même pas si difficile! Sylvain et Laurent, je sais QUI ils sont. L'Ours, je vois à peu près ce qu'il est. Mais vous, vous êtes du vent, un courant d'air, un fantôme...
By Emmanuel Mousset, at 1:56 PM
En fait vous auriez envie d'être d'accord avec moi mais ça vous gène de donner raison à un anonyme.
Revenez au fond , vous verrez vous allez vous habituer.
By Anonyme, at 2:16 PM
Vous avez tout compris, enfin! Un anonyme ne mérite pas qu'on lui donne raison, parce que l'anonymat est une attitude politiquement détestable, qui discrédite d'emblée les propos de celui ou celle qui se réfugient dans l'ombre.
By Emmanuel Mousset, at 2:46 PM
Votre réponse me suffit.
Mais quand même l'expression d'une idée ou d'une opinion est plus importante que celui qui la porte!
By Anonyme, at 8:11 PM
D'accord avec vous, sauf quand l'anonyme met en avant une familiarité, vraie ou feinte, avec moi. Alors, il s'agit de manipulation.
By Emmanuel Mousset, at 10:36 PM
Sans doute mais je vous assure que je n'ai pas de grands talents de manipulateur.
By Anonyme, at 10:43 PM
A Anonyme,
Je ne pense pas que la SD soit morte ou à pendre. Certes, nous n'avons pas la même ligne (De Hamon à nous même, au MRC), nous avons une base de réflexion que l'on pourrait qualifier de marxisme pragmatique (vais me faire frapper par jpbb), en y incluant une notion de progrès social à travers une entité qui pour nous est la république (souverainisme), Hamon ou chez certains amis de Martine Aubry, l'idée d'un marché européen prédomine via une certaine idée de fédéralisme ou d'alignement sur une politique commune.
Les SD sont clairement fédéralistes.
Ce qui différencie nos interventions vient, à mon avis, du fait que nous ne considérons pas la même SD.
Il y a les italiens (Ventroni), les espagnols ou les portugais, les suédois, qui n'ont pas la même approche du socialisme. Je prends effectivement deux exemples particuliers : l'Angleterre et l'Allemagne car ce sont les SD de ces deux pays (voir les danois avec) qui ont précipités les choses.
Je ne combat pas l'idée de la sociale démocratie. Je dis que la SD seule ne pourra pas exister sans les républicains et les traditionnalistes.
Les réformistes ont besoin des progressistes et vice-versa.
Maintenant, que la SD ait échoué dans quelques pays, certes, mais pas autant que certains l'insinue. Le vrai problème a eu lieu dès 1983 et 1995.
Réguler n'est pas suffisant, vouloir l'autonomie de l'individu est pour moi mortifère puisque les individus sont des "loups" sociables. Ce sont des différences, pas des oppositions. L'objectif, pour nous tous qui savons encore faire la différence entre la Gauche et la Droite, c'est de relancer une dynamique. Celle d'Epinay est morte en 1990.
L.E.
By Anonyme, at 11:43 PM
A Sylvain,
Attention, Jacques SAPIR est un de nos proches. A mon tour, je te retourne l'invitation d'il y a quelques mois, où tu m'avais invité à re-prendre ma carte au PS. Prends donc ta carte au MRC.
(C'est une boutade, m'enfin, si tu veux...).
Il est vrai que les interventions de SAPIR sont toujours trés convaincante. j'invite donc tout le monde à lire ses ouvrages et ses collaborations avec Res Publica ou autre Think Tanks.
L.E.
By Anonyme, at 11:47 PM
Laurent,
Plusieurs idées justes dans ton commentaires:
- La SD n'est pas morte ni à pendre (merci bien!).
- La SD est fédéraliste.
- La SD ne peut pas exister toute seule à gauche.
- La SD n'a pas échoué autant que le disent ses adversaires.
Ca fait quand même une bonne base d'accord, non?
Reste deux questions?
1- Qu'entend-t-on par "régulation"?
2- Quelle nouvelle dynamique pour la gauche?
By Emmanuel Mousset, at 9:41 AM
Ben c'est à dire que la SD a quand même perdu 14 élections sur 16 en Europe.
Ce qui veut dire quand même que son électorat s'est détaché d'elle parce qu'elle n'avait plus rien à proposer.
Ou alors autant dire que la politique ne sert à rien, que c'est pas grave on a perdu mais on est quand même les meilleurs.
By Anonyme, at 2:03 PM
A l'anonyme sophiste:
Nulle part, les partis de la gauche traditionnelle, radicale ou néocommuniste, n'ont jamais gagné les élections. On ne peut donc pas les accuser de... les perdre! La SD a au moins le mérite de convaincre les peuples. Après viennent l'inévitable usure du pouvoir et la droitisation de la société.
Voilà qui met fin à votre amusant petit sophisme.
By Emmanuel Mousset, at 5:29 PM
Emmanuel,
Je vais essayer de faire court. Je vais aller manger.
Réguler, comme indiqué, c'est imposé des règles. A l'économie, la politique, l'éducation... La régulation est donc un outil qui permet de coordonner un système pour éviter une crise, par exemple.
Comme je te disais, réguler certes, sauf qu'en ne faisant que réguler, l'état apparait plus comme un gendarme.
L'Etat doit être aussi un incitateur, un initiateur grâce à ses élus locaux et les techniciens qui les entourent (d'où la décentralisation). Pour cela, l'Etat doit donc se munir d'outiils spécifiques : prise de participations, CDC retrouvant son rôle, politique de services publics et d'aménagements du territoire. Sans aller jusqu'à la nationalisation (oh pis si, tiens), l'Etat doit maîtriser son destin et aider son environnement.
