L'Aisne avec DSK

13 décembre 2008

C'est un joli nom camarade.

Bonjour à toutes et à tous.

Les communistes tiennent ce week-end leur congrès à La Défense, qui sera sans doute moins agité que le nôtre, socialistes. Est-ce bon signe pour autant? Jadis, un congrès du PCF était un événement politique et médiatique. Je crains que ça ne soit plus vraiment le cas, du moins sans commune mesure avec autrefois. Il faudra pourtant être attentif à ce qui se passera à La Défense. Car le PC, comme le PS, est en crise, et peut-être pire que le PS, sa crise étant larvée. Du moins la nôtre est-elle publique, avec des lignes politiques à peu près discernables.

Du PCF d'aujourd'hui, je retiens que Marie-Georges Buffet essaie de maintenir une "voie du milieu" entre la tentation radicale et la tentation réformiste. Elle insiste beaucoup sur la dimension collégiale de la prochaine direction. C'est l'une des grandes différences avec le PS: le "bal des egos", ça n'existe pas chez les cocos, mais je ne suis pas sûr que ce soit mieux. Les socialistes ont trop de leaders potentiels et de candidats présidentiables, les communistes souffrent de ne pas en avoir. Quand on a du mal à se trouver un patron, on se donne un collectif.

Je suis attentivement la démarche de Robert Hue depuis la présidentielle (où ses propos m'avaient plu). Il a pris ses distances avec ses instances nationales. Saura-t-il faire du communisme une aspiration pour notre temps? A voir. Ce qui est certain, c'est qu'une certaine culture communiste n'est pas morte et qu'il faudra, à gauche, compter avec elle. Ma position là-dessus a toujours été archi-classique: les communistes sont des partenaires politiques, nos alliés électoraux, rien ne doit changer.

Ce qui m'inquiète, c'est autre chose: la montée, au sein du PCF, d'un courant radical, contestataire, plus proche de Besancenot que de Buffet, de Trotsky que de Thorez, de SUD que de la CGT, plus activiste qu'électoraliste, en rupture avec le communisme traditionnel. Ce courant est très présent à Saint-Quentin, encouragé par ce qui s'est passé durant les élections municipales. Très présent aussi (je ne peux que l'en féliciter!) sur le terrain: Education Nationale, privatisation de la Poste, ses militants sont dans la rue. Devant la permanence de Xavier Bertrand, pour la défense du bureau de Poste de Saint-Martin, ils sont là.

De leur point de vue, ils ont raison. Mais moi, socialiste, je ne peux pas totalement m'en satisfaire. Pourquoi? Parce que je crois que ces camarades sont, dans leurs références, leurs réactions, leurs espérances, largement anti-socialistes. Ils nous acceptent comme des supplétifs, pas comme des leaders. C'est pourtant ce que les socialistes saint-quentinois doivent être: en tête de la gauche, acceptant les communistes, à leur juste place, qui ne peut plus être la première.

Contre la droite oui, totalement, mais sur une ligne strictement socialiste, pas sur une ligne communiste radicale, qui à Saint-Quentin ne débouchera sur rien sinon, et je le dis sans malice, à conforter l'actuelle municipalité.


Bonne matinée.