L'art de vivre.
Bonsoir à toutes et à tous.
Si mes commentateurs sont parfois indigents, mes lecteurs sont plutôt indulgents. Avant-hier, dans mon billet "Le pouvoir en tête", j'ai été un peu rapide, et donc imprudent, en annonçant l'arrivée d'Hortefeux à la tête de l'UMP, en soulignant l'ambition contrariée de Bertrand. Rien n'est en fait joué, et Bertrand "a faim", pour reprendre l'expression de Franck Louvrier, rapportée par Le Monde du 12 novembre. Faim de pouvoir, bien sûr. Et le poste de secrétaire général de l'UMP est à la mesure de son appétit. C'est un beau plat de résistance, qui tient bien au corps, et qui peut mener loin une fois qu'on l'a ingurgité.
Donc, vous auriez pu me reprocher ma coupable précipitation (je tiens à ce que ce blog respecte l'exacte vérité). Mais la vérité, avec Bertrand, n'est pas facile à trouver. Ce matin, le ministre était sur Europe 1. On l'a interrogé sur son appétit. Vise-t-il la direction suprême de l'UMP? Impossible de lui arracher une réponse claire et précise. Il ne dit pas oui, il ne dit pas non. Ce qui signifie qu'il en a envie. Si c'était niet, il cracherait le morceau, maintenant.
Pourtant, Xavier Bertrand a eu ce mot charmant: "J'adore les fonctions qui sont les miennes de secrétaire général adjoint de l'UMP". C'est mignon, non? Vous l'imaginez une seule seconde, lui, être adjoint de qui que ce soit et "adorer" cette situation. A Saint-Quentin, oui, parce qu'il ne peut pas faire autrement, parce qu'il doit son pouvoir au sénateur-maire Pierre André.
Bref, il y pense, et une autre indication nous met sur la voie: Bertrand souhaite qu'il n'y ait pas cumul entre secrétaire général de l'UMP et ministre. Bizarre. Ca ne devrait pas faire peur à un homme comme lui, qui dort si peu, ministre le jour, chef de l'UMP la nuit, ou l'inverse. Et puis, pourquoi le dire maintenant, pourquoi ne pas l'avoir pensé avant? Enfin, le cumul adjoint de l'UMP et ministre, là, pour lui, ne le dérange pas. Ce n'est pas tant bizarre si l'on songe, très fort, que l'objectif de Bertrand est de barrer la route à Hortefeux, qui n'abandonnera pas si facilement son portefeuille ministériel.
Mais lui, Bertrand? Manifestement, délaisser le service de l'Etat et travailler au développement de son Parti, ça ne le gêne pas trop, même si ça n'est pas très gaullien. Mais qui est aujourd'hui gaullien à l'UMP? Villepin, peut-être, qui a gardé un peu du panache et du sens de l'Etat du Général... Au Travail, on prend tous les mauvais coups: la fin des 35 heures, la remise en cause du travail dominical, la retraite à 70 ans, c'est Bertrand, on s'en souviendra. Sauf s'il s'en va, se consacre à autre chose, se refait une virginité, devient l'agent commercial de l'UMP et prépare son propre avenir.
Toujours sur Europe 1, la journaliste Catherine Nay, bien introduite dans les milieux de droite, annonce que ce sera... Xavier Bertrand à la tête de l'UMP. C'est donc l'incertitude. Réponse dans quinze jours, un mois. De son côté, Hortefeux joue les mystérieux, puisque sur Canal+, il affirme n'être "candidat à aucune fonction". Mais comme en politique, ce genre de dédain est généralement le signe d'une grande ambition, on n'est pas plus avancé.
Pour en finir (provisoirement) avec Xavier Bertrand, soulignons sa petite visite, en début d'après-midi, à Eragny, dans le Val d'Oise, pour discuter, dans une librairie, avec des salariés travaillant le dimanche. On ne peut pas dire que la réception a été enthousiaste. Une salariée le lui a répété: on travaille rarement le dimanche par choix, mais parce qu'on ne peut pas faire autrement, parce qu'on ne gagne pas assez. Savez-vous comment s'appelle le centre commercial qu'a arpenté Bertrand? "L'Art de Vivre". Ca ne s'invente pas.
Bonne soirée.
Si mes commentateurs sont parfois indigents, mes lecteurs sont plutôt indulgents. Avant-hier, dans mon billet "Le pouvoir en tête", j'ai été un peu rapide, et donc imprudent, en annonçant l'arrivée d'Hortefeux à la tête de l'UMP, en soulignant l'ambition contrariée de Bertrand. Rien n'est en fait joué, et Bertrand "a faim", pour reprendre l'expression de Franck Louvrier, rapportée par Le Monde du 12 novembre. Faim de pouvoir, bien sûr. Et le poste de secrétaire général de l'UMP est à la mesure de son appétit. C'est un beau plat de résistance, qui tient bien au corps, et qui peut mener loin une fois qu'on l'a ingurgité.
