Une soirée à Braine.
Bonjour à toutes et à tous.
Je n'ai pas eu encore le temps de vous raconter ma présentation de motion à Braine, lundi soir, ma 2ème réunion de section dans le cadre du congrès. Comme à Gauchy, nous sommes dans une petite section, une bonne douzaine de camarades, autour d'une table, avec cependant une démarche plus "officielle": chacun a défendu son texte dans un temps imposé, 8 à 10 minutes. L'ami Pierre, strauss-kahnien delanoïste, était présent, et je crois bien que je lui ai refilé le virus de la politique active et des virées nocturnes dans les sections!
J'aime beaucoup Pierre, même si nos chemins divergent pour ce congrès: il est pur, sincère, authentique, il veut, il aime agir, il ne se contente pas de suivre quelqu'un ou d'assurer un rôle de représentation, il ne vise pas une place, un strapontin, même si, comme nous tous, moi le premier, il aimerait exercer une responsabilité importante dans le Parti, était reconnu et porté par l'électorat. Mais il le fait sans opportunisme, dans le respect de ses convictions. C'est pourquoi je l'aime beaucoup. C'est tellement facile, tellement bas, d'aller vers les puissants du moment (qui ne le sont jamais éternellement, en démocratie et surtout au Parti socialiste).
Ce que j'apprécie dans ces petites sections (c'est pourquoi j'aime m'y rendre, comme ce soir à Anizy), c'est que la parole est libre, les échanges sont cordiaux, l'ambiance est fraternelle, les clivages sont moins marqués que dans les grandes sections, il n'y a pas de chefaillon de courant qui donne le ton et que les affidés reprennent servilement. Du coup, le débat est beaucoup plus vrai, moins artificiel, sans positionnement factice. C'est ainsi que je rêve le Parti socialiste, mais Gauchy et Braine ne sont hélas pas tout le Parti.
Présenter une motion, c'est un défi, plutôt compliqué. On ne peut pas tout dire du texte qu'on défend, c'est beaucoup trop long, et il suffit de le lire. Il faut donc, en quelques minutes seulement, aller à l'essentiel, avec l'objectif de convaincre. Pas facile du tout. Chez moi, c'est devenu une routine, à force de le faire. Le métier est rentré, rien ne vaut l'apprentissage sur le tas. C'est tout de même ma 5ème tournée des popotes depuis 2003!
L'ami Pierre s'est par moment un peu perdu dans les détails de sa motion, mais il est redevenu convaincant quand il a laissé de côté la lecture du texte, quand il a parlé avec son coeur et avec ses tripes. Peut-être plus efficacement que moi d'ailleurs, qui ai le défaut d'être trop maîtrisé, trop organisé. Je ne laisse rien à l'improvisation, à la spontanéité. C'est sincère, mais paradoxalement trop rationnel, trop sec. Les défauts de Pierre l'humanisent et le rendent accessible, mes qualités m'éloignent parfois des autres. On ne se refait pas, que voulez-vous!
J'attaque ma présentation de la motion D en rappelant ce qu'est un congrès. Autant commencer par le commencement. Le congrès sert à dégager une majorité pour diriger le Parti, autour de grandes orientations générales. Puis je structure l'exposé en quatre points:
1- L'ancrage à gauche du Parti, pour éviter la fuite infidèle vers le centre ou l'enfermement dans une aile gauche stérile.
2- Le refus de la présidentialisation, ce défaut de la droite que la gauche doit s'interdire de reproduire.
3- Le dépassement des clivages internes du passé, qui n'ont plus grand sens aujourd'hui, notamment sur l'Europe.
4- La volonté d'une démarche collective, d'une consultation du Parti dans l'élaboration de notre programme, à travers 5 conventions nationales.
A partir de ce canevas, j'adapte selon la section, le temps qui m'est imparti. Ce soir, à Anizy, je ne sais pas encore comment je procéderai, on verra.
Bonne matinée.
Je n'ai pas eu encore le temps de vous raconter ma présentation de motion à Braine, lundi soir, ma 2ème réunion de section dans le cadre du congrès. Comme à Gauchy, nous sommes dans une petite section, une bonne douzaine de camarades, autour d'une table, avec cependant une démarche plus "officielle": chacun a défendu son texte dans un temps imposé, 8 à 10 minutes. L'ami Pierre, strauss-kahnien delanoïste, était présent, et je crois bien que je lui ai refilé le virus de la politique active et des virées nocturnes dans les sections!