Quant à la nouvelle dynamique à gauche. Et bien, prenons ce que nous pronons : on recentralise le pouvoir décisionnel en redonnant à la République ce qu'elle a perdu, par exemple. Revenir sur les traités européens et y intégrer la notion de protectionnisme spécifiquement liés au dumping social ou fiscal. Faire que l'Euroipe ne soit pas une fédération, mais une union d'intérêts. Mais là, ce sont des points que nous, nous défendons et dont je suis prêt à discuter.
Nos camarades (PS, PC, PRG...) ont eux aussi des idées à apporter.
Maintenant, je voudrais partir à la défense de Ségolène Royal. C'est grâce à elle que nous sommes revenus dans la "sainte famille" et que nous pouvons lancer une dynamique. Mais pour cela il faut se rencontrer, mais à 150 comme audernier rassemblement des chefs de file des partis de gauche (une partie du PS n'était pas présente, ça m'a fait mal.)
Voilà ce que je veux. Il faut réagir, sinon la gauche au pouvoir, c'est en 2022, minimum.
L.E.
By Anonyme, at 8:49 PM
Oups lapsus,
je voulais dire "pas à 150" et "seulement 1 fois".
Lors du programme commun, nous avons travaillé localement, ben, faut s'y remettre.
L.E.
By Anonyme, at 8:51 PM
Relapsus (ou ommission).
Il fallait lire "et pas seulement 1 fois".
Bon, je vais manger.
L.E.
By Anonyme, at 8:53 PM
EM
Peut être quand même qu'avant la SD il y avait la gauche non?
Je ne pense pas par exemple que Mitterand ait été élu sur un programme SD!
Sans remonter au dela dans l'histoire.
Voila qui met fin etc etc...
By Anonyme, at 9:16 PM
A Anonyme,
Je me permets de prendre le relais. François Mitterrand faisait partie de l'union des institutions, courant républicain opposé à l'USD de Rocard. Cependant, il n'était pas, au sens strict, trés à Gauche du parti.
C'est sous l'implusion du CERES que son discours a évolué. Mais comme dans tout parti politique, les courants ne sont que ce qu'il sont, des courants, et l'aile dite droitière a demandé alors une réorientation polituqe proche de la SD de l'époque. Sauf qu'il s'agissait d'une SD à la française. En 1983, il y a eu un nouvel équilibre des forces, le PC qui s'est fait un peu gruger dans l'affaire, ayons l'honnéteté de le reconnaitre, s'est désolidarisé, suivi de nous-même, d'où un nouvel équilibre à chercher au centre gauche et certains socio-libéraux qui se sont arrogés le terme de SD réformistes. Des gens comme Dosières par exemple. Ce sont eux les responsables. Mais ça ne reste que mon avis, et comme on le dit si bien "qui veut tuer son chien dit qu'il a la rage".
L.E.
By Anonyme, at 10:01 PM
Laurent,
N'attaque pas Dosière, c'est un copain à moi. Mais tu fais ce que tu veux.
Plus sérieusement: Mitterrand marxiste, révolutionnaire? Ca se discute! Il était peut-être moins à gauche qu'un SD. C'était un républicain de progrè, un bon rad-soc qui avait besoin des communistes et parlait comme eux pour s'emparer du pouvoir.
Ségo, ok, si tu veux, mais curieusement, c'est la moins à gauche du PS et elle plaît à Chevènement. J'ai jamais compris ça!
L'union de la gauche locale, à commencer par celle des socialistes, je l'attends, depuis un certain temps déjà...
By Emmanuel Mousset, at 10:36 PM
Emmanuel,
Monsieur Dosières ne nous a jamais fait de cadeaux, donc n'attends pas que je lui tresse une couronne de Lauriers. Cependant, ce n'est pas un SD, c'est un social libéral. Or, les "SL" sont responsables des défaites de la gauche et du déficit des idées que nous subissons.
Quant à Mieetrrand marxiste, je ne le crois pas, j'en suis sûr même. Un rad-soc, je m'interroge aussi.
L.E.
By Anonyme, at 7:42 PM
Laurent,
Ne remuons pas les vieilles histoires laonnoises, que je connais d'ailleurs assez mal, ayant suffisamment à faire avec les vieilles histoires saint-quentinoise.
Mais la politique est collective, les décisions du PS, à Laon comme ailleurs, ne relèvent pas d'un seul individu. Donc, ne crions pas haro sur le baudet René...
By Emmanuel Mousset, at 11:11 AM
Le baudet étant un ane reproducteur, ça va peut être pas faire plaisir à René!
By Anonyme, at 2:11 PM
Emmanuel,
Je ne tiens pas à remuer quoi que ce soit. S'il me fallait travailler pour la gauche, même avec M. Dosières, je le ferais. Mais je n'aurai jamais entière confiance.
Au fait, qu'a t'il fait de Laon? un nouveau bastion de l'UMP.
J'arrète là, je vais m'énerver sinon.
L.E.
n.b.: M. DOSIERES n'est certainement pas un âne.
By Anonyme, at 5:38 PM
A l'anonyme:
Qu'est-ce que vous avez contre les ânes reproducteurs? Vous préférez les mulets stériles?
By Emmanuel Mousset, at 10:11 AM
A Laurent:
Ne jamais s'énerver, surtout en politique. Ne regarder que les faits: Dosière s'est fait réélire député avec 56%. Qui dit mieux?
By Emmanuel Mousset, at 10:38 AM
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