Donc, vous auriez pu me reprocher ma coupable précipitation (je tiens à ce que ce blog respecte l'exacte vérité). Mais la vérité, avec Bertrand, n'est pas facile à trouver. Ce matin, le ministre était sur Europe 1. On l'a interrogé sur son appétit. Vise-t-il la direction suprême de l'UMP? Impossible de lui arracher une réponse claire et précise. Il ne dit pas oui, il ne dit pas non. Ce qui signifie qu'il en a envie. Si c'était niet, il cracherait le morceau, maintenant.
Pourtant, Xavier Bertrand a eu ce mot charmant: "J'adore les fonctions qui sont les miennes de secrétaire général adjoint de l'UMP". C'est mignon, non? Vous l'imaginez une seule seconde, lui, être adjoint de qui que ce soit et "adorer" cette situation. A Saint-Quentin, oui, parce qu'il ne peut pas faire autrement, parce qu'il doit son pouvoir au sénateur-maire Pierre André.
Bref, il y pense, et une autre indication nous met sur la voie: Bertrand souhaite qu'il n'y ait pas cumul entre secrétaire général de l'UMP et ministre. Bizarre. Ca ne devrait pas faire peur à un homme comme lui, qui dort si peu, ministre le jour, chef de l'UMP la nuit, ou l'inverse. Et puis, pourquoi le dire maintenant, pourquoi ne pas l'avoir pensé avant? Enfin, le cumul adjoint de l'UMP et ministre, là, pour lui, ne le dérange pas. Ce n'est pas tant bizarre si l'on songe, très fort, que l'objectif de Bertrand est de barrer la route à Hortefeux, qui n'abandonnera pas si facilement son portefeuille ministériel.
Mais lui, Bertrand? Manifestement, délaisser le service de l'Etat et travailler au développement de son Parti, ça ne le gêne pas trop, même si ça n'est pas très gaullien. Mais qui est aujourd'hui gaullien à l'UMP? Villepin, peut-être, qui a gardé un peu du panache et du sens de l'Etat du Général... Au Travail, on prend tous les mauvais coups: la fin des 35 heures, la remise en cause du travail dominical, la retraite à 70 ans, c'est Bertrand, on s'en souviendra. Sauf s'il s'en va, se consacre à autre chose, se refait une virginité, devient l'agent commercial de l'UMP et prépare son propre avenir.
Toujours sur Europe 1, la journaliste Catherine Nay, bien introduite dans les milieux de droite, annonce que ce sera... Xavier Bertrand à la tête de l'UMP. C'est donc l'incertitude. Réponse dans quinze jours, un mois. De son côté, Hortefeux joue les mystérieux, puisque sur Canal+, il affirme n'être "candidat à aucune fonction". Mais comme en politique, ce genre de dédain est généralement le signe d'une grande ambition, on n'est pas plus avancé.
Pour en finir (provisoirement) avec Xavier Bertrand, soulignons sa petite visite, en début d'après-midi, à Eragny, dans le Val d'Oise, pour discuter, dans une librairie, avec des salariés travaillant le dimanche. On ne peut pas dire que la réception a été enthousiaste. Une salariée le lui a répété: on travaille rarement le dimanche par choix, mais parce qu'on ne peut pas faire autrement, parce qu'on ne gagne pas assez. Savez-vous comment s'appelle le centre commercial qu'a arpenté Bertrand? "L'Art de Vivre". Ca ne s'invente pas.
Bonne soirée.
6 Comments:
vielles recettes!
changement de portefeuille pour faire oublier le démantèlement de la sécurité sociale et des retraites.
On quitte maintenant le gouvernement pour ne pas avoir à assumer le démantèlement des 35 heures, les coups de ciseaux dans le code du travail...
Un vrai bon politique!
By Anonyme, at 9:20 PM
A la gauche, surtout locale, de rappeler Bertrand à notre bon souvenir.
By Emmanuel Mousset, at 12:07 AM
samedi c'est plutot lui qui s'est rappelé à votre bon souvenir
By grandourscharmant, at 7:25 PM
Sûrement pas. Sa phrase a été aussi fuyante que son regard. Et en m'interpellant à propos de mon blog, il me donne une importance que je n'ai pas. Vraiment pas malin, pour quelqu'un de très malin.
By Emmanuel Mousset, at 8:04 PM
comprenne qui pourra
By grandourscharmant, at 11:08 PM
Le principal intéressé comprendra, c'est l'essentiel.
By Emmanuel Mousset, at 9:59 AM
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