J'aime beaucoup Pierre, même si nos chemins divergent pour ce congrès: il est pur, sincère, authentique, il veut, il aime agir, il ne se contente pas de suivre quelqu'un ou d'assurer un rôle de représentation, il ne vise pas une place, un strapontin, même si, comme nous tous, moi le premier, il aimerait exercer une responsabilité importante dans le Parti, était reconnu et porté par l'électorat. Mais il le fait sans opportunisme, dans le respect de ses convictions. C'est pourquoi je l'aime beaucoup. C'est tellement facile, tellement bas, d'aller vers les puissants du moment (qui ne le sont jamais éternellement, en démocratie et surtout au Parti socialiste).
Ce que j'apprécie dans ces petites sections (c'est pourquoi j'aime m'y rendre, comme ce soir à Anizy), c'est que la parole est libre, les échanges sont cordiaux, l'ambiance est fraternelle, les clivages sont moins marqués que dans les grandes sections, il n'y a pas de chefaillon de courant qui donne le ton et que les affidés reprennent servilement. Du coup, le débat est beaucoup plus vrai, moins artificiel, sans positionnement factice. C'est ainsi que je rêve le Parti socialiste, mais Gauchy et Braine ne sont hélas pas tout le Parti.
Présenter une motion, c'est un défi, plutôt compliqué. On ne peut pas tout dire du texte qu'on défend, c'est beaucoup trop long, et il suffit de le lire. Il faut donc, en quelques minutes seulement, aller à l'essentiel, avec l'objectif de convaincre. Pas facile du tout. Chez moi, c'est devenu une routine, à force de le faire. Le métier est rentré, rien ne vaut l'apprentissage sur le tas. C'est tout de même ma 5ème tournée des popotes depuis 2003!
L'ami Pierre s'est par moment un peu perdu dans les détails de sa motion, mais il est redevenu convaincant quand il a laissé de côté la lecture du texte, quand il a parlé avec son coeur et avec ses tripes. Peut-être plus efficacement que moi d'ailleurs, qui ai le défaut d'être trop maîtrisé, trop organisé. Je ne laisse rien à l'improvisation, à la spontanéité. C'est sincère, mais paradoxalement trop rationnel, trop sec. Les défauts de Pierre l'humanisent et le rendent accessible, mes qualités m'éloignent parfois des autres. On ne se refait pas, que voulez-vous!
J'attaque ma présentation de la motion D en rappelant ce qu'est un congrès. Autant commencer par le commencement. Le congrès sert à dégager une majorité pour diriger le Parti, autour de grandes orientations générales. Puis je structure l'exposé en quatre points:
1- L'ancrage à gauche du Parti, pour éviter la fuite infidèle vers le centre ou l'enfermement dans une aile gauche stérile.
2- Le refus de la présidentialisation, ce défaut de la droite que la gauche doit s'interdire de reproduire.
3- Le dépassement des clivages internes du passé, qui n'ont plus grand sens aujourd'hui, notamment sur l'Europe.
4- La volonté d'une démarche collective, d'une consultation du Parti dans l'élaboration de notre programme, à travers 5 conventions nationales.
A partir de ce canevas, j'adapte selon la section, le temps qui m'est imparti. Ce soir, à Anizy, je ne sais pas encore comment je procéderai, on verra.
Bonne matinée.
2 Comments:
Je me suis plié pour la premiere fois à cette exercice vendredi dernier à soissons pour défendre la motion C (Hamon). C'est vraiment un exercice intéressant.
Petite influence à soissons (une vingtaine de personnes). Seulement 3 motions de représentées. Royal par Patrick Day, maire de Soissons et Pierre Lenoble pour Delanoë. Effectivement, Pierre y met ses tripes. Je partage ton analyse. Peut être "un peu brouillon" sur la présentation puisque lisant trop ses notes (mais c'est difficile de faire autrement parfois et l'exercice est difficile, pour l'avoir vécu je peux le dire...) mais enflammant et enflammé sur sa conclusion.
J'ai trouvé le public receptif aux thèses de Delanoë et de Hamon. En revanche, malgré la présentation par leur secrétaire de section et maire, les militants présents ont semblé critiques et sceptiques sur la motion de Royal. Un camarade visiblement royaliste lors de la primaire de 2006 ayant même dit : "Cette fois, je peux plus la suivre".
Tout ceci n'est qu'impression et ne vaut pas sondage et encore moins sciences exactes (y en a-t-il d'ailleurs? incertitude et chaos sont des données essentielles en sciences, non?)
Dans tous les cas, je suis heureux de vous retrouver, Pierre et toi, le 29/10 à chateau. Le débat sera je l'espère à la hauteur du talent des intervenants...
By Anonyme, at 10:10 PM
Cher Sylvain,
Aurais-tu toi aussi attrapé le virus? Et quand te verrai-je présenter la motion?
Je suis également surpris par le peu de participants. Pour une ville et une section comme Soissons, c'est surprenant. Mais quelle leçon politique en tirer?
By Emmanuel Mousset, at 11:11 PM
Enregistrer un commentaire
<< Home